Maison du Souvenir

Les Petitniot de Baulers, patriotes de père en fils.

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LES PETITNIOT DE BAULERS, PATRIOTES
DE PÈRE EN FILS


FERY Joël                                                                  ASBL « DU CÔTÉ DES CHAMPS »

                                                                                         Siège social : rue de Dinant, 69

                                                                                                     1401 Baulers

                                                                                          N° d’entreprise : 082338884

Note de l’auteur

Joël FERY

(Administrateur-président de l’A.S.B.L. « DU CÔTÉ DES CHAMPS »

Auteur notamment d’une quinzaine d’ouvrages sur l’entité de Nivelles et de ses environs

       En 2010, l’ASBL « Du côté des champs » de Baulers rédige un appel à projets organisé par la Région wallonne, intitulé « Nos Mémoires vives ».

       Elle met à profit la somme d’argent dégagée pour restaurer le Monument aux Morts de 1914 1918, ainsi que plusieurs sépultures de victimes des deux guerres. Elle implante de nombreux panneaux didactiques dans l’ancien cimetière et dans le village retraçant la bataille de Baulers ou le parcours de certaines victimes.

       En 1942, Pierre Petitniot et Etienne Van Wézemael, deux jeunes Baulersois, âgés d’à peine vingt ans, tentent de rejoindre l’Angleterre via le Portugal pour combattre les nazis.

       Malheureusement, ils sont arrêtés en France en passant la frontière et envoyés au camp de concentration de Dachau. A leur arrivée, un officier allemand s’adresse à eux en ces mots : « Vous êtes les ennemis du Grand Reich, vous travaillerez à sa grandeur et quand vous serez à bout, vous crèverez ».

       Etienne décède à Zugsburg en 1944.

       Pierre est transféré à Sachsenhausenberg puis à Oranienberg, et enfin à Buchenwald. En 1945, il participe à la marche de la mort et en réchappe de justesse.

       On n’a pas retrouvé les restes d’Etienne, tandis que Pierre est revenu vivant mais marqué à tout jamais. Il n’existe aucun lieu mémoriel aux noms d’Etienne et de Pierre. Pour combler ce vide, l’ASBL a placé un grand panneau didactique à côté du Monument de 1940-1945, dans le bas de la rue de l’Eglise à Baulers, retraçant le parcours de ces deux camarades. Chaque année, Etienne et Pierre sont commémorés par un dépôt de gerbe.

       Aujourd’hui, l’ASBL termine cet hommage par la rédaction d’une petite plaquette qui retrace les parcours d’Etienne et de Pierre, ainsi que du papa de Pierre qui a participé aux deux guerres.

Préface

André Flahaut

Ministre d’Etat

       Joël Fery a repris son bâton de pèlerin, ou devrais-je dire d’historien.

       Nous restons à Baulers, son village de prédilection, au cœur de la famille Petitniot, suivant plus précisément le parcours d’Adolphe et de son fils Pierre.

       Sans leurs manquer de respect, on pourrait considérer qu’il s’agit d’une famille banale, telle qu’il en fut des milliers au début du siècle dernier. Mais Joël Fery est un découvreur de héros. Il entre dans l’histoire quotidienne des hommes et chemine au gré de ses découvertes, dans les champs voisins, dans le temps de l’Histoire qui conduit ses sujets de la Bataille de Halen à Dixmude, de Poitiers à Dachau, de Baulers à Baulers et se fait témoin des témoins/acteurs.

       Il nous raconte Adolphe, sa guerre, en 14/18, Adolphe qui se souvient « de cette jeunesse ardente blottie dans des trous humides ou errante parmi les désolations de la plaine ». Mais Adolphe aussi, revenu de la guerre, jeune marié, jeune père de Pierre et de Jean, amateur de balle pelote et de concours colombophiles, président des Anciens Combattants car il n’est pas question d’oublier. Et la guerre qui se répète, lors de la campagne des 18 jours en 1940.

       Pierre, le fils ainé marche dans les pas de son père, tente de rejoindre l’Angleterre avec son ami Etienne Van Wezemael. C’est l’échec et le cauchemar de Dachau, d’Orianenburg Sachsenhausen, la marche de la mort, la grange enfin près de la frontière tchèque, le retour possible.

       A l’instar de son père, Pierre se réinvestit dans la vie, dans le sport et le travail de mémoire.

       Joël Fery ne pouvait passer à côté de cette famille pour remettre en lumière son inlassable volonté de rappeler l’honneur et le courage des gens de chez nous. Il sait que l’avenir passe par une réactivation permanente de la mémoire et des valeurs de la démocratie. Elle est un outil de repérage pour toutes les dérives et se travaille dans la durée. C’est la condition indispensable pour qu’au-delà de la conservation du souvenir, elle devienne intelligence, compréhension, tolérance, solidarité et engagement. La mémoire, c’est une science de l’éveil et non un enfermement muséal ou un simple conservatisme.

       Ce qui est remarquable dans les écrits de Joël Fery, c‘est sa capacité à recréer un lien d’appartenance, à redéfinir ce qui fait la démocratie, ce quelque chose que l’on partage et qui se doit d’être commun. C’est l’antithèse des discours victimaires d’aujourd’hui qui se terminent parfois en chantage.

       Certes, nous avons remonté l’abîme, (re)découvert les suppliciés des camps, ces fantômes surgis d’entre les morts mais aussi la fête au village, la saine passion du jeu et des concours, le « Club des Amis réunis » à jamais figés et souriants, la fierté des communions solennelles sur les photos sépia, la vie.

       Ce que nous dit la famille Petitniot, c’est qu’au bout de l’Histoire, ils ont aussi choisi d’être heureux.

       Joël Fery en est convaincu, lui qui, restant curieux du « monde d’avant » sert le monde d’aujourd’hui et de demain avec talent, réalisme, précision et surtout avec une immense générosité. Il a ce don de réveiller les vies, de revivifier l’Histoire, de réhumaniser la mémoire.

       Joël ne nous donne pas de leçons, il ne délivre aucun message, il ne cherche pas à rendre justice ou à glorifier.

       Il est le conteur d’existences délivrées de la mort et c’est son plus beau rôle.

       Dans la famille Petitniot, il y eut des héros.

       Joël Fery nous a rendu les hommes de chez nous.

André Flahaut

ADOLPHE PETITNIOT

Sa devise : « Aimer et servir »

LA GRANDE GUERRE



       Adolphe Petitniot, fils de François et de Amélie Raison[1], naît à Pont-de-Loup le 11 avril 1893.

       Il est milicien de la classe de 1913. En juin de cette même année, le service militaire obligatoire est voté, il est de deux ans à la cavalerie.

       Adolphe fait partie de la 1ère Division, 1ère Brigade, 4ème Lanciers, il est caserné à Tournai.

       Le 28 juin 1914, l’Archiduc François-Ferdinand d’Autriche et son épouse Sophie sont assassinés à Sarajevo.

       L’Autriche déclare la guerre à la Serbie, présumée commanditaire des meurtres. Les combats débutent dès le 29 juillet.

       Quelques mois plus tard, le conflit s’est étendu à la majorité des pays de l’Europe.



       Le 2 août, les Allemands envahissent le Grand-Duché de Luxembourg et déclare la guerre aux Russes. Ils prévoient de traverser rapidement le territoire belge par le nord et déborder l’armée française.

       Le 4 août, ils violent le territoire belge. Adolphe se trouve alors à Gand, avec son Régiment, le 4ème Lanciers, et fait mouvement par voie ferrée afin de prendre position à Sauvenière sur la Gette.

