Maison du Souvenir

Dix communes annexées au Reich allemand de 1940 à 1944

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Dix communes annexées au Reich allemand de
1940 à 1944

Bonjour Monsieur,

       Je vous ai rencontré à la pièce de théâtre "Derrière le front" à la salle Maison Rurale à Montzen le jeudi 30 mai 2024 et nous y avons échangé quelques réflexions sur notre région mal connue, souvent assimilée à la communauté germanophone, dont nous ne faisons absolument pas partie. Nous n'avons jamais fait partie d'une région où on parlait allemand ni d'une région ayant une nostalgie d'une annexion au grand Reich allemand. La pièce de théâtre était surtout basée sur la région germanophone avec le thème de la nostalgie du retour à l'Allemagne, de faire partie du Reich allemand, idée déjà bien ancrée chez certains avant 1940. La population était divisée (50 % pro allemand et 50 % pro belge). Il y avait d'abord la fierté de servir pour le régime nazi et puis une crainte des parents de voir les jeunes gens partir pour le front russe, la haine du bolchevisme, l'arrivée des Américains, l'armée blanche qui faisait n'importe quoi, même ma mère a connu une femme, originaire de la région germanophone mais habitant Montzen, tondue par de jeunes gens de Montzen, parce qu'elle avait été partisane du régime de Hitler, aussi l'épuration en 1945, la honte, le fait de parler de cette période est toujours "tabou" actuellement, le conflit entre les générations, etc...

       Comme promis je vous envoie mon texte écrit en 2018 sur nos dix communes patoisantes annexées arbitrairement par le Reich Allemand entre le 18 mai 1940 et le 12 septembre 1944.  Ce texte a été présenté à un concours organisé par l'émission radio "Vivacité" : "un auteur, une voix 2018" à Elouges pour défendre les langues endogènes en Belgique (le wallon, le picard, le borain, le lorrain, le champenois, etc ...). J'ai reçu deux troisièmes prix comme auteur (François Hick) et comme interprète (Léo Wintgens).

       Je vous envoie en annexe le texte original écrit en bas francique carolingien, le texte traduit en français et le texte traduit en allemand. En plus je vous envoie le palmarès 2018 et un auteur, une voix 2018.

Il vous est loisible de publier les trois textes et le palmarès 2018 et un auteur, une vois 2018,  sur votre site Internet.

Si c'est possible, je vous en serai très reconnaissant.

François Hick

 

Temps difficiles pour nos dix communes thioises[1].



Aachen Polizeipräsidium

   Pendant quatre ans, dix communes belges ont été annexées au Reich nazi allemand, et ce du 28 mai 1940 au 12 septembre 1944, et encore en plus les cantons d’Eupen, Saint-Vith et Malmédy[2]. Ce furent des temps difficiles. Quelles souffrances nos communes patoisantes ont dû supporter du chef de ce régime hitlérien ? Nous étions abasourdis, sans nous demander notre avis, nous étions des Allemands « AufWiederruf[3] », c’est ainsi qu’ils nous désignaient. De nouvelles frontières furent tracées, la population devait parler l’allemand, le français était complètement banni. Des fonctionnaires allemands étaient installés, en ce compris un bourgmestre nazi, les programmes scolaires, l’économie, le service militaire, tout fonctionnait comme si on était en Allemagne. Nous dépendions uniquement de ce régime national-socialiste. Nous ne pouvions plus entrer en Belgique. En juin 1943, les jeunes gens des classes 1922, 1923, 1924 et 1925 de nos villages thiois furent convoqués, pour servir dans l’armée allemande. Ceci arrivait brutalement. Que faire ? Nos jeunes n’avaient pas le choix. Quoi qu’il en soit, il ne fallait pas combattre pour l’Allemand. Quelques-uns s’enfuirent et se cachèrent sous un faux nom en Belgique. D’autres se cachaient chez eux, la plupart dans les fenils, profondément cachés dans le foin. Ils étaient considérés comme déserteurs et pouvaient être traduits devant les tribunaux nazis avec la peine de mort pour sentence. Ainsi, il y en eut plus de six cents qui se sont cachés et dérobés devant l’Allemand.

