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La Gendarmerie et la Résistance.

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La Gendarmerie et la Résistance[1]

Pendant l’occupation 1940-1944[2]



Lieutenant-colonel Van Geet W.

Par le Lieutenant-colonel Van Geet W.

La résistance généralités

       La notion de résistance – un mot de ralliement pour les divers groupements qui s'assignaient le but de combattre l'occupant – éveille de prime abord, et malgré la diversité qui en découle logiquement, une impression de cohésion. Or cette homogénéité n'existait pas du tout. Le particularisme, caractéristique si typiquement belge, était également de mise dans ce cas-ci. Chaque groupe ment agissait pour son propre compte et limitait scrupuleusement les contacts avec d'autres organisations de résistance au strict minimum. Une attitude qui, si elle favorisait la sécurité, était aussi préjudiciable à l'efficacité[3].

       Pour les uns, l'objectif final était d'appuyer le débarquement des alliés, notamment en constituant des troupes de combat et en les préparant dans le plus grand secret. L'exécution de sabotages, la recherche et la transmission d'informations étaient ici des buts en soi. Un des plus importants mouvements de cette catégorie de résistants était l'Armée Secrète (A.S.) qui dépendait du Ministère de la Défense – 2e direction à Londres et qui se composait de militaires démobilisés. Le gouvernement belge, initialement indifférent vis-à-vis des combattants clandestins et de la Résistance en général, avait expressément interdit à cette Armée Secrète de mener des actions susceptibles de compromettre la sécurité de ses membres sous prétexte de sortir de l'anonymat. Les sabotages qui auraient pu causer des dégâts irréparables à l'industrie étaient également interdits[4].

       Les autres mouvements, composés essentiellement de civils, relevaient de la Sûreté de l’état.

       Certains d'entre eux, comme la « Witte Brigade », avaient également été composés par d'anciens militaires. Certains de ces groupes, dont le Front de l'Indépendance (FI), étaient d'avis qu'il ne fallait pas attendre le débarquement. Ils partaient du principe que tout devait être mis en œuvre pour empêcher la pacification du pays. Par ailleurs, la pacification de la zone de combat était – dans l'optique allemande – d'une importance vitale pour la poursuite de la guerre[5].

       Les sabotages et les attaques armées devaient stimuler la volonté de résistance de la population et préparer la contre-offensive alliée.

       En outre, certains mouvements voyaient en la guérilla le moyen idéal qui allait permettre, après la libération, d'exploiter la conquête d'une position de force a des fins politiques[6].

       Ce groupe de résistants puisait la majorité de ses membres dans les formations paramilitaires socialistes et communistes d'avant-guerre :
de “Militie Arbeiders-Verweer (MAV) », « de Rode Valken », etc[7].

       Cependant, l'action dégénéra et créa une situation que des criminels sans scrupules mirent habilement à profit pour régler des rancunes personnelles ou pour s'enrichir.

       Selon les déclarations de von Falkenhausen, ces événements obligèrent finalement la Militarverwaltung à accepter les revendications des membres du Vlaams Nationaal Verbond (VNV) et des Rexistes et de prendre des mesures plus sévères à l'égard des « terroristes »[8].  La prise d'otages en fut une conséquence directe.

La Gendarmerie et la résistance

       Des membres de la gendarmerie étaient engagés dans les deux mouvements en dépit d'une certaine réticence vis-à-vis de la résistance gauchiste, du moins au début. C'est en tout cas notre interprétation des quelques documents publiés par le colonel Dethise, peu après l'invasion allemande en URSS.

       Dans une instruction aux unités de gendarmerie, Dethise notait que des éléments terroristes et communistes avaient multiplié leurs activités. Celles-ci consistaient notamment à distribuer des pamphlets incitant à recourir à la violence. On craignait des attentats et des représailles à l'égard de personnes affiliées à des groupements politiques. La situation devait être suivie de près[9].

       Un rapport adressé au secrétaire-général de l'Intérieur et visant à obtenir une augmentation de l'effectif de la gendarmerie corroborait ces soupçons. Selon ce rapport, les communistes étaient les responsables de toutes sortes de graffiti et de pamphlets exhortant les travailleurs à exécuter des sabotages et encourageant la population à s'opposer à l'occupant et aux groupements politiques placés sous sa protection. En outre, on pouvait affirmer avec certitude qu'ils étaient coupables des attentats qui avaient été perpétrés[10]. Pour être complet, ajoutons que le colonel s'en prenait également aux formations paramilitaires de l'Ordre Nouveau. Tout cela nous donnait l'impression que la Gendarmerie considérait à ce moment-là qu'aussi bien l'extrême droite que l'extrême gauche constituaient une menace pour l'ordre traditionnel. Les actions communistes étaient ressenties plus comme une perturbation de l'ordre que comme une contribution à la libération du pays.



