Maison du Souvenir

Récit d'enfance du début de la guerre de 1914 par Louise Fossoul.

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Récit d'enfance du début de la guerre de 1914 par Louise Fossoul.

point  [article]
Le pont de Visé avant sa destruction

Hôtel Galère

Ancien café du Pont

Souvré

Incendie de Visé

La rue Haute et la Renaissance

L’église de Visé en 1914. (Collection P. Delvigne-Fichefet)

L’église de Visé en 1914. (Collection P. Delvigne-Fichefet)

L’église de Visé en 1914. (Collection P. Delvigne-Fichefet)

L’église de Visé en 1914. (Collection P. Delvigne-Fichefet)

Les parents de Louise ; Maurice Fossoul (appelé erronément Martin dans l'article sur Visé) armateur et de son épouse née Léonie Beauthier de Grez-Doiceau, lisant fièrement un exemplaire de la Libre Belgique, à Weert en 1917. (Collection P. Delvigne-Fichefet)

Emile, Louise et la nurse. (Collection P. Delvigne-Fichefet)

De gauche à droite : Adèle - Jean - Marie - Louise – Emile. (Collection P. Delvigne-Fichefet)

De gauche à droite : Louise – Marie – Emile - Jean - Adèle. (Collection P. Delvigne-Fichefet)

Ostende en 1918. (Collection P. Delvigne-Fichefet)

Ostende en 1918. (Collection P. Delvigne-Fichefet)

Ostende en 1918. (Collection P. Delvigne-Fichefet)

Ostende en 1918. (Collection P. Delvigne-Fichefet)

Ostende en 1918. (Collection P. Delvigne-Fichefet)

Ostende en 1918. (Collection P. Delvigne-Fichefet)

Ostende en 1918. (Collection P. Delvigne-Fichefet)

Ostende en 1918. (Collection P. Delvigne-Fichefet)

Récit d'enfance du début de la guerre de 1914 par Louise Fossoul

Emile Dor se trouvait à Berlin en juillet 1914

       Dans les derniers jours de juillet, Emile Dor, le cousin germain de mon père était invité à Berlin, à une importante réunion des directeurs d’usines à zinc – un consortium comme on disait alors. Etant le fondateur de l’usine de Dorplein près de Budel (Hollande) et de celle de Rothem en Limbourg belge. Sa présence se justifiait parmi les ingénieurs de toutes nationalités qu’il rencontrerait et dont plusieurs étaient des amis de longue date.  Malgré les nuages qui commençaient à assombrir l’horizon politique de l’Europe, il se met en route avec un peu d'angoisse au cœur quand même car sa fille ainée, Claire, avait épousé quelques jours auparavant un jeune ingénieur Français, René Thillaye du Boulay, originaire de Normandie, venu en voyage d’études en Hollande avec quelques collègues.

       Coup de foudre, mariage et avec tant de promesses de bonheur, le jeune ménage voguait vers les Lacs italiens, itinéraire classique de l’époque.

       Tandis que l’angoisse ne faisait que grandir au cœur du cher cousin qui n’était pas sans remarquer les perturbations du trafic ferroviaire, les mouvements de troupes, les rassemblements de matériel militaire. Dès son arrivée à Berlin, il fait part de ses inquiétudes à ses vieux amis allemands qui essaient (bons apôtres..) de le rassurer en prétextant de grandes manœuvres… jusqu’à ce que l’un d’eux plus honnête et plus sincère avoue la vérité :    

       « Nous préparons la guerre, chacun de nous emporte dans sa valise, sa tenue d’officier de réserve… Nous allons attaquer la France !.. et bien sûr en passant par la Belgique… comme en 1870 ”. Réaction de mon cousin : » Jamais au grand jamais les Allemands n’ont pénétré en Belgique « neutre » en 1870. ” Erreur qui a berné les Belges, cher ami, car dans tous nos livres d’histoire à l’école et à l’université cette affirmation nous est enseignée en vrai article de foi ”…

