Maison du Souvenir
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Le Message du
C.A.P.O.R.A.L. MAI 2013 « C.A.P.O.R.A.L. »
signifie: Comité des Associations Patriotiques d’Oupeye pour le
Regroupement des Activités Locales. Madame, Monsieur, Vous trouverez ci-dessous, le programme des manifestations organisées dans l'entité à l'occasion des cérémonies commémoratives du 8 mai. Notons que la cérémonie principale se déroulera cette année à Houtain-Saint-Siméon. Ce programme a été établi en concertation avec tous les comités patriotiques locaux. Nous vous remercions vivement de venir les rehausser de votre présence. Dans cette attente, nous vous prions de croire, Madame, Monsieur, en l'expression de notre considération distinguée. Le Secrétaire
communal, Le Député-Bourgmestre, L’Echevin des Affaires patriotiques , P. BLONDEAU M. LENZINI H. Smeyers Le mercredi 8 mai : dépôt de fleurs dans tous les villages de l'entité selon l'horaire suivant : 9h : Hermée : place du Carcan 9h30 : Heure : rue du Vivier 10h : Haccourt : place communale 10h30 : Hermalle : place Pousset 11h : Vivegnis : place des Vignerons 11h30 : Oupeye : esplanade du Château (à l'exception du village de Houtain, où la manifestation principale sera organisée le lendemain, jeudi de l'Ascension). Le jeudi 9 mai : 10h : Houtain : messe du Souvenir suivie du Cortège aux monuments rue de Slins et place de la Station et réception officielle au local paroissial. Le samedi 11 mai : commémoration de la Bataille du Fort de Pontisse : 10h30 : cimetière du Rhees ; 11h : fort de Pontisse ; 11h15 : mémorial Commandant Pire. Editeur
responsable: M. Hubert Smeyers, rue du Rouwa, 10, 4682 OUPEYE Le dernier mot du
Secrétaire patriotique A l'âge de 85 ans, la veuve du Roi Baudouin a commis une sacrée gaffe. Avec son « Fons Perreos », elle a envoyé un fameux coup de bélier dans le mur de soutènement que constitue notre monarchie sensée sauvegarder l'unité de la Belgique, probablement même l'existence du pays. Les séparatistes et les républicains ont jubilé. L'opinion publique s'est émue. Le Parlement puis le gouvernement ont réagi. La dotation de la Reine a été revue à la baisse, on a parlé des autres dotations et même de la liste civile du Roi. J'ai utilisé sciemment le terme sacré à cause de certains légataires mentionnés dans le testament, évoquer Ignace de Loyola, c'est vous remettre en mémoire l'Inquisition. A l'âge de 85 ans, Benoît XVI a estimé devoir démissionner. C'est à la fois courageux et la preuve d'une belle lucidité. Il n'est plus à un âge pour s'atteler à des réformes qui s'avèrent indispensables pour la pérennité de l'Eglise catholique romaine. Le monde chrétien attend beaucoup du nouveau pape François : un miracle dirons-nous ! Puisque 85 ans semble un âge fatidique, considérant en l'occurrence que l'exemple vient d'en haut (certains jugeront prétentieuse la comparaison), j'ai décidé de passer la main avant d'écrire des bêtises. L'éditeur qui est maintenant responsable du « C.A.P.O.R.A.L.» est l'Echevin Hubert Smeyers. Il peut être rassuré. Au nom de mes collègues du comité, je salue celui qui a repris le flambeau sacré des Associations patriotiques d'Oupeye des mains de Monsieur Laurent Antoine, redevenu conseiller communal mais qui a l'honneur de présider les débats lors des séances de l'assemblée des élus de notre commune. Je suis flatté d'être remplacé en tant que Secrétaire patriotique par un Lieutenant-colonel en retraite : Monsieur Charles Devos de Hermalle-sous-Argenteau. Je m'en réjouis. Je confesse que mes prestations de ces dernières années laissaient à désirer. J'ai abusé de l'amitié d’André Pirson, de Robert Latet et même de Louis Brolet pour pallier mes carences. Je dois aussi remercier la toute dévouée Myriam Diet pour ses attentions. Maintenant, je déclare forfait. Je remercie ceux qui m'ont gentiment dit à l'occasion avoir apprécié mes billets. Je dis aussi « merci » à ceux qui ont la patience de me lire. A la suite d'une chute, je souffre physiquement d'un handicap et l'âge n'a pas arrangé les choses. On ne me voit plus actuellement, même pour fleurir le monument aux morts. J'étais absent ce samedi 