Sauf-conduit pour l’accès à la zone côtière

       La différence entre un acte de résistance (tel que le concevait l'extrême gauche) et la criminalité pure était apparemment très difficile à faire, ce qui contribuait à entretenir ce sentiment.

       De plus, les résistants gauchistes n'hésitaient pas, si nécessaire, à abattre des gendarmes même si c'était uniquement dans le but de faire disparaître des témoins indésirables.

       Dans une interview, le Lieutenant-général e.r. Denève caractérisa le FI sans mâcher ses mots et traduisait ainsi l'antipathie qu'éprouvaient de nombreux gendarmes : « Ils avaient recours à leurs armes bien trop rapidement. Ils abattaient des gens qui ne le méritaient pas. C'est ainsi que dans le Limbourg, trois gendarmes furent tués. De très bons gendarmes ! Je me souviens du cas Kerckhofs. Il a été tué par accident. Son frère était scandalisé. Pour éviter qu'il n'entame une enquête, il fut également assassiné. Et dire que ces deux frères étaient de véritables patriotes ... »[11].

       L'Armée des Partisans agissait effectivement sans aucune modération et se vengeait parfois arbitrairement. C'est ainsi que, dans la nuit du 10 février 1944, des partisans armés tendirent une embuscade à une patrouille de gendarmes dans les environs de Kessel-Lo.

       Alors que les partisans attendaient l'arrivée d'une patrouille forte d'une quinzaine d'unités, celle-ci se composait à peine de quatre gendarmes. Sans faire la moindre tentative pour vérifier si ces gendarmes avaient un lien avec les « gendarmes noirs de Van Coppenolle », les partisans ouvrirent le feu sur la patrouille, totalement prise au dépourvu. Trois gendarmes furent tués sur le coup ; le quatrième fut grièvement blessé et laissé pour mort.

       Malgré cela, plusieurs gendarmes étaient membres du FI et les contacts entre cette organisation et les brigades de gendarmerie locales étaient très bons. C'était par exemple le cas à Louvain[12].



Médaille commémorative de la Deuxième Guerre Mondiale

       Dès le début, l'attitude de la gendarmerie à l'égard de la résistance officielle – l'Armée Secrète (A.S.) – ne s'embarrassait d'aucune réserve. Quand des contacts étaient établis, il y avait toujours des gendarmes disposés à collaborer à la recherche de renseignements. Le service de renseignements de ce groupement était d'ailleurs exercé par des gendarmes[13]. Des gendarmes avaient créé et commandaient plusieurs cellules de l'A.S.

Van Coppenolle et la résistance

       L'attitude du colonel Van Coppenolle (un officier de l'armée nommé Commandant de la Gendarmerie par le Secrétaire-général Romsee, le 8 février 1943) était radicale et tranchée. « Quiconque commettait un attentat était un terroriste[14]. » Il prônait ainsi indistinctement une lutte impitoyable contre ceux qui troublaient l'ordre. Il ne fut toutefois pas suivi sur ce point précis[15]. Bien que son opinion fut radicale, Van Coppenolle a toujours prétendu qu'il a adopté une position neutre vis-à-vis de la résistance.

       A ce sujet, il est frappant de constater que la littérature traitant de l'occupation et plus particulièrement de la résistance consacre peu ou pas d'attention à la personne de Van Coppenolle. Cette indifférence nous fait supposer que Van Coppenolle était soit peu connu ou même pas connu du tout, soit que les milieux de la résistance percevaient sa politique comme celle « du moindre mal ». Un point de vue que confirme le témoignage d'un ancien sous-officier d'élite de la gendarmerie, lieutenant dans la résistance (A.S.) pendant la guerre, qui considérait même Van Coppenolle comme un « grand chef »[16]. Il est tout aussi étonnant que les organisations de résistance n'aient pas perpétré d'attentat sur la personne de Van Coppenolle, à une seule exception près toutefois.

       Le mercredi 3 mars 1943, tôt dans la matinée, son chauffeur vint le chercher à son domicile pour effectuer un voyage de service à Charleroi, où il devait s'adresser, aux officiers-commandants de brigade. A la sortie de Bruxelles, on ouvrit subitement le feu sur sa voiture. Suite au cri de son chauffeur, Van Coppenolle, dans un réflexe, se baissa sous le « tableau de bord » et échappa ainsi à une mort certaine. Trompés par la réaction de leur victime, les assaillants pensaient avoir atteint leur cible. Van Coppenolle s'en sortit toutefois avec plus de peur que de mal. Seule la voiture de service fut endommagée.

       Tandis que Van Coppenolle reprenait la route avec une voiture de remplacement, tout le voisinage fut cerné par des dizaines de gendarmes.



Lettre de congé falsifiée

       Comme l'impose la « Militärverwaltung », l'Etat-Major de la Gendarmerie informa aussi la Feldgendarmerie de l'attentat. Celle-ci envoya spontanément une unité de Feldgendarmen pour assister les gendarmes. Mais l'officier de gendarmerie, chargé de diriger les recherches, repoussa l'assistance spontanée des Allemands.