       Alors le pauvre Cousin écrasé par l’unanimité et la fermeté de la déclaration osa timidement avancer son opinion ” Et si par hasard, vous rencontriez quelque obstacle ?? l’armée belge par exemple ” réponse ” Oh ! alors, sans hésiter, nous vous écraserons…”

       Et sans attendre la suite des conférences qui avaient motivé son voyage, le cousin atterré reprenait le soir même le dernier train pour la Belgique et vous devinez dans quel état d’inquiétude…

       Arrivé à Bruxelles, il se hâta d’envoyer un télégramme urgent aux parents de son gendre, les avertissant du danger que couraient leurs enfants et vous comprenez aussi son ahurissement en recevant quelques heures plus tard la réponse partie de Rouen…. « Rassurez vous, ici on ne parle de rien »

       Ce qui n’empêche que le jeune mari fut rappelé d’urgence et revêtit sa tenue militaire et mobilisé, incorporé illico, il ne retrouva sa jeune femme qu’après la bataille de Verdun (1915) et put faire en même temps la connaissance de son 1er fils !

Le 4 août 1914 à Visé

       C’est en lisant « L’an 14 » du Colonel Bernard, que j’ai pensé à noter des souvenirs que je croyais bien endormis depuis 69 ans et qui va tout réveiller quand à la page 63, mes yeux rencontrèrent ces quelques mots !!

       « Le 4 août 1914, vers midi, la 4ème division de cavalerie allemande, ayant traversé la frontière trouva le pont de Visé détruit et défendu…, » à l’instant je me revis – âgée de 13 ans – dans la jolie chambre que je partageais avec ma sœur. Dans mes oreilles résonne encore la détonation qui me fit bondir de mon lit et me précipiter, le nez collé à la fenêtre, d’où nous pouvions admirer la Meuse dans sa grande largeur (120 m) en amont du pont. Ce réflexe de curiosité féminine me permit d’admirer dans un nuage de fumée qui se dissipait lentement vers le ciel, le tablier du pont en deux morceaux s’élevant presque à la verticale et retombant dans le fleuve, provoquant un grand remous et des vagues à contre-courant.  Un profond silence après cette secousse, (aussi impressionnant que celui qui avait précédé l’éclipse en 1912) donnait l’illusion que quelque chose de terrible s’annonçait et que nous étions séparés du reste du monde habituel. Un peu effrayée quand même, autant par la secousse que par le spectacle, je crus que la maison tellement ébranlée allait s’effondrer comme le pont… je tâtai la muraille et rassurée sur sa résistance, stoïquement (ou innocemment) je me reglissai au fond de mes plumes. Ma sœur n’avait pas bougé, ni rien entendu. !

       Pas de vitres brisées non plus, nous n’étions pourtant qu’à 5 ou 600 mètres du pont. Dans la rue, les voisins commençaient à s’agiter, s’interpellant… et clouant leurs volets !!! Puis de nouveau le silence. Il devait être entre 4 heures et 4 heures ½ du matin.

       L’avant-veille, et le soir précédent, mon frère et moi avions accompagné notre père jusqu’au carrefour de la tête de pont (près de l’hôtel Galère) où les gens du quartier s’assemblaient familièrement, discutant des événements.

       Ils nous firent observer soudain, l’arrivée de deux ou trois groupes de « touristes » installés dans de grosses voitures « Torpédo ». Ces bons touristes descendaient souriants et s’attablaient au café du coin, et plus ou moins discrètement photographiaient le pont qui vivait ses dernières heures, sans s’en douter évidemment! Puis s’en retournèrent comme ils étaient venus, par Berneau et la route de l’Allemagne. Plus tard, on apprit que ces touristes civils venaient contrôler la situation du vieux pont, qui s'il avait résisté à plusieurs charges de dynamite aurait permis aux troupes allemandes de passer le fleuve, se mettant, sur la rive opposée à l’abri des tirs des forts de la position de Liège.