23 mars, à 10 heures trente, à l'inauguration de la dernière exposition en date : « LA BATAILLE DES ARDENNES » au musée de Hermalle-s/Argenteau. Je me permets de vous recommander la visite. La famille Jourdain s'est particulièrement investie dans cette réalisation, mais il ne faut pas oublier ses amis collectionneurs ainsi que les bénévoles qu'ils soient membres du comité de la Maison du Souvenir ou d'autres. Que tous trouvent ici l'expression de notre reconnaissance et de notre admiration. Pour visiter : le mercredi de 13h30 à 16h30 ou sur rendez-vous au 0474 46 64 82 auprès de André Pirson. Cette exposition prendra fin le 15 janvier 2015. Maison du Souvenir d'Oupeye, rue du Perron 1A à 4681 Hermalle-s/Argenteau. Voilà, chers amis lecteurs du « C.A.P.O.R.A.L. » vous avez eu le DERNIER MOT. Amicalement, Georges ANTOINE Notre secrétaire patriotique, Georges Antoine, nous fait souvent
parvenir des documents susceptibles de paraître dans notre petit journal. Mais
il faudrait qu'il soit trois ou quatre fois plus importent en nombre de pages
pour tout y ajouter. Cependant, l'un des articles
qu'il nous a envoyé nous semble particulièrement intéressant. Il émane du
FUNACV, « Front Unique National des Anciens Combattants et Vétérans »,
qui édite un mensuel que Georges reçoit. Le voici. « Ils m'ont volé mes plus belles
années » Ces hommes et ces femmes,
dont vous allez lire le témoignage, ont en commun d'avoir décidé, un jour, entre
1939 et 1945, de se dresser sur la route de l'injustice dans cette petite
partie de Belgique appelée province de Luxembourg. Anciens Chasseurs ardennais,
résistants, couturières, prisonniers de guerre ou prisonnières politiques, ils
avaient à peine 20 ans ou plus, le 10 mai 1940, quand les nazis sont entrés sur
le territoire belge. Quand ils ont évoqué cette période, Charles, Edmond,
Irène, Marie-Jeanne et tous les autres m'ont dit, parfois au bord des larmes,
ce que leur ont coûté ces années de guerre. C'est l'un d'eux qui m'a donné
envie de les rencontrer. Je me souviendrai toujours de Marcel Goffin, ancien combattant et prisonnier en Allemagne, me
racontant « sa » guerre. Je le connaissais de longue date puisqu'il était
le voisin de mes parents. Ce jour-là, je voulais marquer le coup, comme on dit,
nous les journalistes. Je souhaitais que Marcel parle, qu'il dise comment il
avait vécu le 10 mai 1940 et ce que toutes ces années de captivité lui avaient laissé
comme sentiment septante ans plus tard. Je voulais « marquer le coup » ;
j'avoue que c'est moi qui ai pris un coup. Un coup du genre de ceux qui
réveillent. Je me rappellerai toujours
Marcel prenant sa tête entre les mains et m'avouant tout à trac : « Ce qui
me reste comme sentiment ? On m'a volé mes plus belles années. » Il n'en
fallait pas davantage. J'étais retourné. Je me demandais combien de
Marcel étaient encore en vie. Après la sortie de mon article dans l'Avenir, des
lecteurs m'ont écrit. Ils avaient, eux aussi, été émus par le récit. Avec
l'aide de l'association des journalistes professionnels de Belgique, je me suis
lancé dans cette quête : combien de sans-grade, de gens « comme tout le
monde » avaient vécu les mêmes choses que Marcel ? Il me fallait faire un
choix. Alors j'ai choisi de rencontrer autant de témoins que la province de Luxembourg
compte de communes et de villes. Le compte était simple : je devais trouver
quarante-quatre témoins, mériter leur confiance et tenter de les persuader que,
contrairement à leur première réaction, ils n'avaient pas « rien à me
raconter ». Au terme de longues heures
d'écoute, de rencontres préparatoires et au bout de rendez-vous parfois reportés,
j'ai eu le privilège de mettre par écrit ce que la plupart n'avaient même
jamais osé murmurer à leurs proches. J'ai rassemblé quarante-quatre récits,
dont deux concernent la seule commune de Chiny. Pour Bertrix et Herbeumont, je n'ai pu trouver qu'un témoin. Il faisait
partie des otages d'Herbeumont et il réside aujourd'hui
à Bertrix. Chaque personne interviewée
a reçu une copie de ce que j'avais écrit. Une sorte de pièce martyre qu'elle pouvait
torturer à sa guise, quitte même à en interdire la publication.