       Le Royaume-Uni déclare à son tour la guerre à l’Allemagne. La ville de Liège est assaillie durant la nuit du 5 au 6 août, cependant, sous les ordres du général Leman, ses douze forts parviennent à résister jusqu’au 16 août. La veille, le fort de Loncin explose sous les coups de la « Grosse Bertha ». Les Allemands se dirigent alors vers Bruxelles où ils font leur entrée le 20. Entre temps, l’armée belge se replie sur Anvers.

       Le 5 août, Adolphe entre en contact avec l’ennemi. Au cours de cette escarmouche, il est encerclé, cependant, grâce à sa dextérité et à son brave cheval, il échappe aux Ulhans qui le pourchassent.

       Il porte un uniforme à l’ancienne composé d’un pantalon gris, d’une veste bleue et d’un chapska. Autant dire que ces couleurs font de lui une très belle cible pour l’ennemi.

       Il effectue avec son régiment de multiples reconnaissances sur les mouvements du Corps de Cavalerie allemande.

       Adolphe prend part le 12 août 1914, à la Bataille de Halen qui oppose la Division de Cavalerie belge, soutenue par la 1ère Division d’Armée belge, contre le Corps de Cavalerie de l’Armée allemande placé sous les ordres du Général allemand von der Marwitz. Son régiment va particulièrement s’y distinguer, sous les ordres de Cyriaque Gillain, commandant la 1ère Brigade de Cavalerie (3e et 4e Lanciers).



Carabiniers cyclistes, surnommés « Schwartze Teufels » par les Allemands

       Tôt le matin, il se trouve en compagnie du 5ème Régiment de Lanciers, de formation récente. Ce dernier avait reçu son étendard des mains du Général de Witte, juste avant la bataille.

       Les 1er et 2ème Régiments des Guides, trois batteries à cheval de l’Artillerie de la D.C., plus de 450 Carabiniers cyclistes[2] sont déployés à l’Ouest de Haelen.

       Les cavaliers belges ont mis pied à terre et occupent des positions de petites tranchées ébauchées à la hâte ou derrière le rideau de haies bordant la rive Ouest de la Gette. L’Etat-Major belge a choisi la Gette comme position de défense pour stopper les Allemands vers Anvers et le nord de la Belgique.

       La cavalerie allemande se rue de front sur les positions belges d’où part à bout portant un tir nourri des canons et d’infanterie.

       Le régiment d’Adolphe repousse victorieusement huit attaques successives de la cavalerie allemande composée de l’élite de la noblesse prussienne.

       Au cours de la bataille, plusieurs chevaux de cavaliers belges s’échappent. Lorsque l’ordre est donné de remonter à cheval, Adolphe ne retrouve plus le sien, il a la chance de se saisir du cheval d’un cavalier allemand.

       Durant l’affrontement, Adolphe déboutonne sa vareuse car elle imprégnée de sang. Ce n’est qu’après la déroute des Allemands qu’il se rend compte que ce sang provient de son voisin immédiat qui vient d’être tué par une balle dans la poitrine.

       Le soir, sur le champ de bataille brillaient comme de l’argent des milliers de casques allemands faits de chrome et de nickel, c’est ce qui donnera le nom à cette bataille : « la bataille des casques d’argent ».

       Dès le 24 août, les Allemands occupent le sud d’Anvers.

       Adolphe participe aux combats lors de la sortie offensive d’Anvers. Le but est d’empêcher les Allemands de quitter la région et d’intervenir dans les batailles de Charleroi et des Ardennes.

       Le 25 août, l’Armée belge passe à l’offensive. Pour en couvrir le flanc, en début d’après-midi, la Division de Cavalerie prend la route vers Werchter, et surprend les Allemands qui cependant résistent vivement.

       Le 26 août, une colonne allemande se dirigeant vers Werchter-lez-Haacht entre en contact avec la Division de Cavalerie, son flanc est menacé et elle est contrainte de se replier. Durant le combat, quelle n’est pas la surprise d’Adolphe de retrouver son fidèle cheval.

       « Durant la nuit du 12 au 13 septembre, la DC se rend à Aarschot et l’occupe. A 2h15, le Bataillon se retranche à son tour sur Aarschot et empêche toute tentative ennemie d’y pénétrer. Il est renforcé dans l’après-midi par le 4ème Lanciers et une Batterie d’artillerie au Nord d’Aarschot. Les ponts sont occupés par deux compagnies cyclistes ».[3]

       L’Armée belge effectue un repli par échelons. Elle a atteint son but, celui d’empêcher les Allemands de quitter Anvers. De rage, les Allemands incendient Louvain et Aarschot.

       Dès le 28 septembre, le bombardement d’Anvers commence. Les Allemands ont renforcé leurs positions avec de gros canons et obusiers. Une dizaine de divisions entoure la ville.

       Les forts du secteur de Waelhem-Wavre-Sainte-Catherine sont pris l’un après l’autre. Anvers est incapable de se défendre par ses propres moyens. Et le Roi fait appel à l’aide des Alliés français et anglais, afin d’éviter que l’armée ne se retrouve totalement isolée et pour couvrir la côte et le Pas de Calais.

       Lorsque les Allemands pénètrent dans Anvers, l’armée belge a battu en retraite à leur insu, le Roi et le gouvernement ont quitté les lieux et le matériel est détruit.

       Du 10 au 15 octobre, l’armée belge prend position sur l’Yser dans la région de Nieuport-Furnes Dixmude afin d’empêcher les Allemands d’atteindre les ports de Dunkerque et de Calais.

       « Le 15 octobre, le Roi Albert Ier donne l’ordre à ses troupes de tenir sur place. »[4]

        Adolphe fait la retraite sur l’Yser et prend part à la bataille qui se déroule du 17 octobre 1914 au 31 octobre 1914.



       Au moment où en bordure de la Mer renaissait la lutte gigantesque, il y avait à peine quelques jours que l’armée belge abordait l’Yser pour s’y organiser hâtivement après deux mois et demi de campagne, deux mois et demi de combats meurtriers, de retraites démoralisantes avec ses effectifs réduits à quelques 80.000 hommes dont 48.000 fusils – mal équipés, mal armés, presque sans munitions.

       C’est dans ces conditions que, notre armée, par une volonté invincible, fit face sur le fleuve sacré, à 7 divisions allemandes pourvues d’un matériel et d’une artillerie formidables.

       Le soir du 19 octobre et pendant la nuit suivante, la 2ème Cie du 2ème Bataillon repousse cinq attaques allemandes lancées contre la digue de l’Yser sur la borne 16, à Tervaete (Dixmude, le long de l’Yser, à la frontière de Stuivekenskerke et Keyem).

       Les Allemands sont de plus en plus nombreux et de plus en plus forts. Afin d’éviter le massacre, le capitaine Ume reçoit l’ordre du général Dossin d’ouvrir les vannes des écluses de Nieuport, ce qui va faire entrer la mer dans la plaine de l’Yser et provoquer son inondation entre Dixmude et Nieuport. Il sera aidé par un groupe d’hommes dont l’éclusier Henri Geeraets.

       D’un côté, le talus du chemin de fer va protéger les soldats belges, de l’autre, la hauteur calculée de la Lys empêchant toute navigation parce que trop basse et toute manœuvre des blindés parce que trop haute.

       Durant la nuit du 29 octobre, la mission est accomplie, les vannes sont ouvertes et la marée haute va s’engouffrer dans les terres, l’avancée allemande est stoppée, c’est le massacre du côté ennemi.

