Maison du Souvenir

Yvonne-Aimée de Malestroit, mystique, infirmière et résistante !

point  Accueil   -   point  Comment nous rendre visite   -   point  Intro   -   point  Le comité   -   point  Nos objectifs   -   point  Articles

point  Notre bibliothèque   -   point  M'écrire   -   point  Liens   -   point  Photos   -   point  Signer le Livre d'Or   -   point  Livre d'Or   -   point  Mises à jour   -   point  Statistiques

Yvonne-Aimée de Malestroit, mystique, infirmière et résistante !

Dédicacé à toutes les religieuses infirmières. Elles étaient encore plus de 11.000 en France à la veille de la Grande Guerre !

La jeunesse d’Yvonne

       De son vrai nom Yvonne Beauvais, elle devint en 1927 sœur Yvonne-Aimée de Jésus puis vingt ans plus tard reçut les plus hautes décorations françaises et étrangères de la dernière guerre et notamment la Légion d’honneur que lui remis en main propre la Général de Gaulle. Qui était cette femme mystérieuse ?

       Elle est née en 1901 et dès son plus jeune âge voulut consacrer sa vie à Dieu. Sa petite enfance est marquée par la mort de son père en 1904 alors qu’elle n’avait que trois ans. Sa maman, Lucie doit tout vendre pour éponger les dettes du défunt. Elle part avec ses deux filles habiter au Mans chez ses parents, et puis, rapidement, trouve du travail comme enseignante à Boulogne-sur-Mer. La petite Yvonne reste en pension chez sa grand-mère tandis que sa sœur aînée Suzanne peut accompagner sa maman...



       C’est un déchirement pour Yvonne qui doit quitter sa mère mais ses grands-parents adorent leur petite pensionnaire. Ce sont des personnes qui ont le cœur sur la main et qui aident quiconque vient demander leur aide. Originaux, ils le sont : Chaque soir, ils font une partie de jacquet et la mise de 2 sous est souvent versée par le gagnant dans une tirelire dont le contenu est consacré aux pauvres. Yvonne veut les imiter. Un beau jour alors qu’ils sont absents de la maison, un malheureux sonne à la maison pour demander une aumône. Il se fait renvoyer par la bonne mais Yvonne le rattrape et lui donne les sous contenus dans la tirelire du jacquet. Le soir le grand-père dira  « tu as volé les sous » mais son regard marque paradoxalement le contentement car il voit en sa petite-fille la même générosité qui l’habite. En 1907, sa maman est nommée directrice de l’institut Jeanne-d’Arc à Argentan. Yvonne cette fois l’accompagne mais comme pensionnaire de l’institut. Le seul moment d’intimité avec sa mère avait lieu après le dîner. Ses points laissent à désirer. Sa maîtresse pensera beaucoup plus tard qu’Yvonne était sans doute déjà à cette époque sous l’emprise secrète de Dieu... A la rentrée de 1909, Madame Beauvais est mutée à Toul dans l’est austère proche de l’Alsace-Lorraine perdue depuis 1871. Grand changement, Yvonne et sa sœur ont enfin une chambre. Yvonne est enjouée, sportive mais elle est de plus en plus touchée par le visage du Christ qu’elle contemple sur une image pieuse qu’elle gardait précieusement dans son pupitre. A chaque fois qu’elle prenait ou rangeait ses cahiers, elle l’embrassait. C’est vers cette époque qu’elle est accusée faussement d’avoir volé des biscuits. Sa maman est convaincue qu’elle est coupable parce qu’elle a la réputation d’être gourmande. Après quatre jours durant lesquels sa maman la boude, elle finit par se dénoncer simplement pour enfin retrouver le sourire de sa mère ! Pris de remord de son mensonge, elle alla se confesser et l’abbé Gérard la rassura. Yvonne souffrit cependant encore de son mensonge car sa mère, si elle découvrit peu après la coupable qui n’était autre que la fille de la cuisinière, garda le silence pour ne pas perdre les services de sa cuisinière ! Être innocente et en même temps accepter, par amour, d’être considérée comme coupable demande un esprit de sacrifice peu banal. Yvonne possédait ce trait de caractère !

       En 1910, Yvonne se prépare avec entrain à sa première communion. Chaque soir elle prie Jésus de la débarrasser de son orgueil et suit le programme qu’avait utilisé Thérèse de Lisieux « Deux mois et neuf jours de préparation à ma Première communion ». Elle gardera de ces jours la volonté de devenir comme la petite Thérèse de l’Enfant-Jésus. Le grand jour arrive le 30 décembre et le 1er janvier 1911 elle écrit, avec son sang, ce texte qui ne sera découvert qu’après sa mort.

