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Yvonne-Aimée de
Malestroit, mystique, infirmière et résistante ! Dédicacé à toutes les religieuses infirmières.
Elles étaient encore plus de 11.000 en France à la veille de la Grande
Guerre ! La jeunesse d’Yvonne De son vrai nom Yvonne Beauvais, elle
devint en 1927 sœur Yvonne-Aimée de Jésus puis vingt ans plus tard reçut les
plus hautes décorations françaises et étrangères de la dernière guerre et
notamment la Légion d’honneur que lui remis en main propre la Général de
Gaulle. Qui était cette femme mystérieuse ? Elle est née en 1901 et dès son plus
jeune âge voulut consacrer sa vie à Dieu. Sa petite enfance est marquée par la
mort de son père en 1904 alors qu’elle n’avait que trois ans. Sa maman, Lucie
doit tout vendre pour éponger les dettes du défunt. Elle part avec ses deux
filles habiter au Mans chez ses parents, et puis, rapidement, trouve du travail
comme enseignante à Boulogne-sur-Mer. La petite Yvonne reste en pension chez sa
grand-mère tandis que sa sœur aînée Suzanne peut accompagner sa maman... ![]() C’est un déchirement pour Yvonne qui
doit quitter sa mère mais ses grands-parents adorent leur petite pensionnaire.
Ce sont des personnes qui ont le cœur sur la main et qui aident quiconque vient
demander leur aide. Originaux, ils le sont : Chaque soir, ils font une
partie de jacquet et la mise de 2 sous est souvent versée par le gagnant dans
une tirelire dont le contenu est consacré aux pauvres.
Yvonne veut les imiter. Un beau jour alors qu’ils sont absents de la maison, un
malheureux sonne à la maison pour demander une aumône. Il se fait renvoyer par
la bonne mais Yvonne le rattrape et lui donne les sous contenus dans la
tirelire du jacquet. Le soir le grand-père dira
« tu as volé les sous » mais son regard marque
paradoxalement le contentement car il voit en sa petite-fille la même
générosité qui l’habite. En 1907, sa maman est nommée directrice de l’institut Jeanne-d’Arc à Argentan. Yvonne cette fois l’accompagne
mais comme pensionnaire de l’institut. Le seul moment d’intimité avec sa mère
avait lieu après le dîner. Ses points laissent à désirer. Sa maîtresse pensera
beaucoup plus tard qu’Yvonne était sans doute déjà à cette époque sous
l’emprise secrète de Dieu... A la rentrée de 1909, Madame Beauvais est mutée à
Toul dans l’est austère proche de l’Alsace-Lorraine perdue depuis 1871. Grand
changement, Yvonne et sa sœur ont enfin une chambre. Yvonne est enjouée,
sportive mais elle est de plus en plus touchée par le visage du Christ qu’elle contemple
sur une image pieuse qu’elle gardait précieusement dans son pupitre. A chaque fois qu’elle prenait ou rangeait ses
cahiers, elle l’embrassait. C’est vers cette époque qu’elle est accusée
faussement d’avoir volé des biscuits. Sa maman est convaincue qu’elle est
coupable parce qu’elle a la réputation d’être gourmande. Après quatre jours
durant lesquels sa maman la boude, elle finit par se dénoncer simplement pour
enfin retrouver le sourire de sa mère ! Pris de remord de son mensonge,
elle alla se confesser et l’abbé Gérard la rassura. Yvonne souffrit cependant
encore de son mensonge car sa mère, si elle découvrit peu après la coupable qui
n’était autre que la fille de la cuisinière, garda le silence pour ne pas
perdre les services de sa cuisinière ! Être innocente et en même temps
accepter, par amour, d’être considérée comme coupable demande un esprit de
sacrifice peu banal. Yvonne possédait ce trait de caractère ! En 1910, Yvonne se prépare avec entrain
à sa première communion. Chaque soir elle prie Jésus de la débarrasser de son
orgueil et suit le programme qu’avait utilisé Thérèse de Lisieux « Deux
mois et neuf jours de préparation à ma Première communion ». Elle gardera de ces jours la volonté de
devenir comme la petite Thérèse de l’Enfant-Jésus. Le grand jour arrive le 30 décembre et le 1er
janvier 1911 elle écrit, avec son sang, ce texte qui ne sera découvert qu’après
sa mort. Ô mon petit
Jésus, Voilà donc l’idéal choisi par une petite
fille de seulement onze ans ! En juillet 1913, la famille Beauvais
retourne à Paris. La maman d’Yvonne est alors engagée comme comptable à
l’économat du collège Jésuite de la rue Franklin. En juillet 14, Yvonne est
envoyée en pension en Angleterre chez les religieuses « Jésus de Kermala ». Ces sœurs d’origine bretonne avaient
émigré en Angleterre, suite à la loi Combs de 1905
qui obligea de nombreuses écoles tenues par les religieux à fermer. Bien sûr,
on y parle maintenant anglais mais ce n’est pas un obstacle pour Yvonne qui
devient rapidement bilingue. Elle se prend aussi d’affection pour les sœurs qui
le lui rendent bien. Sportive, elle pratique le hockey et devient « captain » de l’équipe. On la retrouve souvent
en escapade, escalant arbres et corniches, mais on lui pardonne aisément ses
exploits. Yvonne a trouvé dans son pensionnat un véritable foyer où elle est
heureuse. Elle demande à sa mère de la laisser là une deuxième année
(1915-1916) et c’est lors de celle-ci que sa vocation se précise. Elle n’a que
14 ans mais écrit à sa maman qu’elle désire entrer à 16 ans comme postulante.