       On a dit aussi, que cette déception provoqua la colère de l’envahisseur et provoqua, après toute une série de massacres et de déportations, l’incendie volontaire de la ville de Visé le 15 août, donc après la chute de la position de Liège et en dehors de tout combat.

       La matinée du 4 août, après les émotions matinales, se passa paisiblement en rangement et préparatifs divers – Y compris une merveilleuse cueillette d’abricots – Dénoyautés, pesés sucrés, une montagne odorante dans l’ancienne « têle en grès », embaumant la maison en attendant l’arrivée des Uhlans affamés qui ne se firent pas prier, bien sûr, pour liquider notre projet de confitures, avant de visiter la cave et la réserve de vins de Bourgogne de mon père.

       A midi, la guerre était déclarée, le chiffon de papier déchiré, et à midi et demie, un détachement de cavaliers, ayant traversé Visé passait au grand galop sur la route de Liège. Ils criaient en français « rentrez chez vous, ils arrivent, ils ne vous feront rien » On ne sut jamais, si c’étaient déjà des Allemands ou un groupe isolé de cavaliers belges essayant de rejoindre Liège.

       Peu après un soldat du fort de Pontisse, pénétrant dans la cave (que mon père avait fait communiquer avec celles des voisins) vint nous porter le conseil – presque un ordre du commandant du fort – nous invitant à quitter nos habitations, le quartier étant menacé de destruction.

       Alors commencèrent les préparatifs du départ. Depuis plusieurs jours, Papa et Maman avaient descendu dans la cave des malles contenant la plus grande partie des vêtements, des couvertures, du linge de maison, fourrures etc… et quelques provisions. Mon père en prévision de ce départ avait installé sur sa large brouette plate, qui lui servait à l’arrière saison à transporter son matériel de « tendeur aux petits oiseaux », une série de valises, couvertures, manteaux et c’est en cortège que nous rejoignons sur la route de Liège une centaine de Visétois qui avaient reçu le même avertissement que nous.

       C’étaient nos premiers pas sur la route de l’exil. Nous abandonnions notre chère maison, les souvenirs de notre heureuse enfance… A une centaine de mètres, soudain mon père nous quitte et retournant précipitamment à la maison nous laissant dans l’inquiétude, qu’allait-il reprendre d’important au péril de sa vie ? Il nous rejoint triomphant porteur du thermomètre de la pharmacie familiale car soudain il s’était mis à craindre qu’un des enfants ne tombe malade et se trouve  sans ce secours médical !

       En atteignant la rive de la Meuse (à Souvré) déjà les obus tombaient dans le fleuve ou sur Visé . Sur les berges les pêcheurs se livraient à leur sport favori sans se douter de la gravité de la situation et croyant à de grandes manœuvres, riant des avertissements de mon père qui les prévenait sans ménagements des dangers qu’ils couraient.

       Même ignorance, même ahurissement chez les Lanciers de garde au pont d’Argenteau et à Herstal. Personne ne voulait croire à la violation de la frontière.

       Tous avaient confiance dans le « chiffon de papier » que si allégrement les Allemands déchirèrent et pourtant à Visé en ce moment  combien d'habitants avaient déjà payé de leur vie l’imprudence de chercher un abri dans les caves proches.

A Herstal, nous avons pu prendre quelque repos ; l’accueil réconfortant était bien nécessaire aussi, chez cet excellent ami de mon père, le docteur Coheur qui nous tira d’embarras près des Lanciers du poste de garde qui nous prenant pour des espions voulaient nous empêcher de continuer notre route vers Liège.

       Quelle troupe d’espions en effet ! Mon père et sa brouette bien chargée, maman dans  son élégant tailleur de voyage, les enfants déjà bien fatigués et débraillés.  Emile, Louise, Jean et la petite Adèle (2 ans) sur les bras de la fidèle Jeanne (de Visé à Herstal) tellement heureuse d'avoir quitté la cave où elle se sentait en pénitence et manifestant sa joie en chantant La Brabançonne à tue-tête. Bertha et Agnès faisaient partie de la tribu et pour compléter le tableau un vieux marinier employé par mon père et dont le dévouement nous fut bien utile au long de ce pénible voyage.