       Cependant, les recherches ne donnèrent pas de résultats immédiats. Les auteurs de l'attentat furent découverts après le meurtre, commis le 3 avril, sur P. Colin, directeur de « Le Nouveau Journal ». Il s'agissait de trois membres du Front de l'Indépendance.

       A la requête des Allemands, l'un d'eux, A. Fraiteur, un jeune homme de 19 ans, devait être signalé dans le Fichier Central de Signalement de la Police Judiciaire et faire l'objet de recherches.

       Les interrogatoires ont fait paraître que les membres de la résistance avaient pris le colonel en filature pendant trois semaines et avaient, sur base de leurs conclusions, décidé de l'attendre aux alentours de son domicile. Lors de l'attentat, un homme avait donné le signal, tandis que les deux autres s'étaient placés en embuscade, prêts à tirer, à un endroit où la voiture devait ralentir. Un brouillard épais leur fit rater leur cible.

       Un tribunal allemand condamna les trois résistants (Fraiteur, Bertulot et Raskin) à mort ; ils furent exécutés le 6 mai 1943.

       Après l'attentat, Van Coppenolle installa une garde personnelle – composée d'une quinzaine d'hommes placés autour et dans son domicile – et une escorte motorisée accompagna son véhicule. Le voisinage de son domicile fut repris dans le plan de patrouille de la Feldgendarmerie. Après un certain temps, il estima toutefois, que cette escorte motorisée était trop voyante et que les risques d'attentat s'en trouvaient ainsi accrus. Van Coppenolle se limita dès lors à se faire accompagner par un garde du corps armé qui prenait place à côté de son chauffeur. Le véhicule fut blindé[17].

La Gendarmerie dans la résistance

       Les divers témoignages qui furent apportés tant à l'intérieur qu'à l'extérieur de la gendarmerie, confirment la part active prise par les gendarmes dans les faits d'armes de la résistance. Il est toutefois évident que ceux-ci ne pouvaient avoir qu'un caractère individuel. Ces activités étaient suffisamment importantes pour que la gendarmerie puisse déclarer sans rougir qu'elle avait apporté sa contribution à la lutte contre l'occupant.



Carte de service falsifiée par Adrienne Van Den Broeck, épouse du Premier maréchal des logis Temmerman

       De plus, des documents tels qu'ordres du jour, brevets et rapports montrent que cette contribution avait de multiples aspects. Ainsi, des gendarmes organisaient des cellules de résistance, transmettaient des renseignements d'ordre militaire, informaient les organisations de résistance en ce qui concerne leur propre activité judiciaire (par exemple, les missions de surveillance, escortes, razzias et contrôles), exécutaient des missions de liaison, dissimulaient et falsifiaient toutes sortes de documents utiles, diffusaient des feuillets clandestins, apportaient une aide aux réfractaires, aux aviateurs alliés tombés dans le pays ou aux prisonniers de guerre russes en fuite, transportaient de l'équipement radio, tenaient des uniformes et véhicules à la disposition des résistants. Des gendarmes, membres de groupements de résistance reconnus, participèrent avec ceux-ci à la libération du pays. Certains s'aventurèrent à saboter du matériel ennemi.

       Par contre, peu de gendarmes se laissèrent gagner à collaborer aux règlements de compte menés contre des personnes qui affichaient des opinions différentes. Au contraire, ils ont tenté de rebuter ceux qui préconisaient ces actions de représailles. Parfois avec un certain succès.

L'uniforme de la Gendarmerie

       La gendarmerie constituait visiblement un très bon moyen pour duper l'occupant, c'est du moins ce qu'on peut établir quand on constate que les organisations de résistance utilisaient des uniformes de gendarmes.

       Voici quelques exemples : En juillet 1942, le bourgmestre de Ransart fut assassiné par des Partisans Armés. Un des auteurs du meurtre portait un uniforme de la gendarmerie, acheté chez un tailleur[18]. Mais des gendarmes ou d'anciens gendarmes prêtaient aussi leur uniforme. Dans la région côtière, grâce à la collaboration du commandant de l'Escadron « fraude » de Flandre Occidentale, un résistant (Roelants) fut parfois déguisé en gendarme ; ce qui lui permit de pénétrer dans cette zone interdite pour les civils et d'y rechercher les renseignements utiles pour les alliés[19].

       Dans la région liégeoise, un anglais, membre de l’ « Intelligence Service », portait un uniforme d'officier de gendarmerie et accompagnait le commandant de l'Escadron « fraude » lors de quelques voyages de service en province[20].

       A Liège encore, la Geheime Feld Polizei (GFP) intercepta le 20 mai 1944 un camion chargé d'explosifs et d'armes qui venaient d'être parachutés. Un contrôle d'identité démontra que le chauffeur et ceux qui l'accompagnaient étaient de faux gendarmes[21].

