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Robert Collée résista en sabotant la production de la F.N. à Herstal.

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Robert Collée résista en sabotant la production de la F.N. à Herstal

Dédié à mon confrère et ami, le docteur Jean-Louis Minsier, digne petit-fils de Robert Collée



Robert Collée

       La palme des malfaçons à la F.N. obligée de travailler pour les Allemands durant la Deuxième Guerre mondiale revient sans doute à Robert Collée, né à Herstal le 3 juin 1892, docteur en chimie de l’Université de Liège et chef du laboratoire chimie de la F.N.

       Robert Collée était un ancien combattant de la Grande Guerre. Volontaire de guerre du 13 novembre 1914 au 15 août 1919, il fut décoré pour ses états de service.



Robert Collée pendant la guerre 1914-1918

       Son patriotisme fut à nouveau sollicité plus de vingt ans après sa démobilisation. Robert fera alors partie du service de renseignement « Bayard ». Suspecté et inculpé pour la fabrication d’explosifs, il fut emprisonné en décembre 1941 deux mois à la prison de St Léonard. En décembre 1942, il est requis par les Allemands dans le cadre du travail obligatoire et reprend le travail qu’il exerçait avant-guerre au sein du laboratoire de la Fabrique Nationale. En 1943, il fut informé par Londres que les culasses MK fabriquées par la F.N. devaient servir au canon monté sur l’avion de chasse, Messerschmitt 262. Robert fit alors fabriquer ces pièces en leur donnant un traitement thermique sous une température anormalement haute ; les températures recommandées étant volontairement dépassées de plus de 100 degrés. La surchauffe entraîna une énorme quantité de rebut et une désorganisation du travail dans la fabrique d’assemblage de Posenétait envoyées les culasses de la F.N.

       Robert Collée fut aidé dans ce sabotage qui dura de la fin de l’année 1943 à juillet 44, par un certain René Wéra. Cette action de sabotage passa inaperçue aux yeux des ingénieurs allemands et retarda de nombreuses mises en service du nouvel avion.



Le Me 262 A W.Nr.500071 « weiss 3 » en avril 1945. Le pilote Mutke a atterri à la base aérienne de Dübendorf (de) en Suisse le 25 avril 1945 après avoir déserté la Luftwaffe. Source :

       Le sabotage technique de Robert était complété à la F.N. par un absentéisme énorme du personnel ouvrier et par le manque de rendement au travail. En février 1944, le directeur Adolf Schneider se plaignit lors d’une réunion des cadres que sur les 13.000 travailleurs, seuls huit à neuf mille se présentaient journellement. Un an auparavant, il se plaignait des rassemblements sans motifs des ouvriers dans les cours, devant les toilettes ou bien devant les points d'eau… 



Robert Collée dans son bureau de la F.N dans les années cinquante (photo Brigitte Collée)

       Robert Collée prit sa retraite en 1961 et est décédé le 30 octobre 1973. Puisse le souvenir de ce patriote courageux se maintenir encore longtemps dans la mémoire des Belges !

Dr Loodts Patrick   

 

Source de cet article : revue de la Fondation Ars Mechanica n° 11 de janvier 2020  consacrée à « La F.N. durant la Seconde Guerre mondiale ».







Supplément d’information apportée par le Dr Minsier (petit fils) habitant Laroche

Robert Collée
3 juin 1892 – 30 octobre 1973

Etudes :

Humanités gréco-latines à l'athénée de Liège.
Doctorat en sciences chimiques à l'ULg.

ENTREE à la F.N[1]. Le 1-11-1919, retraité le 31-3-1961
- chef de bureau principal, adjoint au chef de service du laboratoire central
- chef de la défense passive FN 1939-1945.
- directeur communal de la défense passive de Herstal 1939-1945.
- président de la commission administrative et membre de l'école de chimie de la ville de Liège.
- membre du jury de l'Institut Gramme.
- chef de laboratoire DWM[2] (travail obligatoire 1943-1944)
- volontaire de guerre 14-18 :

       Deux ans à la compagnie des carabiniers cyclistes.

       Deux ans au Génie GDA
- prisonnier politique 1941-1942 (deux mois de captivité à la prison St Léonard à Liège « au grand secret ».
- membre du service Bayard (service de renseignement et d'action) (SRA)
- sabotage à la DWM particulièrement du canon MK108 du Messerschmitt 262
- président des « Croix de Feu » de Herstal

Décorations militaires :

- Chevalier de l'Ordre de Léopold, de la Couronne, de Léopold II avec glaives
- Croix du feu, Croix de guerre 1918
- Croix civique de 1ère classe 14~18

- Médaille de volontaire de guerre

- Médaille commémorative de la victoire
- Croix de prisonnier politique 40-45
- Médaille de la résistance, reconnaissance nationale 40-45

Décorations civiles :

- Décoration industrielle de 1ère classe
Médaille de la prévoyance sociale et décoration spéciale des unions professionnelles





Photo du bureau de Robert Collée : un moulin des Flandres, les décorations, un haut-relief du roi Albert et de la reine Elisabeth, une photo de Huy, une sellette où traînait le casque de 1914-1918. (Dr Mincier)


Un cadre « de la Belgique héroïque et martyre un haute relief du cardinal Cardyn. (Dr Mincier)


Le Roi casqué et des photos des campagnes du front, un tableau d’une sentinelle et une photo de famille =/- 1936. (Dr Mincier)










[1] Fabrique Nationale ‘armes de guerre

[2] DWM firmeallemande occupant la FN



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