Quel stress de savoir ces copies entre leurs mains ! Les corrections furent
parfois nombreuses et les échanges d'idées très riches. Tout s'est déroule dans
le plus grand respect. Je me souviens qu'un jour, la fille d'un des témoins est
venue jusqu'à ma porte pour me remettre le corrigé de l'histoire de son papa.
Elle avait les larmes aux yeux. « Monsieur, m'a-t-elle dit, j'ignorais tout
ce qui est arrivé à mon père. Je souhaiterais tant conserver une copie ! Comment
vous remercier ? Pourquoi cette dame se sentait-elle obligée de me remercier ?
Je n'avais aucun mérite. J'ai publié une série de cinq témoignages en mai 2011
et autant ce mois-ci dans les colonnes du quotidien pour lequel je travaille.
Il m'a fallu résumer et raccourcir les longues interviews. J'ai encore reçu du
courrier. Il y a eu des échanges et j'ai expliqué que je n'avais pas la place
de tout publier in extenso dans l'Avenir. « A l'heure où nous assistons à
la montée du chacun pour soi, de l'intolérance et de l'extrémisme radical »,
m'a-t-on parfois écrit, « vous avez le devoir de publier tous ces témoignages.
Il faut éveiller les consciences. » « Eveiller les
consciences ». Celles de mes nouveaux amis n'avaient pas besoin de cela. Elles
restaient en perpétuel éveil. J'en ai parlé à certains d'entre eux. L'idée d'un livre a alors
fait son chemin. D'autant plus que depuis le début de mes premières interviews,
e août 2010, j'ai perdu certains de ces amis. Il me fallait donc faire vite pour
rassembler tout et surtout, que cela ressemble à quelque chose de publiable aux
yeux d'un éditeur. Encore une nouvelle expérience... Encouragé par mes témoins,
je me suis donc lancé. Leur foi qui déplace les montagnes et leur
détermination, sans doute contagieuses, m'ont offert de convaincre Olivier Weyrich que je remercie en leur nom. Philippe Carrozza. Références du livre:
1940-1945 « Ils m'ont
volé mes plus belles années ». Récits inédits: 44 témoins du Luxembourg racontent leur
guerre. Aux Editions Weyrich ; 490 pages illustrées.
Disponible en librairie au prix de 29,90 €. Relation des événements survenus au
fort de Battice du 9 mai au 22 mai 1940 (suite) Les deux soldats qui avaient
pris le devant se paient le luxe de tirer au FM sur des avions qui viennent
survoler le fort à basse altitude et finalement rentrent au fort. A notre demande adressée au
Cdt de groupement de tirer sur le fort survolé par avions, un tir fusant est
effectué par les forts d'Evegnée et de Fléron en concentration. Ce tir s'abat
sur le village de Battice qui disparaît à nos yeux dans un véritable nuage
blanc (tir trop court). Tous ces incidents n'empêchent pas le
fort de poursuivre l'exécution du programme de tirs d'interdiction et
d'entretien des destructions qui lui incombent d'après les ordres du Cdt de
groupement. Cette autorité reviendra encore plusieurs fois sur la question et
ajoutera de nombreux tirs à ceux prévus. Vers 16 heures, le PO 305 signale qu'une
pièce est installée dans une maison à Gelée. Une coupole 75 contrebat et
détruit cet objectif. Un motocycliste passant sur la route Verviers - Battice est abattu au
F.M. par le personnel du PO 305 qui usa du calme relatif pour s'approvisionner et
même par fraction prendre les repas à la ferme voisine. La nuit est calme. Un incident qui aura
de graves conséquences sur la suite des opérations se produit au cours de cette
nuit. Les forts avancés ne seront plus en communication téléphonique avec les
forts de 2ème ligne. Nous restons en relation téléphonique avec les
PO extérieurs et les forts de Neufchâteau et Pepinster. Si aux environs immédiats du
fort tout paraît calme, nos PO extérieurs signalent que les bruits de charroi
en mouvement sur les routes de leur secteur se font entendre. Ils ne peuvent
nous donner des précisions sur les points de passage ni itinéraires. MERCREDI 15 MAI Au lever du jour, les PO ne
signalent aucune activité ennemie, les tirs d'interdiction et d'entretien des
destructions continuent. Le Cdt de groupement nous confirme à ce sujet l'ordre
par TSF. Dans la journée, l'I.N.R. appelle les forts de Liège à plusieurs
reprises pour leur faire part du message royal suivant : « Colonel Modard, commandants de forts,
officiers, sous-officiers, soldats de la PFL, résistez jusqu'au bout pour la
Patrie. Je suis fier de vous. Signé Léopold. » L'I.N.R.