       Suite aux protestations émises par la Militärverwaltung, le Ministère de l'Intérieur prescrivit quelques mesures. C'est ainsi que les gendarmes qui avaient quitté le corps de leur propre initiative ou contraints et forcés, furent obligés de remettre leur uniforme de service au magasin d'équipement.

       Comme ils avaient payé cet uniforme, ils recevaient une petite indemnité en compensation. Cette règle était également d'application pour les disparus et les réfugiés. Dans ce cas, la famille devait se charger de remettre l'uniforme. Une mesure d'exception avait été prévue pour les pensionnés à condition qu'ils fassent disparaître de leur uniforme les insignes de leur grade. On menaça d'effectuer des perquisitions si les prescriptions édictées n'étaient pas observées à la lettre[22].

Le trafic d’armes

       Des gendarmes faisaient office de courriers, ou étaient directement mêlés au trafic d'armes au profit de la résistance. Certains se laissaient désarmer de commun accord ou se chargeaient d'assurer le transport d'armes pour limiter les risques d'un contrôle éventuel des services de police allemands.

       Ces trafics d'armes comportaient toutefois beaucoup de risques car les Vertrouwens-Leute (indicateurs) étaient très actifs. C'est ainsi que le gendarme A. Poppe fut arrêté alors qu'il tentait de vendre un pistolet à un indicateur qui s'était fait passer pour un résistant[23].

Les chaînes d’évasion

       Des gendarmes ont coopéré aux chaînes d'évasion pour les aviateurs abattus. Le personnel de diverses brigades de la province de Limbourg était particulièrement actif dans ce domaine, ce qui ne signifie en aucun cas que les autres unités se distanciaient de ce type d'engagement dans la résistance. Mais l'activité était plus grande dans le Limbourg, pour la bonne raison que l'artillerie anti-aérienne allemande était principalement concentrée dans cette province.

       Dans la nuit du 21 au 22 décembre 1943, un appareil de la RAF fut touché par les Allemands. Un des aviateurs qui était parvenu à se sauver fut tout à fait par hasard découvert par le sacristain de Tessenderlo.

       Désespéré, celui-ci fit appel au commandant de la brigade de gendarmerie locale qui se chargea d'accompagner le militaire anglais au domicile du sacristain[24].

       Au cours du mois de juillet 1943, un avion britannique fut abattu dans le Limbourg néerlandais. Un des membres d'équipage qui était parvenu à se sauver prit à pied la direction du sud. Sur la route Hechtel-Helchteren, il rencontra deux gendarmes de la brigade de Hechtel[25]. Les gendarmes prirent pitié du pilote épuisé et le confièrent aux soins d'une filière d'évasion. A une autre occasion, le commandant de cette brigade, le Maréchal des logis-chef Vos et un de ses subordonnés, le Maréchal des logis Van Oirbeek, allèrent chercher un aviateur à la métairie du notaire Smets et le mirent en contact avec le Service Escape Jean Caron à Bruxelles[26].

       Le Maréchal des logis Cloostermans, appartenant aussi à la brigade de Hechtel, et un militaire de carrière de la région, Frans Jehoul, amenèrent l'aviateur en question au domicile d'un militaire, route de Eindhoven à Eksel[27].

       Le 22 avril 1944, après avoir mené un raid sur Düsseldorf, un aviateur canadien fut abattu au-dessus de Meeuwen. Par l'intermédiaire d'une organisation de résistance, un des membres d'équipage fut hébergé provisoirement dans un asile pour handicapés mentaux. Le hasard voulut que les Allemands désiraient ce home pour leur usage personnel. L'aviateur malchanceux fut dès lors caché dans les bâtiments de la Gendarmerie de Herk-de-Stad, chez le Maréchal des logis F. Van Dingenen[28].



Sauf-conduit pour l’accès à la zone portuaire

       En août 1942, un employé communal fut arrêté à Bruxelles parce qu'il s'était chargé de cacher des pilotes d'avions abattus. Les Allemands furent consternés de découvrir qu'un gendarme, L. Massignon, avait fourni des vêtements civils à un de ces aviateurs et avait osé l'amener en uniforme jusqu'à l'employé en question[29].

       En Flandre Occidentale, les pilotes d'avions abattus étaient parfois « faits prisonniers » et, flanqués d'une escorte de gendarmes de l'Escadron « fraude », étaient transportés à Bruxelles où ils étaient confiés à une filière d'évasion[30].

L'évasion de prisonniers

       L'évasion de prisonniers se généralisa à partir de 1943. La gendarmerie y a probablement souvent prêté son concours, surtout lorsqu'on pouvait établir un lien entre le « crime » commis par les détenus et une quelconque activité de résistance. Des résistants réussirent même avec la complicité des gendarmes chargés de leur surveillance à assaillir des prisons et à délivrer leurs compagnons. Ce fut notamment le cas à Tongres, Courtrai, Dinant et Namur.

