Maison du Souvenir

Les cloches dans la tourmente.

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Les cloches dans la tourmente.

point  [article]
Quatre des cheminots de la gare d’Angleur qui ont caché 21 cloches

La cloche LX Hollogne aux Pierres devenue la A.VIII.519

La cloche de LX Thimister devenue A.VIII.85. Elle n’est pas rentrée d’Allemagne

La cloche de Louveigné numérotée LX puis A.VIII.553, 700 kg. Elle est reveue d’Allemagne

Et peu à peu, le lager de l’île Monsin se remplit… Mademoiselle Van Heule et Harry Schùermans identifient les cloches

Harry Schùermans identifie et note les inscriptions à l’île Monsin

Mademoiselle Van Heule et Harry Schùermans au milieu de leurs petites protégées à l’île Monsin en avril 1944

Encore un beau rassemblement de cloches

Les cloches provenant du lager de l’île Monsin. Après le 22 juillet, tout a été entreposé dans la cour du Musée Curtius à Liège.

Dans la cour du Musée Curtius à Liège.

Le Colonel de Beer

Le Major Long

Monsieur de Beer, Conservateur du Musée Sterckshof à Deurnes (Anvers)

L’allège coulée libère ses prisonnières dans le port d’Hambourg

Des morceaux de cloches brisées attendent la fonte…

Découverte d’une mer de cloches à Hambourg

D’autres ont été épargnées et attendent le retour

Le Colonel de Beer au milieu de ses cloches retrouvées à Hambourg

Trois soldats belges cantonnés à Hambourg recherchent les cloches de leurs villages

Le bateau, le « Lys » avant le chargement des cloches pour le retour

Et on prépare le chargement du « Lys »

Le « Lys » est arrivé à Anvers, chargé de cloches, le 8 octobre 1945

Monsieur Squilbeck est présent

La foule monte à bord

A Anvers, la grande foule pendant les discours au quai n°33

Le Colonel de Beer a pris la parole. A droite : Monsieur Squilbeck, Dom Kreps tous deux font partie de la commission des cloches

Mademoiselle Van Heule et le Sergent Van Cutsem préparent les listes pour le chargement sur camions à Anvers

Les responsables du rapatriement des cloches : Mademoiselle Van Heule, Mr Squilbeck (3ème à droite), le Commandant Marchand (à droite), H. Schùermans (2ème à gauche) et quelques militaires entourent le doyen de St-Aubin à Namur

Les camions chargés de cloches, alignés avant le départ vers les clochers respectifs, place St-Aubin à Namur

Monseigneur Charrue pendant son allocution sur les marches de l’église St-Aubin à Namur, avant le départ des 40 camions

Les cloches sont de retour à l’Abbaye de Floreffe. A droite, l’Américain chauffeur de la grue mobile

A l’Abbaye de Floreffe.

La grosse cloche de Maredsous (2.600 kg) s’est fait priée avant de réintégrer son clocher. A gauche en uniforme, H. Schùermans et à droite le Commandant Marchand

Le retour des cloches à l’Abbaye de Maredsous

Les petites cloches à deux battants escortent leurs grandes sœurs de retour à Thurnout près d’Anvers, le 28 octobre 1945

Accueil fleuri à Weest-Roosebeke, le 12 novembre 1945

Le 3 novembre 1945, Sainte Marie d’Ans retrouve sa cloche

Les cloches dans la tourmente[1]


PREFACE

Si on avait demandé à Monsieur de BEER de bien vouloir préfacer cet ouvrage, il aurait répondu assurément ceci :

- " Que ce livre soit une relation de faits historiques vécus durant la période des hostilités entre 1940 et 1945. Relation exempte de tout esprit revanchard, l'adversaire n'est plus là pour présenter sa défense éventuelle.

- " Que ce livre fasse réfléchir les jeunes générations sur la position à prendre dans de telles circonstances.

- " Que ce livre incite les populations à mieux comprendre le rôle omniprésent de la cloche dans nos villes et villages.

Pour ma part, je dédie ce livre à la mémoire de Monsieur Joseph de BEER, Président-Fondateur de la commission pour la sauvegarde des cloches de Belgique et de Mademoiselle Hélène VAN HEULE, conservatrice du Musée Curtius à Liège, si dévouée à la cause des cloches dans les provinces de Liège, Namur, Luxembourg et Limbourg.

Harry SCHÙERMANS

Pour tout Belge croyant ou non-croyant, la cloche fait partie intégrante de son existence, qu'il le veuille ou non.

Une cloche sonne et instinctivement il regarde sa montre. Quelle heure sonne cette cloche, dit-il ?

Elle sonne le glas et il comprend de suite qu'il y a un décès dans la paroisse. Où y a-t-il un incendie, se dit-il, quand sonne le tocsin ?

Dans n'importe quelle ville du monde, c'est la cloche qui invite les petits à se mettre en rang devant la porte de leur classe.

