Maison du Souvenir

Le message du C.A.P.O.R.A.L. du mois de Mai 2016

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Le Message du C.A.P.O.R.A.L.

MAI 2016

« C.A.P.O.R.A.L. » signifie: Comité des Associations Patriotiques d’Oupeye pour le Regroupement des Activités Locales.


Signature de la reddition du 8 mai 1945

COMMEMORATIONS PATRIOTIQUES DE MAI 2016

LE JEUDI 5 MAI 2015 (ASCENSION) : Houtain St Siméon

→ 10h00 : messe du souvenir suivie du Cortège aux monuments rue de Slins et place de la Station


LE SAMEDI 7MAI 2016 : Commémoration de la Bataille du Fort de Pontisse

→ 10h30 : Cimetière du Rhees

→ 11h00 : Fort de Pontisse

→ 11h15 : Mémorial Commandant Pire


LE LUNDI 9 MAI 2016 : Dépôt de fleurs dans tous les villages de l'entité selon l'horaire suivant :

→ 08h35 : Hermée

→ 09h00 : Heure-le-Romain

→ 09h25 : Houtain St Siméon

→ 09h50 : Haccourt

→10h15 : Hermalle s/Argenteau

→ 10h40 : Vivegnis

→ 11h05 : Oupeye

→ 11h30 : Messe en l'Eglise d'Oupeye

→ 12h15-12h30 Vin d'honneur Salle du Conseil du Château

Editeur responsable: M. Hubert Smeyers, rue du Rouwa, 10, 4682 OUPEYE

EDITORIAL

Le mot du Secrétaire patriotique


       2015 : après les attentats de début janvier et du tristement devenu célèbre « je suis Charlie », l'Hexagone, et sa capitale Paris en particulier, était à nouveau touché, le 13 novembre, par d'autres actes « barbares », bien plus meurtriers, qui, au « Bataclan » et en diverses terrasses coûtèrent la vie à 130 innocentes victimes.

       2016 : c'est le 22 mars, date qu'on ne pourra jamais oublier, que notre capitale, à son tour, allait être la cible de fanatiques, de radicaux islamistes qui, à l'aéroport de Zaventem puis dans une station de métro enlevèrent, sans aucun scrupule, la vie à 32 personnes et en blessèrent plusieurs centaines.

       Dans la foulée de ces derniers attentats, le premier ministre français, Manuel Valls affirmait, comme l'avait déjà fait son Président François Hollande à la suite des derniers attentats de Paris : « Nous sommes en guerre ».

       Cette guerre, sournoise et ô combien imprévisible dans le temps et dans l'espace est probablement loin d'être finie et pour y faire face il faudra faire preuve d'une mobilisation et d'une vigilance continue. Un mot d'ordre : ne cédons pas à la peur car c'est ce qu'attendent nos ennemis.

       Cette guère m'amène à en parler d'une autre, plus conventionnelle celle-ci et qui frappa notre pays et beaucoup d'autres voici un siècle.

       Au moment où j'écris ces lignes, il y a exactement 100 ans, et alors que nos compatriotes étaient engagés dans une guerre de position dans la région de l'Yser, la bataille de Verdun, entamée le 21 février, se déroulait. Elle allait durer 300 jours et ôter la vie à quelques 700.000 belligérants. Il faudra encore attendre plus de deux ans, de nombreux faits d'armes et l'entrée en guerre des Etats-Unis pour qu'enfin l'Armistice soit signé le 11 novembre 1918.

       Cet Armistice et celui qui le 8 mai 1945 mit fin à la seconde guerre mondiale, nous allons cette année encore les commémorer. Ce sera pour nous l'occasion de nous souvenir et parler aux jeunes de ces conflits mais surtout de rendre un vibrant hommage aux nôtres, à nos concitoyens proches qui firent le sacrifice de leur vie pour que la Belgique recouvre sa liberté.

       En ces deux jours du souvenir, devant chaque monument que nous allons fleurir et pour nos héros, nous pourrons, mentalement ou oralement, nous dire ou exprimer ces paroles toutes empreintes de bon sens : « mort pour la Patrie ».