       Suite à cela, un certain nombre de condamnés graves ont été, à la requête du Ministère de la Justice, rassemblés dans une prison de Turnhout pour y être gardés par une section de gendarmes du 2e Groupe Mobile d'Anvers.



Quelques-uns parmi les nombreux gendarmes exécutés par les Nazis

       Au cours du mois de mars 1944, un prisonnier réussit à s'échapper en dépit du fait qu'on avait spécialement attiré l'attention des gendarmes sur le danger d'évasions. Van Coppenolle réagit avec fermeté dans un ordre de Corps obligeant désormais les chefs d'intervenir impitoyablement à l'encontre des gendarmes concernés, en cas d'évasion due à une négligence, un manque de précaution, ou d'entente. Selon le degré de gravité de la faute, des sanctions allant de la dégradation au renvoi étaient prévues. Ces sanctions s'accompagnaient chaque fois de jours d'arrêt dans la prison militaire. En outre, Van Coppenolle avait également prévu des mesures disciplinaires à l'égard des chefs. Selon lui, c'était le seul moyen d'éviter que la gendarmerie ne soit compromise[31]. Malgré cela, il y avait toujours des gendarmes (et pas nécessairement des membres d'un groupement de résistants) qui étaient prêts, au péril de leur vie, à laisser des résistants s'évader.

Les cellules de résistance

       Des gendarmes occupaient des fonctions dirigeantes dans la résistance ou avaient tout au moins des contacts avec les leaders de certains groupements. Dans le nord du Limbourg par exemple, la résistance s'organisa sous l'impulsion du Maréchal des logis G. Béazar, commandant de brigade à Kessenich ; la région de Maaseik-Neerpelt était également dans ses attributions[32].

       Béazar poussa ses collègues à résister à l'occupant et les invita à former, à leur tour, des cellules de résistance[33]. Ce fut notamment le cas à Lanklaar où des contacts furent établis avec le Maréchal des logis Croymans en avril 1941 pour la création du groupe Lanklaar-Stokken-Meeswijk[34].



Appel allemand à la reprise du travail affiché le 10 mai 1940 dans le territoire occupé

       A Anvers, le premier Maréchal des logis Janssens du 2e Groupe Mobile organisa une section de l'Armée Secrète qui prit part à différents sabotages dans le port[35]. Toujours à Anvers, le Maréchal des logis R. Wauters organisa en 1942 une cellule du Front de l'Indépendance qui allait porter son nom. Muté en mars 1944 dans la province de Limbourg, il travailla en étroite collaboration avec la section-BNB (Belgisch Nationale Beweging) de Tongres et Borgloon[36].

       A Harelbeke, le premier Maréchal des logis Deceur était responsable du groupe FI Harelbeke et Beveren-Leie[37].

       En Wallonie, la situation était identique à celle de la Flandre.

       Le Lieutenant-colonel Leclaire invita plusieurs officiers à devenir membres de l'Armée Secrète, à former des groupes et même à recruter des officiers et du personnel pour l'Armée Secrète[38].

       L'influence du Colonel Dethise, qui avait été démis de ses fonctions, était également prépondérante. Il était contacté par l'Armée Secrète quand un gendarme souhaitait adhérer à cette organisation[39].

       Les commandants de districts entretenaient des contacts clandestins avec les groupements

de résistance locaux. Tout comme en Flandre, la tendance du groupement influençait grandement cette relation.

Figures de proue

       Les figures de proue des faits de résistance de la gendarmerie étaient le capitaine-commandant Dufrasne, commandant de la Compagnie Mobile, qui avant la guerre avait été actif dans le service de contre-espionnage pour le Ministère de la Défense, et le lieutenant M. Van Caester, un officier d'Etat-Major.

       Dès le début de l'occupation, ils s'attelèrent surtout à rassembler et à diffuser des renseignements sur l'occupant. Pour y arriver, ils pouvaient compter sur l'appui d'un certain nombre d'officiers de gendarmerie et de gendarmes qui leur faisaient directement rapport. Mais on ne se contentait pas d'échanger des informations. La cellule du capitaine-commandant Dufrasne était également une plaque tournante pour la distribution des armes qui avaient été récupérées dans la zone côtière[40].

       L'activité de Dufrasne et Van Caester ne passa pas inaperçue. Quelles que furent les précautions qu'ils prirent, les allées et venues des informateurs, les nombreuses visites des officiers de passage à Bruxelles allaient finir par attirer l'attention. Des indicateurs se chargèrent du reste. Les deux officiers devinrent la cible des fanatiques du VNV. Dans un rapport confidentiel, le VNV désigna Dufrasne comme le leader de la « clique de l'espionnage » chargée de rechercher des données sur le VNV, Rex et SS. L'adjudant Deneef, le Maréchal des logis Vandijck et le lieutenant Van Caester étaient considérés comme ses collaborateurs.

