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Ignatus Maternowski, le seul aumônier tué lors du débarquement, sera-t-il béatifié ?

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Ignatus Maternowski, le seul aumônier tué lors du débarquement, sera-t-il béatifié ?




       La chapelle de Cauquigny fut restaurée après la guerre. Située à quelques centaines de mètres de l’endroit où fut tué le Frère Maternowsi, la chapelle est aujourd’hui consacrée à son souvenir et possède depuis 2021 un magnifique vitrail qui représente ce héros.




       La porte d’entrée de la chapelle est surmontée du vitrail honorant le frère Ignatus.



       Sur ce très beau vitrail créé en 2021 dans la chapelle de Cauquigny, rend hommage au Frère Ignatus Maternwsi. On retrouve tous les symboles du Franciscain mais aussi tous les symboles qui devaient  le protéger par la Convention de Genève, que ce soit la croix de prêtre sur le casque ou son brassard de la Croix Rouge. Ces signes : Ils faisaient de lui un non-combattant qui aurait dû le protéger.  A noter sur le vitrail une vierge noire en référence aux origines polonaises de l'aumônier. L'association US Normandy attend une réponse à la demande de canonisation du père Maternowski.






L’endroit ou le Frère Ignatus fut tué

       Ignatus Maternowski né en 1912 était devenu franciscain en 1932 et fut ordonné prêtre en 1938. Il avait été volontaire, en 1942, pour servir dans les para-commandos comme aumônier catholique. Dans les premières heures du D-Day, il fut parachuté, avec les hommes de la 82nd Airborne Division dans les lignes allemandes du hameau de Guetteville (ville de Picauville). Un planeur américain s’était crashé à proximité des paras et immédiatement le frère Ignatus, capitaine de 32 ans, se porta à leur secours et les regroupa dans un poste de secours improvisé dans l’épicerie du village, la maison de la famille Thouroude. Rapidement, il se rendit compte de la fragilité de son poste de secours qui se trouvait dans la rue dont l’extrémité était occupée par l’ennemi.

       La maison Thouroude risquait rapidement d’être prise d’assaut. Le courageux aumônier ne vit qu’une solution : se rendre dans les lignes allemandes et demander à parler au major médecin. Il réalisa cet exploit et parvint sain et sauf jusqu’à l’officier avec, comme protection, son brassard Croix-Rouge et son insigne d’aumônier. Surprenant, il parvint à convaincre un officier allemand, vraisemblablement  le médecin, de l’accompagner pour visiter son poste de secours. Ce dernier constata la présence effective de blessés graves dans la maison Thouroude. Le frère Ignatus espérait par cette « conférence » que les Allemands considèrent cet endroit comme protégé par la Convention de Genève. Sans doute espérait-il aussi une aide du médecin allemand pour soigner les blessés américains, ce qui aurait peut-être abouti à la création d’un seul poste de secours commun pour les blessés des deux camps. Cordial, amical, fraternel, le capitaine Maternowski, décida de raccompagner l’officier allemand dans ses lignes (lignes occupées par le « Grenadier-Regiment 1057, 91 Infanterie-Division »).  Il le fit sans doute par politesse mais surtout, dans le but de protéger par sa présence le major des éventuels tirs américains. Ce dernier revenu sain et sauf dans ses lignes, notre capitaine franciscain entreprit de rejoindre la maison Thouroude. Hélas, en cours de chemin, il s’écroula, abattu d’une balle dans le dos !  Son corps resta trois jours étendu dans la rue où, aujourd’hui, un écriteau émaillé rappelle son sacrifice. Que devint le poste de secours situé dans la maison Thouroude ? Ses propriétaires purent quitter leur maison avant que, vers 15 heures, les chars allemands ne la canonnent. La nuit qui suivit, les habitants de Gueuteville entendent les plaintes de blessés sous l’enchevêtrement de l’épicerie Thouroude. Sauvés de l’écrasement par des poutres enchevêtrées, plusieurs paras sont encore vivants. Après un premier refus, les habitants obtinrent finalement l’autorisation d’aller les secourir pour les amener auprès des prisonniers américains parqués au moulin d’Ebecquigneul.

       Le capitaine franciscain Maternowski repose aujourd’hui au Cimetière « Mater Dolorosa Cemetery South Hadley Hampshire County, Massachussetts USA ».  Les Franciscains ont introduit une demande à Rome pour sa canonisation.

       A l’heure des tragédies qui se passent au Proche-Orient et en Ukraine, il est sans doute primordial de rappeler, comme le fit si bien, au péril de sa vie, le capitaine Maternowski, le droit humanitaire !



Dr Loodts P., en ce mois de novembre 2023

 

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