Charles Devos
Secrétaire patriotique

Petite réflexion personnelle

       A quoi ça sert de commémorer le 8 mai, le 11 novembre ? C'est une question que l'on se pose depuis un certain temps, et de plus en plus ! Et nous répondons chaque fois par des paroles prononcées par d'autres avant nous, style « Ceux qui ne peuvent se rappeler le passé sont condamnés à le revivre » (Georges Santayana).

       Et certains de dire alors : « De toutes façons, que voulez-vous que nous fassions ? Ce n'est pas nous qui décidons de ce qui va se passer ! »
Et pourtant, les pages d'Histoire sont pleines de ces gens qui n'étaient pas appelés à décider de l'avenir de leur pays. Vous voulez des exemples ? Chez nous ? Ils fourmillent !

       En 1914, sans, remonter trop loin, qui a permis à notre petite armée de se retrouver à l'abri de la poursuite allemande après la retraite d'Anvers ? Un simple éclusier qui a l'idée d'inonder la plaine de l'Yser, ce qui va empêcher l'ennemi d'exterminer nos soldats, mais aussi de défendre le secteur ainsi formé pendant quatre longues années. Ce n'est pas le roi, ni ses ministres, qui ont eu cette idée, mais un simple habitant, comme vous et moi.

       Un autre exemple durant la même guerre ? Tous ces petits résistants qui surveillaient les lignes de chemin de fer passant près de chez eux, ont pu signaler au réseau de Dieudonné Lambrecht qu'un nombre beaucoup plus important que d'habitude de troupes et de matériel arrivaient en Champagne. Les Français avertis, ils lancent une attaque avant que l'ennemi ne soit prêt, empêchant ainsi une avance allemande qui aurait pu être dramatique pour les alliés. S'agissait-il du roi, d'un président, d'un ministre qui était intervenu en premier ?  Non, c'étaient des citoyens, comme vous et moi.

       Des exemples comme ceux-là, nous pourrions en citer bien d'autres car ces faits se sont répétés durant la seconde guerre, mais aussi entre les guerres. Les services de contre-espionnage, pour ne citer qu'eux, même s'ils ne sont pas toujours fiables, empêchent bien des problèmes entre états.

       Il ne faut pas oublier qu'il faut toujours être prêt à jouer un rôle positif dans l'histoire de notre présent pour que l'avenir soit sans retour aux drames vécus par nos parents et grands-parents. C'est à cela que servent les commémorations, à garder la vigilance qui permettra à nos enfants de vivre dans la liberté gagnée par leurs ancêtres Et il faut qu'ils le sachent !

André Pirson
Président de la Maison du Souvenir

La journée du Souvenir et de la Citoyenneté.

       Cette année, à la date du 8 novembre, la commune d'Oupeye a remplacé la Journée des Retrouvailles par la journée du Souvenir et de la Citoyenneté. Pourquoi ce changement ? Cette journée avait été décidée pour réunir tous les anciens combattants des deux guerres et leur famille. Malheureusement, le nombre d'anciens a fortement diminué, mais est-ce une raison pour oublier ce qui s'est produit au XXe siècle ? Il faut donc en garder le souvenir, non pas pour glorifier la guerre, mais bien au contraire pour amener notre population à devenir plus citoyen, plus participatif à la vie de notre commune, de notre région, de notre pays, pour qu'il soit plus uni, plus agréable à vivre.

       C'est pourquoi cette journée a changé de nom. Mais c'est difficile de prendre un tournant aussi brusquement. C'est la raison pour laquelle plusieurs organismes ont été appelés à participer pour rendre cette journée la plus intéressante possible.

       C'est ainsi qu'elle a commencé par une conférence donnée au château d'Oupeye par deux connaisseurs de la Bataille des Ardennes. Ils nous ont bien expliqué comment la stratégie d'Hitler lors de cet épisode lui a fait définitivement perdre la guerre à l'ouest. Ouf !