       Le lieutenant Van Caester, ainsi que trois gendarmes, furent arrêtés à l'automne de l'année 1941 après la découverte d'un émetteur radio clandestin chez un employé de la RTT à Bruxelles[41]. L'arrestation eut lieu à l'Etat-Major Général de la Gendarmerie. Bien qu'il ne fut pas directement mêlé à l'affaire, le lieutenant Gratt fut également écroué. Le lieutenant Graff qui parlait couramment allemand s'était toutefois fermement opposé à l'intervention allemande, à la consternation de la police allemande.



Razzia exécutée par les gendarmes à Bruxelles. (Photo centre de recherche – histoire de la II G. M.)

       Le motif exact de l'arrestation ne fut jamais communiqué au Commandant de la Gendarmerie[42].

       Le lieutenant Graff mourut à Brauweiler, le lieutenant Van Caester fut décapité à Dortmund. Plus tard, le capitaine-commandant Dufrasne fut arrêté et décapité à Sachsenhausen.

       Le capitaine Reynders était une personne tout aussi étonnante et importante. Etonnante dans le sens où, en raison de sa libération hâtive le 10 novembre 1940, il fut d'abord soupçonné d'entretenir des sympathies avec l'ennemi alors que ses collègues wallons restaient en Allemagne.

       Importante, parce que dès son retour en fonction (commandant de la Compagnie de Bruxelles), il devint le chef du deuxième bureau de l'Etat-Major de l'Armée Secrète et devint aussi responsable du groupement et de l'évaluation des renseignements sur l'ennemi. Il fit office de coordinateur entre les différentes cellules de l'Armée Secrète et les gendarmes patriotes, localisa les installations de V1, estima les possibilités de parachuter des armes, munitions et de l'équipement, se chargea du transport, diffusa les directives relatives aux actions de résistance prévues après le débarquement[43]. Il se chargea également de remettre de l'argent aux familles des maquisards, des détenus ou des gendarmes démis de leurs fonctions[44].



Les gendarmes étaient exempts de travail obligatoire

       Le capitaine Reynders qui vivait caché depuis janvier 1944, fut arrêté par les Allemands alors qu'il venait de faire la reconnaissance de la base de lancement des V1 à Zonnebeke avec le capitaine-commandant Thiel, commandant de la compagnie de Courtrai (22 juillet 1944). Il mourut dans le camp de concentration de Blumenthal près de Brême.

Le réseau de renseignements

       Plusieurs gendarmes faisaient partie du réseau de renseignements de l'Armée Secrète. A Anvers, le Maréchal des logis Sody possédait un émetteur qui lui permettait de transmettre toutes les données reçues à Londres. Suite à une enquête menée par la GFP, on découvrit l'émetteur, l'antenne et plusieurs textes codés. Il fut arrêté le 22 avril1941. L'émetteur était caché dans la gouttière d'une habitation située dans la Verbrande Entrepotstraat[45].

       Une première perquisition effectuée dans la rue d'Arsenal, où Sody occupait un appartement, n'avait d'abord donné aucun résultat. La deuxième perquisition lui fut toutefois fatale. Entre-temps, ses collègues avaient eu le temps de faire disparaître les documents compromettants qu'il avait déposés dans son bureau de la caserne de la Gendarmerie située dans la Korte Vlierstraat. Malgré cette précaution, les Allemands réussirent à démanteler tout un réseau d'espionnage.

       Plusieurs personnes d'Anvers ou de Bruges qui étaient en contact avec Sody ou qui connaissaient son activité furent arrêtées. Parmi eux, il y avait le commandant de la brigade de Gendarmerie d'Anvers, l'adjudant Lippeveld et ses collaborateurs, le Maréchal des logis-chef Toppets et le Maréchal des logis Rymenants.

       A la fin d'août 1942, on découvrit à Bruxelles un émetteur clandestin qui avait été fourni par un agent secret. Une fois de plus, cette découverte entraîna l'arrestation de 26 personnes parmi lesquelles on comptait le Maréchal des logis G. Gillis. Celui-ci faisait toutefois partie d'une autre organisation qui fut, à son tour, démasquée par la GFP. Ici aussi, la prise fut importante : 21 personnes dont le comte Jean d'Ursel[46].

Les attaques à main armée

       A quelques exceptions près, la participation des gendarmes aux attaques à main armée et aux sabotages était plutôt limitée et passive[47]. Cependant, dans le port d'Anvers, des gendarmes incendièrent des voitures chargées de paille et de foin. Les patrouilles de gendarmes qui remplissaient une mission de surveillance dans ce port endommagèrent ou détruisirent discrètement le matériel de guerre allemand[48].

       Dans de nombreux cas, il y avait toutefois une concertation entre les autorités de la gendarmerie et les résistants chaque fois que ceux-ci étaient décidés à passer à l'action[49]. Parfois, des officiers de gendarmerie parvenaient à convaincre des résistants en mal d'actions à renoncer à leur projet[50]. Quelquefois, la collaboration entre gendarmes et résistants était très étroite.



