Maison du Souvenir
Accueil - Comment nous rendre visite - Intro - Le comité - Nos objectifs - Articles
Notre bibliothèque
-
M'écrire
-
Liens
-
Photos
-
Signer le Livre d'Or
-
Livre d'Or
-
Mises à jour
-
Statistiques
Le général russe
Andreï Vlassov s’allia avec le diable… dans l’espoir de vaincre Staline ! Ce général
de l’Armée rouge était l’un des officiers les plus remarquables. Ce Géant d’1 m
96, né en 1900 avait été un conseiller de Tchang Kaï-chek. Au cours de la
bataille de Moscou, il commanda avec brio la XXème Armée. Le 5
décembre, près du village de Krasnaya Polyana (situé à 32 km du Kremlin de
Moscou), la 20e armée sous le commandement du général Vlassov a
arrêté des unités de la 4e armée blindée allemande, contribuant de
manière significative à la victoire près de Moscou. Après les succès près de
Moscou, Vlassov dans les troupes, à la suite de Staline, n’est appelé rien de
moins que « le sauveur de Moscou ». Mais, à
l’issue de la bataille de Volkov qu’il perd, à la tête de la Deuxième armée de
choc, en juin 1942, il est fait prisonnier des allemands après avoir refusé
d’abandonner ses hommes en se sauvant par l’avion qu’on lui avait envoyé. Cette
désobéissance, ou peut-être aussi la défaite qu’il venait d’encourir à la tête
de son armée, le rendait passible d’une lourde condamnation d’autant plus qu’il
n’était pas dans les faveurs de Staline. Vlassov lui
reprochait en effet toute sa politique dont les purges dans l’armée, le régime
policier, les excès du collectivisme… Fait prisonnier par les Allemands, il se
fit remarquer rapidement pour ses idées qu’il divulgua à grand bruit. Il
fallait, en conclusion, renverser Staline et créer un nouveau gouvernement
national russe. Vlassov fut alors utilisé les Allemands comme instrument pour
inciter à la désertion ses compatriotes russes. 800.000 Russes, prisonniers des
Allemands ou déserteurs le suivirent dans ses idées. Avec eux, il voulut créer
une « armée de libération » qui, d’abord sous l’uniforme allemand,
combattrait Staline. Des unités russes de volontaires (volontaires aussi
appelés Hiwi) furent formées par les Allemands mais Hitler rejeta l’idée de les regrouper et
de les faire combattre ensemble à l’est. Ces volontaires furent alors envoyés à
l’ouest dans des tâches auxiliaires comme celle de la construction du mur de
l’Atlantique. Seule
satisfaction pour Vlassov, en juillet 43, il se trouvait au repos près du lac
Tauben dans un centre de convalescence de grands blessés de la S.S. C’est là
qu’il fit connaissance de sa directrice, une veuve d’un médecin de la Waffen
S.S., tombé au front de l’est. Elle s’appelait Adelheid (Heidi) Bielenberg.