       Henri Geeraets reste avec la troupe pour maintenir le niveau d’eau constant : si le niveau descend, les Allemands reviennent, s’il est trop haut, l’ennemi va utiliser des embarcations. Il faut garder le niveau d’eau entre la mer et la plaine de quelques centimètres.



Inondation de la plaine de l’Yser






Maisons et tranchées de la route de Schoorbach


       En juillet 1917, sur le front d’Ypres, les Allemands utilisent un gaz appelé ypérite ou encore « gaz moutarde », à cause de l’odeur particulière qu’il dégage. Ayant été gazé, Adolphe refuse obstinément de se faire évacuer et se soigne avec un régime lacté.



Adolphe Petitniot se situe à gauche de la photo

       Adolphe a participé à la campagne 1914-1918 du 4 août 1914 au 1er septembre 1917, du 3 janvier 1918 au 13 février 1918, du 17 mai 1918 au 23 juin 1918, du 29 juin 1918 au 30 septembre 1918, du 4 octobre 1918 au 11 novembre 1918, au 4ème Lanciers.

       Dans un petit cahier, Adolphe relate des souvenirs du front :

       « Je viens de parcourir le front par une claire et lumineuse journée de l’été finissant. Lorsque, il y a un an, nous campions encore dans les sapinières sombres au nord de Dixmude, attendant le jour glorieux mais sanglant de l’offensive suprême, je ne pensais pas qu’à un an d’intervalle, je reviendrais dans ce même pays pour y revivre des souvenirs profonds et ressusciter des images pâties ou mortes.

       Maintenant j’ai parcouru les mêmes routes le long desquelles j’ai traîné ma misère et ma lassitude. Dans les villages de l’arrière, les maisons et les fermes isolées dans les champs dénudés m’ont regardé passer, visiteur anonyme dans la foule brillante des touristes ; et il me semblait que sous les peupliers jaunissants, elles paraissaient tristes et désolées de l’immense abandon où pleure la plaine silencieuse.

       Dans les rues, j’ai croisé des figures connues qui, elles aussi, semblaient revenir d’un passé lointain, avec au fond des yeux rêveurs un faible reflet de l’existence mouvementée de la guerre. Toutes ces choses d’ici, si familières et si aimées au temps de notre exil misérable et infini, ne sont plus que des fantômes au milieu de l’agitation fiévreuse d’alors.

       Un néant lugubre plaine sur les champs dévastés. Mais irrésistiblement s’éveillent en moi les échos lointains des bombardements et de la bataille.

       Dans ce ciel serein, j’écoute en vain le ronflement régulier du moteur rapide, mes yeux n’y découvrent que les ailes transparentes de l’avion léger.

       Plus rien désormais qui rappelle la grande activité de la guerre, plus rien de cette jeunesse ardente blottie dans les trous humides de la terre ou errante parmi les désolations de la plaine, rien que le silence et la ruine. Et les voyageurs venus des pays lointains où les sourires des fleurs et des femmes ne furent jamais voilés, passent sur ces mêmes routes où nous trainâmes notre misérable jeunesse ; leurs regards curieux errent sur la plaine découverte de folles herbes et de chardons fleuris.

       Mais au fond d’eux-mêmes rien ne remue, ils n’ont pas connu la bataille, ils ne comprennent pas les voix secrètes sortant de ces marécages humides.

       Pour moi, tout ce silence est peuplé de choses ensevelies là, et que j’ai connues ; des images surgissent à chaque repli de ce terrain bouleversé et me disent toujours le long calvaire de ma jeunesse usée. Et c’est pour mieux écouter ces voix d’outre-tombe que j’ai refait aujourd’hui le chemin de l’offensive victorieuse.

       Incorporé comme milicien le 15 septembre 1913 au 4ème Régiment des Lanciers, 2ème Escadron, j’étais heureux et fier de servir ma Patrie. Me voilà arrivé à la caserne, tout désolé d’avoir quitté ma chère famille, mes amis et de me trouver dans toute une jeunesse inconnue, mais comme j’étais à la cavalerie, mon occupation était encore assez grande, les journées se passent sans m’en apercevoir. Etant assez honnête et discipliné, j’étais estimé de mes chefs, évitant le plus possible les mauvais compagnons. A l’exercice, ne redoutant pas plus le danger, j’étais toujours au premier rang. Pendant mon instruction qui dura plus de six mois, j’ai passé des jours bien tristes mais ayant toujours du courage pour supporter mes faiblesses passagères. Une fois au manège, j’ai fait une pirouette fantastique, aussi vite je me suis relevé et remonté à cheval sans me plaindre comme rien n’aurait paru. Je suis rentré dans les rangs. Après les exercices, le Lieutenant m’appelle et me dit :

       - Petitniot, je vous félicite pour votre courage, du moins je vois que vous êtes un garçon qui montre de la bonne volonté.

       Appelant également le Maître de logis instructeur, il lui dit :

       - Inscrivez le cavalier pour la permission de 48 heures.

       Moi très heureux, je remercie le Lieutenant, mais je suis encore plus heureux de revoir ma famille dans quelques jours.

       Après mon instruction finie, j’étais déjà considéré comme [illisible] soldat, quelques mois plus tard, je partis pour le camp de Beverloo que je n’avais jamais vu, très curieux de voir cette plaine immense où se déroulent tant de spectacles. Mon séjour au camp était à peine de quatre semaines que le régiment est rappelé dans sa garnison. Me voilà reparti pour Gand, cette fois en chemin de fer. C’était le vendredi 29 juillet 1914. Aussitôt l’ordre était arrivé que l’on ne peut pas sortir de la caserne. Pendant la nuit on nous fait veiller, on devait aiguiser son sabre et sa lance et j’entendais des bruits vagues de mobilisation, le 1er août se passa sans incident ».

       Le récit s’arrête là.


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Souvenir du temps de service d’Adolphe Petitniot au 4ème Lanciers. Lithographie réalisée par Louis Geens en 1900. Le visage du Lancier en avant-plan est une photo d’Adolphe fixée avec du papier-collant


Adolphe Petitniot en Allemagne, le 15 juin 1919


Adolphe Petitniot est à gauche de la photo

MARIAGE



Mariage d’Adolphe et d’Elise Delforge avec leur carnet de mariage

       Le 25 septembre 1920, Adolphe épouse Elise Delforge, née le 9 octobre 1897 à Maransart. Ils auront deux enfants : Pierre né à Lillois le 14 novembre 1921 et Jean né à Lillois le 26 février 1930. Après la première guerre, Adolphe reste à l’aviation et devient sergent spécialiste de carrière. C’est à ce titre qu’en 1940, il participe à la Campagne des Dix-huit jours, avec son unité, la 3/II/2AéM.



       Durant l’Occupation, il refuse de travailler pour l’ennemi. Adolphe est titulaire de la carte du Feu avec huit chevrons de front, de la Médaille militaire de 2ème classe, de la Croix de guerre à deux palmes, de la Croix de l’Yser, de la Médaille de la Victoire, de la Médaille Commémorative de la guerre 1914-1918, de la Croix de Feu, Il est Chevalier de l’Ordre de Léopold II avec glaives et Chevalier de l’Ordre de la Couronne avec glaives. Adolphe est président de la section de Baulers des Anciens Combattants 1914-1918. LE et délégué de l’O.N.A.C. Adolphe et Elise habitent à Baulers au 27 rue d’Alzémont.