Carte d’identité falsifiée, utilisée par le Maréchal des logis Jan A. Van Geel

       Le 22 octobre 1943, sept partisans armés attaquèrent un convoi transportant de la dynamite à destination du Borinage. Les deux gendarmes qui escortaient le convoi participèrent au déchargement des 3.300 kilos de dynamite en provenance de Balen-Wezel et se laissèrent ensuite volontairement prendre en « otages » et enfermer dans le camion. En cours de route, les assaillants croisèrent des gendarmes placés sous le commandement d'un officier, mais chacun resta impassible. A la fin décembre 1943, suite à la délation d'un partisan, les Allemands prirent des mesures de représailles : 600 habitants de Louvain furent transférés vers Breendonk pour y être enfermés dans le camp[51].

       Certains officiers acceptaient d'assumer des fonctions à la gendarmerie sur la recommandation des dirigeants de la résistance ou même de Londres. Il est évident que leurs activités restaient secrètes.

       Aux yeux du monde extérieur, il semblait pourtant qu'ils étaient guidés par des ambitions malvenues ou pis encore par des sympathies pour l'ennemi. Ce fut notamment le cas du lieutenant Schrauwen auquel un agent secret, le capitaine Jean Cassart, demanda en novembre 1941 d'accepter n'importe quelle nomination pouvant servir la résistance, même si elle pouvait éveiller des soupçons. Cette requête lui fut formulée à son domicile lors d'une réunion à laquelle participaient certains représentants de la résistance comme André Moens du service Zéro, le colonel Lentz de la Légion Mobile et Henri Bernard du service Luc. Après cela, le lieutenant Schrauwen postula le commandement de la section francophone de l'école de Tervueren. Ce poste lui permit de fournir certains renseignements importants ; il mit également des véhicules à disposition pour faire transporter le matériel qui avait été parachuté[52].

       La part active prise par les gendarmes dans de nombreuses attaques notamment contre les transports de timbres faisait que les enquêtes qui s'ensuivaient n'étaient jamais menées avec le sérieux nécessaire. On omettait régulièrement d'informer les services de police allemands. Cette « négligence » déclencha la colère de la Militärverwaltung qui menaça à plusieurs reprises de prendre de lourdes sanctions à l'égard des contrevenants. Chaque fois que ce fut possible, on tentait de duper les autorités allemandes. Parfois, celles-ci étaient suffisamment naïves pour accepter les explications fournies, aussi fantastiques et incroyables qu'elles aient pu paraître.

La libération

       Après le débarquement des alliés, des gendarmes – dont certains portaient même l'uniforme – participèrent aux opérations menées, sur ordre de Londres, par les organisations de résistance. Ces actions sont trop nombreuses, revêtent un caractère trop individuel pour être toutes énumérées. Par conséquent, nous nous limiterons à un seul exemple, un bel exemple d'ailleurs de courage et d'abnégation.

       Le 6 septembre 1944, lors des combats de la Meuse, l'Armée Secrète envoya une patrouille de 10 hommes en mission. L'objectif était de reconnaître les positions de l'artillerie allemande. En revenant, cette patrouille se heurta à des troupes allemandes. Un combat éclata au cours duquel un résistant fut tué, un blessé, un porté disparu et un autre arrêté. Ce dernier était le gendarme David Delrée qui en uniforme, un brassard de l'Armée Secrète au bras, et armé d'un fusil, faisait partie du groupe de résistants qui participa à la mission de reconnaissance.



Retrait d’emploi du Capitaine-commandant Mees

       Par représailles, les Allemands rassemblèrent tous les habitants de Sorinnes dans le château de Villenfagne et menacèrent d'exécuter une centaine de personnes. Cette menace ne fut pas mise à exécution. Les Allemands choisirent de pendre en exemple le Maréchal des logis Delrée qui avait d'abord été torturé et poussé dans ses derniers retranchements.

Conclusions

       Tous les résistants gendarmes ne se comportèrent pas comme D. Delrée. Il y a toujours de l'ivraie parmi le blé. En effet, certains travaillèrent plus pour leur intérêt personnel que pour la bonne cause. A Gand par exemple, deux Maréchaux des logis et une femme commirent un hold-up de 3.500 francs au détriment des Allemands. Une partie de l'argent qui était intégralement destiné à l'Armée Secrète, fut consacrée à l'achat de bijoux pour la femme. Celle-ci était l'amie d'un des deux gendarmes.

       D'autre part, le nombre de gendarmes qui prirent une part active dans la résistance – la véritable résistance – ne doit pas être surestimé. Cette constatation n'enlève toutefois rien à l'importante contribution qu'ont apportée les gendarmes à la préparation de la libération.

