Maison du Souvenir

Fischbeck - 1944-1945.

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Jamais ne Désespère...[1]

Fischbeck

1944-1945


Voulez-vous du sidol pour vous laver les dents ?

     J’avais, pendant ma captivité à Fischbeck, un rare privilège : j’habitais une petite chambre que je partageais avec le Commandant Petrus, ancien officier de la Force Publique du Congo.

     Mon compagnon était un homme bon, simple et droit et, sauf les petites disputes inhérentes à la vie en commun, nous faisions bon ménage.

     Petrus était fils de fermiers du pays de Dinant. Il avait passé de la ferme au service militaire et était encore sous les armes lorsqu’éclata la guerre de 1914. Son comportement au combat lui avait valu un avancement rapide : à la fin de 1914, il était sous-lieutenant. Dès la stabilisation de l’armée belge derrière l’Yser, il avait demandé à être affecté aux troupes d’Afrique. Parti pour le Congo au début de 1916, il y resta la guerre finie et fit carrière à la Force Publique, ne revenant en congé en Europe que pour quelques mois tous les trois ans. En 1935, il put faire valoir ses droits à la retraite ; il se maria et s’établit à proximité de son village natal.

     C’est circonstances expliquent qu’il était assez porté à mépriser les petits besoins inutiles dont nous encombrons notre existence de bourgeois ; il les considérait comme étant des manifestations efféminées ou décadentes.

*

*         *

     Notre chambre était petite, très petite, et il n’était vraiment pas possible que nous y fassions ensemble notre toilette.

     J’étais le plus jeune et je me levais le premier, j’allumais le poêle, je mettais chauffer l’eau pour le déjeuner, je me lavais et je m’habillais. Lorsque ma toilette était terminée, mon camarade se levait à son tour, faisait sa toilette, et nous déjeunions ensemble avant de nous rendre à l’appel.

     Le dimanche, pourtant, les rôles étaient renversés. Petrus se levait le premier ; moi-même je me tournais généralement vers le mur et j’essayais de somnoler jusqu’à ce que je puisse, à mon tour, disposer de l’espace et du bassin.

     Un dimanche matin de printemps, le soleil étant éclatant et le temps doux, tandis que mon camarade se levait, je n’avais nulle envie de continuer à dormir et, contrairement à mon habitude, je le regardais se laver. Lorsqu’il arriva au moment de se laver les dents, je le vis, avec horreur, saisir son morceau de savon de Marseille et s’apprêter à y frotter sa brosse à dents. Comme j’avais un tube de dentifrice de réserve, je lui dis :

-          Petrus, si vous voulez du dentifrice, je puis vous en donner un tube.

-          Non merci, me répondit-il, je me sers toujours de savon ordinaire, le dentifrice est trop abrasif et abîme les dents.

Je n’insistai pas, j’oubliai l’incident et bientôt, à mon tour, je me levai, me lavai et nous déjeunâmes ensemble.

     Le dimanche, l’appel était retardé d’une demi-heure et nous en profitions pour accorder quelques soins à nos vêtements, nettoyer nos souliers, astiquer nos cuirs et nos cuivres : ceinturons et boutons.

     Après avoir ciré ses souliers, Petrus s’installa en face de moi pour « faire » son ceinturon ; je savais qu’il n’avait pas de sidol, tandis que j’en possédais un flacon plein, que je lui tendis :

-          En voulez-vous ? dis-je.

-          Non, me répondit-il, je fais toujours mes cuivres avec du dentifrice.


Colis pour la Belgique

     Dès le début 1944, les services administratifs des camps reçurent pour consigne de prendre des mesures en vue de réduire les bagages des prisonniers : il fallait se préparer à des déménagements pour le cas d’invasion de l’Europe par les armées alliées.

     Au camp de Fischbeck, les prisonniers furent informés qu’ils pourraient renvoyer chez eux les vêtements et autres objets non strictement indispensables.

