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J’ai fait partie des brigades d’Irlande[1]. Antoine Léonard. Depuis 1973, année de naissance du Papegaie, de nombreux articles ont
souvent évoqué notre empereur Martin Lehaen. Dans ce numéro je vais dévoiler
une tranche de sa vie qui, par modestie sans doute, il n’a jamais voulu évoquer. Septembre 1944 : la Belgique est libérée. Une des préoccupations principales pour les dirigeants de l’époque fut de reconstituer au plus vite une armée ; ils firent donc appel aux volontaires. C’est ainsi que plus de 53 000 jeunes gens s’enrôlèrent dans les diverses unités belges constituées pour les recevoir. Il faut rappeler que si la capitulation allemande en Europe le 8 mai 1945 ne mettait pas fin à la guerre ; elle se poursuivait toujours en Asie. Et ce n’est que par le lâcher de la bombe atomique le 6 août 1945 sur Hiroshima et trois jours plus tard sur Nagasaki que la deuxième guerre mondiale prit fin le 8 septembre 1945 par la capitulation sans condition du Japon. Fin 1944, il était donc absolument nécessaire pour notre pays de reconstituer son armée car, à ce moment, rien ne permettait d’avancer que la guerre serait finie quelques mois plus tard. De plus, à cette époque, il fallait approvisionner le cadre des troupes d’occupation en Allemagne. Mais voilà ! Les infrastructures militaires en Belgique étaient insuffisantes et parfois même détruites. Ce fut la raison principale pour la mise sur pied et l’envoi de cinq brigades d’infanterie de cinq mille hommes en Irlande du Nord en vue d’y recevoir un entraînement solide. Martin Lehaen en 1945. (Collection M. Lehaen) C’est
dans ce contexte historique que Martin Lehaen, accompagné de nombreux autres Visétois et jeunes gens des villages environnants[2], s’était
engagé comme volontaire le 23 janvier 1945. Il avait 19 ans. Dès qu’il avait entendu l’appel aux volontaires, Martin voulait en découdre avec les Allemands car, il avait toujours souhaité venger son père qui, alors âgé de 17 ans, avait été fait prisonnier civil et avait dû subir des traitements inhumains imposés par ceux-ci durant 18 mois au cours de la première guerre mondiale. Depuis tout un temps déjà, Martin implorait sa maman de le laisser s’engager dans l’armée, mais celle-ci ne voulait rien entendre. Pour finir et de guerre lasse, devant l’insistance de son fils, elle donna enfin son accord. Celui-ci tout heureux se précipita au Bureau de recrutement de Liège dont il sortit fier et soulagé d’avoir été accepté. Il fut enrôlé dans la 4ème Brigade d’infanterie d’Irlande « Steenstreate[3] » sous le commandement du colonel B.E.M. Louppe et fut affecté à la compagnie de mitrailleurs appelée « Compagnie Mi-indépendante ». Le Colonel B.E.M., C. Louppe. Commandant de la 4e Brigade d’Infanterie « Steenstraete ». (Collection M. Lehaen) Le 21 mars de cette même année, il reçut son ordre de marche pour rejoindre par le train son lieu de rassemblement, le village de Basècles près de Péruwelz dans le Hainaut. C’est ainsi que les habitants de ce petit village virent arriver des cohortes de jeunes civils encombrés de leurs valises, souvent un peu perdus par le fait que, pour la première fois de leur vie, ils se retrouvaient seuls, loin de leur famille. De nombreux autres villages environnants vécurent les mêmes scènes. Martin, comme ses confrères, étaient hébergés chez l’habitant réquisitionné à cet effet. Il logeait dans une famille en compagnie de José Maes. Le ravitaillement était fourni par l’armée. Le deuxième jour de leur arrivée le sergent demanda de l’aide pour répartir les rations, ce que firent José et Martin. Ce dernier arrêta de s’occuper de cette distribution lorsque sa compagnie rejoignit l’Irlande et Martin demanda à Emile Kinet de le remplacer. La vie à Basècles dura plus ou moins trois semaines. Les jours étaient occupés par du drill, de la gymnastique, des jeux, des marches afin de garder en forme tous ces jeunes gens. Tous les exercices se faisaient dans leurs vêtements civils car à ce moment, l’armée ne possédait pas encore une réserve d’uniforme militaire. Ils étaient beaux leur costume après une matinée à ramper dans les champs ! Et un beau jour d’avril ce fut le grand départ. Pas le même jour