Maison du Souvenir

La première bataille de chars de la deuxième guerre mondiale.

point  Accueil   -   point  Comment nous rendre visite   -   point  Intro   -   point  Le comité   -   point  Nos objectifs   -   point  Articles

point  Notre bibliothèque   -   point  M'écrire   -   point  Liens   -   point  Photos   -   point  Signer le Livre d'Or   -   point  Livre d'Or   -   point  Mises à jour   -   point  Statistiques


La première bataille de chars de la deuxième guerre mondiale.

point  [article]
Char français Somua. (Collection Musée de Jandrain)

Char français Hotchkiss. (Collection Musée de Jandrain)

Général Prioux, Commandant du Corps de Cavalerie. (Collection Musée de Jandrain)

Général Bougrain, Commandant la 2ème DLM. (Collection Musée de Jandrain)

Général Langlois, Commandant la 3ème DLM. (Collection Musée de Jandrain)

Carte de la bataille. (Collection Musée de Jandrain)

Dragons en side-car Gnome et Rhône. (Collection Musée de Jandrain)

Un Lafly transporteur de troupe. (Collection Musée de Jandrain)

L’accueil de la population belge aux motorisés français est enthousiaste. L’esprit 1914 revit. (Collection R. Van Dorpe)

Un char français Hotschkiss H35 fonce en direction de Crehen. (Collection Hubert Laby)

Batterie de canons de 75 du 76ème RA en action. L’intervention de ce régiment, le 12 et 13 mai, fut décisive. (Collection Musée de Jandrain)

Une mitrailleuse Hotschkiss cal. 7,62 dans nos campagnes. (Collection P. Genotte)

Un canon anti char de 25 est mis en batterie. Mai 40. (Collection P. Genotte)

Les combats à Orp-Jauche.

Orp-le-Petit. La maison d’Eugène Dolhen après les bombardements du 13 mai 40. (Collection P. Genotte)

Orp-le-Petit. La maison d’Eugène Dolhen après les bombardements du 13 mai 40. (Collection P. Genotte)

La place d’Orp-le-Grand après les bombardements. (Collection P. Genotte)

Le pont d’Orp-le-Petit avant 1940. (Collection P. Genotte)

Le pont de la place d’Orp-le-Petit a été détruit par les troupes françaises. (Collection Musée de Jandrain)

Les français ont fait sauter le pont de la place de Maret avant l’arrivée des Allemands. (Collection P. Genotte)

L’intérieur de l’église D’Orp-le-Grand après l’incendie. (Collection P. Genotte)

Le toit de la nef s’est effondré. L’incendie attaque les bas côtés. (Collection P. Genotte)

L’église d’Orp-le-Grand après l’incendie. Le toit a complètement brûlé. (Collection P. Genotte)

A l’arrière plan, on distingue le pont de la grand’ route que les Français ont fait sauter. (Collection Musée de Jandrain)

Un char français Hotschkiss en panne. (Collection Musée de Jandrain)

Devant la forge en partie détruite, les envahisseurs examinent deux chars français Hotschkiss. (Collection Musée de Jandrain)

Fin de journée, les Allemands ont pris possession du village. (Collection Musée de Jandrain)

La place après les combats. (Collection Musée de Jandrain)

Devant le café et la salle Ingebos, un camion Lafly et son canon antichars a été touché et a prit feu. (collection Pascal DANJOU / Editions du Barbotin)

La place de Jandrain avant l’arrivée des Allemands. (Collection Musée de Jandrain)

La première bataille de chars de la deuxième guerre mondiale[1]

Bataille de la Petite Gette

La campagne de Belgique

     Le 10 mai 1940, sans déclaration de guerre, les troupes allemandes envahissent la Belgique, ainsi que la Hollande et le Grand Duché de Luxembourg.

     Notre pays fait appel à l’aide de ses alliés qui, aussitôt, viennent en Belgique pour faire face à cette invasion avec l’armée belge, comme prévu dans les plans des états-majors.

     C’est ainsi que des troupes françaises viendront se déployer à la droite du Corps expéditionnaire britannique (BEF) derrière la ligne de chemin de fer Ottignies-Gembloux-Namur et derrière la Meuse, l’armée belge prenant en charge la partie nord du dispositif interallié.

     Pour permettre l’arrivée et le déploiement derrière le chemin de fer de toutes les unités françaises (± 100.000 hommes), le Corps de Cavalerie commandé par le Général Prioux a pour mission de freiner jusqu’au 14 mai au matin la progression des troupes allemandes et pour ce faire il s’installe sur l’alignement Tirlemont-Hannut-Huy, derrière la Petite Gette et la Mehaigne.

     Le Corps de Cavalerie se compose de deux divisions légères mécaniques (2ème DLM et 3ème DLM) et de troupes d’appui d’artillerie, de génie, etc. Cantonné dans le nord de la France, il regroupe ± 30.000 hommes et 400 chars. Il affrontera trois divisions allemandes, deux divisions de chars (panzer) et une division d’infanterie, soit plus de 50.000 hommes et 600 chars. La supériorité allemande est donc très importante.

     Parties du nord de la France, les premières troupes françaises arriveront à Orp-Jauche dans l’après-midi du 10 mai. L’ensemble du Corps de Cavalerie aura rejoint ses positions dans la nuit du 11 au 12 mai.

     Commencés le 12 mai au matin, les combats qui constituent la première bataille de chars de la Deuxième Guerre mondiale iront en s’intensifiant et dureront dans notre région jusqu’en fin de journée du 13 mai. Ce sont surtout les troupes qui défendaient l’entité actuelle d’Orp-Jauche et plus particulièrement Orp-le-Grand et Jandrain qui seront soumises à rude épreuve.