Dans tous les couvents du monde, les religieux se lèvent au son de la cloche, prient à l'appel de la cloche ou se rendent au réfectoire dès que la cloche les y convie.

Dans les rues de certains pays, la cloche des voitures des pompiers ou des ambulances incite les passants à s'écarter pour faciliter leur passage.

C'est encore à l'appel de la cloche que les croyants se rendent à l'église pour l'office.

La cloche, involontairement, rythme notre vie à tous, sur la terre entière.

Et voilà qu'en mars 1943, l'occupant décide de nous enlever nos cloches pour les envoyer à la fonte et en faire des canons et des munitions.

Un décret allemand imposait dès 1941 la réquisition des cloches belges. Monsieur Joseph de BEER, conservateur du musée du Sterckhof à Deurne (Anvers) a réagi et a formé de suite une commission pour la sauvegarde des cloches.

Une lettre fut envoyée à tous les Présidents des Conseils de Fabrique d'églises. (Annexe 1)




La commission officielle était née.

Afin d'obtenir la protection et les faveurs des institutions ministérielles et autres, Monsieur J. de BEER avait choisi comme membres de cette commission des gens bien cotés dans les ministères intéressés.

Cela fut très utile, comme vous le pensez bien, car même pendant la guerre, la politique laissait pointer le bout de son nez.

La lettre adressée aux Présidents des Conseils de Fabrique, document purement administratif, ne donnait aucune consigne aux intéressés mais ces derniers ont vite compris.

De son côté, le Cardinal VAN ROYE et tous les évêques belges ont envoyé aux doyens et curés, une lettre qui fut lue dans toutes les églises. (Annexe 2)




Une chose m'a surpris dans cette lettre, elle conseillait une certaine passivité. C'était mal connaître le Belge qui ne s'est jamais laissé faire et qui a contre-attaqué. Grâce à ses actions, beaucoup de cloches furent sauvées.

Plusieurs réactions prirent naissance dans la clandestinité. Certains curés ont dépendu eux-mêmes leurs cloches et les ont enterrées soit dans les cimetières voisins, soit sous le pavement même des églises, à l'endroit où souvent elles avaient été fondues sur le tas par des compagnons fondeurs.

C'était le cas aussi pour les vieilles cloches antérieures à 1700 que les curés voulaient protéger, ne faisant pas confiance aux dires de l'occupant.

En plus des trois catégories de cloches prévues dans sa lettre à tous les doyens et curés, la commission des cloches avait une quatrième catégorie, la D, qui comprenait toutes les cloches dont la date de la fonte était antérieure à 1700.

De plus, nous avons dû suivre les provinces d'origine : La numérotation en chiffres romains indiquait la province, et celle en chiffres arabes, la référence propre à la cloche !

I Flandre Occidentale

II Flandre Orientale

III Anvers

IV Brabant

V Limbourg

VI Hainaut

VII Namur

VIII Liège

IX Luxembourg

Dans cet ouvrage, je ne veux à aucun prix utiliser les termes courants à l'époque : Boches, nazis, teutons, etc ... Je ne retiendrai qu'une seule désignation : " l'occupant ".

Parmi ceux que nous avons obligatoirement rencontrés lors des contacts indispensables à la réalisation de nos projets de sauvegarde des cloches, nous avons trouvé des hommes comme les autres qui n'approuvaient pas cet acte de barbarie qu'était l'enlèvement des cloches.

Ainsi à la Kommandantur de Liège, le Commandant LUTZ nous a aidé à sauver beaucoup de cloches en fermant souvent les yeux sur l'activité de la résistance.

Il m'a remis le laissez-passer indispensable me permettant d'accompagner, dans les clochers, les dépendeurs de cloches afin d'éviter trop de dégâts et de pénétrer dans les dépôts de cloches appelés " lagers " afin d'y relever les inscriptions se trouvant sur les cloches.

Je suis certain qu'il savait que ce document serait utilisé pour d'autres actions en faveur des cloches. Par exemple, le repérage des cloches trop anciennes pour être dépendues ou qui auraient pu être examinées au point de vue archéologique ou historique ; ou encore le repérage des cloches que l'on aurait dû laisser sur place comme faisant partie d'un carillon.

En allemand: "Glockenspiel".

Après examen, on aurait pu obtenir le classement dans la catégorie C ou même parfois dans la catégorie D, qui comprenait les cloches antérieures à l'année 1700.

L'occupant avait en effet accepté de ne pas faire enlever les cloches faisant partie d'un carillon, les considérant comme œuvre d'art ne méritant pas la destruction.

L'occupant avait aussi chargé la Firme VAN CAMPENHOUT de Machelen de la triste mission de la descente des cloches et de leur chargement sur trains et sur bateaux vers la "Nord Deutsche Raffinerei Gesellschaft" à Wilhemsburg, près de Hambourg en Allemagne.

