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Roger Closon parti pour l'Angleterre à l'âge de 15 ans.

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Roger Closon parti pour l’Angleterre
à l’âge de 15 ans



       Né à Liège le 31 octobre 1925, il devint vite un gamin déconcertant. Tantôt il est doux, docile et franc comme un ange, tantôt il se révolte, est colérique et méfiant ; mais c'est un bon petit diable, car il a vraiment bon cœur et ignore la rancune.

       Fort intelligent, il ne peut cependant supporter le joug des études.

       Il déborde de vie et est assoiffé de liberté. Dans une classe, il étouffe : son corps y est présent, mais son esprit vagabonde bien loin... en plein ciel déjà sans doute.

       C'est un beau garçon, aux grands yeux clairs et pétillants, aux longs cils sombres, à la chevelure épaisse, toujours en broussaille... c'est un petit « bohémien » aux yeux bleus et au teint frais. A 15 ans, il est très grand, un peu voûté et maigrelet.

       Son allure sauvage, son amour de la liberté, sa vitalité exubérante, sa générosité d'âme en font un garçon éminemment attirant et attachant...

       Il avait 15 ans en janvier 1941, quand un matin, seul, sans argent, sans bagages, il partit pour l'Angleterre… Sur sa table : un mot pour nous avertir de son départ et de ses intentions et pour nous dire au revoir...

       Généreux, il veut prendre part à la libération de son pays ; épris de liberté, il veut l'infini des cieux pour ses ébats ; débordant de vie, il veut pouvoir chaque jour affronter la mort...

       Il part pour s'engager à la R.A.F. Le mur des Pyrénées l'arrête trois mois. L'Espagne le retient quatre mois, prisonnier derrière les barbelés de Miranda.

       Les Anglais l'achètent, avec d'autres, au prix de quelques fûts d'essence...

       Il gagne alors Gibraltar et de là l'Angleterre. Nous sommes en novembre 1941; il vient d'avoir 16 ans, il se fait passer pour 18 ans et entre dans la R.A.F. belge.

       Toute son instruction, il la fait en Angleterre. Elle est terminée en août 1943. Il est nommé sergent-observateur et commence ses stages dans les divers camps d'aviation, pour être nommé sous-officier, et faire partie d'une escadrille de combat.

       Mai 1944 : il est stagiaire dans une station d'Ecosse. Le 15, à 11 heures du soir, la nuit est orageuse. La station envoie cependant deux appareils en reconnaissance au dessus de l'océan.

       L'un d'eux est piloté par le Capitaine Gilbert MALCHAIR, l'observateur est le sergent CLOSON.

       La nuit est sombre... l'avion décolle et s'enfonce dans les ténèbres... Une heure après, la station est alertée : « S.O.S. » – tempête – donnez positions. » Elle répond, puis n'arrive plus à se mettre en communication avec l'appareil en détresse... Le lendemain, MALCHAIR et CLOSON sont manquants... On commence les recherches... Deux jours après, on les retrouve

dans leur appareil écrasé sur les montagnes du Nothumberland, près de Gleendale.

Roger CLOSON, sergent observateur à la R.A.F. belge, Croix des évadés, Croix de guerre avec palme, est mort en service commandé le 16 mai 1944, à l'âge de 18ans.

« Heureux, qui pour la Gloire ou pour la Liberté,
» Dans l'orgueil de la force et l'ivresse du rêve,
» Meurt ainsi, d'une mort éblouissante et brève. »

                                                              de Hérédia.

J. CLOSON.

 

 

 

Sources : Cœurs Belges – Troisième année, n° 7  1er Avril 1945

 

 



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