Ô mon petit Jésus,
Je me donne à toi entièrement et pour toujours
Je voudrai toujours ce que tu voudras.
Je ferai tout ce que tu me diras de faire.
Je ne vivrai que pour toi.
Je travaillerai en silence
Et, si Tu veux, je souffrirai beaucoup en silence.
Je te supplie de me faire devenir sainte,
Une très grande sainte, une martyre.
Fais-moi être fidèle toujours.
Je veux sauver beaucoup d'âmes
Et t'aimer plus que tout le monde,
Mais je veux aussi être toute petite,
Afin de te donner plus de gloire.
Je veux te posséder, mon petit Jésus,
Et te rayonner.
Je veux n'être qu'à toi
Mais je veux surtout ta volonté.

       Voilà donc l’idéal choisi par une petite fille de seulement onze ans !

       En juillet 1913, la famille Beauvais retourne à Paris. La maman d’Yvonne est alors engagée comme comptable à l’économat du collège Jésuite de la rue Franklin. En juillet 14, Yvonne est envoyée en pension en Angleterre chez les religieuses « Jésus de Kermala ». Ces sœurs d’origine bretonne avaient émigré en Angleterre, suite à la loi Combs de 1905 qui obligea de nombreuses écoles tenues par les religieux à fermer. Bien sûr, on y parle maintenant anglais mais ce n’est pas un obstacle pour Yvonne qui devient rapidement bilingue. Elle se prend aussi d’affection pour les sœurs qui le lui rendent bien. Sportive, elle pratique le hockey et devient « captain » de l’équipe. On la retrouve souvent en escapade, escalant arbres et corniches, mais on lui pardonne aisément ses exploits. Yvonne a trouvé dans son pensionnat un véritable foyer où elle est heureuse. Elle demande à sa mère de la laisser là une deuxième année (1915-1916) et c’est lors de celle-ci que sa vocation se précise. Elle n’a que 14 ans mais écrit à sa maman qu’elle désire entrer à 16 ans comme postulante. Le 5 août 1916, elle repart définitivement en France. C’est une Yvonne transformée qui débarque avec un diplôme de piano du conservatoire de Londres, un diplôme de l’école des arts pour la peinture, et même un brevet de cartographie. Elle se retrouve alors dans le premier pensionnat de son enfance, l’institut Lair-Lamotte où elle montre ses qualités de musicienne et de danseuse et où elle obtient trois prix et accessits en fin d’année scolaire. En 1917, Yvonne terminera ses études en rentrant dans son sixième pensionnat : les dominicains de Neuilly. Elle sera classée première des 18 élèves ! En 1918, en dernière année d’humanités, elle entend « la grosse Bertha » canonner dans Paris notamment le vendredi saint ou un obus tombe sur l’église Saint-Gervais et tue trois de ses professeurs. Elle entame alors des études en Sorbonne et un stage de professeur tout en œuvrant chez Mademoiselle Bato qui dirige l’Œuvre des jeunes filles de Marie Immaculée. C’est à ce moment Yvonne découvre dans la « zone rouge » de la porte de Paris un territoire de désolation où règne une extrême pauvreté. Elle ose s’y aventurer seule et  donne à ses pauvres tout ce qu’elle arrive à collecter.

       En 1921, on veut la marier. Yvonne trouve de son devoir d’obéir et choisit de se fiancer avec son ami d’enfance, Robert, étudiant en médecine. Une affection grandissante naît entre eux. Hélas, on lui diagnostique peu après une tuberculose et Robert veut rendre sa parole à sa fiancée mais celle-ci refuse de revenir sur sa promesse. C’est à cette période qu’Yvonne souffrit d’une paratyphoïde qui l’obligea de partir en convalescence à la campagne. Ce sera à Brest, à Malestroit, à la clinique de sœurs augustines. Yvonne simple et charmante noue rapidement des amitiés avec les jeunes filles en traitement mais aussi avec les religieuses. Elle ne montre aucune piété extraordinaire jusqu’au 12 juin 1922, jour où elle se sent envahir par l’amour divin.

        « Je ne sais comment cela s'est fait. Ce matin, à la messe, Jésus m'a prise tout à coup. C'était fini. Je ne voyais, je ne sentais plus que lui, je ne me rendais plu compte où j'étais. Heureusement que je me suis levée, agenouillée, quand il l'a fallu, mais je chancelais, je n'y étais plus. J'étais obligée de m'asseoir, aussitôt revenue à ma place, après la communion, pour ne pas trahir la violence de mon émotion, contenir les battements de mon cœur. Oh, mon Dieu, comme je suis heureuse, comme je sais bien que c'est vous qui êtes en moi (Carnet, Juin 1921, n° 90),