Adolphe Petitniot au hameau


De gauche à droite : Elise épouse d’Adolphe, Elise mère d’Elise, Adolphe et 3 inconnues

LA BALLE PELOTE

       Vers 1930, Adolphe fait partie de l’équipe du Jeu de Balle Pelote. A cette époque, cette société dénommée « La Paume du Hain » se situe à Ophain.



Le joueur qui se tient au centre de la photo, tenant le bouquet de fleurs est Adolphe Petitniot, capitaine d’équipe

       Lors d’un concours organisé par le journal du jeu de balle « La Pelote », Adolphe se classe second avec 66,5 points au final, devancé par Jean-Claude Letroye qui prend la tête du classement avec 103 points



LA SOCIETE COLOMBOPHILE « LA LIBERTE »

       En 1932, la société colombophile « La Liberté » est fondée à Baulers. Adolphe en est un membre actif. Le local se situe chez M. Bourdauduc, au café de la gare.



De gauche à droite : Georges Delanghe, André Deboitselier et Adolphe Petitniot




       Vers la fin des années cinquante, Adolphe remporte de nombreux premiers prix pour ses pigeons : 1er prix du concours de Quévy (15 août 1959), 1er champion de la catégorie « un an » ; 1e prix de Bohain le 3 août 1958, 1er prix au concours sur Quévy le 2 mai 1961, 1er prix de la catégorie « 1 an » sur Quévy le 26 mai 1960, un magnifique résultat au concours de Bourges le 6 août 1961. En 1949, Jean a déjà une solide réputation de colombophile et possède un superbe palmarès de victoires.



Jean Petitniot

       Adolphe décède à Nivelles le 11 octobre 1964. A sa mort, son fils Jean reprend le colombier composé de 19 pigeons, d’abord sous le nom d’Adolphe et ensuite sous son nom en 1968. Tout comme son père, il décroche à son tour de très nombreuses victoires. A lui seul, un de ses pigeons arrache 17 victoires en une seule année et remporte le championnat toutes catégories.

       Jean exerce le métier de facteur, il est célibataire. Elise décède à l’hôpital de Jumet le 11 décembre 1986.



Appareils constateurs ayant appartenus à Adolphe Petitniot

       Avant le départ du pigeon, le colombophile lui attache une bague numérotée à la patte après avoir enregistré le numéro dans l’horloge. Les pigeons sont transférés vers l’endroit où ils sont lâchés. De retour au pigeonnier, le colombophile lui retire la bague et l’introduit dans le constateur qui enregistre son heure d’arrivée et calcule son temps d’envol et sa vitesse moyenne. Celle-ci est alors comparée à celle des concurrents afin de déterminer le vainqueur.



De gauche à droite : Thérèse épouse de Pierre Petitniot, Elise, mère de Pierre et Isabelle Denuit, cousine de Pierre et fille d’Elisabeth Petitniot et nièce d’Adolphe

PIERRE PETITNIOT



Pierre Petitniot

       Pierre Petitniot naît à Lillois le 14 novembre 1921, il est :

-        le fils d’Adolphe, né à Pont-de-Loup, le 11 avril 1893, décédé à Nivelles le 11 octobre 1964, et d’Elise Ghislaine Delforge, née à Maransart le 9 octobre 1897 et décédée à l’hôpital de Jumet le 11 décembre 1986,

-        le petit-fils du côté paternel de François né à Thorembais-St-Trond le 2 décembre 1860 et décédé à Baulers le 8 avril 1950 et d’Amélie Raison née à Malève-Ste-Marie le 13 mai 1867 et décédée à Nivelles le 6 janvier 1951,

-        le petit-fils du côté maternel de Pierre Delforge né à Baulers le 15 septembre 1865 et décédé à Maransart le 21 mars 1947 et d’Elisabeth Guiot née à Glabais le 14 avril 1867 et décédée à Baulers le 19 octobre 1963,

-        l’arrière-petit-fils du côté paternel de Jean-Joseph né le 30 mai 1829 à Mont St André et de Julienne Barbier née le 5 juillet 1835 à Thorembais St Trond.

-        l’arrière-petit-fils du côté maternel de François Delforge né à Vieux-Genappe le 11 décembre 1833 et de Philomène Sampoux née à Baulers le 11 juillet 1938 (mariés à Baulers le 16 février 1859),



       Le 13 mars 1932, Pierre fait sa communion solennelle en l’église de Baulers.

       Il s’est pris d’amitié pour Etienne Van Wézemael, né le 28 juillet 1921.

LA SECONDE GUERRE MONDIALE – LES CAMPS



De gauche à droite : Willy Van Wézemael, Arille Moreau et Etienne Van Wézemael


De gauche à droite : Etienne Van Wézemael et Arille Moreau


De gauche à droite : Etienne Van Wézemael, Auguste Mosia et Arille Moreau


De gauche à droite : Etienne Van Wézemael, Arille Moreau et Willy Van Wézemael


Pierre fait partie de la levée de 1938, ainsi que d’autres Baulersois. De gauche à droite : Louis Wouters, Lucien Glibert, Marcel Mosselman, Gaston Avermaete tué à Haelen le 12 mai 1940, Lucien Neuwels prisonnier de guerre en Allemagne

       Le 17 juin 1942, après plusieurs mois, ils atteignent la ligne de démarcation, à Châtellerault. Le but est proche, mais alors qu’ils sont parvenus à passer les fils barbelés allemands, ils sont tout à-coup encerclés par des soldats allemands. Ils ont été trahis par une Alsacienne, rencontrée vingt minutes plus tôt.

Dachau

       Arrêtés, ils sont enfermés dans la prison de Poitiers, puis dans celle de Tours. Le 18 juillet 1942, ils sont transférés à la prison de Saint-Gilles et écroués jusqu’au 23 novembre 1942. Ils sont alors envoyés au camp de concentration et d’extermination de Dachau, le camp où on entre par la porte et on sort par la cheminée. Pierre et Etienne sont accueillis par l’inscription qui surmonte le portail d’entrée : « Arbeit Macht Frei » [le travail rend libre].

       A leur arrivée, un officier allemand s’adresse à eux en ces mots : « Vous êtes les ennemis du Grand Reich, vous travaillerez à sa grandeur et quand vous serez à bout, vous crèverez ».

       Les conditions de détention sont inhumaines : le froid ou la chaleur, la malnutrition, les maladies, les travaux forcés, etc.

       Dachau rassemble et répartit les prisonniers dans 140 camps extérieurs, souvent à proximité des usines fabriquant des armes de guerre. Celles-ci sont souvent les cibles prioritaires de l’aviation alliée.

       Etienne Van Wézemael décède le 17 mars 1944 à Augsburg, à une cinquantaine de kilomètres de Dachau, après un bombardement. Ses parents n’apprennent sa mort qu’un an après.

Oranienburg-Sachsenhausen



       Pierre reste un mois et demi à Dachau. Le 8 janvier 1943, Pierre quitte cet endroit pour le camp de concentration d’Oranienburg-Sachsenhausen (près d’Oranienburg [Brandebourg, à 30 km de Berlin]).

       Sachsenhausen regroupe une centaine de camps extérieurs et de Kommandos.

       Pierre y travaille dans les carrières et les fosses douze heures par jour sous la garde des féroces S.S.

       A son arrivée, il doit coudre des triangles sur ses habits, pointe en bas, l’un au niveau de la poitrine et à gauche de la veste, l’autre sur le haut d’une jambe de pantalon. Etant étranger belge, Pierre est affublé d’un triangle de couleur rouge et l’initiale de sa nationalité est ajoutée. Au-dessus du triangle est cousu une bande de tissu blanc sur laquelle est peint son numéro de matricule, 67270.