rappelle que le colonel Modard fut en 1914 l'un des
défenseurs du fort de Loncin, que comme son prédécesseur l'avait fait en 1914,
il s'était enfermé dans un ouvrage pour diriger la résistance, que sous les
ordres d'un pareil chef, les forts ne pouvaient que combattre vaillamment ; l'I.N.R.
nous transmet l'admiration et la sympathie de la population tout entière, à
ceux qui incarnent les plus belles vertus de la race. A
la demande du Cdt du fort de Pepinster, nous exécutons dans la journée un tir
fusant (hauteur 100m.) sur le fort de Pepinster survolé par des avions ennemis. Nous
subissons un bombardement à obus de gros et moyen calibre. Le tir est bien
ajusté et nos indices font supposer qu'un observateur ennemi se trouve dans le
clocher de Battice. Quatre coups sont tirés et atteignent de plein fouet. Le
calme de cette fin de journée nous permet d'envisager une nouvelle tentative de
ravitailler la PO MN12. Toutes
mesures prises, une patrouille de 5 hommes, sous le commandement du Mdl Fischer, sort par le BI, remplit sa mission sans
encombre, en profite pour visiter puis incendier les camions abandonnés par
l'ennemi sur la route d'Aubel. A
sa rentrée sans encombre au fort, elle rapporte un fusil allemand, deux masques
anti-gaz, une toile cirée et deux carnets de bord ; elle nous fait part
également que les soldats allemands se trouvent nombreux dans les fermes
environnantes et que l'un d'eux aurait dit à un infirmier que ses camarades et
lui devaient se rendre à Henri-Chapelle en vue de préparer l'attaque générale
du fort. Tout est paré dans le fort en prévision de cette action ennemie et la
vigilance est doublée. Dans
la soirée, une colonne ennemie signalée venant de Petit Rechain
est prise sous notre feu à hauteur de Manaihant. La
colonne reflue, rebrousse chemin, elle sera à nouveau prise à partie à Petit-Rechain. Comme
la nuit précédente, les PO extérieurs cuirassés sont attaqués par l'ennemi et
dégagés par nos tirs fusants ou percutants. Le commandant du fort de Pepinster nous demande
d'intervenir à son profit ; une de ses prises d'air est sous le feu d'une pièce
ennemie installée à 500 m (?) de la cheminée. Notre intervention opportune fut
couronnée de succès car le Cdt du fort nous remercie et nous apprend que la
pièce est détruite, deux servants sont tués, un 3ème blessé est fait
prisonnier et a déclaré qu'il était en possession de projectiles contenant du
gaz et destinés aux embrasures. Le Cdt du fort de Pepinster nous demande
de transmettre ce renseignement à l'Autorité Supérieure, il n'obtient,
déclare-t-il, de son Cdt de groupe plus de réponses à ses appels. Nous
accédons à la demande et recevons dans la suite ordre de mettre les bâtiments
sous pression et les masques en position d'attente. NB. Cette mesure a déjà été prise dès
réception du communiqué. Par
La radio, nous apprenons à plusieurs reprises que le gouvernement a quitté
Bruxelles, que la Ligne KW est abandonnée, que l'on se bat toujours à Sedan,
amis que les colonnes motorisées allemandes avancent d'une part en direction de