     Par un agréable retour des choses d’ici-bas, les prisonniers se mirent donc à faire des colis pour les familles !

     Lorsque tous les colis furent prêts, que leur contenu eut été fouillé par les censeurs, ils furent rassemblés dans un local spécial, vidé pour la circonstance, et qui se trouvait au milieu du camp.

     Il était prévu que trois wagons seraient mis à la disposition du camp pour le transport de ces colis vers la Belgique.

     On savait que le chargement serait effectué sous la surveillance d’Allemands, par un sous-officier et des soldats belges, tous prisonniers.

     Le lieutenant de Teli était un curieux personnage : il était à la fois nonchalant et résolu, fantaisiste et persévérant, impulsif et philosophe. Il était jeune, bien portant et décidé à s’évader. Il avait fait plusieurs tentatives malheureuses qui ne l’avaient pas découragé.

     Il s’était abouché avec le sous-officier belge qui devait diriger l’équipe de chargement et il était entendu que, si une occasion favorable se présentait, de Teli en serait prévenu.

     Lorsque les wagons arrivèrent à la gare de Fischbeck, on organisa avec le camion du camp un va-et-vient entre le dépôt des colis et la gare ; on compta qu’il faudrait environ quinze à vingt voyages pour transporter tous les colis.

     Au cours des premiers chargements, les Allemands furent particulièrement attentifs et il devint évident que, s’ils continuaient ainsi, il n’y aurait aucune chance pour de Teli d’échapper à leur vigilance. de Teli lui-même en était à ce point convaincu qu’il n’avait pas poursuivi ses préparatifs. Aussi lorsque le sous-officier belge lui fit dire, un après-midi vers trois heures, à l’occasion de l’un des derniers voyages du camion, qu’il pouvait courir sa chance, de Teli n’était vraiment pas prêt ; il emprunta la tunique et le manteau d’un soldat belge, de façon à pouvoir passer pour l’un de ceux chargés du chargement des wagons ; un ami lui remit un paquet contenant une vingtaine de pommes, et au moment où le camion quittait le dépôt, il parvint à sauter dedans sans se faire voir des Allemands. A la gare, dans l’un des wagons, les colis avaient été disposés de manière à laisser une espèce de petite cellule à laquelle on accédait par un couloir en chicane ; de Teli s’y faufila et on mura le couloir avec le restant des colis.


     L’important, maintenant, était d’éviter que l’absence de de Teli dans le camp fût constatée avant que les wagons n’aient eu le temps normal d’arriver en Belgique. Le Commandant Bayard prit la direction des opérations. En principe, il fallait aux wagons trois jours pour le trajet Fischbeck-Bruxelles ; par prudence, on décida d’essayer de camoufler le départ du fugitif pendant au moins cinq jours.

     L’essentiel était que l’effectif présent aux appels concordât apparemment avec l’effectif à justifier.

     Il y avait deux appels par jour : l’un le matin, l’autre le soir.

     L’appel du matin avait lieu sur un terrain nu réservé à cet usage dans l’enceinte du camp ; les prisonniers se groupaient par compagnie ; une compagnie étant composée de tous les habitants d’une baraque.

     L’effectif de chaque compagnie s’alignait sur cinq rangs ; les différentes compagnies étaient disposées de façon à former trois des côtés d’un vaste quadrilatère. Au centre de ce quadrilatère, se tenait le « Lagerälteste » et l’officier allemand auquel l’appel devait être rendu ; devant chaque compagnie se tenait le chef de baraque. Un officier allemand passait lentement devant les prisonniers en comptant le nombre de files et en s’assurant que dans chacune d’elles il y avait bien cinq prisonniers. Parallèlement, un sous-officier passait derrière les rangs et effectuait, de son côté, le même contrôle. Chaque fois que l’effectif d’une compagnie avait ainsi été vérifié, l’officier et le sous-officier allemands confrontaient leurs chiffres ; s’ils étaient d’accord entre eux et si l’effectif dénombré correspondait au chiffre à justifier, ils passaient à la compagnie suivante et ainsi de suite.