       Ce triangle permettait aux Allemands de reconnaître immédiatement la raison de la présence du prisonnier.

       Les prisonniers sont réduits à l’état de squelette dont le seul but est de survivre. Ceux qui refusent de travailler ou tombent meurent dans des supplices raffinés.

       Pierre est transféré à l’usine-Camp Heinkel, située à quelques kilomètres d’Oranienburg Sachsenhausen. Là, ses conditions de vie changent, il reçoit quelques colis.

       Cependant, l’usine est régulièrement bombardée.

       Pierre avait un moral fort, il secourait ses camarades à son détriment et leur servait d’exemple.

       Le 18 avril 1944, l’usine est à nouveau bombardée et réduite en cendres, 400 ouvriers politiques et déportés sont tués. Les Allemands prévenus du bombardement les avaient empêchés de fuir.



       Près de 200.000 prisonniers y ont été internés de 1936 à 1945 et 84000 y sont morts.

       En 1946, Henri Michel, rescapé d’Oranienburg n° 34012, raconte :

       « Au camp d’Oranienburg-lez-Berlin par milliers, on gazait les détenus.

       On ne se doutait pas, il y a un an, en pays libérés, quel sort atroce était fait à des millions d’êtres humains encore sous la botte nazie.

       L’offensive russe battait son plein et les armées victorieuses faisant des bonds prodigieux atteignirent vers la mi-janvier la partie Est de la Silésie, où s’étalaient les immenses camps de concentration d’Auschwitz et de Birkenau.

       Pris de panique, les S.S. évacuèrent par tous les moyens et en toute hâte ces lieux sinistres, baignés par le sang innocent d’êtres sans défense.

       Ce fut le coup de grâce pour d’innombrables malheureux qui avaient stoïquement résisté à toutes les tortures. Il fallait aller assez vite et sabrer dans les rangs. Et ce fut la mort par épuisement, par la faim, par les chambres à gaz, par une évacuation à un rythme accéléré.

       Les plus valides furent traînés à travers les plaines enneigées et glacées de la Silésie. Malheur à l’éclopé qui s’arrêtait pour prendre haleine ou rattacher son baluchon ! Le coup de pistolet classique dans la nuque suivi du coup de pied d’usage le faisait rouler dans le fossé bordant la route.

       Ceux qui restaient étaient parqués dans des wagons ouverts et arrivaient en très mauvais état au camp de concentration d’Oranienburg-lez-Berlin. Le voyage avait duré six jours par un froid sibérien, sans nourriture, sans boisson. J’ignore le nombre de ceux qui périrent en route. Les arrivants furent dirigés vers la morgue ou les infirmeries où avec des camarades j’eus à les enregistrer et à les interroger.

       Listes innombrables de noms dont, hélas, peu de jours après il fallut en biffer un grand nombre, soit comme décédés de mort naturelle, soit partis « en transport », c’est-à-dire dans la chambre à gaz.

       Que de nationalités étaient représentées ! Et que de juifs ! Vieillards et jeunes gens, des enfants de 10 à 14 ans, tous des squelettes ambulants.

       L’arrivée de tous ces malheureux, entassés pêle-mêle avec des morts dans des wagons puants et dégoûtants est une de ces visions qu’on n’oublie pas.

       Dès leur arrivée, les vivants aussi raidis par le froid que les morts gisant à leurs côtés, étaient triés et examinés par nos braves médecins et infirmiers prisonniers, dont le comportement fut parfait et le dévouement inlassable.

       La plupart étaient dirigés vers l’infirmerie 3A, station chirurgicale dirigée par le docteur Louis Jodogne de Bruxelles. Que de misère, que de souffrances !

       Un jeune juif parisien, âgé de 18 ans, avait les deux mains gelées et la gangrène s’y était mise. On s’apprêtait à les lui amputer lorsque l’ordre vint de le mettre à disposition du secrétariat des S.S. Et ce fut la chambre à gaz comme beaucoup d’autres qui avaient eu des membres gelés et gangréneux. Il y eut de nombreux cas mortels tous les jours.

       En racontant tout ceci il me vient un affreux scrupule, ceux qui pleurent un absent seront hantés par ces visions d’horreur ! Et cependant, il faut que ce soit dit, il faut que justice soit faite.

       Les rescapés d’Auschwitz et autres antres de la mort étant pour la plupart « liquidés » on s’acharnait sur de nouvelles victimes. A qui le tour ? On n’était jamais certain du lendemain.

       Fin janvier on se mit à gazer subitement des prisonniers de guerre russes échappés aux massacres précédents, sous prétexte qu’ils étaient atteints de tuberculose.

       Deux jours plus tard, centaines de P. P. de tout calibre et de toutes nationalités subirent le même sort dès que le moindre indice de tuberculose était constaté. Les Norvégiens seuls s’échappèrent, grâce à l’intervention du prince de Bernadotte.

       Ah ! les horribles camions, pleins à craquer, de pauvres prisonniers désignés pour le « transport » ! Chambre à gaz, four crématoire …

       Ayant été présent à ce macabre manège, ainsi que d’autres infirmiers, j’ai le triste privilège d’en conserver tous les détails. Tôt matin, le chef de block, c’est-à-dire le prisonnier dirigeant un baraquement d’infirmerie, reçut du Secrétariat S. S. un certain nombre de cartes ou fiches de « transport ». A midi, les malheureux dont le nom figurait sur ces fiches, étaient avertis qu’on les emmènerait vers un « meilleur camp ». On les priait de s’habiller de leur mieux et de prendre avec eux les objets auxquels ils tenaient le plus.

       Un transport comptait environ cinquante prisonniers. Parmi un des premiers je reconnus six braves wallons et un flamand et ce fut pour moi une double torture de les voir partir ainsi.

       Heureusement, la plupart ignoraient la vraie destination et partirent plein d’espoir. La camionnette faisait une petite tournée d’une dizaine de minutes puis derrière un rideau de verdure arrivait à la chambre à gaz.

       Dix prisonniers hongrois, des juifs, étaient chargés de retirer les cadavres de la chambre à gaz et de les transporter au four crématoire, pour subir le même sort peu après

       Bientôt, les assassinats en masse ne se limitaient plus aux malades et improductifs. Le mot d’ordre était donné, tous devaient y passer. Entretemps, les armées russes se battaient aux environs de Kustrin où elles semblaient arrêtées dans leur élan. Notre inquiétude grandissait, d’autant plus que nous nous sentions tous devenirs faibles.

       Au début de février, ce fut le tour d’une dizaine de sujets britanniques, parachutistes capturés en Norvège et de seize braves Grand-Ducaux, agents de police, ayant refusé de prêter serment de fidélité à Hitler.

       Ensuite y passèrent les prisonniers qui en savaient trop long sur les menées des S.S. et aussi des « mouchards » qui avaient trahi leurs camarades. Ces derniers au moins avaient le sort qu’ils méritaient, car ils étaient responsables de biens des crimes.

       On nous fait biffer les noms dans les registres du camp avec la mention « mort en transport ».

       Inlassablement les assassinats en masse se poursuivaient. Des milliers de juifs hongrois venus d’autres camps furent gazés, la plupart des intellectuels ! On ne pouvait même plus les inscrire dans les registres, on n’aurait du reste pas pu suivre ! Leur arrivée était suivie quelques heures après par le « transport » …

       Les russes avaient l’air de bouger à Francfort sur Oder et la menace de leur avance fit une nouvelle fois perdre la tête aux chefs de camp.