       Il me plaît maintenant à vous évoquer le vécu de ma mère et de mon oncle. C’est ainsi que ça s’est passé dans ma famille :



Campo Mathilde à vélo

       L’accusée, Campo Mathilde, ma mère, travaillait de concert avec ses parents, frères et sœur, dans une ferme, à Buschweyde, à Montzen[4], pas loin d’Aix-la-Chapelle. Cette exploitation agricole se composait de 20 hectares de prairies et d’un cheptel de 30 à 40 vaches laitières. La mère de Mathilde était malade et n’était plus tout à fait autonome. Une perquisition eut lieu à la ferme, orchestrée par la police rurale[5], qui cherchait quelque chose de particulier. Se doutait-elle de quelque chose ? Le frère de ma mère, Campo Mathieu, né à Warsage le 24 septembre 1923, était-il caché à la métairie. Il était inscrit dans le catalogue des personnes recherchées par ces nazis, à la page 103. Il ne s’était pas présenté à Eupen, au début du mois de juin 1943, pour accomplir son service militaire chez les Allemands. Il devait être incorporé, servir comme soldat allemand ! Quelle honte pour son père, lui qui pendant quatre ans avait séjourné comme soldat belge dans les tranchées en 1914-1918. Mathieu se cachait comme il le pouvait. La ferme se trouvait à l’écart, et lorsque le chien attaché à sa niche aboyait, il courait se cacher à l’intérieur d’un saule creux, non loin de la ferme. Il a vécu ainsi, caché, sans qu’ils ne l’aient jamais pris, jusqu’à ce que les «  Amis[6] » délivrent Montzen le 12 septembre 1944.

       Mais en plus les gendarmes cherchaient également dans les parages de la ferme. Ils ne trouvèrent rien, mais ils finirent par trouver à l’étang, à côté de l’étable à vaches, une petite cruche remplie par de la crème de lait enfouie dans l’eau, pour tenir la crème de lait bien froide. Mais Mathieu, ils ne l’avaient pas trouvé !



Campo Mathieu dans l'arbre

       Tout un chacun de la famille Campo fut interrogé : qui avait enfoui cette cruche et il leur fut signalé à tous, que cette affaire constituait un crime de guerre contre le Reich allemand. Personne ne se dénonça. In fine, il fallait quand même trouver un responsable, ma mère se présenta comme étant la coupable. Elle n’était âgée que de 16 ou 17 ans, elle prenait la faute sur elle, et elle fut forcée de se présenter à Montzen au bureau de police, à la place Adolphe Hitler[7]. Elle fut arrêtée et enfermée dans un cachot jusqu’au soir. Le soir, elle put rentrer chez elle et devait se présenter le jour suivant devant le tribunal régional à Aix-la-Chapelle, ville éloignée de quelque 15 kilomètres. Au matin, elle avait préparé ses tartines beurrées et elle alla à pied à Aix-la-Chapelle, où elle était défendue par l’avocat Knops d’Eupen. Là, à Aix-la-Chapelle, elle ne se souvient de rien de ce qui s’était passé devant le tribunal, mais bien de que « Heil Hitler » et « Heil Hitler » étaient clamés à tout moment, et notamment et principalement, lorsque quelqu’un prenait la parole ou quelqu’un entrait. Elle fut condamnée à une peine d’argent. Elle revenait le jour même chez elle et elle n’avait pas mangé ses tartines beurrées. Elle avait de la chance, elle n’était pas arrêtée, elle ne devait pas aller au cachot, et elle ne devait pas être transférée dans un camp de redressement. Tout s’était donc bien déroulé. Sa défense avait été : elle avait une mère malade et  la crème était destinée à la tenir fortifiée. Quelle chance, qu’ils n’aient pas trouvé Mathieu.

Le texte original écrit en bas francique carolingien

De Mam é-je Kaschot béj de Naatsis

Schroo Tiite vör os tie platdütsche Jeméngdens

       Véér Joor lang zönt tie bälsche Jeméngde an dat dütsche Naatsiraichanäksiet woede - van der 28ste Maai 1940 bés der 12de Séptämber 1944 -jüs wi  de Kantuene Ööpe, Sent Vit än Malmedi. Dat woore schrékleje Tiite ... Wat hant osplatdüsche Jeméngde mét dat Hitlerréschiim néét ales utjeschtande ?! Väär woore plat : ooneos jät te vroore, woore väärobéns Dütsche „auf Widerruf“, wi di an os zaate. Et woete nöj Jränse jetroke, de Lüj moste mär mie Dütsch kale, Frans woet jans aafjeschaft. Dütsche Büroslüj koemte, ezöjaar ene Naatsi-börejemééster, et Schuelprogram, de Ökonomii, der Soldootedéns - ales ääjezat wi é Dütschlant ! Väär honge mär van dä ‚Nationalsozialismus‘ aaf. Väär koste néét mie no Bälje ää…