       Un peu plus tard le 5 juillet, elle subi une première crise mystique en voyant  une croix se dessiner dans sa chambre en même temps qu’elle entend la voix du christ lui demander si elle acceptait de la porter. Après sa réponse affirmative, le Christ lui offrit une mystérieuse fleur de lys qui ne se flétrit pas au cours des heures suivantes. Une sœur de Malestroit, Mère Madeleine voulut expertiser ce phénomène étrange. Elle posa à côté de ce lys, une autre fleur de lys, cette fois provenant du jardin. La fleur cueillie flétrit rapidement tandis que celle d’Yvonne restait fraîche ! Les témoins de cet été 1922 notèrent chez Yvonne de nombreux phénomènes comme des extases, des cadeaux mystérieux comme des fleurs, bagues et des parfums. Yvonne cependant prend tout cela sans exaltation. Le 16 juillet 1922, Jésus lui apparaît pendant un office puis de nombreuses fois dans les jours suivants en même temps qu’elle connaît des nuits agitées par le démon dont elle reçoit coups et blessures (notamment constatées par son amie Suzanne Guéry qui était à ce moment jeune médecin interne dans l’hôpital). Elle exprime ses tourments à son directeur de conscience, le père Crété puis rend à Robert sa liberté avec une souffrance avérée :

       Je ne renie aucune des choses que je t'ai dites, et je t'assure que je t'aime de tout mon cœur, mais je ne t'ai non plus jamais caché mon amour pour Dieu. Je sens maintenant cet amour grandir de plus en plus et m’envahir à un point que tout ce qui est humain s'efface, s’'estompe. Tu ne peux être jaloux de Dieu (...). Tu es l'être que j'aime le plus sur la terre, je m'en rends parfaitement compte, mais Dieu a la première place dans mon cœur (… ). Je ne puis résister à cette voix qui m'appelle. Je te brise le cœur, et j'en ai une peine affreuse. Pardonne-moi, mais laisse-moi aller (lettre d'Yvonne, fin juillet 1922, n° 161). Essaie de ne plus penser à moi (6e lettre, août 1922, n°179).

       Elle note tous ses rêves dans son carnet à la demande de son directeur de conscience. Ce sont souvent des rêves prémonitoires d’événements futurs qui se révèleront exacts. Dans la communauté des augustines où elle est l’hôte, son influence sur les religieuses devient aussi prépondérante. Yvonne reçoit des messages pour la communauté qui invitent à la charité, à taire la médisance et à réciter cette petite prière : «  Oh Jésus, Roi d’amour, j’ai confiance en votre miséricordieuse bonté ». Cette courte prière inspira la communauté qui recentra tout sur l’amour mais elle se propagea rapidement à l’extérieur puisque qu’elle fut plus tard encouragée à toute l’église universelle par le pape Jean XXIII en 1958.



C’est Yvonne qui illustra elle-même sa courte prière reçue par elle le 28 août 1922

       Yvonne, revenue de Malestroit dans sa famille début septembre, retombe malade en octobre. Elle est envoyée alors en repos à Anglet, près de Bayonne dans une pension de famille. Curieusement, Yvonne se repose mais parfois elle perçoit qu’elle doit effectuer des missions impérieuses dont elle ne perçoit pas de suite le but. Un jour elle se sent « appelée » à Bordeaux. Elle s’y rend, rentre dans une église et y rencontre une personne qui semble l’attendre. Cette personne vit un enfer et se confie alors à Yvonne avec un grand soulagement. Rentrée à Paris en mars, Yvonne est toujours appelée à des « missions ». Elle retrouve, guidée seulement par son instinct, « des personnes profanatrices qui détiennent des hosties qui demandent pardon. Difficile de comprendre aujourd’hui ces curieux faits mais une, mademoiselle Bato, confirmera une des étranges mission d’Yvonne en l’ayant accompagnée une fois et revenant avec elle munie d’une hostie récupérée !

       La santé d’Yvonne toujours délicate, elle retourne à Malestroit le 20 avril 1923 jusqu’au mois de septembre. Elle n’a que 18 ans mais l’importance de son influence sur les religieuses de Malestroit est parvenue aux oreilles de l’évêque du lieu, Monseigneur Gouraud qui lui interdira d’autres séjours à Malestroit. Yvonne semble avoir fait le sacrifice de Malestroit, communauté où elle se sentait attirée. Elle se consacre alors à ses pauvres de la « zone rouge » et pour trouver de l’argent fait preuve d’une grande créativité. Elle écrit un roman « Joujou » qui sera publié par Plon, donne des concerts de musique, peint quantité d’images pieuses. Cette vie de dévouement d’une jeune fille inspire alors un prêtre, le père de la Chevasnerie qui écrira un livre à succès « Monette et ses pauvres » publié à Paris en 1931 à plus de 100.000 exemplaires !

       Malgré son interdiction de séjour, Yvonne retourne à Malestroit le 4 octobre 1923. Elle n’y restera qu’une nuit logeant dans la lingerie car Mère Madeleine respecte l’interdiction. Mystère, on ne saura jamais la raison impérieuse qui poussa Yvonne à ce voyage. Elle retourne cependant dans la communauté le 10 janvier pour assister à la prise d’habits de son amie Elisabeth de Kervenoaël. Le lendemain, elle va cependant trouver l’évêque qui lui permet de rester dans la communauté à condition de ne parler d’aucune chose spirituelle avec les religieuses.