     Pour l’appel du soir, les choses se passaient différemment : les prisonniers se rassemblaient près de la porte de leurs baraques respectives ; ils se plaçaient également par rangs de cinq ; les contrôleurs allemands passaient successivement de baraque en baraque ; dès que l’effectif d’une compagnie avait été contrôlé, les prisonniers devaient rentrer dans leur baraque. Les Allemands en fermaient la porte à clef, puis passaient au contrôle de la baraque suivante et ainsi de suite.

     Or donc, de Teli s’était évadé et il fallait s’arranger pour qu’il n’y ait pas de manquant à l’appel du soir ; il était déjà tard dans la journée, il fallut improviser.

     L’ordre de succession dans lequel s’effectuait, chaque soir, le contrôle des baraques était immuable. On faisait notamment l’appel de la baraque 6 avant celui de la baraque 10 et celui-ci avant celui de la baraque 11.

     Les baraques étaient accolées deux à deux par l’un de leurs petits côtés ; mais elles ne communiquaient pas entre elles, étant séparées par un solide mur de briques ; leurs portes d’entrée respectives étaient situées dans les deux autres petits côtés : ces portes occupaient donc les extrémités opposées de chaque bloc de deux.


     Les baraques 6 et 7 formaient un bloc ; les baraques 10 et 11 formaient le bloc voisin ; entre ces deux blocs, il y avait un espace libre.

     de Teli figurait à l’effectif de la baraque 10 ; un camarade de la baraque 6 prit provisoirement sa place à la baraque 10 et lors de l’appel de la baraque 6, fut remplacé par un autre camarade, le Lieutenant Bec venu de la baraque 11. Le Commandant Camps occupait dans la baraque 6 la chambre donnant vers les baraques 10 et 11, la plus éloignée de la porte d’entrée ; la pente du terrain faisait que l’appui de la fenêtre de cette chambre était peu élevé par rapport au sol extérieur ; cette fenêtre n’était pas trop éloignée de l’endroit où se faisait l’appel de la baraque 11. Avant l’appel, le Commandant Camps vint mettre ses couvertures à aérer sur l’appui de la fenêtre de sa chambre ; puis, dès l’appel de sa baraque terminé, tandis que les Allemands fermaient la porte, il vint secouer ses couvertures par la fenêtre avant de les rentrer. Le Lieutenant Bec profita de ce geste pour sortir par la fenêtre, dissimulé par les couvertures que l’on secouait ; il rejoignit les rangs de la baraque 11 avant que les Allemands n’y arrivent eux-mêmes faire l’appel.

     Ce manège était assez imprudent car il se déroulait dans l’avant plan du champ visuel d’une sentinelle placée dans un mirador tout proche.

     Aussi, dès le lendemain matin, se mit-on à percer le mur qui séparait la baraque 10 de la baraque 11. Avec les instruments de fortune disponible et compte tenu des précautions à prendre pour ne pas être surpris, ce travail devait durer deux jours ; le trou, qui n’était pas très grand, (à peine suffisant pour y faire passer un homme particulièrement mince) fut très habilement dissimulé. Le troisième soir, Bec fut libéré de son obligation d’ubiquité, qui fut reprise par le Commandant Pagi. Il se faisait compter d’abord à la baraque 10, puis des camarades l’aidaient à passer par le trou de la muraille et il prenait place dans les rangs de la baraque 11. Un soir, avec les trois camarades qui l’avaient tiré hors du trou, il arriva alors que les Allemands avaient déjà commencé l’appel ; les quatre complices se justifièrent en prétextant qu’ils avaient achevé un coup de bridge particulièrement passionnant. L’excuse fut acceptée sans difficulté.

     Pour l’appel du matin, les choses s’organisèrent d’une manière à la fois plus spectaculaire pour les initiés et plus difficile pour l’exécutant.