Le 5 août 1916, elle repart définitivement en France. C’est une Yvonne
transformée qui débarque avec un diplôme de piano du conservatoire de Londres,
un diplôme de l’école des arts pour la peinture, et même un brevet de
cartographie. Elle se retrouve alors dans le premier pensionnat de son enfance,
l’institut Lair-Lamotte où elle montre ses qualités de musicienne et de danseuse
et où elle obtient trois prix et accessits en fin d’année scolaire. En 1917,
Yvonne terminera ses études en rentrant dans son sixième pensionnat : les
dominicains de Neuilly. Elle sera classée première des 18 élèves ! En
1918, en dernière année d’humanités, elle entend « la grosse Bertha »
canonner dans Paris notamment le vendredi saint ou un obus tombe sur l’église Saint-Gervais et tue trois de ses professeurs. Elle entame
alors des études en Sorbonne et un stage de professeur tout en œuvrant chez
Mademoiselle Bato qui dirige l’Œuvre des jeunes
filles de Marie Immaculée. C’est à ce moment Yvonne découvre dans la
« zone rouge » de la porte de Paris un territoire de désolation où
règne une extrême pauvreté. Elle ose s’y aventurer seule et donne à ses pauvres tout ce qu’elle arrive à
collecter. En 1921, on veut la marier. Yvonne
trouve de son devoir d’obéir et choisit de se fiancer avec son ami d’enfance,
Robert, étudiant en médecine. Une affection grandissante naît entre eux. Hélas,
on lui diagnostique peu après une tuberculose et Robert veut rendre sa parole à
sa fiancée mais celle-ci refuse de revenir sur sa promesse. C’est à cette
période qu’Yvonne souffrit d’une paratyphoïde qui l’obligea de partir en
convalescence à la campagne. Ce sera à
Brest, à Malestroit, à la clinique de sœurs augustines. Yvonne simple et
charmante noue rapidement des amitiés avec les jeunes filles en traitement mais
aussi avec les religieuses. Elle ne montre aucune piété extraordinaire jusqu’au
12 juin 1922, jour où elle se sent envahir par l’amour divin. « Je ne sais comment cela s'est fait.
Ce matin, à la messe, Jésus m'a prise tout à coup. C'était fini. Je ne voyais,
je ne sentais plus que lui, je ne me rendais plu compte où j'étais.
Heureusement que je me suis levée, agenouillée, quand il l'a fallu, mais je
chancelais, je n'y étais plus. J'étais obligée de m'asseoir, aussitôt revenue à
ma place, après la communion, pour ne pas trahir la violence de mon émotion,
contenir les battements de mon cœur. Oh, mon Dieu, comme je suis heureuse,
comme je sais bien que c'est vous qui êtes en moi (Carnet, Juin 1921, n° 90), Un peu plus tard le 5 juillet, elle subi
une première crise mystique en voyant une
croix se dessiner dans sa chambre en même temps qu’elle entend la voix du
christ lui demander si elle acceptait de la porter. Après sa réponse affirmative, le Christ lui
offrit une mystérieuse fleur de lys qui ne se flétrit pas au cours des heures
suivantes. Une sœur de Malestroit, Mère Madeleine voulut expertiser ce phénomène
étrange. Elle posa à côté de ce lys, une autre fleur de lys, cette fois
provenant du jardin. La fleur cueillie flétrit rapidement tandis que celle
d’Yvonne restait fraîche ! Les témoins de cet été 1922 notèrent chez
Yvonne de nombreux phénomènes comme des extases, des cadeaux mystérieux comme
des fleurs, bagues et des parfums. Yvonne cependant prend tout cela sans
exaltation. Le 16 juillet 1922, Jésus lui apparaît pendant un office puis de
nombreuses fois dans les jours suivants en même temps qu’elle connaît des nuits
agitées par le démon dont elle reçoit coups et blessures (notamment constatées
par son amie Suzanne Guéry qui était à ce moment
jeune médecin interne dans l’hôpital). Elle exprime ses tourments à son
directeur de conscience, le père Crété puis rend à
Robert sa liberté avec une souffrance avérée : Je ne renie aucune des choses que je
t'ai dites, et je t'assure que je t'aime de tout mon cœur, mais je ne t'ai non
plus jamais caché mon amour pour Dieu. Je sens maintenant cet amour grandir de
plus en plus et m’envahir à un point que tout ce qui est humain s'efface,
s’'estompe. Tu ne peux être jaloux de Dieu (...). Tu es l'être que j'aime le
plus sur la terre, je m'en rends parfaitement compte, mais Dieu a la première
place dans mon cœur (… ). Je ne puis résister à cette
voix qui m'appelle. Je te brise le cœur, et j'en ai une peine affreuse.