       Ensuite, c'est aux Ateliers du château que la journée continuait. Le BMVT avait accepté d'amener une partie des véhicules de ses membres dans la cour. C'est ainsi que même un véhicule semi-chenillé s'y trouvait, ainsi que des Dodge, motos, et bien d'autres modèles. Une exposition des territoires de la Mémoire nous rappelait combien sont grands les dangers des extrêmes. Une autre exposition présentait les œuvres d'un ancien déporté qui les a remises à la Maison du Souvenir d'Oupeye.

       Enfin, après le discours de notre bourgmestre f.f. Serge Fillot et celui du Président de la Maison du Souvenir, après l'apéritif offert par l'administration communale, un somptueux buffet orchestré par M. et Mme Brolet, toujours fidèles au poste, attendait les participants qui étaient pratiquement deux fois plus nombreux que l' année passée.

       C'est donc un succès qui a couronné ce changement, mais il ne faudra pas s'endormir sur ses lauriers. Il faudra trouver d'autres activités qui permettront ainsi que cette journée puisse continuer à s'appeler « Journée du Souvenir et de la Citoyenneté ».

Décès de Pierre Heyns d'Oupeye


       L'un des derniers membres des Bataillons d'Irlande est décédé au mois de décembre 2015. Il était bien connu dans toute la Basse-Meuse. Voici quelques extraits du discours prononcé lors de son enterrement par Monsieur Robert Latet au nom de l'Administration communale d'Oupeye. (... ) Né en 1924, Pierre HEYNS était encore trop jeune pour faire partie de la mobilisation de 1938-1939, lorsque l'Allemagne Nazie menaçait l'Europe et lorsqu'elle attaquait la Pologne.
De plus, avec son père décédé en février 1940, 3 mois avant le début du conflit mondial, et son frère aîné incorporé au fort de Fléron, Pierre Heyns, qui n'avait pas encore atteint ses 16 ans, devait brusquement s'occuper du travail dans la ferme familiale. ( ... ) En 1944, c'est dans la joie qu'il assistera à l'arrivée des troupes américaines dans notre province, et goûtera aux plaisirs d'une liberté retrouvée. Mais cette liberté n'était pas encore complète : le monstre Nazi continuait de nous envoyer ses fusées V1 et V2 et il était nécessaire que cette guerre se termine par une capitulation sans condition.

       Pierre était alors âgé de 16 ans ( ... ) et il se portera volontaire de guerre pour vaincre définitivement le NAZISME malfaisant. Il sera enrôlé dans les Brigades d'Irlande, appelées ainsi parce que les 4 Brigades belges acceptées par Monsieur Winston Churchill seront formées pour aider l'armée britannique à débarrasser sa colonie birmane de l'occupation japonaise.

       C'est ainsi que Pierre HEYNS sera incorporé à la 2ème brigade qui portera le nom de Brigade d'Yser. Il fera partie du 3ème Bataillon et sera versé au R.A.S.C. (Royal Army Service Corps) appelé plus communément Compagnie de transport et de ravitaillement par nos soldats belges. En janvier 1945, notre Brigade Yser sera embarquée sur le navire L.S.T. qui avait servi à transporter des chars d'assaut lors du débarquement. (... ) Ils atteindront LOUGHERMORE le 8 février et commenceront leur entraînement très dur et très rigoureux sous le commandement britannique. Mais après une longue période de formation sur le territoire irlandais, nos soldats belges n'iront pas en Birmanie comme il était prévu. (... ) Ils seront envoyés en Allemagne pour commencer à leur tour à jouer le rôle des armées d'occupation après la capitulation Nazie. C'était là pour ces jeunes gens un juste retour des choses, un peu ressenti comme une revanche sur ce qu'ils avaient dû subir comme vexations, comme humiliations durant l'occupation de la Belgique. Les 4 Brigades d'Irlande auront été ainsi à la base de la reconstruction de l'armée belge après la démobilisation des premières unités de volontaires de la Brigade Piron et des bataillons de Fusiliers.
Rentré dans la vie civile, Pierre HEYNS rencontrera son épouse Ida et avec elle, ils fonderont une belle famille.