KRIEL, contre-maître, avec les ouvriers de la firme VAN CAMPENHOUT, enlevait n'importe quelle cloche. Il fallait ouvrir l'œil et le bon sinon, une fois la cloche dépendue, on rencontrait toutes les difficultés pour faire valoir notre bon droit. Ils étaient payés au kilo, ne négligeaient rien et ramassaient les morceaux de cloches qu'ils allaient revendre dans un certain café près de la "batte" à Liège.

Pour les régions de Liège, Namur, Limbourg et Luxembourg, Monsieur de BEER a demandé à Mademoiselle VAN HEULE, conservatrice du Musée Curtius à Liège, de bien vouloir organiser le travail dans ces quatre provinces.

A son tour. Mademoiselle VAN HEULE avait prié Monsieur PHILIPPE de relever les numéros, les inscriptions et les origines des cloches se trouvant dans les dépôts de la région. Monsieur PHILIPPE a commencé les relevés mais a été obligé de renoncer étant pris par d'autres activités. Monsieur GOEBEL, lui, travaillait dans le Luxembourg.

Mademoiselle VAN HEULE a pensé à moi, me connaissant comme membre de l'Institut Archéologique Liégeois. Nous nous sommes vus au Musée Curtius, J'ai accepté de bon cœur ignorant jusqu'où cela allait me conduire.

Un travail passionnant comme celui-ci vous faisait oublier tous les dangers et vous aviez toutes les audaces. Et maintenant après cinquante ans, on réunit tous ses souvenirs, on en vient à se demander comment cela a pu être possible. Il y avait sûrement là-haut un ange gardien qui veillait sur nous, sinon on aurait dit parfois : "mission impossible".

Je veux citer ici quelques exemples de courage et de dévouement qui ne peuvent rester dans l'oubli. Leurs auteurs, souvent anonymes, n'ont pu être retrouvés malgré de nombreuses recherches.

A Angleur, près de Liège, les cheminots de la gare d'Angleur, ont camouflé vingt-et-une cloches dans un wagon de scories sur une voie en cul-de-sac dans l'enceinte de l'usine d'Angleur-Athus.

Monsieur SEYVERT nous raconte bien simplement comment cela s'est passé dans le rapport qu'il adressait à son supérieur. (Annexe 3)




J'ai revu Monsieur SEYVERT après les événements début novembre 1944. Il m'a expliqué que pour cacher le wagon aux yeux de l'occupant, il avait changé le numéro d'immatriculation et celui-ci n'apparaissait donc plus sur aucune liste.

A plusieurs reprises, ils ont envoyé le wagon chargé de cloches à Battice pour un voyage aller-retour. De cette façon, le wagon était soustrait pour deux ou trois jours à la vue des facteurs allemands de la gare.

C'était encore du temps gagné avant que l'on ne trouve la cache idéale sur les voies d'Angleur-Athus où nous les avons retrouvées après la libération.

Les vingt-et-une cloches se trouvant sur le wagon provenaient de villages luxembourgeois :

A.IX. 38 SUXY                                                       A.IX.143 OCHAMPS

A.IX.l44 OCHAMPS                                             A.IX.362 GRANDVOIR

A.IX.366 LONGLIER                                             A.IX.367 LONGLIER

A.IX.368 MARZILLI                                              A.IX.376 ST MEDARD

A.IX.377 STRAIMONT                                          A.IX.381 WARMIFONTAINE

A.IX.399 BERTRIX                                                A.IX.382 WARMIFONTAINE

A.IX.400 BERTRIX                                                A.IX.402 CARLSBOURG

A.IX.423 CARLSBOURG                                      A.IX.412 MONT PLEINCHAMPS

A.IX.423 ASSENOIS                                              A.IX.426 ROSSART

A.IX.428 PALISEUL                                              A.IX.429 PALISEUL

               et la                                                           A.IX.282a BOUILLON

 

Je suis certain que beaucoup de paroissiens de ces villages ignoraient ces vacances imposées à leurs cloches. Ils pensaient tous qu'elles étaient en Allemagne comme les autres.

A Liège, dans le clocher de la Cathédrale St Paul, nous avons failli perdre notre Bourdon de 8.500 Kg ainsi que les cinq autres cloches de volée d'un poids total de 11.350 Kg.

Ces six cloches se trouvent dans la partie basse de la tour de la cathédrale.

Le lundi 20 mars 1944, Monsieur de BEER fut prévenu par le Professeur ROOSMAN, l'Allemand qui dirigeait l'enlèvement des cloches de Belgique, qu'il comptait se rendre à Liège pour éclaircir l'affaire des cloches de Saint Paul, renseignées dans les listes allemandes comme étant de Saint Lambert, ...