Pardonne-moi, mais laisse-moi aller (lettre d'Yvonne, fin juillet 1922, n°
161). Essaie de ne plus penser à moi (6e lettre, août 1922, n°179). Elle
note tous ses rêves dans son carnet à la demande de son directeur de
conscience. Ce sont souvent des rêves
prémonitoires d’événements futurs qui se révèleront exacts. Dans la communauté
des augustines où elle est l’hôte, son influence sur les religieuses devient
aussi prépondérante. Yvonne reçoit des messages pour la communauté qui invitent
à la charité, à taire la médisance et à réciter cette petite
prière : « Oh Jésus, Roi d’amour, j’ai confiance en votre
miséricordieuse bonté ». Cette courte prière inspira la communauté qui
recentra tout sur l’amour mais elle se propagea rapidement à l’extérieur
puisque qu’elle fut plus tard encouragée à toute l’église universelle par le
pape Jean XXIII en 1958. ![]() C’est Yvonne qui illustra elle-même sa courte prière reçue par elle le 28 août 1922 Yvonne, revenue de Malestroit dans sa
famille début septembre, retombe malade en octobre. Elle est envoyée alors en
repos à Anglet, près de Bayonne dans une pension de famille. Curieusement,
Yvonne se repose mais parfois elle perçoit qu’elle doit effectuer des missions
impérieuses dont elle ne perçoit pas de suite le but. Un jour elle se sent
« appelée » à Bordeaux. Elle s’y rend, rentre dans une église et y
rencontre une personne qui semble l’attendre. Cette personne vit un enfer et se
confie alors à Yvonne avec un grand soulagement. Rentrée à Paris en mars,
Yvonne est toujours appelée à des « missions ». Elle retrouve, guidée
seulement par son instinct, « des personnes profanatrices qui détiennent
des hosties qui demandent pardon. Difficile de comprendre aujourd’hui ces
curieux faits mais une, mademoiselle Bato, confirmera une des étranges mission d’Yvonne en
l’ayant accompagnée une fois et revenant avec elle munie d’une hostie
récupérée ! La santé d’Yvonne toujours délicate,
elle retourne à Malestroit le 20 avril 1923 jusqu’au mois de septembre. Elle
n’a que 18 ans mais l’importance de son influence sur les religieuses de
Malestroit est parvenue aux oreilles de l’évêque du lieu, Monseigneur Gouraud
qui lui interdira d’autres séjours à Malestroit. Yvonne semble avoir fait le
sacrifice de Malestroit, communauté où elle se sentait attirée. Elle se
consacre alors à ses pauvres de la « zone rouge » et pour trouver de
l’argent fait preuve d’une grande créativité. Elle écrit un roman « Joujou »
qui sera publié par Plon, donne des concerts de musique, peint quantité
d’images pieuses. Cette vie de dévouement d’une jeune fille inspire alors un
prêtre, le père de la Chevasnerie qui écrira un livre
à succès « Monette et ses pauvres »
publié à Paris en 1931 à plus de 100.000 exemplaires ! Malgré son interdiction de séjour,
Yvonne retourne à Malestroit le 4 octobre 1923. Elle n’y restera qu’une nuit
logeant dans la lingerie car Mère Madeleine respecte l’interdiction. Mystère,
on ne saura jamais la raison impérieuse qui poussa Yvonne à ce voyage. Elle
retourne cependant dans la communauté le 10 janvier pour assister à la prise
d’habits de son amie Elisabeth de Kervenoaël. Le
lendemain, elle va cependant trouver l’évêque qui lui permet de rester dans la
communauté à condition de ne parler d’aucune chose spirituelle avec les
religieuses. Rentrée à Paris début février 1924,
Yvonne reprend son existence mouvementée à Paris. Le 29 février elle revit,
dans une nouvelle crise mystique, la passion du Christ qui fait perler des
gouttes de sang sur son front. Un peu plus tard, la veille du premier dimanche
de carême où l’on fait lecture de l’évangile relatant la tentation du christ,
elle est assaillie mystérieusement (par le diable ?) dans sa chambre au
deuxième étage et est précipitée du balcon sur le sol ! Blessée à la
colonne, elle en gardera des séquelles douloureuses toute sa vie !