       Mais le souvenir de son passage sous les armes restera très marqué chez Pierre Heyns, à un point tel qu'il marquera de son empreinte les diverses associations patriotiques dont il allait faire partie. Il entrera dans les cadres de la FNC à la fois à Herstal où il était Président et à Oupeye où il militera également. Son passé militaire l'amènera aussi à être membre de la FRME (Fédération Nationale des Militaires à l'Etranger), de la FNRI (Fédération Nationale des Invalides), de l'amicale des anciens de la 2ème Brigade d'Irlande, de l'amicale du fort de Pontisse et excusez-moi si j'en oublie l'une ou l'autre.

       Voilà qui était cet homme auquel la ville de Herstal et la commune d'Oupeye rendent un hommage aujourd'hui. (... )

Nos soldats à l'Yser

       Après la retraite critique et glorieuse, l'armée belge avait atteint l'Yser. Las, épuisés, après deux mois de luttes violentes, nos hommes occupèrent des positions au bord de ce petit fleuve insignifiant afin d'y défendre le dernier coin de terre de la Belgique.

       C'est là qu'ils opposeraient la résistance à l'ennemi, celui-ci ne se fraierait un chemin que sur leurs cadavres. C'est là qu'ils ont combattu comme des lions, c'est là qu'ils ont sauvé la Patrie. Leur tâche était tellement pénible que nous ne pouvons pas nous faire une idée de l'héroïsme qu'ils y ont déployé.
Il fallait creuser des tranchées; mais dès qu'on bêchait la terre, l'eau filtrait de partout. Mal habillés, exposés au froid et à la pluie - nous étions en octobre 1914 - dans un brouillard glacial, nos hommes avaient de la boue jusqu'aux genoux et travaillaient nuit et jour à élever les premiers travaux de défense. Cette besogne rude, surhumaine, devait s'accomplir sous le feu de l'ennemi ; il fallait un courage à toute épreuve pour transformer les faibles positions de l'Yser en un rempart solide, contre lequel les forces de l'ennemi resteraient impuissantes. Et combien de fois une partie importante des travaux effectués ne fut-elle pas détruite par des pluies continuelles ou par les balles ennemies ! Les soldats belges montrèrent en ces circonstances combien était grande la force de volonté et combien profond l'esprit de sacrifice qui les animaient quand il s'agissait de sauver la Patrie.

       Une confiance inébranlable dans la justice de leur cause les soutenait !

       C'est le 16 octobre 1914 que commença ici la lutte gigantesque, elle a duré quatre longues années pour se terminer enfin par la chute du puissant voisin. Mais nos héros y ont mené une vie qui dépasse l'imagination la plus sombre. Le jour, retirés dans leurs abris, ils pataugeaient souvent dans la boue et la vase jusqu'aux genoux. La nuit, ils se hasardaient aux expéditions les plus téméraires.
Après les premiers mois, lorsque les ouvrages de fortification furent améliorés, la vie aux tranchées devint un peu plus supportable, tout en restant encore extrêmement pénible et dangereuse. Le ministre Vandervelde, s'adressant aux ouvriers belges qui travaillaient aux munitions à Gainville, près du Havre, leur disait : « Depuis de longs mois, nos soldats couchent dans la boue des tranchées ou sur la paille dans les cantonnements. Ils sont tourmentés par les mouches en été, par les rats en hiver, par la vermine en tout temps. Leur vie est continuellement en danger, et pourtant ils ne se plaignent pas ; ils supportent patiemment et courageusement toutes ces épreuves, car ils savent qu'ils seront récompensés un jour, lorsqu'ils rentreront au pays en libérateurs. »

       Ce texte, je l'ai recueilli dans un petit ouvrage qui nous a été donné par M Ervenne de Vivegnis, son nom : « Notre Livre d'Or » de H_N VAN KALKE N.
Il a été édité en 1920 par l'Office de la Publicité. Il n y a pas à dire, à l'époque, on était fier d'être Belge et on le clamait bien haut. Maintenant, nous n'apprenons plus à nos jeunes cette fierté d'être membre d'une PATRIE ! Ne faudrait-il pas que nous revenions un peu en arrière. C'est bien de faire partie d'un grand ensemble que l'on appelle EUROPE, mais nous sommes quand même aussi des BELGES, au passé glorieux que nous ne devons pas oublier !
Tel est mon avis !