pour tout le monde. Cela se fit d’une manière échelonnée, mais le scénario était relativement le même pour chaque unité. Martin et ses copains prirent à nouveau le train pour rejoindre un « transit camp » à Ostende installé dans l’ancienne caserne du 3ème de Ligne. Puis ce fut l’embarquement sur les bateaux et en route pour l’Angleterre et plus précisément à Tilbury. Les premiers contacts avec les Anglais ne furent pas des plus chaleureux. A vrai dire, mal rasés, les traits tirés suite à une traversée parfois très secouée, les costumes civils fripés, pas très propres, ils avaient l’air de tout sauf de militaires. D’ailleurs certains les prenaient pour des prisonniers allemands. Après un repas pris à Tilbury, les soldats furent dirigés vers la gare puis embarqués dans un train qui devait les amener, après avoir traversé toute l’Angleterre, à Wishaw, un faubourg de Glasgow en Ecosse. Peu de temps après, ils embarquèrent sur le bateau « Johan De Witt » et après une nuit de traversée, ils débarquèrent enfin à Belfast en Irlande. Là, les attendaient des camions qui les amenèrent à Gilford leur destination finale. La vraie vie de militaire allait pouvoir commencer ! Ils furent logés dans ce que les soldats appelaient « les tubes ». C’était des baraquements ainsi dénommés parce qu’ils avaient une forme demi-cylindrique fait de tôles ondulées, chaque extrémité étant fermée par une palissade en bois percée d’une porte et de deux petites fenêtres. Dans chaque « tube » logeait plus ou moins 20 soldats. Ces baraquements avaient servi antérieurement à l’armée américaine peu avant le débarquement en Normandie en 1944. Les baraquements appelés « Tubes ». (Collection M. Lehaen) Enfin, Martin et ses compatriotes reçurent leurs uniformes et tout le barda militaire. Ils étaient enfin de vrais soldats ! Pas très brillants cependant les uniformes qu’ils avaient reçus ! Ceux-ci n’étaient pas neufs ; c’était plutôt du «réemploi ». Si les caleçons, les camisoles, les chaussettes, les bottines étaient neufs, les Battle-dresses et pantalons semblaient avoir été prélevés sur des blessés à voir le nombre de trous rapiécés dont ils étaient garnis ! Les vêtements neufs qui leur étaient destinés se trouvaient au fond de la mer car le bateau qui les transportait avait été coulé. Bref, c’était toujours mieux que leurs habits civils ! Et la vie de soldat se mit en place. La journée commençait à 6 heures du matin. C’était alors la ruée vers la baraque des lavabos puis, une fois lavés et habillés, on rangeait les lits (ils étaient faits de 3 ou 4 planches posées sur un trépied d’une vingtaine de centimètre de haut), paillasses bien pliées en deux et surmontées des couvertures pour former un tout bien compact. Le petit déjeuner était servi dans le réfectoire et consistait la plupart du temps en porridge, bacon frit, œuf, pain, café. Bref, la quantité y était mais pas souvent la qualité car le porridge était souvent froid et le bacon figé dans sa graisse. C’était ensuite le rassemblement et le salut au drapeau puis chaque unité gagnait ensuite ses quartiers d’exercices. Vers la fin mai, Martin fut envoyé à Cromore dans le nord de l’Irlande pour y suivre une formation de chauffeur de chenillette. Une trentaine d’hommes suivait avec lui cette formation. Durant six semaines il y apprit la conduite de ce petit véhicule très mobile et léger. Il ressentait un véritable plaisir de se trouver aux commandes de ce blindé. Et pourtant sa conduite n’était pas facile car cet engin était assez capricieux et un rien le faisait dévier de la ligne droite. De plus, une caractéristique des chenillettes, c’est qu’elles déchenillaient souvent. Ainsi, en fin de séjour, sur 26 il en restait encore cinq ou six en état de marche ! Au moment des repas, Martin se rendait à la cuisine et donnait un coup de main aux cuistots notamment pour y faire des œufs pochés et autres plats. Pour lui, ce fut la plus belle période de son service en Irlande. Son écolage terminé, il revint à Gilford comme instructeur et s’occupa de la formation d’autres militaires pour la conduite des chenillettes. Martin est à droite. Au cours de son service militaire,
il eut l’occasion de visiter durant trois jours la capitale d’Irlande du sud.