       Rentrée à Paris début février 1924, Yvonne reprend son existence mouvementée à Paris. Le 29 février elle revit, dans une nouvelle crise mystique, la passion du Christ qui fait perler des gouttes de sang sur son front. Un peu plus tard, la veille du premier dimanche de carême où l’on fait lecture de l’évangile relatant la tentation du christ, elle est assaillie mystérieusement (par le diable ?) dans sa chambre au deuxième étage et est précipitée du balcon sur le sol ! Blessée à la colonne, elle en gardera des séquelles douloureuses toute sa vie ! Quelques jours après, des stigmates apparaissent !

       En août 1924, son état de santé se dégrade ; elle retourne à Malestroit malgré une nouvelle interdiction de l’évêque. En arrivant elle est d’abord emmenée chez Monseigneur qui finit par changer sa décision d’interdiction pour la raison que ce n’est pas Yvonne qui a pris l’initiative de ce séjour mais que c’est sa mère qui a ordonné ce séjour. Elle y restera un mois tout en effectuant encore ses mystérieuses « missions » vers des inconnus et cela à Vannes, Rochefort-en-terre, Nantes, Josselin, Sainte-Anne d’Auray et Carnac…

       De retour à Paris, elle continue ses « missions ». Et ce qui devait arriver arriva : le 19 décembre, elle est vue par l’exorciste du diocèse de Paris, le père Joseph de Tonquédec, qui commence une enquête la concernant.

       Elle effectue un septième séjour à Malestroit en janvier 1925 et cela à la demande de sa mère ! A son retour, en avril, le père de Tonquédec la convoque et exige des examens médicaux notamment pour savoir si elle ne provoque pas elle-même les lésions cutanées qu’elle attribuait à des assauts du démon. Elle obéit bien que très malheureuse des suspicions. Yvonne continue son service aux pauvres tout en percevant encore de nombreuses grâces mystiques. Après Pâques, nouvelle épreuve, l’évêque lui interdit tout contact avec le père Crété qui la soutenait. Le père de Tonquédec, continuant son expertise, l’oblige de se soumettre à l’examen d’un neurologue mais ce dernier, le docteur Miraillé, trouve que la jeune femme est « très normale ».



       5 juillet 1926, cela fait quatre ans qu’elle reçoit des grâces mystiques. Elle perçoit ce jour la même croix que lors de sa première vision. Elle continue son apostolat chez les pauvres de sa « zone » mais prend la décision de rejoindre Malestroit comme postulante. Grosse déception, en janvier, elle reçoit l’information que Monseigneur Gouraud lui interdit son admission. Finalement cette interdiction est levée et le 18 mars 1927, elle se présente au monastère. Commence alors sa vie religieuse.

Une bonne mesure d'amour
Prenez un vase bien propre.
Versez-y un litre d'eau pure, ajoutez-y 500 grammes
D’humilité, 250 grammes de racines de patience,
250 grammes de racines de douceur, remuez le tout,
Tout en y mélangeant 125 grammes de gaieté,
100 grammes de discrétion, 100 grammes d'amabilité,
Mettez-y un peu de sel et de poivre extrait de la bonne volonté.
Mettez le tout sur le réchaud de l'amour de Dieu
Et laissez bouillir jusqu'à évaporation des mauvaises humeurs.
Laissez refroidir et servez avec l'élixir de la vraie charité.

Ecrit par YVONNE-AIMÉE DE MALESTROIT

Une vie de religieuse

       Le vendredi 18 mars 1927, Yvonne se présente accompagnée de sa maman et de Mademoiselle Bato. La porte s’ouvre et Yvonne découvre les 49 sœurs de la communauté. Elle s’agenouille sur le seuil et Mère Madeleine pose la question rituelle : Que demandez-vous... ? En réponse Yvonne demande de lui accorder l’entrée dans cette sainte maison. La supérieure lui tend alors le crucifix qu’elle embrasse puis toute la communauté, suivie d’Yonne, se met en marche vers la chapelle. C’est dans le chœur agenouillée qu’elle reçoit le baiser des 40 sœurs puis elle est confiée à la maîtresse des novices et conduite à sa cellule pour revêtir sa tenue de postulante. Yvonne entame sa nouvelle vie. Elle ne regrette rien mais, femme énergique qui ne tient pas en place, la clôture lui pèse ainsi que la cloche qui continuellement sonne les activités. Sa santé en prend un coup ; elle souffre de syncopes qui lui valent un régime spécial et des exemptions comme celle de se tenir assise à la chapelle quand les autres sont à genoux. Elle continue d’avoir des extases mais prie le Seigneur de l’en délivrer. C’est dans cet état qu’elle reçoit l’habit le 10 septembre 1927.