Une arme secrète d'Hitler: Le Ho 229

       La technologie allemande avait des années d'avance sur celle des pays envahis et progressa encore durant la guerre. L'exemple le plus connu : les V2, chargés d'une tonne d'explosif, lancés à partir de septembre 1944 (1350 sur Londres et 1600 sur Anvers) les premiers vrais missiles balistiques, les « prototypes » des premiers lanceurs de l'ère spatiale. Leur construction sous terre, à Dora (annexe de Buchenwald) dans des conditions épouvantables par la main d'œuvre concentrationnaire fit plus de morts que de victimes des explosions. On estime à 20000 le nombre de malheureux déportés qui perdirent la vie pour la construction de +/- 5 000 fusées. L'engin avait une portée de 350 km, il grimpait jusqu'à 85 km d'altitude à son apogée et volait à plus de Mach 3. Cette vitesse supersonique le rendait silencieux et son arrivée imprévisible. Contrairement au VI qui pouvait être abattu par la RAF ou la DCA, il n'existait aucune parade contre les V2 une fois lancés depuis des rampes de lancement mobiles sans cesse déplacées. Pour les détruire, il fallait donc d'abord les trouver.


Le V 1 plus communément appelé « Robot »

Conception et développement

       En 1943, le Reichsmarschall Herman Göring publia un appel d'offre pour un bombardier capable de transporter 1000 kg de bombes sur 1000 km et atteignant les 1000 km/h, appelé projet « 3XIOOO ». Les bombardiers conventionnels allemands pouvaient aisément atteindre les centres névralgiques du Royaume-Uni, mais se faisaient tailler en pièces par la R.A.F. Il fallait donc gagner en vitesse et moyens d'invisibilité aux radars. Un turboréacteur nouveau : « Junkers Jumo 004B » permettait d'atteindre ces vitesses, mais sa consommation gourmande et surtout sa durée d'utilisation (25 heures de fonctionnement maximum) le rendaient très peu fiable.

       Dans les années 30, les deux frères Reimar et Walter Horten, pilotes et constructeurs de planeurs, s'étaient très intéressés au concept d'une aile volante. Le gouvernement allemand fonda un club de constructeurs de planeurs pour détourner l'interdiction d'avions militaires du Traité de Versailles.

       Les frères Horten estimèrent que la conception en aile unique, qui permettait de réduire les phénomènes de frottement et de traînée était une solution pour répondre aux exigences du cahier des charges et proposèrent leur projet privé : le Ho IX, comme base pour le bombardier qui fut approuvé par le Reichsluftfahrtministerium mais qui demandait l'ajout de 2 canons de 30 mm, estimant que sa vitesse de pointe pouvait en faire un chasseur redoutable.

       La conception du Ho 229 mélangeait une structure en tubes d'acier soudés pour la nacelle centrale et une structure en bois (manque d'aluminium) pour les ailes à partir de 2 fines couches de contreplaqué, encollées à l'aide d'un mélange charbon de bois/sciure, le tout recouvert d'une couche de peinture de forte teneur en graphite. Grâce à cette méthode de construction, outre la vitesse de pointe qui devait tourner autour de 950 km/h, la furtivité radar surtout devenait la plus notable des avancées.


Le V 2

       Le Ho 229 disposait d'ailerons et de spoiler pour le contrôle de l'appareil, d'un train d'atterrissage rétractable tricycle, d'un frein parachute et d'un des tout premiers sièges éjectables.