       Impossible de tuer encore les arrivants et les anciens. Le temps faisait défaut. Et ce fut le départ en masse vers Buchenvald et Bergen-Belsen.

       Plus d’un d’entre-nous aurait voulu partir ainsi, ces deux camps n’ayant pas à Oranienburg trop mauvaise presse. On ignorait quelles tueries s’y opéraient. On souhaitait bonne chance aux amis qui parlaient ainsi ! Parmi eux, que de braves gens, qui avaient été, des années durant, des semeurs d’optimisme et des vaillants !

       Avec quel serrement de cœur, on les vit partir ! Au risque de me faire punir, j’allais serrer une dernière fois la main à ces chers camarades d’infortune.

       MM. les abbés Vincke, curé de Knokke ; Piérard, vicaire dans le Hainaut ; Renardy, curé de Membach ; le révérend père Stanislas, religieux néerlandais de Tancrémont et l’inoubliable père jésuite Van Oostayen, le ministre Vanderpoorten et un grand nombre de diplomates de toutes nationalités.

       On ne devait plus se revoir. Ils trouvèrent quasi tous une mort affreuse au moment même où les armées alliées faisaient route pour les délivrer.

       Durant deux mois, je dus encore partager la vie incertaine avec 90.000 prisonniers, toujours l’affreuse angoisse au cœur et la question sur les lèvres : « Que nous adviendra-t-il aujourd’hui ? ».

       Enfin, le 21 avril, on nous sortit en masse du camp, vers un nouveau drame, sur lequel il y a lieu de revenir tout spécialement : la marche de la faim vers la liberté ».

Buchenwald

       Après le bombardement de l’usine Heinkel, le 18 juillet 1944, celle-ci est abandonnée et Pierre est transféré au camp d’enfer de Buchenwald (près de Weimar), qu’il qualifie de « boucherie scientifique pour humains ».

       A l’entrée du camp, sur le battant de la grande porte en fer forgé est reprise la devise « Hehem das Seine », qui signifie à chacun son dû.

       Pierre travaille dans la carrière de pierres du camp sous la chaleur du soleil d’août. Régulièrement, les S.S. trient et sélectionnent les prisonniers malades ou faibles, ceux-ci sont « euthanasiés » dans les chambres à gaz.

       Les malades sont envoyés au « petit camp », souvent pour y mourir, les conditions de vie y sont infernales (pas de chauffage, vol des maigres rations de nourriture).

       Début avril 1945, fuyant l’arrivée imminente des Américains, les Allemands commencent à évacuer les prisonniers, aucun ne peut tomber aux mains des Alliés.

       Le 5 avril, un premier transport est organisé, principalement composé de Juifs logés au petit camp.

       Un vent d’insurrection plane sur le camp. Les prisonniers ne se présentent plus à l’appel et c’est de force, à coups de bâton, que les Allemands parviennent à faire évacuer des Blocks.

       Un convoi de « 1500 squelettes vivants » encadré par les S.S. quitte le camp et se dirige vers l’Est, vers la frontière tchèque.

       Le 11 avril 1945, les troupes américaines libèrent le camp de Buchenwald, trop tard pour Pierre.

       Entretemps, Pierre et son compagnon d’infortune sont entraînés dans une marche de la mort qui va durer vingt-cinq interminables jours, avec cinq pommes de terre pour seule nourriture journalière. Toutes les minutes, les S.S. achèvent les prisonniers tombés de fatigue, de soif et de faim ou qui ne suivent pas le rythme de la marche.



       Au fur et à mesure de sa progression, la colonne s’éclaircit. Pierre relève des actes de cannibalisme, cela est confirmé par le récit de Charles Brusselairs, ancien détenu de Buchenwald : « Il y a des cas de cannibalisme. Des cadavres, la peau sur les os, gisent, la poitrine et le ventre ouverts au couteau. On leur a enlevé le cœur, le foie et les poumons que certains font cuire dans une grande casserole trouvée on ne sait où »[5].

       Pierre et un compagnon se situent à l’arrière, près des mourants. Puis, brusquement c’est la chute. Un jeune S.S. qui les suit est chargé de les abattre.

       Cependant, le coup fatal n’arrive pas, l’Allemand poursuit sa route, sans doute effrayé par l’arrivée imminente des Alliés.

       Ils parviennent à se cacher dans une grange à la frontière tchèque en attendant l’arrivée des Russes le 8 mai 1945. Sur les 1500 détenus, 400 sont en vie. Le jour suivant, ils seront abattus à la mitrailleuse. Pierre et son compagnon se cachent dans une grange en attendant les Russes. A leur arrivée, ils recevront de la nourriture et des vêtements et même des armes, des revolvers pour « se venger des loups ».

       Ils sont logés durant un mois chez un antinazi, puis c’est le retour en Belgique, à Verviers.

       Le mois suivant, le 7 juin 1945, l’aumônier Henri Waterloos, vicaire à Marcinelle, rapatrie Pierre chez ses parents, à Baulers. Ceux-ci n’ayant jamais reçu de ses nouvelles le croient mort.

       Pierre est fort amaigri et porte des blessures de coups de bottes, de bâtons, de crosses et de morsures de chien.

       La mort de son ami Etienne Van Wézemael lui pèse énormément. Ses restes ne seront jamais retrouvés.

       A son arrivée à Baulers, Pierre porte encore sa tenue de prisonnier.




       Les parents reçoivent une lettre du dénommé A. Bailly, habitant 126, rue Grande Hollogne à Liège :

« Le 9.6.45

Cher Monsieur,

       Excusez-moi de ne pas avoir répondu plus tôt à votre lettre « Express » du 31 Mai car m’étant rendu en visite chez des Parents habitant le Limbourg, je me suis donc absenté quelques jours.

       Je conçois avec quel bonheur vous avez appris que votre fils était en vie, il se trouvait lors de notre rencontre (le 17 Mai) dans le village que je vous ai écris dans ma première carte. J’ai parlé plus d’une ½ heure avec Monsieur votre fils et voici ce qu’il m’a raconté au sujet de son évacuation :

       Quand les Russes ont déclenché leur dernière offensive, le camp où il se trouvait a été de suite évacué en colonne par la route et encadré de S.S. Un soir que la colonne est arrivée près du village que je vous ai déjà nommé il est parvenu (avec un de ses camarades) à la nuit tombante à se faufiler hors de la colonne « car les S.S. commençaient déjà à jouer leurs vilains tours » et cela dans un petit bois où ils sont restés jusqu’à l’aube.



Photo prise à son domicile [devant la fenêtre de la cuisine, dans la cour], après son retour des camps nazis au hameau d’Alzémont en juin 1945.

       Après s’être assuré que la colonne s’était éloignée, ils se sont rendus dans une maison située à proximité de la route. Ils se sont présentés par hasard chez le Bourgmestre du village, celui-ci, après avoir pris connaissance de leur identité, les a ravitaillés, habillés et hébergés, il a mis une chambre à leur disposition, enfin, suivant leurs dires, ils étaient très bien soignés ? Naturellement, ayant été très affaiblis par les marches forcées qu’ils ont dû fournir et sans pour ainsi dire de nourriture, il était préférable de se laisser retaper au lieu que d’encore fournir ce que l’on peut dire des efforts surhumains.

       Je leur avais donc promis que mon premier travail à mon arrivée en Belgique était de donner les renseignements à la Croix-Rouge et de vous en avertir.