Dans les documents de l'occupant, ces cloches portaient les numéros et les poids suivants :

B. VIII. 5           1.200 Kg      1830           donnait le MI

B. VIII. 6           1.000 Kg      1830           donnait le FA

Sans numéro          650 Kg      1830           donnait le SOL

B. VIII. 7            8.500 Kg      1830          donnait le LA bemol

B. VIII. 8            4.700 Kg      1830          donnait le DO

B. VIII. 9            3.800 Kg      1830          donnait le RE

 

(Sans numéro = cloche d'appel = Lauteglock, parfois LX suivi d'un numéro)

Et suivant les listes et les catalogues des fondeurs, ces cloches avaient d'autres poids et d'autres dates.

La première              900 Kg        1832           donnait le MI

La seconde               862 Kg        1832           donnait le FA

La troisième              565 Kg        1832          donnait le LA

La quatrième          8.187 Kg        1870          donnait le SOL

La cinquième         4.781 Kg         1881         donnait le DO

La sixième              3.000 Kg        1881         donnait le RE

 

La première porte le nom de Lambert et la cinquième le nom de Paula. Seule Paula était rattachée au carillon et aurait pu être sauvée.

Voilà un exemple type des variantes rencontrées dans les listes qui nous permettaient de discuter et de retarder l'enlèvement. Dans le cas de celles de Saint Paul, c'était la sauvegarde.

Comme l'ensemble des cloches formait une gamme presque complète, nous avions essayé de le faire inclure dans le carillon pour en éviter l'enlèvement.

L'occupant en doutait à juste titre, car comme montré plus haut, il s'agissait bien de cloches indépendantes datant d'époques différentes.

Prévenu aussitôt par Monsieur de BEER, qui ne pouvait venir à Liège ce jour-là, je me suis mis en quête d'ouvriers capables de m'aider à camoufler les cloches en carillon.

La chose ne se présentait pas si simple à première vue, Monseigneur Louis Joseph Révérendissime Evêque de Liège, à qui j'avais présenté le projet, m'a purement et simplement refusé l'accès au clocher, prétextant que la vie d'un homme valait plus que le poids en bronze d'une cloche.

Je me suis alors adressé à Monsieur VILLE, Sacristain, en lui forçant un peu la main, il m'a laissé monter dans la tour avec mon équipe.

Avec le concours de Monsieur KREEVELS, contre-maître aux Ateliers Jaspar, rue Jonfosse à Liège, il fut décidé de démonter et de cacher les moteurs emballeurs et les grandes roues de propulsion. Seuls resteraient les moteurs des tinteurs pour annoncer les offices.

La décision était facile à prendre. Il fallait maintenant passer à l'exécution le plus vite possible, ces messieurs devaient venir le 27. (Annexe 4)


Monsieur KREEVELS et trois ouvriers de chez Jaspar m'ont aidé, après journée, à la lueur de lampes de poches, dans ce travail délicat.

N'y avait-il pas sabotage grave ? Ne tentait-il pas de supprimer à la machine de guerre allemande quelque vingt tonnes de bronze ? Deux des ouvriers ont accepté de faire le travail quoique leur conviction religieuse soit différente de la nôtre.

Le travail prit quatre soirées jusque bien tard dans la nuit.

L'occupant qui passait en Vinave d'Ile ne verrait-il pas ces feux-follets errants dans la tour ? Heureusement, il n'en fut rien. Et l'occultation ne pouvait être sacrifiée, du haut de la tour de la poste une vigie y veillait.

Le travail de démontage terminé, les lourds moteurs furent descendus dans les dédales de la tour au-dessus des voûtes de la nef centrale sous un amas de planches et de poussière.

Le plus averti n'aurait pu les y découvrir. Plusieurs poutres furent déposées en travers de la course des cloches qui furent immobilisées pour peu de temps heureusement.

Nous avions terminé le travail juste à temps, car le lendemain, lors de la visite de ces "messieurs", rien ne leur paru suspect et nos grosses cloches furent sauvées parce que considérées comme faisant partie intégrante du carillon.

Le carillon proprement dit avait été classé, datant de 1745, on ne pouvait plus y toucher.

A Berchem-St-Agathe, un groupe de scouts a sauvé les cloches de l'église en les enterrant sous le pavement même dans le chœur de l'église.

A Montignies-sur-Sambre, un groupe de cheminots avait observé que les cloches entreposées dans une verrerie désaffectée, étaient embarquées sur wagons en direction de Hoboken via la gare de Montignies-Formation. Le personnel de la gare s'est dit : Nous allons pouvoir sauver des cloches, et ils passèrent à l'acte dès qu'ils le purent. A cet effet, ils creusèrent un fossé le long de la voie venant de la verrerie et lors du passage du wagon de cloches, ils l'ont arrêté et ont basculé les cloches dans le trou béant. Les cloches ont été recouvertes de terre et de cendres. Les Allemands toujours présents en gare n'ont rien vu.

Lors d'un bombardement, des cloches furent mises à jour. Il a fallu à nouveau les cacher, mais cette fois, jusqu'à la libération.

