Maison du Souvenir
Accueil - Comment nous rendre visite - Intro - Le comité - Nos objectifs - Articles
Notre bibliothèque
-
M'écrire
-
Liens
-
Photos
-
Signer le Livre d'Or
-
Livre d'Or
-
Mises à jour
-
Statistiques
Victor Mousset,
héros du village de Fumal, fusillé par l’ennemi à Hechtel ! Introduction: On considère que 2.000
Belges furent fusillés par l’occupant pendant la Deuxième Guerre Mondiale. A ce
chiffre il faut ajouter plus de 12.500 Belges morts des mauvais traitements
dans les prisons et camps allemands et mille résistants morts durant les
combats de la libération. A proximité du camp militaire de Beverloo, dans le Gemeentebos
d’Hechtel, se trouvait un cimetière tenu secret par les Allemands. Ils y
enterrèrent plus de 200 de leurs victimes ! Après la guerre, on releva dans ce
cimetière 204 tombes dont les exhumations sortirent de l’anonymat leurs
occupants. La plupart étaient des résistants, 57 étaient des agents de
renseignements, 43, des résistants par la presse clandestine et 129 des
résistants armés. Le site très émouvant nous donne le parcours et
les photos de tous ces hommes. A côté du
cimetière secret se trouvait un lieu d’exécution. Victor Mousset,
le héros de Fumal, petit village entre Huy et Hannut
dans la vallée de la Méhaigne, fut vraisemblablement
exécuté à cet endroit. Lieu d’exécution des condamnés à Hechtel avec ses quatre poteaux Son corps occupait la tombe 200. Le site
de l’ancien cimetière a été préservé et est considéré comme « monument
national ». Après la guerre, le corps de Victor Mousset fut exhumé et rejoignit le caveau familial. A cette
occasion, un hommage solennel à ce résistant fut célébré dans son village. Le
compte rendu de cette cérémonie, dans laquelle vous trouverez la biographie de
ce héros, vous est proposé ci-dessous : Dr P. Loodts Victor Mousset Compte-rendu de l’hommage décerné à
Victor Mousset, membre de l’Armée Secrète, le 19 août
1945 Dimanche, ont eu lieu à Fumal, les cérémonies patriotiques organisées par l'Armée
Secrète pour commémorer le sacrifice de M. Victor MOUSSET fusillé par les
Allemands, en 1944, en raison de son activité dans l'Armée Secrète. Notons
qu'avant d'être passé par les armes, Victor MOUSSET fut torturé au siège de la
Gestapo mais malgré la souffrance, il ne
livra aucun nom de ses camarades du maquis ; quant à son épouse, arrêtée elle
aussi, elle connut les horreurs du camp de concentration de Ravenbrück,
mais eut la chance exceptionnelle d’être libérée au terme des hostilités. A 10
heures, une messe solennelle a été chantée en l'église de Fumal
à la mémoire du héros. Dans le chœur avaient pris place les drapeaux des
différentes sections de I'A.S. et d'anciens combattants. Après l'évangile, le
R.P. Feuillat des Dominicains de la Sarte de Huy a tiré les leçons que comporte le sacrifice
total consenti par M. Victor MOUSSET pour la libération de son Pays. La petite église de Fumal érigée sur le piton rocheux où s’élevait le château du moyen-âge Le village de Fumal, au printemps 2020, avec les clochers de l’église et de la demeure Fontbarré en voie de restauration. A l'issue du service religieux, a eu
lieu l'inauguration de la plaque commémorative scellée dans la façade de la
ferme qu'exploitait le héros de la manifestation. Plusieurs personnalités
avaient tenu à s'associer à cette manifestation parmi lesquelles le Commandant
A.S. Gaston Fallais, le sénateur Nihoul,
le député Charpentier, le conseiller provincial Moe, le Conseil Communal de Fumal et M. Gathy, père du grand
héros régional de l'A.S. lui-même résistant de la première heure. Différents
discours ont été prononcés notamment par M. Gaston Fallais,
le député Charpentier et, enfin, M. Joseph Kimplaire,
ouvrier agricole, à la ferme MOUSSET. Le nom de Victor MOUSSET est vraiment de
ceux qui permettent d'affirmer que les traditions de courage et d'abnégation de
notre petite patrie ne sont pas près de s'éteindre. Le corps de ce héros,
fusillé le 15 juillet 1944, à Hasselt, a été rendu à la terre de la patrie,
mardi, au cours de cérémonies, qui ont témoigné avec éloquence de quel culte
fervent toute une population entoure ce nom auréolé des hauts exemples qu'il
laisse. La vie de Victor MOUSSET est une suite
ininterrompue d'actes constructifs, bienfaisants, énergiques, inspirés par la
nostalgie des plus hautes vertus civiques, familiales et qui se révèlent dans
toute leur ampleur, lorsque la Patrie malheureuse et meurtrie veut se délivrer
de l'oppression hideuse. La Résistance trouvera en Victor MOUSSET, au front de
bandière payant de sa personne, de ses biens et sa volonté de servir. Il
traduit par les actes les plus efficaces, les plus hardis, allant jusqu'à
l'abnégation totale et au sacrifice suprême. Victor MOUSSET avait tout reçu de la vie
: une situation en vue et aisée, une compagne charmante et dévouée, trois
garçons qui faisaient son orgueil et la satisfaction de compter encore à son