              Ob-éns, é-jene Juuni 1943, woete de jong Lüj - de Klase 1922, 1923, 1924 än 1925 - van os platdütsche Döreper ääjeroope, vör é-jen dütsche Arméé te dééne. Dat koemt jans brutaal aa ! Wat duue ? Os Jonge blääf néks andesch över, es wi vut !  É jéder Vaal, néét vör der Dütsch kämpfe! Éneje makde zéch vut no Bälje ää än verschtooke zéch onder ene foo Naam. Di ander hoole zéch a hönes vut, métstens op-en Höjschtele, déép é-jen Höj … Ze woore aajezie wi „Deserteure“ än koste mét Duetschtroof van de Naatsis veruurdélt wäede. Ezue zönt er du mie wi zés hondert jewäs, di zéch  vör der Dütsch verboreje of vutjemakt haant.

Now wäet éch öch en kléng Jeschichte va ming Mam än minge Nonk vertéle, wat zééj erläft hant. Ezue és et é ming Famileje pasiet :

De Aajeklaade, Campo Mathilde, wérekde tezaame mét höör Odesch, Bröör än Zöster, ob-e Buure-äref é Moontse, Ob-en Böschwéj, néét wiit va Ooken aaf,  mét twintech Häktaar Wéje än mét ene Aaschpaan va onjeväär drésesch bés vätech Méleksköj. De Mam va Mathilde woor krank än woet néét aléng mie väedech.

       Et joof ob-éns e Huszöökong, orkästriet van de Vältpoletséj: di zuuete jät Beschtämts ... Haue di jät a-jen Naas ?  Woor der Broor va ming Mam, Campos Matschiö, jeboore é Wäesch der 24ste Séptämber 1923, meschii hééj op dä Buurehof verschtoeke ? Häe schtong é-je „Fandongsbook“ van di Naatsis, op Zij 103 : Häe hau zéch néét én Ööpe vöörjeschtoot, Aavanks Juni 1943, vör zinge Militäärdéns béj di Dütsche te maake. Häe mos äjetroke wäede, äs wi ene dütsche Soldoot ! Wat vör en Blamaasch vör zinge Pap, dä é vätie-achtie véér Joor lang als bälsche Soldoot é-jen  “tranchées“ jelääje hau ! Matschiö verschtook zéch, wi e kos … Én dat Momänt, dat der Hont a-jen Ling bälde - et Ärf woor aafgelääje - loop häe zéch é-jen hool Wij, néét wiit va-jen Huus aaf, verschtäeke. Häe hat ezue jeläft, verschtoeke, oone dat-se höm krääje hant, bés dat -  der twälfde Séptämber véérenvätech, de Amis Moontse bevréjde.

       Dobuute zuete di Vältschendareme ezöjaar och noch köt öm dat Buureäref eröm. Ze voonte néks - än ob-éns voonte ze a-jen Pool, näve-jene Kooschtaal, en kléng Krüsch mét Méleksroom jevölt, di é-je Waater jelaat woede woor, vör dä Méleksroom joot koot te haue … (Mär der Matschiö haue ze néét vonde !)

       Jékerénge van de Famileje Campo woet utjevrot : Wää hau di Krüsch doo jeschtoot ? Än et woet höön och métjedélt, dat di Zaak e Krééchsverbräeke tääjen et dütsch Raich woor. Jénge schtoot zéch vöör …

       An et Létste - éme mos et ääl jewäs zie - hat zéch du ming Mam vöörjeschtoot: Mär zäästie of zöventie Joor oot, noom zéj de Schoot op zech än woet jetswonge, zéch é Moontse op-e Poletséj-revéér, a-jen „Adolf Hitler-Plaatsch“, te schtäle. Zéj zoot doo é-je Kaschot bés et Oevents op Aräst. Zéj doesch da ävel et Oevents no héém juue, mär ze mos zéch der näkste Daach énOoke, voftie Kilomééter wiit aaf, vöör et Lantjeréch vöörschtéle.

       Et Mörjens, hau zéj zéch jeschmiede Boterame jemaakt än jong du te Voot noOoke, uwe zéj van der Afekat Knops ut Ööpe, jeholepe woet. Van do én Ooke, vööret Jeréch, ärenert zéj zéch va néks, mär dat „Heil Hitler“ än noch ens „Heil Hitler“ jeroope woet, än bezondesch wän éme et Woet kräächof wän éme erää koem. Zéj woet du mét en Jältschtroof veruurdélt.