        A Herstal, nous nous sommes séparés, les hommes continuant à pied (à cause de la brouette !) les femmes et les enfants chargés dans une charrette de boulanger qui nous transporta jusqu’à l’arrêt du train qui circulait encore dans la ville de Liège déjà assiégée.

A St Gilles, nous nous sommes tous retrouvés chez les cousins Sépulchre Dor qui nous ont accueillis avec l’amitié que vous devinez.

 Pourtant ils avaient aussi leurs soucis ; leurs fils Xavier et Jean au service  militaire, leurs filles Germaine et Christine en voyage avec Mlle Bartholomé directrice de l’école St Jacques, fondée par François Sépulchre se trouvaient retenues prisonnières à Bonn (ou à Cologne) et dont on était sans nouvelles. Elles nous rejoignirent, à Weert en Hollande, chez leur oncle Lucien Dor après plusieurs semaines.

       Nous avons passé quelques jours à Liège (4 ou 5) je ne sais plus au juste. Je me souviens de l’émotion au moment de l’attentat contre le général Leman, sa fuite du bureau de l’Etat-Major… et c’est après que mon père décida d’emmener sa tribu vers Bruxelles où nous débarquâmes après un voyage souvent interrompu, par un des derniers trains qui reliaient encore Liège à la capitale.

       Nous avons débarqué chez les tantes Julia et Mathilde Beauthier, les sœurs de maman atterrées de nous voir dans ce piteux état, heureuses de nous accueillir dans leur mignonne maison, trop étroite pour nos ébats, et si bien entretenue par les soins de leur brave Louise, ancienne servante de ma grand-mère. Louise était entrée à  Grez à la naissance de maman en 1869, elle a passé plusieurs années à Liège. Après la guerre mes tantes qu’elle avait servies à Bruxelles étant décédées en 1921, elle mourut à Bruxelles chez une amie vers 1924.

       Mais notre séjour ne pouvait se prolonger. Mon père voulant nous installer dans un coin paisible, loin des horreurs de la guerre se décidait à nous conduire en Flandres… Ypres, Furnes, l’Yser lui semblait un site idéal pour passer les 3 ou 4 mois que dureraient les hostilités – opinion des compétences, très répandue à l’époque.

       Heureusement des amis de nos tantes, émus de notre situation nous offrirent leur villa à Blankenberge, renonçant à leurs vacances habituelles et le lendemain nous partions pour le littoral ; avec une augmentation de bagages puisés dans les armoires des tantes… et puis, elles-mêmes se joignirent à nous… on ne voulait plus se séparer.

       Huit ou dix jours après, la famille généreuse arrivait à son tour chassée du pays de Mons où elle s’était réfugiée. J’ai oublié le nom de ces braves gens si disposés à nous aider et plongés dans les mêmes problèmes. Ils arrivaient groupés dans un grand chariot, de la brasserie familiale, tiré par de magnifiques chevaux tout fiers de leurs colliers à grelots. On n’eut guère le temps de s’attendrir sur le spectacle folklorique et vite on refit les bagages, on reprit le chemin en train cette fois-ci jusque Knocke  où providentiellement nous trouvions un nouveau logis, un appartement chez le coiffeur Mr de Reggere

       De là Papa fit une expédition en Hollande, persuadé que sa famille trouverait un abri assuré dans la campagne limbourgeoise. Reçu comme il l’espérait par les cousins Dor–Fallon qui habitaient la petite ville de Weert, à quelques km de la frontière, et toute proche du village de Dorplein-Budel où au début du siècle, les frères Lucien et Emile Dor avaient installé une usine à zinc en pleine expansion et qui y avait apporté la prospérité..

       Les décisions furent vite prises, un appartement loué chez le boulanger de la Molenstraat, installé, meublé par les soins de bons « samaritains » et quelques jours après, vers le début septembre nous prenions possession de ce logis où nous avons passé quelques mois avant de transporter nos pénates dans une vieille maison plus vaste – juste en face de la propriété des cousins à Moregat.

