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Petite histoire de M. Léon Cransveld de Berneau en 1944.

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Petite histoire de M. Cransveld Léon de Berneau en 1944

Il a été dénoncé par un fermier comme faisant partie de la résistance. Il a été transféré à la Citadelle et condamné à mort. Suite à une panne de moto d'un membre de la Légion wallonne, la maman lui a fourni un bidon d'huile. Il a demandé s'il pouvait rendre un service et la maman lui a donc dit que son fils avait été embarqué alors qu'il ne faisait pas partie de la résistance.

Suite à son intervention, on l'a envoyé comme prisonnier à Duisbourg en Allemagne. Il a réussi à s'évader et est revenu dans sa famille en trois semaines. Un peu plus tard, un attentat a amené la mort de quatre officiers, dans un carrefour de Berneau où la résistance locale a toujours nié en être les auteurs. Les Allemands ont pris quatre otages dont M. Cransveld, les ont conduits dans la campagne de Berneau Bombaye sur le terrain de football et leur ont mis une balle dans la nuque.

Lettre envoyée à ses parents le 28-4-44 de la Citadelle.

Chers Parents,

Une fois de plus, je n'ai pas suivi vos conseils et j'en suis bien puni. Enfin, c'est la destinée. On m'a coffré à Mortroux et embarqué pour la citadelle et suis au bloc 1.D. faites les démarches nécessaires pour me tirer de ma situation, quoique je crois que c'est inutile. Aujourd'hui matin, un contingent pour Duisbourg et nous autres ce sera pour vendredi prochain dans une destination encore inconnue. Enfin, il y a une visite jeudi prochain. S'il y a possibilité, amenez Florette aussi. Elle doit certainement être triste la pauvre amour, mais consolez-­vous tous, car le moral est bon. Nous sommes ici un peu de partout, Verviers, Bruxelles, Herstal etc. Ayez courage car moi j'en ai pour deux pour la raison que nous ne nous séparerons pas pour toujours. Seulement, venez avec une valise avec un peu de tout, des crayons, du papier à écrire et du pain, un pain ou un peu de beurre, un vieux couteau, un essuie ou deux, mes grosses godasses, des chemises, une culotte et salopette, enfin, tout le nécessaire pour un long voyage. Encore une fois, ne pleurez pas mes chers parents et fiancée. Les beaux jours reviendront et sous peu. Je ne puis écrire à ma bien-aimée, je le ferai si le cas échéant ... Amenez-la-moi avec jeudi prochain. Pardon pour toutes les peines que j'ai bien pu vous faire ainsi qu'à tous car c'est maintenant que je vous manque tous et aussi ma petite Florette. Je sais que nous sommes jeunes et moi sans situation mais cela ne nous empêche pas de nous aimer, n'est-ce pas papa? Enfin, portez l'affection que vous me vouez à Florette et pensez qu'elle deviendra un jour ma compagne de côtoiement pour la vie. Chargez-vous de lui dire que je l'aime pour la vie et qu'elle en tienne compte si elle m'aime. Bien des embrassements à tous et aussi à tous mes copains de Roclenge et Berneau. Embrassez les petits de Joseph et Albert pour moi. A jeudi et encore une fois courage, je vous reviendrai un jour probablement bien proche. Je demande l’aide à tous et aussi Florette si elle peut.

                                   

Au revoir et bon courage

                                    Votre fils, frère et neveu

 Et fiancé Léon

Nous avons dans notre chambre des lutteurs, boxeurs, coureurs et de tous métiers, vieux et jeunes professeurs et encore et encore.

                                              Venez tous me voir si possible.

 

 



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