Yvonne à sa prise d’habit, en robe blanche, comme celle d’une mariée

       La cérémonie demande qu’Yvonne se présente en costume de mariée blanche. Yvonne est dorénavant sœur Yvonne-Aimée. Elle rayonne par les conseils qu’elle donne à la communauté. La supérieure l’emmène pour une longue tournée des douze maisons des augustines réparties dans toute la Bretagne et la Normandie. Yvonne-Aimée a l’idée de rénover la clinique ses sœurs un rêve, une mission qu’elle s’est donnée depuis déjà en 1923. Peu après son retour, autour de la Noël 1927, les dons auront afflué exactement comme elle l’avait prédit à l’évêque inquiet des coûts ! Mais Yvonne-Aimée tombe gravement malade avec une forte fièvre le 28 novembre 1927 au point qu’on la considère à l’agonie mais, le premier décembre 1928, elle revient à la vie et son visage cyanosé reprend des couleurs. Yvonne s’habille et rejoint ses compagnes aux vêpres ; elle redevient une novice discrète mais hélas présente encore une fois un épisode de faiblesses qui la fait revenir à un régime de dispenses. Ce contretemps ne nuit cependant à son rayonnement. Elle a réalisé les plans de la clinique et ceux-ci sont immédiatement agrées par l’architecte qui dit n’avoir plus qu’à les mettre à l’échelle sans les modifier. Tout va aller très vite grâce à l’énergie déployée par Yvonne-Aimée et le 21 juin 28 on bénit la première pierre.



La nouvelle clinique achevée selon les plans d’Yvonne

       Elle fait cependant sa profession et ses premiers vœux le 29 septembre 1928 dans une certaine aridité. Elle regrette son apostolat externe et s’est épuisée aussi à prier pour que Mère Madeleine, la supérieure retrouve la santé. Cette dernière prend pourtant des distances avec elle de même que son aumônier, l’abbé Bruneau qui l’accuse de supercheries. Malgré ces souffrances, Yvonne tient bon et connaît la joie de voir la clinique s’ouvrir en Juin 1929. Pendant cet été, suite au départ d’une cuisinière, elle prend la responsabilité de la cuisine et doit veiller à ce que huit services différents reçoivent à la même heure les repas. Les hôtes et malades louent sa cuisine au point qu’un malade soupçonne la cuisinière d’avoir été formée à Paris. Mais attention, malgré sa fonction de « chef », elle prend part aux humbles tâches comme les séances d’épluchage. Le 18 août, une panne d’électricité arrête le monte-plats. Sœur Yvonne mobilise son personnel et elle-même pour porter le petit-déjeuner jusqu’au lit du malade. Elle se révèle ainsi comme une véritable organisatrice à l’autorité naturelle et bienveillante.

       Le 8 janvier un tremblement de terre endommage le couvent des sœurs. Il faut le reconstruire. Yvonne-Aimée dresse des plans pour un nouveau réfectoire, pour la restauration de la salle du chapitre et dessine un parc à l’anglaise pour la détente des convalescents. Les caisses sont vides et 10.000 francs sont à régler de suite. Un don survient à temps ; il s’agit exactement du montant réclamé !

       La santé d’Yvonne reste fragile avec des malaises cardiaques nocturnes mais, à chaque fois, elle retrouve de l’énergie le matin. 

       Yvonne ne reste jamais inactive ; il lui faut continuellement créer. En 1931, elle fonde un journal pour la communauté augustinienne. Elle révise les Constitutions des sœurs augustines qui datent de 1631. Le chapitre qui se tient en avril 1931 doit examiner les modifications des Constitutions et sœur Yvonne-Aimée en devient la secrétaire élue. Pendant le chapitre, une pièce de théâtre est jouée et c’est notre héroïne qui tient le rôle principal. Le 29 septembre 1931, elle prononce ses vœux perpétuels et est la première à recevoir de son évêque l’anneau d’or que porteront désormais les professes. En octobre 1931, elle part à Rome avec sa supérieure pour obtenir l’approbation de leurs nouvelles Constitutions. Elle est reçue à cette occasion par le pape Pi XI à qui elle offre une enluminure qu’elle a peinte elle-même. A leur grande surprise les nouvelles Constitutions sont approuvées dans un temps record.



Sœur Yvonne-Aimée était aussi artiste !

       Et le 22 novembre, sœur Yvonne-Aimée commence, avec sa supérieure, la tournée des monastères de leur ordre pour expliquer les nouvelles Constitutions.

L’ascension d‘Yvonne-Aimée

       Pendant ses trois ans de noviciat Yvonne avait déjà provoqué une rénovation dans la vie spirituelle de la communauté. Elle avait aussi marqué ses consœurs par son esprit entreprenant en prenant l'initiative de la rénovation des bâtiments de la communauté et de la construction d'un nouvel hôpital. C'était beaucoup pour une simple novice ! Devenue professe, on lui confie les 35 sœurs du noviciat. C'est un succès. Yvonne casse la monotonie en animant les fêtes, en donnant à chacune un totem animal apparenté à son caractère, en personnalisant ses conseils mais en secret, elle souffre de son mauvais état de santé avec des pics de température impressionnants. On lui confie en plus le problème des nouvelles qualifications que doivent désormais posséder les religieuses pour soigner des malades. Elle obtient un rendez-vous à Paris chez le ministre de la Santé et obtient que les religieuses stagiaires soient affectées à des centres de santé qui ne leur soient pas hostiles car, à cette époque, l'anticléricalisme règne et crée de multiples problèmes. Le 2 mai 1935, les sœurs élisent une nouvelle supérieure et Mère Yvonne est désignée à l'unanimité.