     C’était toujours au moment de l’appel que les petites demandes, les petites réclamations individuelles étaient introduites auprès de « Lagerälteste » qui jugeait s’il convenait ou non de les transmettre à l’officier allemand qui recevait l’appel.

     Celui qui avait une demande à formuler pouvait demander à son commandant de compagnie de quitter les rangs pour aller exposer son cas au Lagerälteste ; cette autorisation lui était donnée dès que les Allemands avaient achevé le contrôle de la compagnie.

     Le Lieutenant Obert se chargea de se faire compter deux fois ; il se plaçait, pour la première fois, dans l’une des compagnies par laquelle le contrôle de l’appel commençait. Dès que les Allemands avaient passé, il faisait semblant d’avoir une requête à faire et allait se présenter au Lagerälteste ; après un moment d’entretien, il allait rejoindre sa place, avant que les Allemands n’y arrivent, dans l’une des compagnies par lesquelles le contrôle se terminait.


     Pour réaliser cette mise en scène et la renouveler jour après jour, sous le nez des Allemands, il fallait à celui qui l’exécutait un grand calme et beaucoup d’assurance ; Obert y réussit pleinement.

     Teli était maintenant parti depuis cinq jours ; il était très vraisemblablement déjà en Belgique ; nous apprîmes d’ailleurs plus tard que cette supposition était exacte.

     Un beau matin, le service de la censure fit savoir que le Lieutenant de Teli avait à se présenter à la Kommandantur pour y fournir une explication. Chacun y mit du sien pour faire semblant que l’on venait de le voir. Le jeu s’étendit même par contagion à plusieurs Allemands qui, de bonne foi, prétendirent qu’ils l’avaient vu le jour même. Après plusieurs heures de recherches infructueuses, les Allemands décidèrent de faire un appel spécial ; on ne chercha plus à dissimuler l’absence de l’évadé.

     Immédiatement, les services de police sur les routes et dans les chemins de fer furent alertés, mais évidemment sans succès ; jamais les Allemands ne comprirent quand et comment de Teli leur avait faussé compagnie.

     En avril 1945, il était l’un des officiers de la colonne automobile, détachée par l’escadron blindé de la brigade Piron, qui vint nous chercher près de Brême et qui nous ramena à Bruxelles.

Le tien et le mien

     Les services auxiliaires des camps d’officiers prisonniers étaient assurés par des prisonniers de rang subalterne. On ne pourra jamais assez dire combien, au cours des cinq années de captivités, ces « ordonnances », comme on les appelait, nous ont aidés non seulement par les travaux qu’ils exécutaient, mais aussi par les témoignages d’affectueux dévouement qu’ils nous ont continuellement prodigués.

     Ces circonstances avaient provoqué chez beaucoup d’entre nous le désir de manifester d’une façon tangible la gratitude que nous éprouvions pour ces compagnons d’infortune.

     Mais il fallait éviter, d’une part, de froisser des susceptibilités souvent très sensibles et, d’autre part, de ne toucher que ceux qui, étant le plus directement en contact avec nous, recueillaient déjà des petits avantages quotidiens.

     Un comité s’était formé pour offrir, à l’occasion de la Noël, aux sous-officiers et soldats prisonniers à notre Oflag, un spectacle et une collation. Les orchestres et les troupes théâtrales du camp avaient promis leur concours, mais il fallait obtenir des officiers, individuellement qu’ils prélèvent sur les colis qu’ils recevaient de leur famille les provisions nécessaires à la préparation de la collation.

     Le doyen de notre camp fit circuler l’avis que ceux d’entre nous qui voulaient contribuer à cette manifestation devaient remettre ce qu’ils avaient à offrir au Lieutenant d’Aultrerive, chargé de réunir les dons.

     J’étais moi-même un prisonnier privilégié par le nombre de colis que ma famille et les amis qui résidaient à l’étranger parvenaient à m’adresser ; ce privilège était d’autant plus sensible que, mon état de santé étant déficient, je ne pouvais pas beaucoup manger et que, de nature, j’ai heureusement un très petit appétit. C’est ainsi que je pus me charger de la fourniture de ce qu’il fallait pour la boisson : du café, du chocolat et du lait en poudre.