       Donc soyez rassuré à son sujet question de vêtements ainsi que de nourriture car tout ce qu’il désirait on lui procurait (œufs, lait, etc), seulement prenez patience car où il se trouvait il n’y avait aucun moyen de communication et je dois seulement mon retour si tôt en mon courage et ma force physique car j’ai dû marcher avec mes deux copains plus de 240 km avant de rencontrer un chemin de fer en état. Vous pouvez néanmoins donner les renseignements au Commissariat de Bruxelles et à titre de documentation, vous pouvez leur dire que je les ai renseignés à la gare d’Arlon (service d’accueil Croix-Rouge). Vous pourrez toujours en faire mention dans votre lettre.

       J’espère néanmoins et de tout cœur que votre cher fils ne tardera pas à rentrer au sein de sa famille et me tiens toujours à votre disposition. Je vous dirai que l’ami de votre fils est Monsieur Laffineur 50 rue Quévy à Luttre (Hainaut) et que j’ai aussi informé ses parents.

       Prenez donc patience et courage et tout en souhaitant un prompt retour de votre fils, recevez, Monsieur, mes biens sincères salutations.

A. Bailly »



Amicale des Prisonniers Politiques, section de Nivelles et environs, devant le palais de Justice de Nivelles, en 1945 Pierre Petitniot se situe au centre du 3ème rang en tenue de prisonnier

       Le 16 septembre 1945, un cortège est organisé en l’honneur de la libération.

       Des chevaux ferment le cortège. Ils sont montés par Jean Petitniot, Charles Remy et Henri Renard.



       Pierre épouse Thérèse Petit en 1946. Ils ont quatre enfants :

-        Marc né à Nivelles

-        Elisabeth née à Nivelles le 16 octobre 1949 et baptisée à Baulers le 30 octobre

-        Françoise née à Nivelles le 16 septembre 1950 et baptisée à Baulers le 1e octobre

-        Christine née à Nivelles le 20 juillet 1952 et baptisée à Baulers le 3 août

-        Eric né à Nivelles le 27 juillet 1956 et baptisé le 4 août

       Pierre est membre du Parti Social Chrétien, en 1952 il est élu conseiller communal à Baulers.




Carte postale envoyée par Pierre Petitniot lorsqu’il est retourné visiter Dachau en 1956 le premier camp de concentration où il a été interné


Les prisonniers de guerre Baulersois sont : Lucien Neuwels, Simon Ladrière, Jean Burton, l’Abbé Salmon, Léon Hennaut, Guillaume Luckermans, Decoster Henri, Pierre Petitniot prisonnier politique, Charles dit Alphonse Van Camp, Léon François, Gustave Allebosch


L’abbé Victor Salmon, Aumônier militaire

       Les victimes de la guerre sont Bourguignon F., Claes G., Van Wezemael E.et Avermaete G.

       Il faut aussi ajouter le Baulersois Duchemin J.




       Le 13 septembre 1991, Pierre reçoit du Palais de Bruxelles un courrier du Roi Baudouin et un second de la Reine Fabiola.




Pierre et Adolphe


Mai 1957. Pierre et sa tante Elisabeth

LE CLUB DE FOOTBALL

« Les amis réunis »



       Un club de football appelé « Les Amis Réunis » est fondé à Baulers dans les années trente. Emile Foucart en est le président, Les membres sont : Maurice Marin, Georges Delanghe, Albert dit Joseph Bries et Henri Ladrière. Le premier terrain se trouve dans une prairie appartenant au fermier Glibert, à proximité des Coutures. A cette époque, le club organise des matchs amicaux entre Baulersois. Après son affiliation à l’Union Belge de Football, un vrai terrain est tracé dans la prairie Moreau, derrière la ferme.

       Les couleurs du club sont le bleu et le blanc. Le local et les vestiaires pour les joueurs et l’arbitre se trouvent au « Salon de l’Espérance », place communale.

       L’entrée au terrain pour les spectateurs se situe rue aux Cailloux, en face de la maison Avermaete. On y place une porte aux couleurs du club. Le club existe jusque vers 1945.



Années 1930-1940. De gauche à droite. Au 1er rang : Etienne Van Wéezmael ; Lucien Valentin, Marcel Valentin, inconnu, Pierre Brux Au 2e rang : Aril Moreau, inconnu, Pierre Petitniot, Willy Van Wézemael, Albert Viseur, Florent Bollens


A l’arrière-plan, la ferme Hanneliquet. De gauche à droite. Au 1er rang : inconnu, Roger Lelièvre, Firmin Poulin, Marcel Valentin, inconnu, inconnu, Jules Robeys Au 2e rang : Robert Mosselman, Jean Burton, Pierre Petitniot, Willy Van Wézemael 3e rang : Aril Browet, Lucien Valentin, Aril Moreau, Etienne Van Wéezmael, inconnu


Années 1930-1940. De gauche à droite. Au 1er rang : Armand Gossiaux, Willy Manquoy, Robert Paquet, Zénon Decrolière, Marcel Valentin Au 2e rang : Marcel Levêque, Victor Levêque, Raymond Colin Au 3e rang : Gérard Dewinter, Achil Verbruggen, Aril Moreau, Emile Foucart


De gauche à droite. Au 1er rang : Marcel Baudru, Lucien Valentin, Willy Van Wézemael, Marcel Valentin, Robert Collaert Au 2e rang : Henri Ladrière, Jean Courtain, Henri Laloux, Victor Levêque, Marcel Servranck, Etienne Van Wézemael, Aril Moreau, Emile Foucart


De gauche à droite. Au 1er rang : Yvon Dewael, Albert dit Joseph Bries, Raoul Manquoy, Georges Delanghe, Georges Vandervelden Au 2e rang : Emile Foucart, Robert Mosselman, Henri Ladrière, Léon Libert, Pierre Brux, Willy Van Wézemael, Aril Moreau

La Jeunesse Sportive Baulersoise

       Au début des années cinquante, quelques sportifs baulersois décident de fonder un nouveau club de football à Baulers plusieurs années après la disparition des « Amis Réunis ».

       Pierre Petitniot est le premier président de ce nouveau club avec au comité Willy Manquoy, Armand Gossiaux, Jean Burton, Fernand Charlet et Alfred Brancart.

       Peu de temps après, un nouveau comité de la J.S. Baulersoise est constitué ; Pierre Petitniot en est le président, Jean Burton et Marcel Levêque les vice-présidents, Jean Petitniot le secrétaire, et Emile Jourdain : trésorier. Les membres sont : Marcel Claes, Marcel Baudru, Léon Decoquibus, Fernand Charlet et Alfred Brancart.

       Les couleurs du club sont le rouge et le noir, il porte le numéro de matricule 5710. Le terrain se situe rue de Plancenoit dans une prairie appartenant au cultivateur Glibert, près de la chapelle Hanneliquet et de la ferme d’Henri Hautier.

       Le local se situe au « Salon de l’Avenir » sur la place communale (ancien restaurant « Le Marronnier »). Quand celui-ci ne fut plus accessible, le local s’est trouvé chez Léon Charlier (« Au Marchau »).

       Le club ne peut compter sur aucune rentrée d’argent, or les équipements pour les joueurs, les assurances et les déplacements ont un coût.

       Afin de récolter de l’argent, le club organise des fancy-fairs, des kermesses et même le ramassage de vieux fers et papiers.