       Le Corps de Gendarmerie peut en être légitimement fier. Contrairement à ceux qui avaient adopté une attitude neutre, la différence entre banditisme et actions de résistance était plus claire pour les gendarmes engagés dans la résistance. L'explication coule de source : soit, ils avaient été mêlés aux actions menées par les cellules de résistance, soit de par leur appartenance à certains groupes, ils pouvaient concevoir les activités d'autres groupes. Ils apprirent à relativiser et à admettre des actes qui étaient, en eux-mêmes, répréhensibles mais qui dans les circonstances données devaient être tolérés.

 



[1] De la Revue de la Gendarmerie, 1985 – n° 3 (101)

[2] Chapitre remanié pour la Revue Gd tiré du livre « La Gendarmerie durant l'occupation de 1940 à 1944 », publié par l'auteur à la Nederlandse Boekhandel lors de la foire du livre 1985

[3] Commission de l'Historique de la Résistance, Livre d'or de la Résistance, p. 255

[4] G. Tanham, Contribution à l'histoire de la Résistance belge, p. 46.

[5] von Falkenhausen, Mémoires, p. 153

[6] G. Tanham, Contribution à l'histoire de la Résistance belge, p. 43

[7] L. Van Brussel, Partizanen in Vlaanderen, p. 9.

[8] von Falkenhausen, Mémoires, p. 311

[9] NC n° 2235/3-Pers du 25 septembre 1941

[10] NC n° 2349/3 du 13 octobre 1941

[11] Vuylsteke Th., Entretien avec le Lt Gén. Denève, p. 27.

[12] L. Van Brussel, Partizanen in Vlaanderen, p. 56.

[13] Livre d'or de la Résistance, p. 241

[14] E. Van Coppenolle, Mémoires, p. 118

[15] Le sénateur Rolin déclarait le 27 janvier 1953 devant le Sénat : « De nombreux gendarmes surent heureusement s'arranger pour ne pas obéir à ces commandements scandaleux. » (Rapport du Sénat).

[16] Témoignage de A. Janssens, ancien gradé d'élite de la Gendarmerie.

[17] E. Van Coppenolle, Mémoires, p. 206

[18] P. Bodart, Avc l'armée belge des partisans, p. 70.

[19] Témoignage de M. Denève, Lt Gén. e.r., ancien commandant de l'Escadron « S » de Flandre Occidentale.

[20] Témoignage de L. Massart, Colonel e.r., ancien commandant de l'Escadron « S » de Liège

[21] J.-L. Charles, Dossiers Secrets, p. 144

[22] NC n° 21 du 4 août 1944

[23] J.-L. Charles, Dossiers Secrets, p. 167.

[24] J. Bussels, Met de doodstraf ais risico, p. 195

[25] J. Bussels, Met de doodstraf ais risico, p. 50, confirmé par Frans Jehoul.

[26] J. Bussels, op.cit., p. 265, idem

[27] J. Bussels, op.cit., p. 286, idem.

[28] J. Bussels, op.cit., p. 199.

[29] J.-L. Charles et Ph. Dasnoy, Rapporten GFP, p. 142.

[30] Témoignage de Duvivier, ancien gradé d'élite de l'Escadron « S » de Flandre Occidentale.

[31] NC n° 1/3/296 du 21 mars 1944.

[32] J. Bussels, Met de doodstraf ais risico, p. 213.

[33] G. Béazar a été fusillé à Heer le 12 septembre 1944.

[34] Témoignage du Maréchal des Logis e.r. Croymans.

[35] Témoignage et citation du Premier Maréchal des Logis Chef e.r. A. Janssens.

[36] Rapport d'activités du groupe Wauters-Capelle.

[37] Témoignage de l'Adjudant e.r. Deceur.

[38] Térnoiqnaqe du Lieutenant-Colonel e.r. Massart.

[39] Témoignage du Lieutenant-Colonel e.r. Postal.

[40] Rapport d'activités de Wauters-Capelle, archives Lauwers.

[41] J.-L. Charles, Rapporten van de GFP, Rapport du 1-15 octobre 1941.

[42] Témoignage du Capitaine-commandant e.r. E. Van Malderen, ancien officier d'Etat-Major.

[43] Déclaration du Lt Col. Leclaire dans «  ln Trouw aandenken aan Kapitein Reynders ».

[44] Déclaration du Capitaine-commandant Thiel dans : « ln Trouw aandenken aan Kapitein Reynders ».

[45] J.-L. Charles et Ph. Dasnoy, Rapporten van de GFP, p. 77-78.

[46] J.-L. Charles et Ph. Dasnoy, Rapporten van de GFP, p. 37 et 44.

[47] Rapport d'activités du groupe Wauters-Capelle.

[48] Témoignage de A. Janssens, Premier Maréchal des Logis Chef e.r.

[49] Témoignage de divers officiers, notamment Maqua, Meister, Van Oppen.

[50] Témoignage de Maqua, Capitaine-commandant e.r.

[51] L. Van Brussel, Partizanen in Vlaanderen, p. 108-122.

[52] Professeur H. Bernard de l'ERM lors de l'éloge funèbre prononcée à l'occasion des funérailles du Colonel BEM Schrauwen.



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