Pour ce voyage, il était accompagné de José Maes, Joseph Louis de Hermalle et
le sergent avec qui il était devenu ami. Arrivés à Dublin, ils entrèrent dans
un petit magasin de souvenirs. La fille des propriétaires, qui parlait
français, leur proposa de leur faire visiter Dublin. Ils furent bouleversés
devant tant de gentillesse, de spontanéité, d’amabilité. Grâce à cette jeune
Irlandaise, ils purent découvrir le patrimoine architectural de cette capitale
qui possède une haute valeur historique. Nos quatre compères et leur guide
bénévole visitèrent Après cette « parenthèse », la vie militaire repris son cours normal avec les exercices, les marches, les tirs, la conduite des chenillettes, les gardes… Le temps passait très vite. Le départ de l’Irlande fut fixé au 19 septembre. Après une dernière inspection et une remise officielle des locaux, après avoir descendu les couleurs nationales, ce fut le départ pour la gare. Après le train, les camions,
après les camions, le transit camp du port de Belfast puis ce fut
l’embarquement sur le paquebot
« Cameronia » pour rejoindre
Glasgow en Ecosse le 21 septembre. Aussitôt arrivés, les soldats embarquèrent
dans les trains pour aller à Syston pour La dernière étape pour nos volontaires de guerre fut le départ pour l’Allemagne durant les dernières semaines du mois de décembre. Les troupes s’installèrent en Westphalie et plus précisément à Senden. Alors, les activités se limitèrent à des séances de gardes et de patrouilles sans armes lourdes ni de véhicules chenillés et cela jusqu’à fin février. Au cours de cette période, Martin et quelques chauffeurs allèrent à Cologne afin de réparer des chenillettes pour les mettre en état de marche. Au début du mois de mars, Martin et ses camarades quittèrent Senden et furent casernés à Euskirchen. Deux petits mois plus tard, durant le mois de mai, il revint à Bruges pour y être démobilisé le 20 mai. La 4ème Brigade sera finalement dissoute en mars 1947. Martin garde un agréable souvenir
de son séjour en Irlande. Il a toujours en mémoire le charme bucolique de la
campagne irlandaise, avec ses murs de pierre et sa tourbe noirâtre, le
magnifique panorama des montagnes de La Chaussée des Géants (Irlande) Roy MARTIN VINCENT François. Roy, qui a aujourd'hui 85 ans, gérait jusqu'à il y a trois ans une épicerie qui est une véritable pièce de musée. Je suis sûr que certains des anciens soldats belges ont encore en mémoire cette épicerie qui n'a absolument pas changé depuis la guerre. Roy Martin devant son épicerie. (Collection Banbridge Chronicle) Roy a bien évidemment évoqué ses nombreux contacts aves les soldats belges. A ce jour, d’ailleurs, il parle couramment le français qu’il a appris avec les soldats. En plus de les ravitailler en provisions, il leur transmettait courrier et télégrammes. Certains soldats, qui fréquentaient les jeunes filles du coin, venaient d’ailleurs le trouver pour qu’il traduise leurs billets doux ! Visite
nostalgique de la Fraternelle des Grenadiers d’Irlande de la 4e Brigade
d’Infanterie Steenstraete[4] Les soldats belges qui
avaient fait leurs classes dans le district de Banbridge à la fin de la seconde
guerre mondiale retournèrent en Irlande du Nord en mai 1969 pour se remémorer,