       C’est là que nous avons recréé un vrai nid familial où la vie a pu reprendre un cours normal. L’amitié de nos cousins, les souvenirs d’enfance de mon père nourris par des liens particuliers à celle de ses cousins Dor au temps d’Ampsin, d’Amay et de Huy effacèrent pour mes parents l’isolement de l’exil. Nous avons passé presque 3 années dans notre petite maison, tandis qu’en face la « Grande Maison Dor » devenait le havre, le rendez-vous, des amis, des parents et même des inconnus qui erraient sur les chemins fuyant la Belgique pour s’engager à l’armée, ou au contraire rentrant d’Angleterre où ils avaient passé quelques mois, et attendaient les autorisations pour regagner leurs foyers en Belgique.

       C’est ainsi que nous avons croisé la famille Allard-Fallon qui avait rencontré à Bréda la famille Fichefet de Sombreffe : liée d’amitié avec leur Doyen de Fleurus, ancien curé de Sombreffe, et tuteur des enfants Fichefet.(orphelins de père). C'est la première fois que le nom de cette famille Fichefet frappait nos oreilles, nous étions loin de nous douter quels liens nous uniraient par la suite.

       Les Fichefet arrivaient de Middelkerke où comme tous les ans, ils passaient le mois d’août. Comme nous ils avaient dirigé leurs pas vers la Hollande et plutôt que de rentrer en Belgique, ils s’installèrent à Bois-le-Duc où un Collège belge aurait été créé pour permettre aux garçons de reprendre leurs études. Les filles se retrouvaient à Régina Coeli à Vught  pour 3 ans.

       A Weert, mon père s’occupa activement à secourir les jeunes gens qui tentaient de passer la ligne électrisée que les Allemands avaient tendue le long des canaux et des marais où plusieurs se sont malheureusement enlisés.

 Tout un réseau de guides fut créé qui patrouillaient la nuit et ont permis à ces braves d’atteindre leur but, l’Angleterre – puis la France – échappant aux contrôles des Hollandais qui les contraignaient à une sévère quarantaine et à l’internement dans leur camp prévus pour les soldats belges dès la chute d’Anvers. Les exploits de ces civils courageux sont relatés dans le livre de Martial Lekeux, « Passeurs d’hommes » mais leurs noms sont bien oubliés ! Je me souviens seulement du général de Longueville, de Léon Delwaide collaborant avec L. Dor, mon père et combien d’autres.

       En 1915, Charles Fichefet (18 ans) passa par un autre réseau et vint retrouver sa famille à Bois-le-Duc d’où il rejoignit l’armée belge à Fécamp-Bayeux et Parigue L’Evêque. C’est à Weert aussi que Jean Sépulchre- Dor aboutit, évadé d’un camp de prisonniers en Allemagne où il était depuis de longs mois ayant été capturé en essayant le passage de frontières.

       Ainsi le temps passait mais la guerre n’en finissait pas.

       En 1917, mon père craignant la retraite allemande par la Hollande nous sommes partis pour Scheveningue L’arrivée des populations déportées du Nord de la France, la terrible épidémie de grippe espagnole justifiaient ses inquiétudes et c’est là que nous avons appris l’armistice du 11 novembre 1918.

       Quelques jours après, Papa, Jean et moi (Emile s’était engagé en septembre et nous avait quittés) nous prenons la route de la Belgique pour revoir la famille et assister au retour du Roi et de la Famille Royale dans notre bonne ville de Liège.

4 août 1983

       Je suis contente d’avoir écrit ceci pour les enfants ; peut-être le liront-ils ?  En tout cas pour mon agrément après 69 ans !

Louise Fossoul née en juin 1901 à Visé

Un tout grand merci à Paule Delvigne-Fichefet, fille de Louise Fossoul, de m’avoir envoyé ce magnifique témoignage.

 

 

 

  

 



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