Ces cloches provenaient des villes et villages suivants : Charleroi Boucheterre, Chatelet Boubier, Chatelet St Pierre et Paul Gerpinnes Fromiée, Viesville, Landelies, Thuin, Frasnesles-Gosselies, Beignée, Courcelles Petit, Courcelles Sartia, Courcelles Motte et Hospice des vieillards de la route de Gilly.

Deux autres coulées en 1840 provenaient de la Fonderie Bastien et Drouot.

Peu de temps après l'opération, un cheminot fut arrêté par la Gestapo et maintenu en prison pendant sept semaines et relâché faute de preuve.

A Hoboken, dans le dépôt de cloches, des personnes croyant bien faire, n'ont pas hésité à scier les oreilles d'une cloche, en l'occurrence quatre petits angelots.

Une d'elle, que j'ai rencontré, m'a dit : "C'était autant de bronze que les Allemands n'auront pas". Elle m'a montré un petit angelot transformé en presse-papier et m'a promis d'en faire don au Musée.

Je n'ai pas à juger ces personnes, ne connaissant pas les circonstances dans lesquelles cela s'est passé. J'espère que celle qui m'a promis le don pour le musée, respectera sa promesse.

Il existe encore trois autres petits angelots, frères du précédent nommé, qui seraient aussi les bienvenus au Musée.

Lors de nos visites dans les clochers au moment où les ouvriers de la firme VAN CAMPENHOUT dépendaient les cloches, j'ai pu retarder l'enlèvement sous prétexte de contrôle avec l'espoir d'éviter leur départ.

Ces retards engendraient l'oubli et les cloches sont restées.

Les deux cloches de St Georges sur Meuse ont été les deux dernières chargées sur le Julia.

De démarches en démarches, tant le doyen de St Georges que moi-même, nous avions réussi à faire revenir les ouvriers quatre fois avant que l'enlèvement n'ait lieu.

J'avais accompagné Monsieur LONEUX, Président du Conseil de Fabrique de l'Eglise de Saint-Georges sur Meuse, chez le Commandant LUTZ à la Kommandantur de Liège, afin de tenter de sauver les cloches de son église. Nous lui avions proposé en contre-partie des cloches, un poids égal en cuivre. Il a refusé, à regret je crois, de peur de créer un précédent dont j'aurais certainement usé pour d'autres cloches. (Annexe 5)



La descente eut lieu le 11 juillet 1944 et heureusement elles sont revenues sur le "Lys".

J'ai d'ailleurs eu le plaisir de les ramener personnellement. Quel beau jour que celui-là !

 

A Laneffe, le curé, aidé par des résistants armés, avait repéré l'endroit où l'occupant avait déposé les cloches du village en vue du chargement sur wagons. De nuit, ils ont fait irruption dans le dépôt et ont embarqué leurs cloches.

De nombreux hauts faits de la résistance ont eu lieu en Belgique dans plusieurs églises et dans le plus grand secret.

Faute de connaître tous les détails, je ne puis vous en parler avec précision.

Dans notre commission, les dépôts de cloches prirent le nom de "Glokelager".

Pour la région de Liège, trois dépôts recevaient les cloches dépendues.

Le premier, que j'ai visité au début de ma participation à la commission, était celui de la Fonderie de Canons à Liège, rue du Commandant Marchand.

Le second, moins important, était situé dans les usines de Corphalie près de Huy. Peu de cloches y furent déposées, une quinzaine tout au plus. Elles furent rapidement dirigées vers le troisième lager de l'Ile Monsin dans la concession Magemon (magasins généraux de l'Ile Monsin).

Afin de faciliter mon travail et de ne pas trop attirer l'attention des soldats qui gardaient les magasins voisins remplis de centaines de tonnes de sucre et autres denrées alimentaires, je me suis fait inscrire comme dessinateur auprès de la Société Magemon, chez Monsieur DEMKOFF.

La carte de travail en ma possession m'a permis de franchir sans difficulté chaque fois que cela était nécessaire, le pont barrage gardé par l'occupant.

Durant la seconde quinzaine du mois de juin 1944, KRIEL m'a annoncé qu'il attendait un bateau en provenance d' Anvers et qu'il allait le charger avec toutes les cloches encore "parquées" dans le lager.

J'ai, à ce moment, intensifié le relevé des inscriptions, sachant qu'il ne me restait plus que quelques jours pour parachever mon travail.

Sur plus de 1.200 cloches pointées, je n'ai malheureusement pu noter que 561 inscriptions.

Si on devait les publier, cela formerait un volume de 200 pages au moins.

Le 18 juillet, le "Julia" bateau appartenant à Monsieur Frans de DECKER de la Van Monfortstraat 22 à Borgerhout, réquisitionné par l'occupant, fit son entrée dans la darse de l'Ile Monsin.

