Maison du Souvenir



In Memoriam… Aimé PHILIPPE de Braine-l'Alleud. Je le revois d'abord revenant de la forteresse de Huy en 1943, amaigri, exténué, mais pas abattu et je crois qu'il n'a pas attendu huit jours pour recommencer. On eût dit qu'il connaissait son destin et voulait remplir au mieux le temps qui lui restait à vivre. Il avait pris toutes précautions pour fuir en cas de perquisition ; il n'est pas parti, son heure avait sonné. La veille de son arrestation, comme sa femme lui faisait une fois encore, peser les risques des missions particulièrement dangereuses qu'il remplissait, il répondit doucement : « Qu'est-ce que je risque ? D'être fusillé ? Mais tu sais bien qu'il n'y a rien de plus beau que de mourir pour son Pays, j'ai toujours souhaité une pareille mort... » Et sa femme ne s'étonnait pas d'une pareille réponse elle qui avait perdu presque toute sa famille dans les massacres du Visé de 1914, Philippe, le plus gai de nos compagnons est mort lui aussi, en terre ennemie, victime de la trahison : il fut jusqu'au bout le grand courageux, le grand Belge que nous avions connu.



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