foyer ses père et mère dont il faisait la joie des vieux jours. Dans sa
Commune de Fumal,
il se révèle être non seulement l'animateur, mais le bienfaiteur. Sa
personnalité transcendante, ses qualités de cœur ont, d'une façon constante,
l'occasion de se manifester pleinement pour venir au secours de toutes les détresses
qu'il soulage avec discrétion. Les initiatives les meilleures, il les met à son
actif aux jours sombres de l'occupation pour que les affres de la faim ne
torturent pas ses concitoyens. Dans tout le pays de Huy et en terre hesbignonne, sa réputation de bonté d'accueil n'a cessé de
grandir. C'est ainsi, qu'en 1943, un incendie détruit ses récoltes
personnelles. Mais Victor MOUSSET, de ses propres deniers, les reconstitue pour
que la population ne subisse en rien le préjudice d'un tel fait. Durant quatre
années de guerre, les manifestations de sa générosité abondent. Porté au poste
de premier échevin, Victor MOUSSET, que la destinée prédestine aux postes
d'action et de combat, sur les instances du bourgmestre, M. Fontbarré,
acceptera de remplir les fonctions de premier citoyen dans la Commune en
une période tourmentée, pour neutraliser
les effets funestes que pourrait présenter la candidature d'un bourgmestre
d'ordre nouveau. En répondant à cet appel, Victor MOUSSET réalise
magistralement son rôle ; il se révèle à Fumal, le
bourgmestre de tous et il s'affirme un réconfort, un ami et un soutien pour sa
population aux heures difficiles. A la faveur de son mandat, de ses activités
de maïeur, il interviendra pour tirer des griffes de la Werbestelle,
où il assure des complicités, quelque 200 travailleurs atteints par les décrets
du travail obligatoire. Toujours sur la brèche, cet idéaliste fervent et
agissant passe à d'autres formes de la résistance en dissimulant Juifs et
réfractaire. Il est ceux qui, avec Aramis,
participent aux parachutages d'hommes, d'armes et de munitions. Dans sa propre
demeure, c'est en série que réprouvés du régime teuton trouvent gîte et moyens
de subsistance : Israélites, Russes, réfractaires et maquisard belges recourent
à lui, découvrent en cet homme tous les appuis nécessaires, au mépris de tous
les périls. En sa vaillante compagne, pitoyable à
toutes les misères, animée de la même ardeur patriotique, Victor MOUSSET
possède une collaboratrice, non seulement compréhensible, mais d'un admirable
dévouement. Le secteur 4 de l'Armée Secrète et le
Secteur Marsouin s'honorent de ce résistant qui fut parmi ses meilleurs et ses
plus effectifs. Et c'est la date du 30 juin 1944 ; une ignoble dénonciation a
trahi Victor MOUSSET à la suite d'une de ses actions au parachutage.
Dramatiquement arrêté en plein office de l'Adoration, il est conduit sur Liège,
puis sur Hasselt, où, après avoir été abominablement torturé, il est fusillé le
15 juillet, alors que s'entrevoit pour nous la libération. Dans une émouvante
et combien significative dernière lettre, le citoyen d'élite qui meurt en héros
exprime en paroles nobles son attachement à tout ce qu’il a aimé. Le destin
s'acharne : Mme MOUSSET verra s'augmenter son douloureux calvaire par la
rigueur de la plus dure des détentions à
Ravensbrück, d' où elle vient de rentrer en passant par la Suède, début
de ce mois. Ramené dans sa Commune de Fumal qu'il a tant aimée, Victor MOUSSET repose,
aujourd'hui à Vinalmont, dans une concession
familiale. Ses funérailles ont constitué une haute expression des sentiments
que voue la population à son souvenir, un hommage vibrant à sa mémoire. De
toutes les régions, des témoignages de sympathie et de respect ont été exprimés
avec émotion. Dès le matin dans la demeure familiale, ce fut, à Fumal, le défilé des patriotes venus là pour s'incliner et
se recueillir. Le cercueil, recouvert du drapeau tricolore, était veillé par
une garde d'honneur de l'Armée Secrète qui avait délégué une importante
représentation. La chapelle ardente disparaissait sous l'amoncellement de
fleurs. La biographie de Victor Mousset retracée à la levée du corps, accueilli par la
sonnerie « Aux Champs ». M. Jules Thiriar se fit
l'interprète de l'A.S.; M. Fernand Paul parla au nom de la société dramatique
de Fumal, tandis qu'au Monument aux Morts, M. du Fontbarré, bourgmestre, évoqua le rôle brillant du défunt,
en tant que citoyen et administrateur de Fumal. Vie ardente, trop tôt brisée. Le défunt était
âgé de 38 ans. Dans la pittoresque petite église de Fumal,
au clocheton d'ardoise, dans la pompe de la liturgie romaine, aux accents
poignants du « Dies Irae », un service religieux a été célébré. Un sermon de
circonstance a été prononcé par M. l'Abbé Remacle,
professeur à l'Athénée de Huy. A présent, c'est dans le petit cimetière de Vinalmont que Victor MOUSSET dort son dernier sommeil, à
côté de parents chers, en terre de chez nous. Rog.
D. (Extrait du Journal « La Meuse » du jeudi 23 août 1945) Plaque commémorative sur la façade de la ferme où vécut Victor Mousset, mort en héros à l’âge de 38 ans. |