Mère Marie-Anne (à gauche), supérieure de Malestroit, à laquelle Mère Yvonne-Aimée (à droite) succédera en 1935. © AMJ – Malestroit

       Evidemment, la jeune religieuse n'a pas l'âge requis ni l'ancienneté. Une dispense doit donc être demandée à Rome. La réponse est favorable. Voilà Yvonne-Aimée responsable de 92 religieuses ! Sa santé reste pitoyable ; on lui découvre 3,5 gr d'albumine dans les urines, signe d’un grave problème au niveau des reins. De tous les monastères des augustines hospitalières, on fait appel à elle. Au début 1937, elle propose une retraite commune. Elle a alors l'idée de créer une fédération devant réunir tous les monastères de son ordre en France et à l’étranger sur le modèle des bénédictins. Ainsi naît le Conseil Général de l'Ordre. Un noviciat missionnaire est aussi créé pour les augustines qui se sentent appelées dans l'autre hémisphère. Cela exige d’elle un voyage de quatre mois dans les monastères d’Afrique du Sud. Le 2 juillet, elle est élue pour la deuxième fois à l'unanimité supérieure de Malestroit et un peu plus tard elle est renouvelée dans sa fonction de présidente du Conseil de l'Ordre. Bientôt une nouvelle ère d’épreuves va commencer avec l'avènement de la seconde guerre mondiale.

1939-1945 : La résistante

       Quand la guerre éclate, elle se trouve au Canada ou on l'a invitée du tricentenaire des augustines du Canada. Le bateau du retour est poursuivi pendant trois heures par un sous-marin mais elle parvient à débarquer saine et sauve en Angleterre. Sa clinique est mise à la disposition de l'armée. Le médecin général qui vient en faire l'inspection est subjugué par la supérieure, Yvonne-Aimée :

       "Ce n'est pas exactement Lourdes mais tout fait penser pareillement que tout ici est saint. Mère Yvonne-Aimée a fait sur moi une telle impression que je n'ai pas oublié un seul mot prononcé par elle. Son intelligence, sa façon de tout nous expliquer, sa grande simplicité, sa démarche, tout m'est resté (...) .Elle créait autour d'elle une atmosphère qui n'était pas de ce monde (Témoignage du docteur Serge Oberlin, ancien président de l'Ordre des Médecins)

       En juin 40 des officiers blessés arrivent. En juillet, ils signeront une lettre de reconnaissance à  Yvonne-Aimée. Le 22 juin les allemands occupent Malestroit. Elle négocie avec l'ennemi pour garder ses malades civils. Le colonel allemand  conclut: "Vous, femme de cœur".

       Yvonne-Aimée doit se multiplier pour aider toutes les demandes d'aide qui affluent vers elle. En novembre 40, on lui signale le cas de deux Anglaises âgées de Rennes qui vont être déportées en Allemagne. Elle prie pour elles, alerte ses amis de Rennes et prédit leur libération qui arrive contre tout attente le 7 mai 1941. Un dépannage parmi d'autres... Un pied à terre est établi à Paris l"Oasis" où elle ira souvent pour effectuer des "missions". Le 5 juillet 1941, après plusieurs mois sans grâce particulières, elle entend la voix du Christ lui dictant des paroles d'amour et de réconfort à distribuer autour d'elle. Cette grâce du 5 juillet 1941 survient 19 ans après celle du 5 juillet 1922. Mystérieusement, cette grâce s'accompagne de cadeaux de provenance inexpliquée (lys comme en 1922, voile et une croix en ivoire). En avril 42, le Christ lui parle à nouveau pour l'avertir de l'incompréhension qu’elle pourrait ressentir sur certains actes qu’elle aurait à effectuer. Cette nouvelle étape est aussi marquée par des stigmates qu'elle cache à sa communauté puis c'est le retour à une vie austère. Ses fonctions exigent qu'elle voyage beaucoup au service de la Fédération des augustines.

       Le 24 janvier 43, elle effectue un voyage à Paris qu’elle pressent dangereux. Elle craint de disparaître ... Le matin du 16, elle est effectivement arrêtée par la Gestapo et elle le fit savoir à sœur Vincent Ferrier et à l'abbé Lebutte qu’elle pria de venir d'urgence à Paris.