Rethel et d'autre part en direction d'Avesnes. ( ?) JEUDI 16 MAI Le jour arrive. Aucune attaque générale
n'est imminente (absence de tout indice). Avant
midi, les forts de Barchon, Evegnée, Fléron et Embourg
envoient des SOS. Nous
les aidons dans la mesure de nos moyens. Embourg est hors portée ; au moment de ces appels, Barchon ne peut être
secouru, nos pièces étant occupées ailleurs. Dans
la matinée, Le PO VM23 voit défiler au lieu dit (?) une colonne de gros chars
qui passe à vive allure. Le tir que nous exécutons ne peut être ajusté sur l'objectif
qui a disparu. A
12 h 30, le fort de Neufchâteau lance à son tour un SOS. Nous parvenons à le dégager
en tirant sur lui. A 12 h 30, le PO MN29 est attaqué. Nous tirons
sur lui pour le dégager. De son côté, il fait emploi de pistolets GP et de
grenades. Des blessés allemands restent sur place jusque sur l'escalier
d'accès. Au cours de l'après-midi qui est calme, plusieurs
bombes de MVD sont tirées, les unes dans les fonds de Stockis
et de Jonckay, les autres sur des wagons restés en
gare de Battice et qui offrent à l'ennemi des abris et un moyen de masquer les vues
des BI et IV en les libérant sur la voie
en déclivité vers le fort. Le personnel du PO VM23 effectue une sortie au cours
de laquelle ils parviennent à s'approvisionner en vivres au village de Grand-Rechain où une cinquantaine d'Allemands passent près d'eux
sans les voir. Des provisions pour plusieurs jours sont ainsi amenées dans
l'abri. L'artillerie du fort ne reste pas inactive.
Plusieurs tirs : tirs d'interdiction, d'entretien des destructions, aide aux
forts de Neufchâteau et Pepinster. La
coupole 75IV ouvre le feu sur une troupe de cyclistes passant à Manaihant. L'ennemi se réfugie dans les maisons. Le PO 305
nous signale bientôt que l'ennemi a perdu 3 tués, 10 blessés (?) A
18 heures, le fort règle le tir des coupoles de 75 sur la caserne des U.Cy.F. à Henri-Chapelle. Les Allemands
étant signalés dans cette caserne par l'autorité supérieure, le fort concentre
le tir de ses coupoles de 75 sur cet objectif. Un incendie se déclare au but. Le
PO MN29 va vivre ses derniers moments. Attaqué une fois encore vers 21 heures,
le chef du poste attendra que l'ennemi soit à l'intérieur du réseau de sûreté
et ensuite sur l'abri pour demander secours au fort, ce qui dénote l'excellence
du moral des défenseurs. Ce gradé signalera au fort la position
de l'assaillant... Brusquement la communication est coupée. Le fort qui est
prêt entre en action au profit de ses PO. Le cœur
serré, un officier reste à l'écoute. Les PO MN12 et Jonckay
sont alertés. Ils ne peuvent nous renseigner. MN12 verra plus tard des lueurs sur MM29,
lueurs rougeâtres, fugaces et, dira-t-il, tirera des coups de feu dans cette
direction... Nous continuons à tirer... Jonckay qui
observe inlassablement dans cette direction essaie d'entrer en relation avec le
PC MN29 par signalement optique. Il lui semblera même peu avant minuit que les
camarades répondent à leurs appels. Lueur d'espoir ! L'I.N.R.