Heidi et Vlassov tombèrent amoureux et se marièrent. La jolie Heidi redonna à
Vlassov confiance en sa destinée et en son rôle. La chance sembla alors tourner
en sa faveur car un an plus tard, le 16 septembre 1944, Vlassov fut convoqué
par Himmler qui avait enfin, avec l’assentiment d’Hitler, accepté de mettre en
place une véritable armée russe de libération avec dix divisions. Vlassov
demanda alors, le retour à l’est des volontaires russes stationnés en Belgique,
France et Hollande. A cette époque, ils étaient au nombre de 470.000 affectés
aux bataillons de travail ou à la lutte contre les maquis. Le 14 novembre 44,
Vlassov présenta son Comité pour la libération des peuples de Russie à Prague
et, dès le 19 novembre 1944, sa première division était créée suivie, un mois
plus tard, d’une deuxième division. L’insigne de l’armée de Vlassov : « L’Armée de libération russe » abrégé ROA et également connue sous le nom d'armée Vlassov. Le R en russe se transcrit par un P ce qui explique le POA de l’insigne. La 1ère
division russe fut rapidement engagée sur l’Oder où elle combattit vaillamment
puis elle se retira à Prague où elle fit son entrée le 6 mai 45. A ce moment la
défaite de l’Allemagne ne faisait plus de doute et Vlassov s’interrogeait sur
l’avenir de ses deux divisions. Il était exclu qu’il se rende à l’Armée rouge
qui s’apprêtait à prendre la ville. Quand les soldats de Vlassov étaient
rentrés à Prague, la ville se trouvait à feu et à sang, en proie à d’effroyables
luttes. Les résistants tchèques chassaient les civils allemands[1]
de leurs maisons (Ils résidaient plus de 200.000 civils allemands à Prague, dont bon nombre
depuis plusieurs générations) tandis que leurs femmes étaient tondues,
déshabillées et ensuite couvertes de croix gammées au goudron. Des massacres de
civils allemands accompagnèrent ces exactions et donnèrent lieu à des
vengeances atroces par des civils allemands
qui avaient pu s‘armer. Dans l’église de la rue Kostelni, on dénombra
des dizaines de civils tchèques tués dont des bambins. Dans la maison 295 à Krc,
on dénombra 37 corps dont ceux de dix enfants et de 13 femmes. A l’ouest de la
ville, le quartier Bila Hora était jonché de cadavres, cette fois allemands
militaires mais aussi civils. Les soldats
allemands blessés sont victimes de crimes de guerre. Des résistants tchèques
font notamment irruption dans un hôpital militaire où sont soignés de nombreux
blessés S.S. Ils les arrachent de leurs lits et vont les déverser dans le
fleuve. D’autres résistants ont enfermé 100 Waffen S.S dans une cave qu’ils
murent définitivement en les condamnant à une longue agonie. La violence est
partout. Sur la Wenzelplatz, des résistants enferment des civils allemands dans
les toilettes de la place puis les font sortir tout en les massacrant à coups
de gourdin. Sur la Karlplatz et sur la Tittergasse, d’autres arrosent d’essence
des soldats allemands isolés, les hissent aux lampadaires et les transforme en
torches vivantes après les avoir arrosés d’essence. On n’en finirait pas de
détailler ici tous les actes d’atrocité commis à Prague. Du 8 mai au 15 mai 1945,
on estime de 35.000 à 40.000, le nombre de civils allemands qui moururent au
cours de la révolte des Tchèques contre l’occupant allemand en déroute. Ce
massacre n’était pas seulement l’œuvre des Tchèques mais aussi des Russes.
Ainsi, une colonne de fuyards allemands venant de Prague réussit à atteindre
Hradschin mais, fut surprise par des soldats soviétiques, qui l’anéantir, ne
laissant sur le terrain qu’une scène d’apocalypse parsemée de morts et
d’agonisants au milieu desquels couraient encore quelques survivants devenus
fous… La 14ème
et 20ème division SS essaya de reprendre la ville en main en proie à
l’anarchie la plus totale. Prague, quelques jours avant sa libération, était en
effet sous le joug de six fractions armées : les résistants nationaux partisans
de Londres, les résistants communistes écoutant Moscou, les groupes de civils
allemands qui se sont armés, les S.S. très montés contre les Russes de tout
bord, les Russes de Vlassov en uniforme allemand mais combattant les S.S., sans
oublier, à proximité de la ville, l’Armée rouge et l’armée américaine ! Ce fut
cependant la 1ère Division de l’armée de libération de Russie du
général Vlassov qui réussit à libérer la ville des S.S. et cela au prix de
terribles combats entre soldats portant le même uniforme. Vlassov voulait
remettre Prague libéré aux Américains qui étaient à moins de 100 km de la
ville. Malheureusement
Eisenhower n'autorisa pas les soldats américains à pénétrer dans Prague. Il appartenait aux Russes de s’en charger !
