Maison du Souvenir

Marcel Levaux, résistant et déporté.

point  Accueil   -   point  Comment nous rendre visite   -   point  Intro   -   point  Le comité   -   point  Nos objectifs   -   point  Articles

point  Notre bibliothèque   -   point  M'écrire   -   point  Liens   -   point  Photos   -   point  Signer le Livre d'Or   -   point  Livre d'Or   -   point  Mises à jour   -   point  Statistiques

Marcel Levaux, résistant et déporté

       Marcel Levaux, né à Fouron-le-Comte le 29 juin 1926 est issu d'une famille patriotique.

       Pendant la guerre 1914-18, son père, alors âgé de 16 ans à peine est condamné à mort puis gracié par un prince gouverneur allemand en Belgique, à cause de son jeune âge.

       Joseph, son frère, tente une première fois de rejoindre l'Angleterre. Incarcéré à Miranda en Espagne pendant 6 mois, il s'évade et réussit à rejoindre l'Angleterre où il s'engage dans les S.A.S. (Parachutistes belges) SAS = Service Aérien Spécial.

       Après avoir suivi un entraînement intensif, il reçoit son brevet de para le 11 février 1943 sous le numéro de matricule 3315.

       En juin 1944, pendant le débarquement des alliés en Normandie, il est parachuté derrière les lignes allemandes.

       Le 3 août 1944, Opération Bunyan : parachutage dans les collines du Perche en France.

       Le 26 septembre 1944, Opération Gobbo : parachutage dans le maquis hollandais à Nimègue. Leurs tâches étaient de jeter la confusion derrière les lignes ennemies. Il participe à la bataille d'Arnhem, puis à l'offensive finale où il effectue des opérations de contre-terrorisme en Allemagne occupée.



Joseph Levaux dans les SAS

       Vers la fin de l'année 1941, âgé de 15 ans à peine, Marcel s'engage dans la résistance. Il est commandé par Léon Douin, cafetier à Visé, Mr Comblain, cantonnier et Joseph Debor, commerçant ; tous deux de Haccourt.

       Ce groupe s'occupe spécialement du rapatriement des prisonniers de guerre français évadés d'Allemagne.

       Suspecté par les allemands, Marcel Levaux décide de quitter la Belgique pour rejoindre les forces belges en Grande-Bretagne. Avec l'autorisation de ses chefs, il emprunte la filière des prisonniers français évadés, et se rend dans un commissariat de police à Paris qui a été prévenu de son arrivée.

       Pris en charge par la résistance française, dissimulé avec d'autres compagnons dans un wagon de chemin de fer, chargé de bottes de paille, il est transféré jusque Lyon. Après la traversée de la ligne de démarcation, il est hébergé dans un camp de réfugiés.

       Après un mois d'attente, impatient d'arriver à destination, il reprend la route, traverse le midi pour arriver quelques jours après à la frontière espagnole qu'il tente de traverser, mais il est refoulé en France.

       Pour survivre, il travaille dans les fermes de la région de Saint-Nectaire.

       Vers le mois de juillet 1942, quand la police du gouvernement de Vichy s'intéressa aux étrangers, Marcel entre dans la résistance à Bandordange, le groupe du maquis du Vivanson, jusqu'au mois d'octobre 1943.

       Suite à la dissolution de ce groupe (affaire Mathieu Rochefort) il passe sous les ordres du capitaine Duranton, de son vrai nom Marius Piregne, commandant du groupe « les maquis d'Auvergne des forces françaises de l'intérieur » situé au Puy de Dôme.

       Son travail consiste, malgré son jeune âge, à ravitailler le groupe. Il est constamment en rapport avec Monsieur le Maire Pradel qui lui fournit les cartes d'identité et timbres de ravitaillement destinés aux maquisards.



Marcel avant son arrestation

       Pendant la nuit du 22 février 1944, alors qu'il logeait chez Monsieur Coulongon, un résistant agent de renseignements, la police fait irruption et après une perquisition minutieuse (prise d'armes), ils sont arrêtés et internés à la prison de Guéret. (Coulongon est décédé au camp de Mauthausen).

       Transférés à la prison de Limoge pour passer en jugement, ils sont condamnés par le gouvernement de Vichy à 15 ans de travaux forcés et à l'internement politique après la peine.

       Marcel est incarcéré à la prison d'Eysses près de Villeneuve sur le Lot et Garonne, une centrale réservée aux détenus politiques et sous contrôle du gouvernement de Vichy.

       C'est alors que les détenus ont tenté vainement une évasion en masse et les instigateurs de cette révolte ont été condamnés à mort et fusillés. Après cette tentative ratée, tous les détenus politiques sont livrés aux SS pour être dirigés sur le camp de Compiègne où Marcel est resté jusque fin 1944.

       La déportation à Dachau est terrible. Le convoi, dans lequel se trouve Marcel Levaux et qu'on peut appeler « Convoi de la mort » s'effectue dans des wagons à bestiaux prévus pour 40 hommes. Ils sont entassés à plus de 110 dans un wagon. Le voyage durera plusieurs jours et beaucoup ne résisteront pas à la soif et à l'asphyxie.

       C'est le 29 juin 1944, qu'il passe ses dix-huit ans à Dachau (son matricule à Dachau est  73673) et cette journée a été affreusement triste, loin de sa famille et de ses amis.

       Après environ 40 jours de privations, souffrances et maladies, un nouveau départ est prévu pour Mauthausen en Autriche, un camp réputé redoutable. (son matricule à Mauthausen est 86831)

       Dans ce camp, un travail de forçat est imposé aux détenus et les conditions de travail sont telles que ceux qui y entrent n'ont pour ainsi dire aucune chance d'en sortir.

       Marcel a travaillé plusieurs jours dans des conditions épouvantables à la construction du grand escalier (186 marches) de la carrière de Mauthausen. Les détenus recevaient des coups de crosses à tous moments de la part des gardes SS. C'est là qu'il a été assommé d'un coup de crosse sur la tête et ramené au camp par des camarades français. Il est ensuite transféré dans un commando extérieur « Linz III » où il travaille dans une usine d'armement Herman Goering où l'on construit des panzers.



Charles Bon qui lui sauva la vie à Mauthausen

       A la suite d'un bombardement aérien par les alliés, il est grièvement blessé à la tête par une traverse du toit qui l'abritait. Son ami français Christian Lepenant est également blessé. Charles Bon, un troisième compagnon parvient à le dégager et à le sortir de cette fâcheuse situation. C'est ce qui le sauva. Il y eut de nombreux morts ce jour-là.



Christian Lepenant, son compagnon à Mauthausen

       Quelques jours après, le 5 mai 1945, Marcel est libéré avec ses compagnons par les russes et les américains car c'est à Mauthausen que la jonction des deux « Grands » a eu lieu. Quand il rentre au pays pour retrouver sa famille, il pèse encore 39 kilos.



Marcel à son retour des camps

Guillaume Van Bilzen.

Attestations et distinctions honorifiques









 



© Maison du Souvenir. Tout droit réservé. ©