       Ze koem der ééjeste Daach no héém än hau zing jeschmiede Boterame néét äete. Zéj hau Jelök, dat zéj néét vaasjehaue woet, néét é-je Kaschot bliive mos än och néét é-je Schtrooflajer äjelévert woet !Ales hau zéch joot aafjeschpält. Höör Verdéédejong woor, dat zééj en kranke Mam hau, än dat dä Roomwoor, vör höör é Kräfte te haue. E Jelök, dat ze der Matschiö néét vonde haue, zös wüer di Zaak waal jans andesch utjejange …

Héke Fräns, François Hick,

é-jene Juuni 2018

 

Le texte traduit en allemand

Mam im Gefängnis bei den Nazis

Schlechte Zeiten für unsereplatdeutsche Gemeinden

       Vier Jahre lang waren zehn belgische Gemeinden an das deutsche Nazireichs annektiert worden – von dem 28.ten Mai 1940 bis dem 12.ten September 1944 – gerade wie die Kantone Eupen, Sankt Vith und Malmedy. Das waren schreckliche Zeiten … Was haben unsereplatdeutsche Gemeinden mit dem Hitlerregime nicht alles ausgestanden?! Wir waren plat: ohne uns etwas zu fragen, waren wir auf einmal Deutsche « auf Widerruf », wie diese uns anreden. Es wurde neue Grenze gezogen, die Leute mussten nur mehr deutsch sprechen, französisch wurde ganz abgeschafft, deutsche Beamten kamen an, und sogar eine Nazi-Bürgermeister, das Schulprogram, die Wirtschaft, der Militärdienst – alles eingesetzt wie in Deutschland! Wir hängen mehr von diesem « Nationalsozialismus » ab. Wir durften nicht mehr in Belgien eingehen …

       Auf einmal, im Juni 1943, wurden die junge Bursche – die Klasse 1922, 1923, 1924 und 1925 – von unseren platdeutschen Dörfer einberufen, für in die deutsche Armee zu dienen. Das kam ganz brutal an! Was machen? Unsere Jungen blieb nichts anders übrig, als wie weg! In jeden Fall, niemals für den Deutschen zu kämpfen. Einige machten sich nach Belgien weg und verborgen sich unter einen falschen Namen. Die Andere hielten sich von zu Hause weg, die Meistens auf den Heuboden, tief im Heu versteckt … Sie waren angesehen wie « Deserteure » und konnten mit Todesstraffe von den Nazis verurteilt werden. Also war es dann mehr als sechs Hundert gewesen, die sich vor den Deutscher verborgt oder weg gemacht haben.

       Jetzt werde ich Ihnen eine kleine Geschichte von meiner Mama und mein Onkel erzählen, was sie erlebt haben. Also, so ist es in meiner Familie hervorgegangen:

       Die Angeklagte, Campo Mathilde, arbeitete zusammen mit seinen Eltern, Brüder und Schwester, auf einen Bauernhof in Montzen, auf Buschweyde, nicht weit von Aachen ab, mit zwanzig Hektar Weide und einem Betrieb von ungefähr dreiβig bis vierzig Milchkühe. Die Mutter von Mathilde war krank und wurde nicht mehr allein fertig.

       Auf einmal gab es Hausdurchsuchung, orchestriert (inszeniert) von der Feldpolizei: diese suchten etwas Bestimmtes … Hatten die etwas an die Nase? War der Bruder meiner Mutter, Campos Mathieu, geboren in Warsage am 24.ten September 1923, vielleicht hier auf diesem Bauernhof versteckt? Er stand im Fahndungsbuch von diesen Nazis, auf Seite 103: Er hatte sich nicht in Eupen vorgestellt, Anfangs 1943, für seinen Militärdienst bei den Deutschen zu machen. Er musste eingezogen werden, als wie einen deutschen Soldat! Was für eine Missbilligung für seinen Vater, der in vierzehn-achtzehn vier Jahre lang als belgische Soldat in den Schützengraben gelegen hatte ! Mathieu verborgte sich, wie er konnte… In den Augenblick, das der Hund an der Leine bellte – der Bauernhof war fern abgelegen – lief er sich in einer hohle Weide, nicht weit vom Hause gelegen, verstecken. Er hat so gelebt, verborgen, ohne dass sie ihn gefasst haben, bis daβ – den zwölften September vierundvierzig – die Amis Montzen befreiten.