qui émet de Lille nous apprend la retraite stratégique des armées belges,
anglaises et françaises sur l'Escaut, nous annonce la chute de Bruxelles, alors
que la radio allemande parle d'avance sur Avesnes et Rethel. L'espoir un moment comblé d'être dégagés
est maintenant bien perdu. Perdu aussi l'espoir au sujet de la vie du PO MN29
! (à suivre) CIRCUITS des
Champs de Bataille de France (suite) Sans sacrifier sa force de l'Est qui est
essentielle, se garder contre la menace du Nord ; conserver avant tout sa
liberté de manœuvre par des dispositions assez souples, telles sont les préoccupations du Commandement français. Que fait
pendant ce temps le Commandement allemand ? Décidé à en finir rapidement avec
la France, il a résolu de la frapper au point faible : par la Belgique. En même
temps, en Lorraine on attendra l'offensive française et on profitera de son
échec pour percer la cuirasse fortifiée des Hauts de Meuse. Les armées
françaises seront ainsi prises au nord et à l'est comme entre les branches
d'une formidable tenaille et écrasées du premier choc. C'est
un plan grandiose, « colossal ». Tout est prévu et calculé dans ce chef d'œuvre
d'organisation et d'orgueil. Par la plaine belge, derrière le « rideau » que
forme la cavalerie de von der Marwitz
et de Richthofen, c'est une masse de 545 000 hommes qui se concentre derrière
la Meuse et la Gette. Elle se divise en trois armées, soit du nord au sud : 1ère
armée, général von Kluck 215 000 hommes ; 2e
armée, général von Bülow 210 000 hommes ; 3e
armée, général von Hausen, 120
000 hommes. Le 19 à l'aube, les gros s'ébranlent. Immédiatement,
au nord de la Meuse, marche von Bülow dont les corps,
contournant Namur, se rabattent par un vaste demi-cercle sur la Sambre où ils
se heurteront à la 5e armée française (général Lanrezac). La
1ère armée est plus à droite. C'est elle qui forme l'aile marchante,
la pointe de la tenaille dont l'armée von Heeringen, en Lorraine, forme l'autre pointe. Pour remplir
sa mission, il lui faut déborder toutes les forces alliées et c'est ce que
Joffre veut empêcher en constituant à son extrême gauche l'armée d'Amade, celle
qui deviendra l'armée Maumoury, et finalement l'armée
de la bataille de l'Ourcq. Mais von Kluck en ignore
encore l'existence. Il marche donc droit à la mer, pour balayer toute la côte
dans son grand mouvement tournant. Nous possédons à ce sujet les aveux mêmes des
auteurs allemands. « C'était sans nul doute l'intention de von
Kluck, écrit Kircheisen, de couper French du côté de
la côte. » Le 22, tandis que von Bülow atteint la
Sambre face au sud-ouest et est déjà fortement engagé avec l'armée Lanrezac,
les gros de von Kluck marchent encore en plein ouest,
vers Audenarde et Courtrai. Le lendemain seulement à l'appel de ses corps de
gauche qui rencontrent l'armée anglaise, il se décide à raccourcir brusquement
son mouvement et à obliquer au sud vers Mons. Nous avons vu les conséquences de
cet important changement de direction[1].
Quant aux corps saxons de von Hausen,
concentrés au sud de la Meuse, ils paraissent avoir été mis en marche au moment
où l'Etat-major allemand apprend le mouvement de la 5e armée française
vers la Sambre. Ils sont alors lancés vers la Meuse au sud de Namur pour
profiter du trou ainsi créé entre les 5e et 4e armées et
couper les communications de Lanrezac. Ils arriveront, nous le verrons, trop
tard et trop épuisés. Pendant que les armées allemandes foncent à marche forcée
vers leurs objectifs, que se passe-t-il du côté allié ? Les journées du 19 et
du 20 ont été presque inemployées. L'armée Lanrezac est derrière la Sambre, sa
droite appuyée à Namur. Mais tous ses éléments ne sont pas en place. L'armée
belge a dû se retirer sous Anvers. L'armée britannique se concentre seulement
au nord de Maubeuge. Cependant, le Commandement français sent le péril
grandissant. Au nord de la Sambre, vers Perwez et Gembloux, les divisions de
tête du corps Sordet se sont heurtées aux fortes
avant-gardes de von Bülow. Le mouvement débordant de
l'ennemi vers sa droite commence à se dessiner. Pour y parer, il n'y a qu'un
moyen : attaquer, prendre de flanc, du sud au nord, les colonnes ennemies marchant
d'est en ouest. Le général Joffre ordonne donc l'attaque. Son instruction
générale arrive aux armées dans la journée du 21. Mais les armées allemandes parties
le 19 à l'aube des lignes de la Gette ont marché avec une incroyable rapidité.