Les cloches étaient empilées comme des chapeaux de clowns sur quatre et même cinq hauteurs. J'avais toutes les peines du monde à m'y retrouver et c'est là que m'est venu l'idée de tracer, sur chaque cloche vue, mon sigle, pour éviter de relever deux fois les mêmes inscriptions.

C'était triste de voir avec quelle désinvolture, les ouvriers protégés par des soldats en arme, déchargeaient les camions.

Les cloches, froidement basculées, tombaient sur le sol en jetant un dernier cri de douleur.

Les bords des cloches ont beaucoup souffert et plusieurs furent gravement écornées.

J'ai récupéré sur place des éclats de bronze que je conservais comme des reliques. Ils sont au Musée de la cloche à Tellin.

Dès le lendemain, le chargement commença. Le brave Martin et sa grue, réquisitionnés par l'occupant, se chargèrent du sinistre travail.

Durant le chargement, le curé de Glain aidé par la résistance de Verviers, préparait le sabotage de l'allège "Julia". Cela se passait le soir après le départ des ouvriers de la firme VAN CAMPENHOUT. Quelque peu inquiet au vu de ces préparatifs, Monsieur Frans de DECKER m'a parlé en confiance et je lui ai conseillé de ne pas prendre avec lui sa femme et ses deux enfants. Le bateau, d'après les projets, devait couler dans le canal Albert durant le voyage.

Le chargement fut terminé le 21 juillet dans l'après-midi. Toutes les cloches étaient reliées entre elles par des fils de fer barbelés. (Annexe 6)




C'est seul, sans sa famille à bord, gardé par deux soldats allemands sur le pont, que Monsieur de DECKER, patron du "Julia", quitta la darse Monsin le samedi 22 juillet 1944 à 6 heures du matin.

Il avait à son bord 447 cloches d'un poids moyen de 688 Kg et 21 caisses de morceaux de cloches, pour un poids total de 308.586 Kg.

Vous trouverez plus loin la liste de ces cloches avec le nom du village d'origine quand j'ai pu les identifier. Le bateau n'a malheureusement pas coulé dans le canal Albert comme prévu, mais seulement à son arrivée en Allemagne où Monsieur de BEER l'a retrouvé.

Etant donné la tournure des événements, nous avions espéré que les Allemands n'auraient pas eu le temps matériel pour détruire toutes les cloches. C'est pour cette raison que les inscriptions avaient été relevées et que j'avais tracé mon sigle sur les cloches.

Notre espérance fut bien récompensée. Ces inscriptions et le sigle nous ont permis de retrouver et d'identifier très rapidement les cloches belges non brisées parmi les milliers de cloches volées par l'occupant dans toute l'Europe. (Annexe 7)



Les Allemands avaient dressé des listes complètes de toutes les cloches à dépendre et leur avaient donné des numéros précédés d'un chiffre romain, un par province, comme expliqué précédemment.

Ces listes étaient parfaites.

Elles portaient en plus du numéro de référence, le nom de la ville ou du village d'où elles étaient originaires, le poids exact et le nom de l'église. Je n'ai jamais compris d'où ils tenaient des renseignements si précis. On a parlé de la Feldgendarmerie. Je doute très sérieusement qu'ils aient pu faire cela tout seuls.

Ces listes étaient trop complètes pour qu'ils n'aient pas bénéficié de complaisances obscures, mais lesquelles ? (Annexe 8)



Malgré tout, dans ces listes, comme dans toutes listes, il y avait des erreurs. Plusieurs numéros peints sur les cloches ne correspondaient pas avec la description de la liste, certaines cloches reçurent deux et même trois numéros différents.

D'où, vous le comprenez bien, confusion que nous avons exploitée à fond. Je me souviens des deux cloches X.10 et X.12 que j'ai réussi à sauver. Je les ai amenées à l' Evêché de Liège et Monseigneur JANSSENS m'a remis un reçu en bonne et due forme. (Annexe 9)



Afin que vous puissiez vous faire une idée exacte de l'importance de l'opération "Déportation des cloches", voici quelques chiffres effroyables dans leur réalité.

En Belgique, quelques 4.568 cloches furent dépendues pour un poids total de 3.145.656 Kg de bronze.

Elles provenaient de :

BRABANT                            765 cloches pour un poids de                516.659 Kg

FL. ORIENTALE                  379 cloches pour un poids de                346.231 Kg

NAMUR                                605 cloches pour un poids de                 410.384 Kg

HAINAUT                             669 cloches pour un poids de                 430.323 Kg

ANVERS                               427 cloches pour un poids de                 323.269 Kg

LIEGE                                   559 cloches pour un poids de                  367.415 Kg

LIMBOURG                         282 cloches pour un poids de                  205.471 Kg

FL. OCCIDENTALE            522 cloches pour un poids de                  469.433 Kg

LUXEMBOURG                  360 cloches pour un poids de                     76.471 Kg

                                            4.568 cloches pour un poids de                3.145.656 Kg

Elles furent expédiées à Hambourg par trains et quand l'occupant avait besoin de ses wagons pour le front russe, il chargeait les cloches sur bateaux.

