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Un mausolée au Prisonnier de Guerre Inconnu.

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Un mausolée au Prisonnier de Guerre Inconnu.

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Carte d’Allemagne et les camps de prisonniers

Le monument, au Prisonnier de Guerre Inconnu, au cimetière militaire de Bourg Léopold

Un mausolée au Prisonnier de Guerre Inconnu[1]

       Le monument au P. G. inconnu, à Beverloo, est chaque année le point de ralliement de centaines de P. G. Le voici dans son émouvante simplicité.

       Il existe, inauguré le 3 septembre 1950, au cimetière milliaire de Bourg Léopold, un mausolée au P. G. inconnu.

       A la date fixée par le Bureau fédéral de la F. N. A. P. G., ce monument est, chaque année, le point de ralliement de centaines de P. G. et de nombreuses personnalités civiles, militaires et religieuses. Cérémonie toute simple d'ailleurs organisée par ceux qui savent revenir à leurs chers souvenirs pour y retrouver les impératifs auxquels les P. G. doivent leur fidélité de tous les instants :

        le sens de l'Unité avec toutes ses exigences ;

        le sens de l'Amitié avec toutes ses richesses ;

        le sens de la Patrie avec toutes ses certitudes ;

       Après le Service solennel à la mémoire des victimes des deux guerres et le traditionnel dépôt de fleurs, notre Président National ne manque jamais de tirer la leçon qui se dégage de ce pèlerinage annuel. Nos amis reliront avec émotion le discours qu'il a prononcé en cette circonstance le 12 juin 1960, à l'occasion du Xe anniversaire de l'inauguration de ce Monument. C'était au lendemain de la perte de notre ami, Valère Goutière, au lendemain aussi de ces luttes intestines provoquées par la question de l'incivisme.

Beverloo 1960

       En ce moment solennel, dans ces lieux où dorment de leur dernier sommeil tant de braves, une commune pensée, un même souvenir étreignent nos cœurs et nos lèvres murmurent avec respect un nom, celui d'un ami, d'un compagnon disparu dans les combats de l'Yser, de la Lys, dans les camps nazis et que symbolise ce P. G. Inconnu.

       Nos pensées se reporteront aussi plus près de nous, vers celui mort tout récemment à la tâche, notre secrétaire général, V. Goutière.

       Messieurs, cette pieuse cérémonie à laquelle chaque année s'associent tant de hautes personnalités en atteste, nous ne formons qu'un cœur, qu'une âme pour reporter l'honneur et le prix de notre liberté sur les braves qui sont tombés au service du droit et que nous rappelle ce mémorial édifié, il y a dix ans déjà, à celui qui, avec nous, a lutté sans avoir pu connaître la libération qui nous a rendu aux nôtres, à notre patrie.

       Pour nous, ce monument est mieux qu'un hommage à un ami inconnu, c'est un témoignage impérissable de l'attachement à la cause de la liberté et de la démocratie.

*          *          *

       P. G. Inconnu qui repose ici parmi ceux de 14-18 et 40-45, parmi des camarades prisonniers politiques morts pour la patrie, je m'incline devant ta noble dépouille au nom de milliers et de dizaines de milliers d'anciens compagnons de souffrance, au nom de notre amitié fraternelle des camps d'exil.

       Ton sacrifice, nous n'avons pas voulu, depuis notre retour, qu'il soit perdu ; nous n'avons pas voulu que l'exemple de ton courage résolu le soit non plus et c'est pourquoi nous avons veillé jalousement à ce que ce bel esprit de fraternité et de solidarité, cet esprit des camps qui nous animait, règne dans nos rangs, dans notre association.

       Crois bien que nos réalisations sociales ne détournent pas nos regards des humbles tombes qui nous rappellent les plus nobles sacrifices ; nous nous considérons avec tant de familles, atteints dans nos affections et c'est pourquoi nous parlons de nos victoires sur l'indifférence et sur l'oubli à voix grave et avec respect.

       P. G. Inconnu tu peux être fier de tes compagnons réunis dans leur fédération, car ils n'ont point démérités et tu peux les juger à leurs œuvres.

                           MM…,

       Plutôt que d'ajouter nous-mêmes à la confusion du moment alors que des Belges s'affrontent comme si de nouveau ils n'étaient plus au service de la même cause, transposons et professons ensemble, comme nous le faisons depuis treize ans déjà, au-delà de nos frontières, cette action fraternelle qui a si bien consolidé et enrichi notre patrimoine fédéral.

       C'est par des gestes réciproques d'entraide ou d'amitié posés en souvenir de tels sacrifices de ceux que nous honorons aujourd'hui, que, dans le cadre qui est le nôtre et dans le respect des convictions, des préférences et des opinions politiques que suppose et permet toute démocratie, digne de ce nom, nous porterons la paix au cœur des hommes.

       Sachons, mes camarades, ne jamais oublier que la patrie est pour nous plus qu'un symbole et le patriotisme autre chose qu'une vertu d'occasion.

       Formons le vœu que l'exemple de nos morts forge la résolution de nos cœurs à vouloir vivre libres dans un monde pacifique, juste et tolérant que nous devons nous-mêmes contribuer à construire, fidèles dépositaires de leur ultime espérance.



[1] Tiré d’un livre d’or de la F.N.A.P.G.



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