L'initiative échappe au Commandement allié au moment même où il la saisit. Quand arrive son instruction générale, la
bataille, à droite, s'est déjà allumée. (à suivre) Nouvelle
expo à La Maison du Souvenir Inaugurée le samedi 23 mars 2013 à 10h30,
cette exposition présente « La Bataille des Ardennes ». De nouveau, les scènes avec mannequins,
qu'elles soient représentées dans les rues, dans nos forêts ardennaises ou à l'intérieur
de maisons, sont époustouflantes. Nous pouvons faire confiance à la famille
Jourdain - Nivarlet et à ses amis collectionneurs
toujours pleins d'idées, mais aussi de savoir-faire. Ils occupent toutes les
salles du premier étage. Rappelons que cette présentation, qui normalement
devrait durer deux ans, se situe à la Maison du Souvenir d'Oupeye, rue du
Perron 1A à Hermalle-sous-Argenteau
(en face de l'église), qu'elle est ouverte le mercredi de 13h30 à 16h30, mais
aussi sur rendez-vous au 0474 46 64 82. Rappelons également que la Maison du Souvenir
a maintenant ouvert les portes de son centre de documentation, situé au 2ème
étage, avec emprunt possible de livres, recherches avec documentation, photocopieuse,
Internet, imprimante, scanner, bref tout ce qui peut servir aux étudiants ayant
un travail à réaliser sur les deux guerres mondiales du XXe siècle. Une des
scènes de l'exposition déjà presque réalisée au moment de la préparation de
cette revue. Un soldat américain, fait prisonnier, est interrogé dans les
premières heures de l'attaque du 16 décembre 1944. Ceux
qui ont vécu cette période se souviennent de la terreur ressentie par nos
populations civiles qui venaient à peine d'être libérées. Certains parmi vous auront-ils envie d'en
savoir plus sur cette période qui a coûté la vie de tant de personnes, militaires
et civiles ? Notre bibliothèque fourmille de livres qui pourraient vous être
prêtés. En voici la liste : - La bataille des Ardennes 1 et 2 par Steven J.
Zaloga aux éditions OSPREY PUBLISHING - Mort d'une division (106ty US INFANTRY
DIVISION) par Charles WHITING aux éditions FOXMASTER & POZIT PRESS BELGIUM - Bastogne, trente jours sous la neige et le
feu par Emile ENGELS aux éditions RACINE - Tonnerre sur l'Ardenne par André de FER aux éditions
FRANCK/GAMMA - L'offensive von
Rundstedt dans la vallée de l'Ourthe par Albert HEMMER - La route des massacres par Henri CASTOR aux éditions
DE KRLlGER - Nuts ! ... la
bataille des Ardennes par Michel GEORIS aux éditions France-Empire - Objectif Anvers 1944 par Michel DEVILLERS
aux éditions BREPOLS - BASTOGNE par John TOLAND aux éditions Calmann-Lévy - BASTOGNE par Guy Franz AREND - BASTOGNE 44 par De LAUNAY aux éditions J. HIERNAUX - NOEL SS ; la bataille des Ardennes par
Charles B. MAC DONALD aux éditions DIDIER HATIER - ARDENNES 1944-1945, guide du champ de
bataille par Emile ENGELS aux éditions RACINE - Ardennes 1944, Pearl Harbor
en Europe 1 et 2 par Lucien CAILLOUX - La bataille des Ardennes par Michel HERUBEL
aux éditions Presses de la Cité - La bataille des Ardennes, le dernier espoir
d'Hitler par Robin CROSS aux éditions Chantecler - BASTOGNE 44 par DE LAUNAY aux éditions J.M. Collet - SAINT-VITH par le colonel BEM Alexandre MASSART
aux éditions FOXMASTER - L'offensive des Ardennes et la bataille de
Bastogne par Guy Franz AREND - Bataille des Ardennes, itinéraires du souvenir
aux éditions La Longue Vue - La grande bataille des Ardennes par Hugh M.
COLE aux éditions OMER MARCHAL. - Les PANZER de Peiper face à l'U.S. ARMY par Gérard
GREGOIRE - La Vérité sur la tragédie de FORET par
Melchior MICIN - Bastogne Historical
Center (guide du musée) - Stavelot, cité héroïque et martyre par
Laurent LOMBARD - L'enfer des Ardennes par R.L. ENFIELD
(Marabout Junior) - La bataille des Ardennes par Michel HERUBEL - Les Ardennes désolées par Georges LlNZE - Bastogne, la bataille des Ardennes par P.