Quelques jours après, des stigmates apparaissent ! En août 1924, son état de santé se
dégrade ; elle retourne à Malestroit malgré une nouvelle interdiction de
l’évêque. En arrivant elle est d’abord emmenée chez Monseigneur qui finit par
changer sa décision d’interdiction pour la raison que ce n’est pas Yvonne qui a
pris l’initiative de ce séjour mais que c’est sa mère qui a ordonné ce séjour.
Elle y restera un mois tout en effectuant encore ses mystérieuses
« missions » vers des inconnus et cela à Vannes, Rochefort-en-terre,
Nantes, Josselin, Sainte-Anne d’Auray et Carnac… De retour à Paris, elle continue ses « missions ».
Et ce qui devait arriver arriva : le 19 décembre, elle est vue par
l’exorciste du diocèse de Paris, le père Joseph de Tonquédec,
qui commence une enquête la concernant. Elle effectue un septième séjour à
Malestroit en janvier 1925 et cela à la demande de sa mère ! A son retour,
en avril, le père de Tonquédec la convoque et exige
des examens médicaux notamment pour savoir si elle ne provoque pas elle-même
les lésions cutanées qu’elle attribuait à des assauts du démon. Elle obéit bien
que très malheureuse des suspicions. Yvonne continue son service aux pauvres
tout en percevant encore de nombreuses grâces mystiques. Après Pâques, nouvelle
épreuve, l’évêque lui interdit tout contact avec le père Crété
qui la soutenait. Le père de Tonquédec, continuant
son expertise, l’oblige de se soumettre à l’examen d’un neurologue mais ce
dernier, le docteur Miraillé, trouve que la jeune
femme est « très normale ». ![]() 5 juillet 1926, cela fait quatre ans
qu’elle reçoit des grâces mystiques. Elle perçoit ce jour la même croix que
lors de sa première vision. Elle continue son apostolat chez les pauvres de sa
« zone » mais prend la décision de rejoindre Malestroit comme
postulante. Grosse déception, en janvier, elle reçoit l’information que
Monseigneur Gouraud lui interdit son admission. Finalement cette interdiction
est levée et le 18 mars 1927, elle se présente au monastère. Commence alors sa
vie religieuse. Une bonne
mesure d'amour Ecrit par
YVONNE-AIMÉE DE MALESTROIT Une vie de religieuse Le
vendredi 18 mars 1927, Yvonne se présente accompagnée de sa maman et de
Mademoiselle Bato. La porte s’ouvre et Yvonne
découvre les 49 sœurs de la communauté. Elle s’agenouille sur le seuil et Mère
Madeleine pose la question rituelle : Que demandez-vous... ? En
réponse Yvonne demande de lui accorder l’entrée dans cette sainte maison. La
supérieure lui tend alors le crucifix qu’elle embrasse puis toute la
communauté, suivie d’Yonne, se met en marche vers la chapelle. C’est dans le
chœur agenouillée qu’elle reçoit le baiser des 40
sœurs puis elle est confiée à la maîtresse des novices et conduite à sa cellule
pour revêtir sa tenue de postulante. Yvonne entame sa nouvelle vie. Elle ne
regrette rien mais, femme énergique qui ne tient pas en place, la clôture lui
pèse ainsi que la cloche qui continuellement sonne les activités. Sa santé en
prend un coup ; elle souffre de syncopes qui lui valent un régime spécial
et des exemptions comme celle de se tenir assise à la chapelle quand les autres
sont à genoux. Elle continue d’avoir des extases mais prie le Seigneur de l’en délivrer. C’est dans cet état qu’elle reçoit l’habit le 10
septembre 1927. ![]() ![]() Yvonne à sa prise d’habit, en robe blanche, comme celle d’une mariée La cérémonie demande qu’Yvonne se
présente en costume de mariée blanche. Yvonne est dorénavant sœur Yvonne-Aimée.