       Le père se rend donc à Paris et, montant dans le métro, il est surpris d’y rencontrer sœur Yvonne-Aimée elle-même, en habits de civils. Heureux de la voir libre, il lui demande comment cela s’est produit, la religieuse lui répond en murmurant : "Non je ne suis pas libérée. Je suis en prison. Je subis la torture. Je suis devant un mur et j'ai la tête dans une sorte d'étau." Le père Labutte comprend immédiatement qu’elle est en état de « bilocation ». Il la touche pour s’assurer de sa réelle présence puis la voit s’en aller parmi la foule et disparaître comme si elle se dématérialisait. Bouleversé par cette rencontre, le père Labutte poursuit son voyage, sort à une autre station et là, retrouve sœur Yvonne-Aimée, toujours dans la même tenue, cette fois elle lui dit l’air effrayé : "Prie, Prie. Si tu ne pries pas assez, on m'embarquera ce soir pour l'Allemagne".

       Le soir même, le père Labutte se rend au couvent des Augustines « l’Oasis »  où il raconte ses rencontres avec sœur Yvonne-Aimée à sœur Saint Vincent-Ferrier. Vers 21h10 il se repose dans sa chambre lorsqu’il entend un bruit sourd et net comme quelqu’un sautant sur le plancher. Il se précipite dans la pièce voisine pour voir ce qu’il s’y passe et tombe nez à nez avec sœur Yvonne-Aimée portant toujours la même tenue civile. Elle est en état de panique et ne comprend pas où elle se trouve. Finalement elle s’apaise et finit par reconnaître le père Labutte qui lui demande ce qu’il s’est passé et comment elle est entrée malgré les portes closes. Elle répond : « C'est mon ange qui m'a délivré et ramené ici. Il m'a saisie dans la cour de la prison juste au moment où on nous mettait en groupe pour partir en Allemagne. Il a profité du désordre qui s’est produit au moment du rassemblement. » Le père court prévenir sœur saint Vincent-Ferrier qui passe la nuit en prière à la chapelle. Ensemble, ils accourent et la trouvent allongée paisiblement sur son lit. Le sol de la chambre est jonché de fleurs fraîches : arums, tulipes et lilas blancs. Deux jardiniers n’auraient pas suffi pour apporter une telle quantité de fleurs.

       Plus tard, on réalisa qu'elle avait écrit en 1922 le rêve prémonitoire de cet évènement qui peut être qualifié de « bilocation ».  "Je me vis en prison et un ange venait me délivrer, j'étais en civil".

       Peu après, elle perd la confiance de son confesseur devenu très perplexe et qui cependant, après avoir interrogé l'entourage d'Yvonne-Aimée, revient à la conviction qu'Yvonne-Aimée ne simule rien. Un autre prêtre l'accuse cependant depuis des mois avec un dossier de soixante pages. Il convoque Mère Yvonne pour lui faire part de ses griefs mais cette entrevue finit par la demande de pardon qu’il fit à genoux. L’accusateur repenti brûlera quelques heures après son dossier. Au milieu de tous ces ennuis, Yvonne-Aimée reste présente à toutes les sœurs de sa communauté et accueille les maquisards et parachutistes en difficulté. Parmi ces derniers, il y avait un Américain, Robert Kyllius qui ne parlait pas français. Après l'avoir caché, il fut pris en charge par une filière d'évasion jusqu'en Espagne. Yvonne-aimée restera en correspondance avec lui jusqu'au moment où il reviendra en France en 1973. Le 7 février 44, c'est le général Audibert, chef de la résistance de l'ouest qui lui demande asile. Il est intégré parmi les malades sous le nom de Monsieur Chevalier et occupe la chambre 12 du premier étage. Mais à la longue, il semble que certaines de ses estafettes ont été repérées. Yvonne-Aimée insiste alors pour qu’il fuie mais le général accepte uniquement de changer d'identité et de chambre au sein de l’hôpital. Le général croit vraiment à la chance qui entoure Malestroit. Malheureusement, le 14 mars, la secrétaire du général, Agnes de la Barre est arrêtée et torturée. Le 17 mars la Gestapo est à Malestroit et arrête le général trop confiant qui est déporté sur Buchenwald avec son épouse. Il survivra contrairement à son épouse. De tous les hébergés, il n'y eut cependant que lui et deux parachutistes à être pris et tous avaient passé outre les recommandations de la supérieure de partir. En avril 44, des blessés de la résistance bretonne sont accueillis. Le 13 juin encore plusieurs parachutistes et, le 18 juin, ce sont 11 blessés allemands qui sont opérés d'urgence. Le 23 juin la clinique hospitalise une dizaine de maquisards et des parachutistes acheminés par la R.A.F. La gestapo prévenue fera irruption à Malestroit deux heures plus tard mais ne trouvera aucun des dix blessés bien cachés. C'est ce jour-là qu'elle cachera deux parachutistes, Roger Bertheloot et Philippe Reinhart, qu’elle fera déguiser en religieuses avant de les cacher dans la clôture des sœurs. Les deux hommes avaient été remplacés dans leurs lits d’hôpitaux encore chaud par deux femmes désignées par Yvonne-Aimée à savoir la bonne et une autre dame du nom d’Antin. « Jours de France », le journal ; assura que la jeune domestique traumatisée par le rôle qu’elle devait jouer, simulait en claquant des dents sans le vouloir un vrai accès de fièvre ! Mère Yvonne-Aimée par ses réflexes avait su éviter une catastrophe et arrêter la perquisition devant la clôture des religieuses. Mère Yvonne-Aimée avait bien la baraka comme elle l’avait déjà expérimentée à Paris le 15 septembre 1943 quand lors d’un bombardement qui avait ravagé l’avenue de Versailles, quatre bombes avaient éclaté à moins de 50 mètres de l’Oasis sans qu’une vitre du bâtiment ne fut brisée alors qu’elle était occupée à prier devant la statue de la Vierge à l’intérieur.