ELSTOB - Bataille des Ardennes 1944-1945. Des Houffalois racontent ! - The BaUle of the Bulge - L'Offensive von Rundstedt à Houffalize - Les Tigres de Bastogne par Bruno MARTIN - Carte des circuits historiques et
touristiques de la bataille - Le cœur de l'Ardenne au cœur de la bataille - La bataille des Ardennes, le choc des armées
par le Major Emile Engels - Massacre à Malmedy ? Ardennes : 17 décembre
1944 Le
saviez-vous ? Historique du 3 Ch A. (extrait d'un livret
donné aux recrues en 1988) Le
25 septembre 1934, le roi LEOPOLD III remit à Arlon le drapeau aux trois
Régiments de Chasseurs Ardennais. Ces trois Régiments sont issus du 10e
Régiment de Ligne, un des plus anciens Régiments d'Infanterie, créé par Arrêté
du Gouvernement Provisoire le 16 octobre 1830, et issu lui-même du 18e
Afdeling de l'Armée des Pays-Bas. En
1831, le 10e de Ligne participe à la Campagne des Dix jours et est
ensuite stationné à VENLO où il reste jusqu'en 1839, date de remise de cette
place forte à la HOLLANDE. De
1914 à 1918, la 10e de Ligne prend part aux combats de la Grande
Guerre. Il perd, au cours de la campagne, plus de 1 500 officiers,
sous-officiers et soldats. Il gagne six citations à son drapeau et reçoit le
droit de porter la fourragère de l'Ordre de LEOPOLD. Le 10e de Ligne est dissous
en 1934 et donne naissance aux Régiments de Chasseurs Ardennais. Le 3e Régiment de Chasseurs
Ardennais s'installe à VIELSALM où la caserne est construite pour lui sur un
terrain de +/- 8 Ha. En
1940, le 3e Régiment participe à la Campagne des Dix-huit jours. Il
s'illustre principalement en Ardenne, sur la Dendre et en Flandres, où il mène victorieusement,
avec deux de ses bataillons, la seule contre-attaque de cet échelon lancée par l'Armée
belge. Il
obtient pour la campagne trois nouvelles citations à inscrire sur son drapeau,
dont celle de VINKT pour la contre-attaque victorieuse et le droit de porter la
Fourragère de l'Ordre de LEOPOLD II pour 9 citations au drapeau. Les pertes
s'élèvent à huit officiers, dix sous-officiers et cent-huit caporaux et soldats. En
1952, le 3 Bataillon de Chasseurs Ardennais est réactivé et se réinstalle en
pays de SALM, où il vit en symbiose avec la population locale. Le
Bataillon reçoit la mission particulière d'encadrer et d'instruire les soldats
miliciens issus des Cantons de l'Est ou établis en RFA et qui expriment le souhait
de servir en langue allemande. Dans
les années 60, le 3 Ch A participe à diverses opérations
de maintien de l'ordre ou de sauvetage au CONGO 'ZAIRE°, en particulier lors
des opérations humanitaires de 1964. En
1977, le Bataillon de Chasseurs Ardennais reçoit une mission supplémentaire : celle
de donner l'instruction de base, d'une durée de quatre semaines, à des recrues
dont le nombre oscille entre 140 et 160 chaque mois. En
1986, il est chargé d'organiser des périodes de rappel pour des unités
destinées à la Défense Militaire du Territoire (DMT). C'est
ainsi que la composition du 3 Ch A est la suivante : - un Etat-Major de
Bataillon ; - une Compagnie (Cie) Etat-Major
et Services avec différents pelotons dont un peloton Eclaireurs et un peloton
Mortiers Lourds ; - une Compagnie Fusiliers (Cie d'expression germanophone)
; - une Cie Centre d'Instruction qui forme les recrues
destinées aux autres unités. - Une Cie d'entraînement pour unités destinées
à la Défense Militaire du Territoire DMT (en période de rappel). En temps de mobilisation, ces deux dernières
Cie sont dissoutes et réactivées avec des rappelés. [1] C'est lui qui fait manquer à von Kluck, Dunkerque et Calais. C'est la première amorce de cette conversion au sud-est qui lui fera manquer aussi Paris et l'entraînera aux rives de la Marne où la défaite l'attend. |