Maison du Souvenir - Le 15<sup>ème</sup> General Hospital à Liège.

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Le 15^ème General Hospital à Liège.

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Le 15^ème General Hospital à Liège[1]

Voici ce que je sais du passage du 15^e General Hospital à Liège. C'est-à-dire le peu que mes parents m’en ont dit. Ils m’ont laissé des photos de cette époque et je voudrais vous en faire profiter.

Regroupé en Angleterre, le 15^e General Hospital suit les troupes combattantes après le débarquement du 6 juin 1944. Il passe entre autre par Paris (Hôpital de Garches) au début de septembre 1944. Arrive ensuite à Liège, qui a été libéré le 7. Il s’installe avec les 16° et 28° General Hospital dans l'hôpital militaire St. Laurent, que les Allemands ont quitté quelques jours plus tôt.

A peine installé, le 24 novembre, un V2 allemand fait d’énormes dégâts aux bâtiments du 15^e General Hospital, il y a 12 tués et 50 blessés. Le 25, une bombe détruit l’alimentation en eau de l’hôpital. Le 26, un V1 frappe les bâtiments du 28th General Hospital et tue 17 Américains et un prisonnier de guerre. Le 31 décembre, un avion allemand bombarde les bâtiments du 16th General Hospital, tuant deux prisonniers de guerre et en blessant 15 autres.

Les services sanitaires n’ont d’autre choix que de réhabiliter la « Citadelle », caserne du 12^e de Ligne faisant partie de la défense de la ville de Liège, pour s’y installer. Les Allemands en avaient fait un centre de détention, de torture, et d’exécutions sommaires des résistants.

Pour nettoyer et réhabiliter ces lieux sinistres, les Américains engagent des volontaires civils locaux. Ma maman et plusieurs membres de ma famille acceptent ce travail bien rémunéré pour améliorer leur sort et celui de leurs familles. Dans un premier temps, il s’agit de nettoyer les lieux. Outre les salles de torture et les cachots où l’on découvre déjà des choses hallucinantes, on met à jour des charniers dans les bois avoisinants, des corps de résistants exécutés seront exhumés afin de leur rendre une sépulture décente.

La citadelle a été en grande partie détruite pour construire l’hôpital actuel, mais certains lieux ont été conservés. En face du service des urgences, il subsiste un mur criblé de balles, témoin de nombreuses exécutions.

Voici quelques photos de cette époque. On y voit notamment des cercueils dont un ouvert et des poteaux d’exécution toujours en place. Ainsi que les bâtiments bombardés de l’hôpital St. Laurent, et quelques-unes des cérémonies d’hommage aux victimes. Et aussi celles du personnel du 15^e General Hospital lors de son passage en Angleterre, à Paris et à Liège. Certains des médecins et infirmières sont restés en contact avec mes parents jusqu’aux années 1960.