Monsieur de BEER a retrouvé à Hambourg quelques 774 cloches pour un poids de 540.210 Kg qui sont rentrées en Belgique à Anvers sur le "Lys" le 8 octobre 1945.

C'est donc un total de 3.794 cloches pour un poids de 2.605.446 Kg que perdit notre patrimoine campanaire[2].

Ici s'arrête le récit des événements qui se sont passés pendant l'occupation.

En septembre 1944, après la libération de Liège, il fallait absolument que le Bourdon de la Cathédrale St Paul annonça la liberté retrouvée.

Les mêmes ouvriers qui, hier, m'aidèrent à camoufler les cloches, m'ont aidé pour le remontage, pièce par pièce, des moteurs et des roues d'entraînement.

L'assemblage dura près de quatre jours et tout était en ordre de marche pour le jour du Te Deum.

Ce jour-là, Monsieur KREEVELS et moi-même, nous nous trouvions dans le clocher, tout allait bien. Nous avions essayé les moteurs, tout fonctionnait correctement.

Onze heures et un quart, les cloches allaient enfin sonner la libération... et voilà qu'une malencontreuse panne de courant dans le quartier ne permit pas l'emploi des moteurs.

C'est actionné à la main que le Bourdon de sa voix puissante annonça à la Cité Ardente qu'elle était libre...

Dès septembre 1944, tout le monde espérait pouvoir récupérer ses cloches. De toutes parts arrivaient chez moi des lettres de doyens, de curés et de couvents. Tous me demandaient des nouvelles de leurs cloches. Certains avaient imprimé une carte de recherche et l'envoyaient un peu partout au hasard. (Annexe 10, 11 et 12)





J'ai en main une lettre du Bourgmestre de Tellin, lui aussi, est à la recherche de ses cloches. (Annexe 13, 14 et 15)





La réponse était la même pour tous : "Patience. Nous devons nous rendre en Allemagne, à Hambourg, et espérer y retrouver des cloches entières".

A l'Ile Monsin, après le 22 juillet, quelques 70 cloches du Luxembourg furent encore entreposées. A la libération, un certain BRIDOUX, Commandant des pompiers à Liège, avait remarqué la présence de deux cloches originaires de Rochehaut.

Il est arrivé à l'Ile Monsin muni d'une vague autorisation d'emporter signée par un officier américain. Or aucune cloche ne pouvait être emportée, c'était un ordre du Procureur Général. (Annexe 16, 17 et 18)





Devant mon refus catégorique, il a exhibé une arme et est parti avec les deux cloches chargées sur un remorqueur qu'il avait réquisitionné.

Le rechargement sur le remorqueur lui a été facturé 78 Frs 60.

A l'Ile Monsin, il ne restait donc plus que soixante huit cloches. (Annexe 19, 20 et 21)




Afin d'éviter le vol et le bris éventuel, ces cloches ont été transférées dans la cour du Musée Curtius à Liège et remises enfin aux propriétaires.

Pour la petite histoire, le coût du transport de ces cloches, depuis l'Ile Monsin jusqu'au Musée, s'est élevé à 5.000 Frs.

Parmi celles-ci :

A.IX.437                               490 Kg                         NEUVRAMONT

A.IX.131                               730 Kg                         ARVILLE                             1895

A.IX.363                               430 Kg                         HAMIPRE

A.IX.431                               400 Kg                         POUPEHAN                         1901

A.VIII.463                             225 Kg

A.1lI.300                                  75 Kg                        MALINES                             1873

A.IX.129a                              760 Kg                        TELLIN BRISEE

A.IX.391                                680 Kg                        UCIMONT

A.IX.408                                    300 Kg                        DOHAN

A.IX.148                                 1.690 Kg                        SAINT-HUBERT

A.IX.385                                    610 Kg                        PUSSEMANGE

A.IX.132                                 1.050 Kg                        AYWAILLE                      1895

A.IX.387                                    710 Kg                        ROCHEHAUT                   1907

A.IX.373                                    660 Kg                        NEUVILLERS

A.IX.141                                    380 Kg                        MAISSIN                           1833

A.IX.398                                    490 Kg                        BELLEVAUX

A.IX.393                                    390 Kg                        VIVRY

A.IX.133                                    150 Kg                        ARVILLE

A.IX.386                                    510 Kg                       ROCHEHAUT                   1907

Et le temps passa sous les bombardements, les VI et les V2.

Il a fallu attendre fin mai 1945 pour recevoir des alliés l'autorisation de se rendre à la Fonderie à Hambourg. Il ne faut pas perdre de vue que les cloches étaient considérées comme butin de guerre.

