Maison du Souvenir
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Le général
Pire, commandant de l’Armée secrète. Le Lieutenant-général Jules Pire Ce Hannutois officier de carrière est né à Hannut le 9
novembre 1897. Sa modestie est sans
doute à l'origine du fait que bien peu de Belges connaissent encore son nom. Il
fut cependant un homme remarquable comme vous allez le constater à la lecture
de ces lignes. Il servit comme capitaine dans un état-major de brigade puis au
5ème de Ligne comme adjudant-major. Le 27 septembre 18, il est nommé
major et prendra le commandement d'un bataillon du 23ème régiment de
Ligne qu'il va conduire pendant l'offensive finale. Après quatre années
derrière l'Yser, le major Pire retrouve sa femme et son fils qu'il connaît à
peine. Après la guerre, il poursuivra une carrière militaire exemplaire et sera
pensionné comme général–major le 24 mars
1939. Jules Pire n'aura pas le temps d'en profiter. La deuxième guerre mondiale
éclate et il reprend volontairement du service pour assurer le commandement de
la 10ème division d'infanterie. Durant la campagne des 18 jours, sa
division se révèlera une des meilleurs de notre armée ! C'est au cours de cette
campagne, qu'il apprendra la mort de son épouse tuée dans un bombardement d'une
colonne de réfugiés. « Avec une grandeur d'âme rappelée par ceux qui
furent à ses côtés, il reste, en dépit de l'épreuve, magnifiquement le chef. On
le verra pleurer seulement lorsqu'il apprendra la capitulation ». Au moment où en 1941
s'organise la résistance, Jules Pire, âgé de 63 ans, la rejoint sans hésitations. On reconnaît sa très
grande modestie car, au sein de A 66 ans, la paix revenue, le grand chef, qui était un vrai soldat, un
homme simple et modeste, se tint à l'écart de toute publicité mais il continua
à s'intéresser quotidiennement, même lorsque la maladie survint, au sort des
ses camarades de combat, des plus élevés jusqu'aux plus humbles. Le général
Pire décédera le 29 janvier 1953. Sur son lit de mort, il fut promu par le roi « Grand
Cordon de l'Ordre de Léopold ». Il est le seul Belge qui reçut, pour faits
de guerre, la plus haute distinction nationale au cours du second conflit
mondial. Notons aussi qu'il reçut du Président Truman le grade de commandeur de
la « Legion of Merit ». La liste des militaires étrangers honorés
comme lui par le président américain ne
comptaient que 11 noms ! A ses funérailles, les drapeaux des troupes régulières
et des unités clandestines s'inclinèrent, cravatés de crêpe avec respect et
ferveur devant ce grand Hannutois ! Dr P. Loodts [1] Sur les 54.309 membres reconnus de l’A.S., 1.100 tombèrent au combat,
350 furent exécutés, 4.500 ne sont pas revenus des camps de concentration ;
soit 5.950 morts, plus de 10% de l’effectif. (D’après Henri Bernard, professeur
de l’Ecole royale militaire, Jean Del Marmol, Pierre de Meyere Editeur , 1972) |