     Le 14 mai au matin, les divisions du Général Prioux imposeront un dernier temps d’arrêt à l’ennemi à hauteur de Perwez avant de se replier vers midi derrière le chemin de fer.

     Les hommes du Général Prioux ont rempli leur mission, mais ont laissé sur le champ de bataille 162 officiers, sous-officiers et soldats tombés au cours des combats, dont 61 sur le territoire de l’entité d’Orp-Jauche. A titre d’exemple les pertes du 11ème Régiment de Dragons Portés, c'est-à-dire les morts, les blessés, les disparus et les prisonniers, se montent à un tiers des effectifs soit ± 1000 officiers, sous-officiers et soldats.

     En ce qui concerne le matériel, la 3ème DLM, par exemple, perdra 105 chars sur les 239 engagés alors que les Allemands, qui en alignaient 640, en laisseront 160 sur le terrain.

     Ces chiffres suffisent à illustrer le courage et la détermination des hommes du Général Prioux et l’âpreté des combats au cours desquels ils firent tout leur devoir.

Les combats à Orp-Jauche et dans les villages environnants

Jeudi 09 mai

     Après une période d’instruction et d’exercices, les unités du Corps de Cavalerie cantonnent à proximité de la frontière belge, dans la région de Cambrai-Valenciennes-Maubeuge. A 17 heures, le Corps de Cavalerie est mis en état d’alerte.

Vendredi 10 mai

     C’est la guerre. Tôt le matin, les cantonnements français sont survolés par l’aviation allemande ; Vers 5 heures 30, le Corps de Cavalerie reçoit l’ordre de se préparer à faire mouvement vers la Belgique à partir de 10 heures ; Vers 10 heures 45, les premières unités franchissent la frontière sous les acclamations de la population belge. Vers 15 heures, les premiers militaires français sont à Orp-Jauche, tandis que le gros des troupes du Corps de Cavalerie fait halte pour la nuit derrière le chemin de fer Ottignies-Gembloux-Namur.

Samedi 11 mai

     Dès l’aube, les unités se remettent en mouvement. Au début de l’après-midi, les chars Hotchkiss sont à Orp-le-Petit, à Pellaines, à Crehen et à Thisnes et les Somua à Marilles, à Jauche, à Jandrenouile et à Merdorp.

     A la nuit tombante, toutes les troupes de la 3ème DLM sont en place sur la Gette. Elles creusent des tranchées postent leurs armes, minent les ponts. Quant à l’artillerie, elle s’installe à Jandrenouille, à Folx-les-Caves et à Marilles. Tous se préparent au combat.

Dimanche 12 mai

     Vers 8 heures, la 4ème Division Panzer allemande (4ème PzD) occupe Hannut et lance aussitôt ± 70 chars à l’attaque du village de Crehen, défendu par une unité de la 3ème DLM. Le combat est violent et en fin de matinée les Français doivent abandonner le village et se replier sur Merdorp et Thisnes. Sur tout le cours de la Petite Gette, l’aviation allemande multiplie les attaques à basse altitude sur les villages. La Grand-Place d’Orp-le-Grand (actuelle Place du 11ème Dragons Français) est bombardée.

     Les troupes françaises et allemandes sont partout au contact. En fin de journée, les chars de la 4ème PzD attaquent Thisnes en force. Les Français subissent de lourdes pertes et doivent à la tombée de la nuit se replier sur Merdorp. Quelques chars allemands tentent d’avancer jusqu’à Jandrain mais ils sont repoussés. Vers minuit, ordre est donné aux défenseurs du village de Wansin qui résistent toujours de rejoindre Jandrain.

Lundi 13 mai

     Dans la nuit, la 3ème PzD a rejoint la 4ème PzD. Ces deux divisions se préparent à la bataille décisive du lundi. Après un bombardement intense, l’attaque générale des chars allemands démarre en fin de matinée et au début de l’après-midi. La 3ème PzD prend la direction des deux Orp (le Petit et le Grand) et de Maret, la 4ème PzD celle de Jandrain-Jandrenouille et de Merdorp. Les troupes françaises qui ont fait sauter les ponts se défendent avec opiniâtreté.

     Vers midi l’église d’Orp-le-Grand s’embrase progressivement au cours de ces combats. Le soir, il n’en restera que les murs. Malgré tout son courage, malgré une contre-attaque de chars Somua, au départ de Jauche, la 3ème DLM, submergée par les assauts répétés, ne peut empêcher les 3ème et 4ème PzD de faire leur jonction au château d’eau de Jandrain. Sur ordre, elle entame son repli dans l’après-midi. Encerclés, les défenseurs de Jandrain résisteront encore jusqu’à environ 17 heures. Seuls quelques chars parviendront à se dégager et à rejoindre Jauche.

     Au soir du 13 mai, la bataille de la Petite Gette, la première bataille de chars de la 2ème Guerre Mondiale est terminée.




Si vous êtes intéressé par une visite du musée du Corps de Cavalerie 1940, en voilà les coordonnées !

Musée du Corps de Cavalerie français 1940
Chaussée de Wawre, 61
1350 Jandrain
Gsm : 0475/877015
@ : Richard de Hennin, Conservateur



[1] Texte rédigé par le Conseil Communal des Enfants d’Orp-Jauche aidés par le général-major Pierre Genotte et le Conservateur du Musée du Corps de Cavalerie français 1940, monsieur Robert Van Dorpe.



© Maison du Souvenir. Tout droit réservé. ©