Elle rayonne par les conseils qu’elle donne à la communauté. La supérieure
l’emmène pour une longue tournée des douze maisons des augustines réparties
dans toute la Bretagne et la Normandie. Yvonne-Aimée a l’idée de rénover la
clinique ses sœurs un rêve, une mission qu’elle s’est donnée depuis déjà en
1923. Peu après son retour, autour de la Noël 1927, les dons auront afflué
exactement comme elle l’avait prédit à l’évêque inquiet des coûts ! Mais
Yvonne-Aimée tombe gravement malade avec une forte fièvre le 28 novembre 1927
au point qu’on la considère à l’agonie mais, le premier décembre 1928, elle
revient à la vie et son visage cyanosé reprend des couleurs. Yvonne s’habille et rejoint ses compagnes aux
vêpres ; elle redevient une novice discrète mais hélas présente encore une
fois un épisode de faiblesses qui la fait revenir à un régime de dispenses. Ce
contretemps ne nuit cependant à son rayonnement. Elle a réalisé les plans de la
clinique et ceux-ci sont immédiatement agrées par l’architecte qui dit n’avoir
plus qu’à les mettre à l’échelle sans les modifier. Tout va aller très vite
grâce à l’énergie déployée par Yvonne-Aimée et le 21 juin 28 on bénit la
première pierre. ![]() La nouvelle clinique achevée selon les plans d’Yvonne Elle fait cependant sa profession et ses
premiers vœux le 29 septembre 1928 dans une certaine aridité. Elle regrette son
apostolat externe et s’est épuisée aussi à prier pour que Mère Madeleine, la
supérieure retrouve la santé. Cette dernière prend pourtant des distances avec
elle de même que son aumônier, l’abbé Bruneau qui l’accuse de supercheries.
Malgré ces souffrances, Yvonne tient bon et connaît la joie de voir la clinique
s’ouvrir en Juin 1929. Pendant cet été, suite au départ d’une cuisinière, elle
prend la responsabilité de la cuisine et doit veiller à ce que huit services
différents reçoivent à la même heure les repas. Les hôtes et malades louent sa
cuisine au point qu’un malade soupçonne la cuisinière d’avoir été formée à
Paris. Mais attention, malgré sa fonction de « chef », elle prend
part aux humbles tâches comme les séances d’épluchage. Le 18 août, une panne
d’électricité arrête le monte-plats. Sœur Yvonne mobilise son personnel et
elle-même pour porter le petit-déjeuner jusqu’au lit du malade. Elle se révèle
ainsi comme une véritable organisatrice à l’autorité naturelle et
bienveillante. Le 8 janvier un tremblement de terre
endommage le couvent des sœurs. Il faut le reconstruire. Yvonne-Aimée dresse
des plans pour un nouveau réfectoire, pour la restauration de la salle du
chapitre et dessine un parc à l’anglaise pour la détente des convalescents. Les
caisses sont vides et 10.000 francs sont à régler de suite. Un don survient à
temps ; il s’agit exactement du montant réclamé ! La santé d’Yvonne reste fragile avec des
malaises cardiaques nocturnes mais, à chaque fois, elle retrouve de l’énergie
le matin. Yvonne ne reste jamais inactive ;
il lui faut continuellement créer. En 1931, elle fonde un journal pour la
communauté augustinienne. Elle révise les Constitutions des sœurs augustines
qui datent de 1631. Le chapitre qui se tient en avril 1931 doit examiner les
modifications des Constitutions et sœur Yvonne-Aimée en devient la secrétaire
élue. Pendant le chapitre, une pièce de théâtre est jouée et c’est notre
héroïne qui tient le rôle principal. Le 29 septembre 1931, elle prononce ses
vœux perpétuels et est la première à recevoir de son évêque l’anneau d’or que
porteront désormais les professes. En octobre 1931, elle part à Rome avec sa
supérieure pour obtenir l’approbation de leurs nouvelles Constitutions. Elle
est reçue à cette occasion par le pape Pi XI à qui elle offre une enluminure
qu’elle a peinte elle-même. A leur grande surprise les nouvelles Constitutions
sont approuvées dans un temps record. ![]() Sœur Yvonne-Aimée était aussi artiste ! Et le 22 novembre, sœur Yvonne-Aimée
commence, avec sa supérieure, la tournée des monastères de leur ordre pour
expliquer les nouvelles Constitutions. L’ascension d‘Yvonne-Aimée Pendant ses trois ans de noviciat Yvonne
avait déjà provoqué une rénovation dans la vie spirituelle de la communauté.
Elle avait aussi marqué ses consœurs par son esprit entreprenant en prenant
l'initiative de la rénovation des bâtiments de la communauté et de la
construction d'un nouvel hôpital. C'était beaucoup pour une simple novice !
Devenue professe, on lui confie les 35 sœurs du noviciat. C'est un succès.