       Le prototype V1 du Ho IX, un planeur sans propulsion, vola la première fois le 1er mars 1944 à Gôttingen, Il sera suivi en décembre par le Ho IX v2, propulsé par des moteurs Junkers Jumo 004 (des moteurs BMW 003 étaient prévus mais non encore opérationnels à cette date). Cette version motorisée prit du retard parce que les moteurs livrés avaient 20 centimètres de diamètre en plus que prévu. Les réacteurs devaient être intégrés dans la masse de l'aile, cette anomalie nécessita de revoir l'aile entière. Göring croyait au concept et ordonna une commande de 40 unités de la série à la Gothaer Waggonfabrik (dans la ville de Gotha) avec comme désignation officielle Ho 229. Le programme de fabrication passa alors entre les mains de cette société de construction d'avions (avant la guerre elle ne fabriquait que (soi-disant) des wagons comme son nom l'indique) pendant que les frère Horten poursuivaient leurs études. Le 12 mars 1945, le Ho 229 devenu le Go 229 était inclus au sein du Jâgger-Notprogramm (programme d'urgence-chasseurs) dont le but était de produire des chasseurs de défense et d'accélérer le développement des avions à réaction.

       Les frères avaient pensé, mais il resta à l'état de projet, à un Ho 18 dénommé « Amerika Bomber » : bombardier à très long rayon d'action équipé de 6 réacteurs pouvant effectuer Berlin-New York aller-retour sans ravitaillement.

       Mais le sort des armes n'était plus favorable au Reich et durant les derniers mois de la guerre, l'armée américaine initia l'opération Paperclip, visant à récupérer les programmes d'armement avancés allemands avant les troupes russes. Ainsi, un planeur Horten et le Ho 229 version 3 (le dernier né) en phase finale d'assemblage furent récupérés et envoyés à la Northrop Corporation aux Etats-Unis pour évaluation.

       Northrop avait été choisi en raison de ses travaux sur le concept d'aile volante directement inspirés par les planeurs d'avant-guerre des frères Horten.

Postérité et commentaires

       Longtemps après la guerre, dans les années 80, les Américains ont utilisé une partie des avancées technologiques du Ho 229 pour construire leur premier avion furtif : le F-117A, le Faucon de la nuit.

       Une équipe d'ingénieurs américains a reconstruit, à taille réelle, le Ho 229 à partir des plans et des matériaux de l'époque et les résultats furent assez surprenants. Avec son design, il aurait été le plus rapide de son époque et ses capacités de furtivité fonctionnaient assez efficacement. Selon les estimations de ces ingénieurs, ses capacités auraient pu l'amener au-dessus de Londres seulement 8 minutes après détection radar, ce qui rendait presque impossible une intervention de la RAF dans les temps, les Spitfire étant à peine en train de décoller !


Le Ho 229

       A l'heure de la bataille d'Angleterre, le Ho 229 aurait-il pu changer les choses ?? Mais début 1944, c'était bien tard, les dirigeants allemands tentaient de cacher à la population les réalités de la situation de leur armée qui s'effondrait complètement à l'Est. Les Alliés étaient bien installés en Italie. De plus, l'aviation alliée prenait largement la suprématie de l'air. Hitler, dans ses visions chimériques, jetait de la poudre aux yeux de ses compatriotes en promettant et induisant à la création d'armes dites secrètes. Il tentait de créer des engins inconstructibles par manque de connaissances technologiques et de matière première. De plus, à l'époque, les potentiels économiques et industriels étaient déjà bien dévastés par les milliers de tonnes de bombes déversés par les bombardiers lourds alliés.

       Quel aurait été le poids apporté par la puissance destructrice allemande avec un bombardier chargé de seulement 1000 kg de bombes ? Ridicule ! Quant au Ho 18 envoyé bombarder les USA ... !! Si oui, la première bombe atomique n'aurait-elle pas été pour Berlin ?

Source : Journal des Combattants pris sur Wikipedia et signé Emile Antoine.






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