     Tout allait à merveille, les répétitions annonçaient un spectacle brillant, le volume des provisions réunies dépassait les espérances.

     Il me faut rappeler ici : - tout d’abord, que tout spectacle devait être autorisé par les services d’ « Abwehr » du camp – ensuite, qu’un censeur allemand, généralement un officier, assistait aux répétitions et au spectacle proprement dit – enfin, que le personnel militaire allemand du camp était assez jaloux des provisions que nous recevions et qui contenaient souvent des vivres dont il était lui-même privé : café, viande, beurre, cigarettes, etc...

     Certains de nos gardiens – et non des moins élevés en grade – n’hésitaient pas à participer à un commerce clandestin qui nous permettait, en échange de quelques vivres, d’obtenir certaines faveurs (charbon, bois, formules de lettres ou étiquettes pour les colis) et même des objets prohibés (pièces pour nos appareils clandestins de T.S.F., etc...) Ceci pour montrer que, pour certains de geôliers, toutes les occasions étaient bonnes pour obtenir de nous un peu de ces bonnes choses qu’ils trouvaient déjà scandaleux que nous ayons et tout à fait inadmissible que nous donnions à nos soldats.

     L’un des censeurs de notre camp, le « Sonderführer »[2] Schmidt, était de ceux-là ; le spectacle devait être pour lui l’occasion de bénéficier de la collation. D’autre part, notre doyen, le Colonel Bac, était un partisan convaincu de la politique du moindre mal.

*

*          *

     Ainsi donc, le 24 décembre 1944, à 15 heures 30, dans la grande salle du réfectoire transformée en café-music-hall, tous nous soldats étaient réunis autour de petites tables ; devant la scène, autour d’une plus grande table, avaient pris place les organisateurs, le Colonel Bac et les plus anciens des sous-officiers prisonniers. Des camarades officiers faisaient le service tandis que d’autres, sur la scène, tâchaient de faire rire les spectateurs. Schmidt restait debout, à deux pas de la table d’honneur ; faisant brusquement mine de le découvrir, le Colonel Bac lui fit signe de s’asseoir à côté de lui et, Schmidt se rendant à cette invitation, il lui serra la main.

     L’officier de service ayant demandé au Colonel s’il fallait aussi servir Schmidt, Bac répondit oui d’un signe de tête.


     J’étais moi-même trop impotent pour assister au spectacle ; mais, dès que celui-ci prit fin, plusieurs amis vinrent vite à ma chambre me raconter ce qui s’était passé.

-          Tu sais, Bac a fait donner du café, de ton café, à Schmidt !

     Le lendemain, je demandai le rapport du Colonel et, lorsqu’il me reçut, je lui dis ce qu’on m’avait rapporté.

     Le Colonel Bac n’était pas gêné pour si peu :

-          Mais, mon cher, cela n’avait vraiment aucune importance ; d’ailleurs ce Schmidt n’est pas un mauvais type, il laisse passer beaucoup de choses et il est très correct : je lui ai même serré la main.

     Et moi de répondre :

-          Oui, mon Colonel, ça c’est votre affaire, c’était votre main, mais le café était mon café.

     Le Colonel Bac appréciait l’humour à froid ; pourtant la conversation en resta là.


 

 



[1] Jamais ne Désespère... Anecdotes de captivité militaire en Allemagne 1940-1945 racontées par Henri Decard et illustrées par Jean Remy officiers de réserve de l’Armée Belge. – Librairie Parchim (Marcel Vanden Borne) 57bis, Rue du Sceptre, Bruxelles - 1951

 

[2] Sonderführer : grade temporaire conféré, dans l’armée allemande, à des militaires de rang subalterne pour leur permettre de remplir des fonctions d’officier.



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