De gauche à droite. 1er rang : Adrien Grade, Willy Scorneau, Arthur Grandjean, Jean Godeau, Jacques Deboulle 2e rang : André Sautier, Jacquy Walke, Willy Manquoy, André Peterbroek, Emile Sautier, Guy Deschuyteneer

       Le 28 mai 1957, Pierre Petitniot part pour le Canada. La dernière phrase qu’il dit avant son départ est : « Que la population baulersoise continue à aider les jeunes ». Il prend le train pour Le Havre où il embarque le 29 sur un bateau à destination de Montréal où sa femme et ses enfants iront le rejoindre six mois plus tard.

       Marcel Levêque reprend la présidence du club. Un peu plus tard, plusieurs membres du comité démissionnent.

       Le nouveau comité se compose de Marcel Levêque président, Jean Petitniot secrétaire, Emile Jourdain trésorier (qui démissionna quelque temps après). Les membres sont : Abel Levêque, Walter Garin, Joseph Beekmans et Alfred Brancart.



La jeunesse sportive baulersoise


Années cinquante. De gauche à droite. 1er rang : inconnu, R. Sautier, J. Petitniot (secrétaire), A. Grandjean, M. Couniot, W. Manquoy, A. Brancart 2e rang : G. Paquet, G. Deschuyteneer, F. Jourdain, R. Verly, A. Lejoly, A. Sautier, M. Levêque (président), R. Depooter, Hanne, A. Levêque (membre du Comité), W. Wolmans


Années cinquante. De gauche à droite. 1er rang : Adrien Grade, Willy Scorneau, Arthur Grandjean, Jean Godeau, Jacques Deboulle 2e rang : André Sautier, Jacques Walke, Willy Manquoy, André Peeterbroek, Emile Sautier, Guy Deschuyteneer


De gauche à droite. 1er rang : Marcel Peeterbroek, Robert Collaerts, Willy Manquoy, Armand Gossiaux, André Peeterbroek 2e rang : Adrien Grade, Jacques Gheude, Gaston Vanwilthoven, Freddy Grade, André Libert, José Kok


De gauche à droite. 1er rang : Arsène Verly, Raymond Spilsteyns, Deveert, Jean Godeau, Julien Herpoel 2e rang : Vital Wolmans, Jacques Deboulle, Neukermans, Désiré Wargny, André Libert, Jacques Gheude


Un des meilleurs joueurs, le gardien de but Henri Van Honaker


Championnat 1957-1958

       Ce petit club de football de division III provinciale du Brabant wallon est à son cinquième championnat après avoir passé un calvaire pendant les premières années comme tout club qui débute sans les moyens et sans ambition et uniquement dirigé par des bénévoles. Mais le comité ne s’est pas laissé abattre comme beaucoup de clubs l’ont fait.

       Le comité se compose de Marcel Levêque président et trésorier, Jean Petitniot secrétaire. Les membres sont : Abel Levêque, W. Garin, A Brancart et J. Beekman.

       Ce championnat paraît beaucoup meilleur que les précédents puisqu’après avoir disputé neuf matches, le club totalise neuf points, ce qui n’est pas si mal.

       Les joueurs qui défendent les couleurs du club sont : Guy Deschuyteneer, Adrien et Pierre Grade, Jacquy Valcke, Raymond, André et Emile Sautier, Raymond Goemans, Arthur Grandjean, Michel Couniot, Willy Manquoy, André Lejoly, Freddy Jourdain, Robert Verly, Noël Courtain et R. Depooter

Cercle Sportif Nivellois

       Au début des années soixante, il n’y a plus de club de football à Nivelles, le club du Stade Nivellois est endetté et mis en faillite. Nivelles ne peut plus avoir un club de football si elle ne paie pas ses dettes. C’est la raison pour laquelle des Nivellois ont demandé au comité du club de Baulers de jouer sur le terrain du Malgras (Maillebotte).

       Une partie des membres a décidé de partir à Nivelles et en 1963, la Jeunesse Sportive Baulersoise devient le Cercle Sportif Nivellois en gardant le numéro de matricule de Baulers, 5710.

       Pierre Petitniot occupe la fonction de président de la jeunesse sportive baulersois.

Plaque commémorative

       Pierre Petitniot occupe aussi la fonction de délégué des prisonniers politiques.

       Le 22 avril 1956, une plaque commémorative en hommage des victimes de la guerre 1940 est inaugurée en l’église Saint-Rémy de Baulers. Cette plaque en cuivre est l’œuvre bénévole d’Adolphe Petitniot. Ce travail a pris plus de 150 heures. Baulers lui doit notamment la restauration de trois chapelles : Notre-Dame des Affligés, St Antoine et Notre-Dame de Walcourt (le grillage).

       C’est son fils Pierre accompagné de Warcq Alfred, résistant, qui dévoilent la plaque.







Pierre PETITNIOT dépose des fleurs au monument aux morts. Marcel LEVEQUE tient le drapeau de la jeunesse sportive


Marcel LEVEQIE tient le drapeau de la Jeunesse Sportive, Pierre PETITNIOT est à sa droite

       Pierre Petitniot décède le 4 novembre 1988 à Ville-Saint-Laurent au Québec.



Marcel Valentin et ses filles Raymonde et Georgette, Pierre Petitniot, Roger Canton et son épouse Marie Foret


Pierre, Thérèse et leurs cinq enfants, Christine Françoise, Elisabeth, Marc et Eric


       En 2010, l’ASBL « Du côté des champs » de Baulers, en collaboration avec la ville de Nivelles et la Région wallonne, installe un grand panneau didactique à côté du Monument aux Morts de 1940-1945. Chaque année, lors de la cérémonie d’anniversaire de la bataille de Baulers, le panneau est commémoré par les Autorités civiles et militaires.





Commémoration annuelle de la bataille de Baulers. Hommage à Etienne Van Wézemael et Pierre Petitniot

















BIOGRAPHIE

Archives de la famille PETITNIOT

Collection FERY Joël

Courrier d’A. BAILLY

Crédit-photos : Joël FERY

Il ne nous reste plus tellement de temps pour faire entendre notre voix, Charles BRUSSELAIRS, édité par Charles Busselairs, 1983

Le dernier combat Lieutenant-Général Lambrechts, volume I, 2015, Joël FERY

Liste des sépultures d’intérêt historique local de l’ancien et du nouveau cimetière de Baulers, Joël FERY, 2012

Récit d’Henri MICHEL, rescapé d’Oranienburg n° 34012

 

 

 

      



[1] Ils ont trois enfants : Elisabeth, Adolphe et Jean. Elisabeth est la mère d’Isabelle Denuit et de Jacques Depuyt, Adolphe est le père de Pierre et de Jean et Jean est le père de François.

[2] Les Allemands disent des carabiniers-cyclistes qu’ils ne sont pas humains mais des diables noirs : Es sind keine Menschen, sondern schwartze Teufels. Cette réputation n’est pas exagérée. Ils pistent les Allemands, s’embusquent, les mitraillent et disparaissent comme de mauvais esprits. La nuit, ils guettent leur proie et au petit matin, plusieurs victimes trouvent la mort, comme venue de nulle part. Les diables noirs semblent infatigables et se déplacent rapidement à vélo d’un point à un autre. Ils sont devenus la terreur des cavaliers allemands, cependant, ceux qui sont pris sont assassinés, fusillés ou pendus.

[3] Les diables noirs, Louis JACMAIN, édition JANSSEN, Bruxelles, 1953, disponible sur le site

[4] J’avais 20 ans en 14, Liège Expo 14-18, Catalogue de l’exposition, Editeur Europa 50 s.c.r.l.- f.s, 2014, p. 27.

[5] Il ne nous reste plus tellement de temps pour faire entendre notre voix, Charles Brusselairs, édité par Charles Busselairs, 1983, p 207.



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