entre autres, les jolies irlandaises à qui ils avaient fait la cour 25 ans
auparavant ! M. George Louppe (à droite) offrant un vase de crystal à M. Gilbert Honeyford, bourgmestre adjoint de Banbridge. Cet article fut publié le 9
mai 1969 dans le Banbridge Chronicle, la gazette du
district de Banbridge. Ce n’est pas en simples touristes que 70 anciens soldats belges ont été
accueillis à Banbridge vendredi dernier (2 mai 1969). Les visiteurs, qui
appartenaient autrefois à la 4e brigade d’infanterie de l’armée
belge, avaient souhaité marquer un temps d’arrêt à Banbridge, notre ville n’étant
qu’une étape dans un périple ayant pour but de leur permettre de revoir leurs
anciennes bases, dont celles de Moira, Lisburn, Gilford,
Loughbrickland et Poyntzpass. La municipalité de Banbridge, qui avait été prévenue par lettre de cette
visite par M. Roger Winand, avait tenu à organiser
une réception. C’est dans la salle de la Royal
British Legion de Banbridge [amicale des anciens
combattants] que M. Gilbert Honeyford, le bourgmestre
adjoint de Banbridge, s’était préparé à accueillir les visiteurs, en compagnie
des conseillers municipaux suivants : Patrick Reavey,
Martin McCracken, Norman Ferguson, W.J. Dale et John
Anderson. Certains des members de la Fraternelle des Grenadiers d’Irlande de la 4e Brigade d’Infanterie Steenstraete, dont M. Georges Louppe (debout, quatrième en partant de la gauche), photographiés le 2 mai 1969 sur le seuil du Royal British Legion Hall de Banbridge en Irlande du Nord, en compagnie de M. Gilbert Honeyford, bourgmestre adjoint de Banbridge (debout, troisième en partant de la gauche), M. W.J. Dale (centre), M. Patrick Reavey (agenouillé, deuxième en partant de la gauche), et M. Norman D. Ferguson (le plus à droite). Monsieur T. Hawthorne, président de la Royal
British Legion de Banbridge, était là également.
Les dames de la section féminine de la Royal
British Legion, qui ne souhaitaient pas être en
reste, se sont surpassées. Étaient présentes vendredi dernier Mme T. McDowell, présidente d’honneur ; Mme P. Preston,
présidente ; Mme L. Hawthorne, secrétaire honoraire ; Mme H.
Hamilton, Mme E. McCarrison, Mme N. English, Mme M. McAnuff et Mme G. Hughes. Les hôtes de marque, qui sont tous membres de la Fraternelle des Grenadiers
d’Irlande de la 4e Brigade d’Infanterie Steenstraete,
ont été accueillis à Banbridge par M. Honeyford.
S’adressant à la délégation belge, avec l’étendard de la Fraternelle en
arrière-fond, le bourgmestre adjoint a déclaré : « Pour la plupart
d’entre vous, j’imagine que cette présente visite est placée sous le signe de
la nostalgie. En vous rendant ici, vous avez pu contempler des paysages qui
vous étaient familiers durant vos années sous les drapeaux, alors que vous
suiviez une formation militaire afin de pouvoir retourner dans une Belgique
libérée. C’est ce que vous avez pu faire, par la grâce de Dieu. Parallèlement,
certains d’entre vous n’ont pas oublié les jeunes filles qu’ils ont
rencontrées, courtisées et qu’ils ont fini par épouser ; c’est pour cela
que je ne vous accueille pas ici aujourd’hui en tant que visiteurs étrangers,
mais en tant que frères ». M. Honeyford a ensuite
exprimé le vœu que cette visite fasse resurgir de nombreux souvenirs heureux.