       Mi-août la Bretagne est libérée et le 24 juin 1945 on fêta la libération de Malestroit. Le Ministre de la Guerre lui remit la Croix de guerre avec palme. Un mois plus tard, ce fut le général de Gaulle qui lui remit la Légion d’honneur.



       Le 3 janvier, c’est un officier anglais qui lui annonce qu’elle est décorée de la King’s Medal for courage. Suivront la Médaille de la Reconnaissance Française, la médaille américaine Medal of Freedom et le 7 août 49, c’est le général Audibert qui lui remet pour la clinique la Croix de guerre avant qu’elle ne reçoive sa dernière médaille, la King’s Medal des mains du consul d’Angleterre.                        

       La cérémonie du 7 aout réalise la prédiction qu’elle avait rédigée le 24 mars 1929 quand elle écrivait ses visions au Père Crété comme il le lui avait ordonné.

       « Je me suis vue devant la clinique avec beaucoup de religieuses autour de moi. Cela semblait être un jour de fête, il faisait beau. J’avais sur la poitrine quatre ou cinq médailles dont la Légion d’honneur. J’étais au milieu des religieuses et semblais être leur mère (…)

L’après-guerre 

       La santé de notre héroïne continua à se dégrader, ce qui n’empêche pas Yvonne-Aimée d’être élue Supérieure Générale de la Fédération des augustines qui représentait 32 monastères. Pour exercer cette tâche, elle résilie sa charge de supérieure de Malestroit. Sa charge est lourde : il faut visiter chacun des 32 monastères et encourager les religieuses malgré une crise dans les vocations. A la pentecôte 1948, une religieuse est témoin d’une dernière grâce : elle rencontre Mère Yvonne-Aimée rayonnant d’une lumière extraordinaire.

       Elle souffre de nombreux problèmes dont un cancer du sein qui doit être opéré. Le 2 février 1951, deux jours avant un voyage qu’elle devait entreprendre en Afrique du Sud, elle souffre d’un violent mal de tête qui signe une hémorragie cérébrale. Elle décède quelques heures après.

Conclusions

       Mère Yvonne-Aimée a su mener une vie remplie de missions et de charges importantes malgré une santé qui fut toujours extrêmement défaillante. Son dossier médical constitue une sorte de record. Elle vécut de longues années avec une insuffisance rénale très importante (3 gr d’albumine) due sans doute à une tuberculose rénale. Ses œdèmes défigurèrent son beau visage. Ses grâces reçues, elle essayait de les cacher. Elles n’étaient pas nécessaires à son renom dû surtout à l’amour qu’elle montra envers son entourage, à son intelligence, à sa créativité, à son esprit de résistance. Mère Yvonne-Aimée montra une hyperactivité incroyable malgré son état de santé. Là est sans doute le véritable miracle ! La vie d’Yvonne-Aimée a de nombreux points communs avec celle de Sainte Thérèse d’Avila qui, comme elle, subit pendant sa jeunesse de multiples phénomènes extraordinaires et se révéla, dans une deuxième partie de sa vie, une femme d’action lucide et courageuse qui procéda à la réforme difficile de l’ordre des religieuses carmélites. Le mystère de ces deux mystiques reste entier. Une chose est cependant certaine ; elles ne furent pas atteintes d’affections psychotiques car les personnes qui en souffrent sont incapables d’exercer des responsabilités écrasantes sur une longue période. Son exploit majeur fut de soigner sous un même toit les blessés allemands et clandestinement ceux de la Résistance !

       Un dossier de béatification la concernant est déposé à Rome. Mais peu importe sa conclusion car pour qui connaît la vie d’Yvonne-Aimée, son parcours nous semble une porte vers tout ce qui nous dépasse et en même temps vers tout ce à quoi nous espérons !



Dr Loodts P

Source :

1) René Laurentin, Yvonne-Aimée de Malestroit, un amour extraordinaire, Editions O.E.I.L.,1985

2) Sur la bilocation de Sœur Yvonne :

3) Sur les sœurs de Malestroit :

 

 



© Maison du Souvenir. Tout droit réservé. ©