Le 8 mai,
les Allemands se rendent aux Vlassov et les S.S. survivants sont internés à la
prison de Ruzyn. Hélas, le
même jour, l’Armée rouge rentra dans Prague. Beaucoup des soldats de Vlassov
sont alors pris au piège et faits prisonniers. Ceux qui échappent (soit 5.000
hommes) seront traqués pendant des semaines et finiront abattus comme du gibier
par les Soviétiques et les partisans communistes tchèques. Vlassov et quelques
centaines d’hommes parviendront aux Américains mais ces derniers les désarment
puis les livrent aux Soviétiques ! On entendra plus parler de ces hommes
qui voulaient renverser le régime Stalinien. Les soldats survivants, livrés aux
Soviétiques finirent leur vie dans les goulags. Quant à leurs officiers supérieurs,
le 12 août 46, on apprenait par Radio-Moscou qu’ils avaient, avec leur général
Vlassov, été condamnés à mort et exécutés ! Pour sauver l’honneur, le
général Eisenhower déclara alors que le général Vlassov avait été remis aux
Soviétiques par les autorités tchèques après avoir été fait prisonnier à Prague
le 5 mai 1945. Un communiqué officiel qui comprenait autant de mensonges que de mots ! Le Général
Vlassov sauva Prague de sa destruction totale que voulaient les S.S. C’est sans
doute ce fait qui est à retenir de la vie de Vlassov et de ses hommes ! Vlassov
aurait pu avoir derrière lui une armée d’un million d’hommes au lieu de deux
divisions pour s’opposer à Staline (on estime à plus d’un million de Russes,
ceux qui servirent dans la Wehrmacht durant la Seconde guerre mondiale !).
Si son armée de libération avait été créée plus tôt, le destin de l’Union
soviétique aurait peut-être été tout autre ! Vlassov,
grand général russe vainquit les Allemands près de Moscou, fut fait prisonnier
par eux, passa dans leur camp, combattit pour eux puis, toujours revêtu de
l’uniforme allemand, retourna ses armes contre eux à Prague avant d’être livré
à Staline par les Américains et exécuté ! D’après
beaucoup d’historiens, Il semble bien que le général Vlassov ait effectivement
voulu renverser le sanguinaire Staline pour instaurer un régime plus
démocratique. Mais pour y arriver il avait cru pouvoir s'allier au diable. Les
Alliés ne lui ont pas pardonné ! Dr Loodts Patrick Source principale : - Jacques de Launay, La grande débâcle, sept millions de
civils fuient devant l’Armée rouge, Editions Albin Michel, 1985 [1] L’expulsion des Allemands de Tchécoslovaquie (Sudètes) continua après la fin de la guerre jusqu’en 1946. La communauté germanophone avait en effet soutenu le Reich hitlérien mais plus largement, elle était considérée comme opprimant la nation tchèque depuis la bataille de la Maison blanche en 1620 !! La création de la république tchécoslovaque en 1918 avait fourni une première revanche aux Tchèques mais, en 1939, l’Allemagne reprenait toute son influence en prenant pour excuse le sort des Sudètes (les Tchèques d’origine allemande), elle scinde la Tchécoslovaquie en un protectorat de Bohème-Moravie et en un pays satellite, la Slovaquie. Au final ce seront plus de trois millions d’Allemands qui seront expulsés à partir de mai 1945 et cela dans des conditions souvent très brutales. Ces réfugiés, expropriés de tous leurs biens, cherchent refuge en Autriche ou dans une Allemagne ravagée. Ils vont alors connaître une situation désastreuse pendant nombre d’années. Aujourd’hui encore, malgré l’existence d’un « Fond tchéco-allemand » pour tenter d’indemniser les Allemands ayant connu des camps de détention avant leur expulsion, les contentieux sont loin de se terminer. |