Yvonne casse la monotonie en animant les fêtes, en donnant à chacune un totem
animal apparenté à son caractère, en personnalisant ses conseils mais en
secret, elle souffre de son mauvais état de santé avec des pics de température
impressionnants. On lui confie en plus le problème des nouvelles qualifications
que doivent désormais posséder les religieuses pour soigner des malades. Elle
obtient un rendez-vous à Paris chez le ministre de la Santé et obtient que les
religieuses stagiaires soient affectées à des centres de santé qui ne leur
soient pas hostiles car, à cette époque, l'anticléricalisme règne et crée de
multiples problèmes. Le 2 mai 1935, les sœurs élisent une nouvelle supérieure et
Mère Yvonne est désignée à l'unanimité. ![]() Mère Marie-Anne (à gauche), supérieure de Malestroit, à laquelle Mère Yvonne-Aimée (à droite) succédera en 1935. © AMJ – Malestroit Evidemment, la jeune religieuse n'a pas
l'âge requis ni l'ancienneté. Une dispense doit donc être demandée à Rome. La
réponse est favorable. Voilà Yvonne-Aimée responsable de 92 religieuses ! Sa santé reste pitoyable ; on lui
découvre 3,5 gr d'albumine dans les urines, signe d’un grave problème au niveau
des reins. De tous les monastères des augustines hospitalières, on fait appel à
elle. Au début 1937, elle propose une retraite commune. Elle a alors l'idée de
créer une fédération devant réunir tous les monastères de son ordre en France
et à l’étranger sur le modèle des bénédictins. Ainsi naît le Conseil Général de
l'Ordre. Un noviciat missionnaire est aussi créé pour les augustines qui se
sentent appelées dans l'autre hémisphère. Cela exige d’elle un voyage de quatre
mois dans les monastères d’Afrique du Sud. Le 2 juillet, elle est élue pour la
deuxième fois à l'unanimité supérieure de Malestroit et un peu plus tard elle
est renouvelée dans sa fonction de présidente du Conseil de l'Ordre. Bientôt
une nouvelle ère d’épreuves va commencer avec l'avènement de la seconde guerre
mondiale. 1939-1945 : La résistante Quand la guerre éclate, elle se trouve
au Canada ou on l'a invitée du tricentenaire des augustines du Canada. Le
bateau du retour est poursuivi pendant trois heures par un sous-marin mais elle
parvient à débarquer saine et sauve en Angleterre. Sa clinique est mise à la
disposition de l'armée. Le médecin général qui vient en faire l'inspection est
subjugué par la supérieure, Yvonne-Aimée : "Ce n'est pas exactement Lourdes
mais tout fait penser pareillement que tout ici est saint. Mère Yvonne-Aimée a
fait sur moi une telle impression que je n'ai pas oublié un seul mot prononcé
par elle. Son intelligence, sa façon de tout nous expliquer, sa grande
simplicité, sa démarche, tout m'est resté (...) .Elle créait autour d'elle une
atmosphère qui n'était pas de ce monde (Témoignage du docteur Serge Oberlin,
ancien président de l'Ordre des Médecins) En juin 40 des officiers blessés
arrivent. En juillet, ils signeront une lettre de reconnaissance à Yvonne-Aimée. Le 22 juin les allemands
occupent Malestroit. Elle négocie avec l'ennemi pour garder ses malades civils.
Le colonel allemand conclut: "Vous,
femme de cœur". Yvonne-Aimée doit se multiplier pour
aider toutes les demandes d'aide qui affluent vers elle. En novembre 40, on lui
signale le cas de deux Anglaises âgées de Rennes qui vont être déportées en
Allemagne. Elle prie pour elles, alerte ses amis de
Rennes et prédit leur libération qui arrive contre tout attente le 7 mai 1941.
Un dépannage parmi d'autres... Un pied à terre est établi à Paris l"Oasis" où elle ira souvent pour effectuer des
"missions". Le 5 juillet 1941, après plusieurs mois sans grâce
particulières, elle entend la voix du Christ lui dictant des paroles d'amour et
de réconfort à distribuer autour d'elle. Cette grâce du 5 juillet 1941 survient
19 ans après celle du 5 juillet 1922. Mystérieusement, cette grâce s'accompagne
de cadeaux de provenance inexpliquée (lys comme en 1922, voile et une croix en
ivoire). En avril 42, le Christ lui parle à nouveau pour l'avertir de
l'incompréhension qu’elle pourrait ressentir sur certains actes qu’elle aurait
à effectuer. Cette nouvelle étape est aussi marquée par des stigmates qu'elle
cache à sa communauté puis c'est le retour à une vie austère. Ses fonctions
exigent qu'elle voyage beaucoup au service de la Fédération des augustines. Le 24 janvier 43, elle effectue un
voyage à Paris qu’elle pressent dangereux. Elle craint de disparaître ... Le
matin du 16, elle est effectivement arrêtée par la Gestapo et elle le fit
savoir à sœur Vincent Ferrier et à l'abbé Lebutte qu’elle pria de venir d'urgence à Paris. Le père se rend donc à Paris et, montant
dans le métro, il est surpris d’y rencontrer sœur Yvonne-Aimée elle-même, en
habits de civils. Heureux de la voir libre, il lui demande comment cela s’est
produit, la religieuse lui répond en murmurant : "Non je ne suis pas
libérée. Je suis en prison. Je subis la torture. Je suis devant un mur et j'ai
la tête dans une sorte d'étau." Le père Labutte
comprend immédiatement qu’elle est en état de « bilocation ». Il la touche pour
s’assurer de sa réelle présence puis la voit s’en aller parmi la foule et
disparaître comme si elle se dématérialisait. Bouleversé par cette rencontre,
le père Labutte poursuit son voyage, sort à une autre
station et là, retrouve sœur Yvonne-Aimée, toujours dans la même tenue, cette
fois elle lui dit l’air effrayé : "Prie, Prie. Si tu ne pries pas
assez, on m'embarquera ce soir pour l'Allemagne". Le soir même, le père Labutte se rend au couvent des Augustines «
l’Oasis » où il raconte ses
rencontres avec sœur Yvonne-Aimée à sœur Saint Vincent-Ferrier.