Monsieur de BEER, promu Colonel de l'armée anglaise, put se rendre à Hambourg où il découvrit la désolation sur les cours de la fonderie.

Des morceaux de cloches brisées gisaient là, au milieu de celles que l'occupant n'avait pas eu le temps de briser.

Pour briser les cloches, les ouvriers de la fonderie suspendaient les cloches à un crochet articulé, qui se déclenchait quand la cloche arrivait au niveau du portique. La cloche tombait alors de quinze mètres et se brisait au contact des morceaux des précédentes.

Parmi les cloches intactes, l'on a pu facilement reconnaître les cloches belges. Elles portaient le sigle, tracé à la craie grasse sur le bronze rugueux. Ce sigle est encore visible, après cinquante ans, sur de nombreuses cloches dans nos clochers.

L'autorisation d'enlever les cloches à Hambourg, fut accordée par le Colonel HELM et le Major LONG, tous deux héros de Birmanie. Ils commandaient les services "butins de guerre".

Le Major LONG, cet homme si sympathique, est venu à St Vith le jour du rapatriement des cloches locales.

Sa bonhomie nous avait tous conquis. Il a été ovationné comme il ne le sera surement jamais plus dans sa vie.

Dans le journal "La Gazette de Liège" du mardi 22 avril 1947, on pouvait lire :

"St Vith. Une poignante vision s'offrit à nos yeux à notre arrivée à St Vith. Une cité de maisons provisoires s'étend à l'entrée, au fond le terrifiant panorama de la ville rasée. Il ne restait rien de cette belle cité contrefort de la Forêt Noire.

Les cloches sont suspendues à des tréteaux au centre de la ville. Le Major LONG qui venait de rejoindre les autorités arrivant directement d'Allemagne avec sa femme, eut la joie de voir celle-ci associée à l'hommage rendu à sa haute valeur. Il est une des premières autorités étrangères recevant l'honneur de donner son nom à une rue de la ville en reconstruction".

Lors de son voyage à Hambourg, le Colonel de BEER a vu dans le port un bateau belge : le "Lys". Il fit le nécessaire afin de pouvoir en disposer pour rapatrier nos cloches.

Le Commandant Oscar VERDONCK, le seul officier belge ayant commandé un vaisseau de la "Royal Navy" pendant la guerre et qui était à la direction de la "Belgian Shipping Office", s'occupa du chargement et du rapatriement des cloches par le steamer le "Lys".

Ce bateau accosta à Anvers au quai 22 le 8 octobre 1945.

De nombreuses fêtes y furent organisées. Chaque cloche fut déposée sur un traîneau de port et les 774 cloches formaient un long train de traîneaux. Quelle joie parmi les participants !

Chacun se demandait : "Pourquoi ma cloche ne serait-elle pas là ?"

Il y eut naturellement beaucoup de discours comme c'est toujours le cas quand les politiciens sont présents. Les participants eurent l'occasion de visiter le navire. Pour beaucoup d'entre eux, c'était la première fois qu'ils montaient sur un gros bateau.

Pour moi, je ne retiendrai qu'une chose. Ce jour-là, j'ai pleuré comme un gosse retrouvant ses jouets. J'avais reconnu deux cloches de Liège. Celles de St Denis (la A.VIII.377 et la A.VIII.378) et une de Maredsous, le A.VII.609.

Après la joie du retour, il fallait maintenant organiser la rentrée dans les clochers respectifs.

Imaginez-vous 774 cloches à renter dans près de 700 clochers ?

Grâce au Colonel de BEER et à ses relations, nous avons pu disposer de 40 camions militaires avec chauffeurs sous le commandement du Commandant MARCHAND, et surtout de grues mobiles sur pneus, appartenant au 13ème port américain, c'est-à-dire à Anvers.

Un planning fut établi pour chaque camion. Une feuille de route fut remise à chaque chauffeur.

A Namur, ces 40 véhicules ont été présentés au public avant leur départ vers les clochers d'où provenaient leur précieux chargement.

Dans chaque ville, chaque village, des fêtes grandioses furent organisées pour le retour des prisonnières.

A Thurnout, les petites filles des écoles étaient transformées en petites cloches à deux battants et accompagnaient leurs grandes sœurs lors du magnifique cortège de retour.

LISTE DES CLOCHES EMBARQUEES SUR LE JULIA ET QUI ONT QUITTE L'ILE MONSIN LE SAMEDI 22 JUILLET 1944 A 6 HEURES






J'ai relevé les inscriptions sur toutes ces cloches et lors du chargement sur le "Julia", je les ai pointées une à une, les 20 et 21 juillet 1944.

N.B. Quand les noms des villages sont soulignés, cela indique que la cloche n'est pas revenue.

 

 

 

 



[1] Par H. Schùermans

[2] Note de l'auteur : Le mot "campanaire" ne figure pas dans les dictionnaires mais découle comme de source du mot latin "campana" qui signifie "cloche"



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