       Noch dabei suchten die Feldgendarmen ebenfalls auch kurz in der Nähe des Bauerhofes. Sie fanden nichts – und auf einmal fanden sie am Weiher, neben den Kuhstall, ein klein Krug mit Milchrahm gefüllt, da im Wasser um den Milchrahm kühl zu halten … (Aber der Mathieu hatten sie nicht gefunden!)

       Jeder Mitglied der Familie Campo wurde ausgefragt: Wer hatte die Krug dahin gestellt? Es wurde Ihnen auch mitgeteilt, dass diese Sache ein Kriegsverbrechen gegen das Deutsche Reich war. Keiner stellte sich …

       Am Ende  - einer musste es doch gewesen sein – stellte sich meine Mutter vor, sechszehn oder siebzehn Jahre alt, nahm die Schuld auf sich und wurde gezwungen, sich in Montzen auf das Polizeirevier,  auf Adolfhitlerplatz zu stellen. Sie saβ da in Gefängnis bis abends zu Arrest. Sie durfte dann abends nach Hause und musste sich am nächsten Tag in Aachen, fünfzehn Kilometer entfern, vor das Landesgericht vorstellen.

       Morgens, hatte sie sich, bestrichene Brotschnitte gemacht und ging dann zu Fuβ nach Aachen, wo sie durch Anwalt Knops ausEupen verteidigt wurde. Da in Aachen, vor dem Gericht, erinnert sie sich an nichts, nur dass es « Heil Hitler » und noch einmal « Heil Hitler » gerufen wurde, und besonders wenn jemand das Wort bekam oder wenn jemand herein kam. Sie wurde dort mit einer Geldstraffe verurteilt.

       Sie kam nach Hause am gleichen Tag und hatte seine bestrichenen Brotschnitten nicht gegessen. Sie hatte Glück, dass sie nicht fest gehalten wurde,  nicht in ein Gefängnis bleiben musste und  auch nicht in ein Strafflager eingesperrt wurde! Alles hatte sich gut abgespielt. Seine Verteidigung war, dass sie eine kranke Mutter hatte, und dass dieser Rahm war, für sie stark zu halten. Ein Glück, daβ sie der Mathieu nicht gefunden hatten, sonst wäre diese Sache wohl ganz anders ausgegangen …

François Hick,

Im Juni 2018



Vivacité, Le palmarès 2018


Vivacité, un auteur une voix 2018

 

 

 

 

 

 

 



[1] Thiois signifie la région où les habitants parlaient le bas francique carolingien ou le patois, c’est-à-dire la langue du texte en question ; c’est le mot en français pour désigner notre langue endogène.

[2]Les cantons d’Eupen, Saint-Vith et Malmédy avaient fait partie du Reich prussien de 1815 à 1918. Par contre les dix communes belges n’ont jamais fait partie du Reich prussien et ont toujours fait partie de la Belgique. Les cantons d’Eupen et de Saint-Vith font partie actuellement de la région wallonne mais de la communauté germanophone, tandis que le canton de Malmédy fait partie de la communauté française.Les dix communes du Nord-Est de la Province de Liège font partie de la région wallonne et de la Communauté française. Mais une des dix communes, c’est-à-dire La Calamine, fait partie depuis le 1.1.1977 de la Communauté germanophe.

[3] Ce mot difficile à comprendre « aufWiederruf » veut dire sur révocation possible, jusqu’à nouvel ordre, c’est-à-dire que les habitants des dix communes annexées pouvaient devenir des bons allemands, que s’ils le méritaient ou s’ils faisaient un effort pour le devenir, sinon le régime nazi pouvait retirer cet avantage, et qu’ils devenaient des habitants de seconde zone.

[4] C’est une des dix communes annexées au Reich nazi du 28 mai 1940 au 12.9.1944.

[5] C’est la police nazie locale appelée la « Feldgendarmerie », qui n’est pas la Gestapo ni un service SS.

[6] C’est par le mot « Amis » que la population de notre région désignait les Américains qui venaient nous délivrer et qui équivaut au même mot français « amis » ; un comble, ce mot est même utilisé par la population d’Aix-la-Chapelle et environs pour désigner les Américains (lire le livre en allemand « Die Amis sind da ! « les Amis sont là).

[7] Les principales rues de nos dix villages avaient été modifiées par le régime nazi . Par exemple la place Adolphe Hitler, la rue Hermann Göring, la rue Joseph Goebbels.



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