Vers 21h10 il se repose dans sa chambre lorsqu’il entend un bruit sourd et net
comme quelqu’un sautant sur le plancher. Il se précipite dans la pièce voisine
pour voir ce qu’il s’y passe et tombe nez à nez avec sœur Yvonne-Aimée portant
toujours la même tenue civile. Elle est en état de panique et ne comprend pas
où elle se trouve. Finalement elle s’apaise et finit par reconnaître le père Labutte qui lui demande ce qu’il s’est passé et comment
elle est entrée malgré les portes closes. Elle répond : « C'est mon ange qui
m'a délivré et ramené ici. Il m'a saisie dans la cour de la prison juste au
moment où on nous mettait en groupe pour partir en Allemagne. Il a profité du
désordre qui s’est produit au moment du rassemblement. » Le père court prévenir
sœur saint Vincent-Ferrier qui passe la nuit en
prière à la chapelle. Ensemble, ils accourent et la trouvent allongée
paisiblement sur son lit. Le sol de la chambre est jonché de fleurs fraîches :
arums, tulipes et lilas blancs. Deux jardiniers n’auraient pas suffi pour
apporter une telle quantité de fleurs. Plus tard, on réalisa qu'elle avait
écrit en 1922 le rêve prémonitoire de cet évènement qui peut être qualifié de
« bilocation ». "Je me
vis en prison et un ange venait me délivrer, j'étais en civil". Peu après, elle perd la confiance de son
confesseur devenu très perplexe et qui cependant, après avoir interrogé
l'entourage d'Yvonne-Aimée, revient à la conviction qu'Yvonne-Aimée ne simule
rien. Un autre prêtre l'accuse cependant depuis des mois avec un dossier de
soixante pages. Il convoque Mère Yvonne pour lui faire part de ses griefs mais
cette entrevue finit par la demande de pardon qu’il fit à genoux. L’accusateur repenti brûlera quelques heures
après son dossier. Au milieu de tous ces ennuis, Yvonne-Aimée reste présente à
toutes les sœurs de sa communauté et accueille les maquisards et parachutistes
en difficulté. Parmi ces derniers, il y avait un Américain, Robert Kyllius qui ne parlait pas français. Après l'avoir caché,
il fut pris en charge par une filière d'évasion jusqu'en Espagne. Yvonne-aimée
restera en correspondance avec lui jusqu'au moment où il reviendra en France en
1973. Le 7 février 44, c'est le général Audibert, chef de la résistance de l'ouest qui lui demande
asile. Il est intégré parmi les malades sous le nom de Monsieur Chevalier et
occupe la chambre 12 du premier étage. Mais à la longue, il semble que
certaines de ses estafettes ont été repérées. Yvonne-Aimée insiste alors pour
qu’il fuie mais le général accepte uniquement de changer d'identité et de
chambre au sein de l’hôpital. Le général croit vraiment à la chance qui entoure
Malestroit. Malheureusement, le 14 mars, la secrétaire du général, Agnes de la Barre est arrêtée et torturée. Le 17 mars la
Gestapo est à Malestroit et arrête le général trop confiant qui est déporté sur
Buchenwald avec son épouse. Il survivra contrairement à son épouse. De tous les
hébergés, il n'y eut cependant que lui et deux parachutistes à être pris et
tous avaient passé outre les recommandations de la supérieure de partir. En
avril 44, des blessés de la résistance bretonne sont accueillis. Le 13 juin
encore plusieurs parachutistes et, le 18 juin, ce sont 11 blessés allemands qui
sont opérés d'urgence. Le 23 juin la clinique hospitalise une dizaine de
maquisards et des parachutistes acheminés par la R.A.F. La gestapo prévenue fera irruption à
Malestroit deux heures plus tard mais ne trouvera aucun des dix blessés bien
cachés. C'est ce jour-là qu'elle cachera
deux parachutistes, Roger Bertheloot et Philippe Reinhart, qu’elle fera déguiser en religieuses avant de les
cacher dans la clôture des sœurs. Les deux hommes avaient été remplacés dans
leurs lits d’hôpitaux encore chaud par deux femmes désignées par Yvonne-Aimée à
savoir la bonne et une autre dame du nom d’Antin. « Jours de France »,
le journal ; assura que la jeune domestique traumatisée par le rôle
qu’elle devait jouer, simulait en claquant des dents sans le vouloir un vrai
accès de fièvre ! Mère Yvonne-Aimée par ses réflexes avait su éviter une
catastrophe et arrêter la perquisition devant la clôture des religieuses. Mère