« Nous sommes désolés que vous ne puissiez rester plus longtemps, mais
nous comptons bien vous revoir très bientôt ». M. Honeyford a alors présenté une plaque aux
armoiries de Banbridge à M. Georges Louppe, président
de la Fraternelle, de la part de la municipalité et des habitants du district
de Banbridge. Le bourgmestre adjoint s’est ensuite félicité de ce que la
délégation belge souhaitait exposer cette plaque dans son lieu de rencontre
afin que le souvenir de notre ville y reste présent à l’esprit longtemps
encore. Lorsque les anciens soldats belges se sont rendu compte de la nature du
deuxième cadeau qui allait leur être remis, ils ont exprimé bruyamment leur
joie ! Il s’agissait d’une vieille affiche, imprimée dans les années 1940,
et annonçant un « grand bal militaire » dans le hall de tempérance de
Banbridge en l’honneur des soldats belges. Cette affiche est un don de Mme
Margaret McCormick, domiciliée à Newry Street, Banbridge ; elle est
l’épouse de feu M. William McCormick (juge de la paix), anciennement
bourgmestre de Banbridge. M. Georges Louppe déposant une gerbe au pied du monument aux morts de Banbridge lors du passage dans la bourgade nord-irlandaise des anciens de la Fraternelle le 2 mai 1969 Remerciant M. Honeyford pour la chaleur de son
discours de bienvenue, M. Louppe a rappelé que
quelque 4.000 soldats belges étaient en garnison dans les environs de
Banbridge, il y a presque 25 ans, pour suivre une formation militaire. Tous
appartenaient à la 4e Brigade des Grenadiers, sous le commandement
du Colonel Georges-Camille Louppe, le père de George Louppe. « En cette année 1969, 70 de ces soldats sont
aujourd’hui de retour dans votre ville accueillante, » a déclaré M. Louppe, ajoutant, non sans humour : « S’ils sont
de retour, c’est avant tout pour s’assurer que les jeunes filles d’aujourd’hui
sont aussi jolies que l’étaient leurs mères en 1945. Vous pouvez me croire
quand je vous dis que nous les trouvons tout aussi jolies ! » En souvenir de la visite de la Fraternelle à Banbridge, M. Louppe a demandé à M. Honeyford
d’accepter au nom de sa municipalité un magnifique vase de cristal fabriqué par
des artisans belges de la prestigieuse cristallerie du Val St.-Lambert. Il a
ensuite ajouté : « Nous serions très reconnaissants si vous acceptiez
ce modeste cadeau en signe tangible des liens d’amitié qui unissent les
habitants de Banbridge aux membres de notre brigade ». Avant de quitter Banbridge pour leur prochaine étape (le village de Warrenpoint), les membres de la Fraternelle se sont rendus
au monument aux morts de la ville où M. Louppe y a
déposé une gerbe. BELGIAN veterans who had been stationed in the
district during the Second World War came back as old friends in May 1969,
recalling with nostalgia the pretty young women they had courted back in the
days! When 70 Belgian ex-servicemen arrived in Banbridge on Friday 2nd May 1969, they
didn’t simply come as another party of tourists. The visitors, former members of the 4th Infantry
Brigade of the Belgian Army, were touring Ulster, re-visiting their old bases, Banbridge being on a list that included Moira, Lisburn, Gilford, Loughbrickland
and Poyntzpass. Banbridge Urban Council were
informed of the visit recently in a letter from Mr. Roger Winand,
and it was decided that a civic reception be arranged. Waiting in the local British Legion Hall to
welcome the visitors were Mr. Gilbert Honeyford,
vice-chairman of the Council, with Council members, Messrs. Patrick Reavey JP; Martin McCracken; Norman Ferguson; W.J. Dale;
and John Anderson; with Mr. T. Hawthorne, chairman of the Banbridge
branch of the British Legion. Catering was entrusted to the local branch of
the Women’s Section of the Legion, and the ladies, rising to the occasion,
really outdid themselves. Present were Mrs. T. McDowell, president; Mrs.
P. Preston, chairman; Mrs. L. Hawthorne, hon. Secretary; Mrs. H. Hamilton, Mrs.
E. McCarrison, Mrs. N. English, Mrs. M. McAnuff, and Mrs. G. Hughes. The very special guests, all members of the Fraternelle des Grenadiers d’Irlande
de la 4e Brigade d’Infanterie Steenstraete (an organisation
equivalent to one of our Old Comrades’ Associations), were officially welcomed
to Banbridge by Mr. Honeyford. Speaking against the backdrop of the Fraternelle Standard, the vice-chairman went on: “No doubt,
for most of you, today’s visit is a nostalgic one. “As you travelled here this morning you saw
countryside which was familiar to you during your wartime service – a
service which was to train you to return to a liberated Belgium. “This, by God’s will, you did. “On the other hand, some of you have memories
of the young ladies you met, courted, and eventually married, and it is because
of this that I welcome you today not just as overseas visitors – but as
brothers”. Again, Mr. Honeyford
expressed the hope that their visit would prove to be one of happy memories. “We are sorry that you are not staying longer,
but trust you will return again soon”. On behalf of the Council, and the people of Banbridge and district, Mr. Honeyford
presented Mr. Georges Louppe, president of the Fraternelle, with a plaque bearing the Banbridge
coat of arms. Mr. Honeyford
remarked that it was their wish that the plaque be displayed in their guests’
club room or meeting place, so that the members of the Fraternelle
might have a lasting memory of our town. When the Belgian veterans saw what form the
second presentation took – their cheer almost raised the roof! It was an old poster, printed in the 1940s,
advertising a ‘Grand Military Dance’ in the Temperance Hall for Belgian
soldiers. The poster was the gift of Mrs. Margaret
McCormick, Newry Street, Banbridge,
wife of the late Mr. William McCormick JP, a former chairman of the Urban
Council. Thanking Mr. Honeyford
for his kind words of welcome, Mr. Louppe recalled
that almost 25 years ago, some 4,000 Belgian soldiers were stationed in the
region of Banbridge to carry out military training. All were members of the 4th Brigade
of Grenadiers, under the command of Colonel Georges-Camille Louppe,
Mr. Louppe’s father. “In this year of 1969, 70 of those soldiers
have returned to your hospitable town,” said Mr. Louppe,
humorously adding, “mainly to ensure that the young girls of today are as
pretty as their mothers in 1945. “Please believe me when I say we find them
equally pretty!” As a souvenir of the Fraternelle’s
visit to Banbridge, Mr. Louppe
asked Mr. Honeyford to accept on behalf of the
Council a beautiful crystal vase, made by Belgian workmen of the renowned firm
of Cristalleries Val St. Lambert. “We should be grateful,” said Mr. Louppe, “if you would accept this small gift, and consider
it as proof of the ties of friendship which unite the inhabitants of Banbridge with the members of our Brigade.” Before leaving Banbridge
on the next stage of their journey (to Warrenpoint),
the Fraternelle marched to the War Memorial, where
Mr. Louppe laid a wreath. [1] Article paru dans le Papegaie « Le journal des Anciens Arquebusiers de Visé » n° 111 du mois de mai 2010. [2] Liste des volontaires de la 4ème brigade pour Visé et environs : Albert Laurent (Argenteau) – Demaret Fernand (Hermalle S/Argenteau) – Gerbehaye Arthur (Visé) –Charlier Albert (Hermalle/Argenteau) – Gathoye Albert (Visé) – Babe Louis (Hermalle/Argenteau) – Chastreux Jean (Visé) – Derkenne Louis (Hermalle /Argenteau) – Paquay Maurice (Visé) – Levaux Emile (Bombaye) – Renson Michel (Cheratte) – Van Calster Gérard (Visé) – Van Calster Jules (Visé) – Van Welden Fernand (Haccourt) – Verdin Léon ( Lixhe) – Walthéry Léon (Visé) – Zwerg Edmond (Visé) – Wolf Maurice (Visé) – Romedenne Georges (Visé) – Nemery Florian (Visé) – Gilliquet Jean (Visé) – Lognoul Guillaume (Aubin) – Verjans Jean (Visé) – Leteheux Robert (Lixhe) – Houbiers Pierre (Visé) – Humblet Francis (Visé) – Kinet Alfred ( Visé) – Kinet Emile (Visé) – Lefebre René (Visé) – Lehaen Martin (Visé) – Meers Gérard ( Visé) – Mélen Henry ( Dalhem) – Jaminet François ( Hermalle/Argenteau) – Louis Joseph (Hermalle /Argenteau) – Maes José (Visé) – Simon Guy (Visé) – Masy Willy (Visé). [3] Cette brigade reçut l’appellation « Steenstraete » car elle reprenait la tradition des Grenadiers qui s’illustrèrent lors de cette bataille en 1915. [4]Reçu de François Vincent, du Banbridge Chronicle, la gazette de Banbridge en Irlande du Nord |