Yvonne-Aimée avait bien la baraka comme elle l’avait déjà expérimentée à Paris
le 15 septembre 1943 quand lors d’un bombardement qui avait ravagé l’avenue de
Versailles, quatre bombes avaient éclaté à moins de 50 mètres de l’Oasis sans
qu’une vitre du bâtiment ne fut brisée alors qu’elle était occupée à prier
devant la statue de la Vierge à
l’intérieur. Mi-août la Bretagne est libérée et le 24
juin 1945 on fêta la libération de Malestroit. Le Ministre de la Guerre lui
remit la Croix de guerre avec palme. Un mois plus tard, ce fut le général de
Gaulle qui lui remit la Légion d’honneur. ![]() Le 3 janvier, c’est un officier anglais
qui lui annonce qu’elle est décorée de la King’s Medal for courage. Suivront la Médaille de la
Reconnaissance Française, la médaille américaine Medal
of Freedom et le 7 août 49, c’est le général Audibert qui lui remet pour la clinique la Croix de guerre
avant qu’elle ne reçoive sa dernière médaille, la King’s
Medal des mains du consul d’Angleterre. La cérémonie du 7 aout réalise la
prédiction qu’elle avait rédigée le 24 mars 1929 quand elle écrivait ses
visions au Père Crété comme il le lui avait ordonné. « Je me suis vue devant la clinique avec
beaucoup de religieuses autour de moi. Cela semblait être un jour de fête, il
faisait beau. J’avais sur la poitrine quatre ou cinq médailles dont la Légion
d’honneur. J’étais au milieu des religieuses et semblais être leur mère (…) L’après-guerre La santé de notre héroïne continua à se
dégrader, ce qui n’empêche pas Yvonne-Aimée d’être élue Supérieure Générale de
la Fédération des augustines qui représentait 32 monastères. Pour exercer cette
tâche, elle résilie sa charge de supérieure de Malestroit. Sa charge est lourde
: il faut visiter chacun des 32 monastères et encourager les religieuses malgré
une crise dans les vocations. A la pentecôte 1948, une religieuse est témoin
d’une dernière grâce : elle rencontre Mère Yvonne-Aimée rayonnant d’une lumière extraordinaire. Elle souffre de nombreux problèmes dont
un cancer du sein qui doit être opéré. Le 2 février 1951, deux jours avant un
voyage qu’elle devait entreprendre en Afrique du Sud, elle souffre d’un violent
mal de tête qui signe une hémorragie cérébrale. Elle décède quelques heures
après. Conclusions Mère Yvonne-Aimée a su mener une vie
remplie de missions et de charges importantes malgré une santé qui fut toujours
extrêmement défaillante. Son dossier médical constitue une sorte de record.
Elle vécut de longues années avec une insuffisance rénale très importante (3 gr
d’albumine) due sans doute à une tuberculose rénale. Ses œdèmes défigurèrent
son beau visage. Ses grâces reçues, elle essayait de les cacher. Elles
n’étaient pas nécessaires à son renom dû surtout à l’amour qu’elle montra
envers son entourage, à son intelligence, à sa créativité, à son esprit de
résistance. Mère Yvonne-Aimée montra une hyperactivité incroyable malgré son
état de santé. Là est sans doute le véritable miracle ! La vie
d’Yvonne-Aimée a de nombreux points communs avec celle de Sainte Thérèse
d’Avila qui, comme elle, subit pendant sa jeunesse de multiples phénomènes
extraordinaires et se révéla, dans une deuxième partie de sa vie, une femme
d’action lucide et courageuse qui procéda à la réforme difficile de l’ordre des
religieuses carmélites. Le mystère de ces deux mystiques reste entier. Une
chose est cependant certaine ; elles ne furent pas atteintes d’affections
psychotiques car les personnes qui en souffrent sont incapables d’exercer des
responsabilités écrasantes sur une longue période. Son exploit majeur fut de
soigner sous un même toit les blessés allemands et clandestinement ceux de la
Résistance ! Un dossier de béatification la
concernant est déposé à Rome. Mais peu importe sa conclusion car pour qui
connaît la vie d’Yvonne-Aimée, son parcours nous semble une porte vers tout ce
qui nous dépasse et en même temps vers tout ce à quoi nous espérons ! ![]() Dr Loodts P Source : 1)
René Laurentin, Yvonne-Aimée de Malestroit, un amour extraordinaire, Editions
O.E.I.L.,1985 2) Sur
la bilocation de Sœur Yvonne : 3) Sur
les sœurs de Malestroit : |