Maison du Souvenir
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NIVELLES, LE 3 MARS
2017 En collaboration avec la Ville de Nivelles, le « Souvenir
Français » et l’AS.B.L. « Du côté des champs » Le 3 mars 2017, à 11h00, au cimetière de Nivelles s’est déroulée la cérémonie d’hommage à la mémoire du sergent Georges Edouard DEBERT, marsouin au 3ème régiment d’infanterie de marine, né à Valenciennes le 18/12/1927 et mort pour la France le 26 octobre 1958, en présence de Monsieur Pierre HUART, Bourgmestre de la ville de Nivelles, de Monsieur le Lieutenant-Colonel honoraire Claude MICHEL, Délégué Général du Souvenir Français, de l’Adjudant Christophe DUHAMEL, Adjoint de l’Attaché de Défense (Ambassade de France), du Major VAN ESBEEN Guy, Officier en charge des casernes de Braie l’Alleud, Nivelles et Tubize, du Capitaine DIERICKX Tomas, de la Direction de l’Administration de la Zone de Secours du Brabant wallon, de l’Adjudant FRISON Eric, chef de poste à Nivelles, du pasteur M’BATSO Jonathan, de Claude Comte Offenbach, Président de l'Union des sociétés Militaires Françaises de Belgique de membres du Conseil communal, de Jean DENS, Président de la Fraternelle des Anciens de la Légion Etrangère de Belgique (FRALEB), d’Eugène DEDOYARD, responsable des associations patriotiques de Nivelles, de Daniel TILMANT, Président du Comité du Souvenir Français en Val de Sambre, d’Albert FREDERIC, Délégué local du Souvenir Français de Fosses-la-Ville, d’Erich d'HULSTER, Délégué local du Souvenir Français pour Bruxelles-Capitale, de FERY Joël, délégué local du Souvenir Français pour Nivelles, de représentants communaux, de représentants de l’A.S.B.L. « DU COTE DES CHAMPS » de Baulers et d’un nombreux public. La sépulture du sergent DEBERT a échappé de justesse à l’application du Décret sur les cimetières de la Région wallonne. La tombe n’étant plus entretenue et aucun membre de la famille n’ayant pu être prévenu, elle avait été affichée et allait irrémédiablement disparaître. Cependant, lors de l’inventaire des sépultures de 14-18 du cimetière de Nivelles, réalisé par les membres de l’ASBL « DU COTE DES CHAMPS », dans le cadre d’un appel à projets, les inscriptions reprises sur la stèle allaient attirer leur attention. Que venait faire à Nivelles, un sergent mort pour la France en 1958 et pourquoi l’avait-on enterré dans la parcelle 14-18 ? La petite plaque souvenir déposée sur la tombe indique « A notre père », cela signifie que Georges avait au moins deux enfants, que sont-ils devenus ? La date de 1958 correspondait
plus que probablement à la guerre d’Algérie. Mais alors pourquoi ce sergent
français n’avait-il pas été enterré en France ? Ces questions ont finalement trouvé réponse. Après
plusieurs mois d’enquête, les éléments se sont rassemblés et nous ont permis de
découvrir qui était vraiment ce Nivellois. Le Bourgmestre s’adresse à l’assemblée présente : « Georges DEBERT a vécu à
Nivelles, il a perdu son papa qui était Français, étant très jeune et a vécu
avec sa maman Mariette BLEU, aussi appelée « Mamy Blue », qui tenait
le café « LE PERRON » (actuel Le Félix), situé au-dessus de la
Grand-Place de Nivelles. Comme Georges ne s’est pas fait naturalisé Belge, lorsqu’il est appelé
sous les drapeaux, il part pour la France. Là, il rencontre Michelle GUILLEMET
qui deviendra son épouse. Après son service militaire, Georges s’engage comme
volontaire dans l’Armée Française. Du 20 mai 1954 au 15 mai 1956, il part pour
le Sénégal, mais le colonel Michel reviendra sur ces éléments-là. Le 12 septembre 1958, son épouse
restée en France, accouche d’un garçon, Patrick. Georges ne le connaîtra pas, le 25 octobre 1958, il est blessé lors d’une opération. Le
lendemain, il décède de ses blessures. Si nous sommes réunis aujourd’hui
pour honorer Georges DEBERT c’est grâce à l’ASBL du « COTE DES
CHAMPS » et je voudrais remercier particulièrement Joël FERY pour les
travaux de recherches d’information concernant Georges DEBERT et d’ailleurs de
bien d’autres personnes que nous avons l’occasion de mettre à l’honneur à
Nivelles tout au long de l’année. Voilà, en guise d’introduction,
j’ai parlé un peu de Georges DEBERT en tant que citoyen. Avant de passer la parole au
Lieutenant-colonel MICHEL, je voudrai préciser la présence du pasteur M’BATSO. Voilà je vais passer immédiatement la parole au
Colonel MICHEL qui va vous parler des faits de guerre de Georges DEBERT ». Le Colonel MICHEL entame la
lecture de l’ordre du jour : « Permettez-moi tout d'abord
de remercier tous les participants à cet hommage que nous rendons chaque année
au sergent Georges DEBERT, mort pour la France en Algérie le 26 octobre 1958. Français de Belgique, Georges DEBERT fit son service militaire à la 1ère
Demi-Brigade Coloniale de Commandos Parachutistes. Il
obtiendra la Médaille Coloniale avec agrafe Extrême -Orient. Revenu en France le 12 août 1952, il se rengage successivement pour 3 ans,
puis pour 4 ans. Il est caserné à Vannes, là où il avait effectué son service
militaire. Le 4 octobre 1958, le sergent Georges Debert est affecté en Algérie à la 3e compagnie
du 2e RIC, futur 2e RIMa, ce
régiment est basé aujourd'hui au Mans. C'est dans cette unité qu'il sera
mortellement blessé le 25 octobre 1958. Il succombera à ses blessures le lendemain.
Il allait avoir 31 ans. Il obtiendra la Croix de la Valeur Militaire avec Palme à
titre posthume avec la citation suivante : « Sous-officier d'un courage et d'un
dévouement à toute épreuve qui, malgré une santé déficiente, était volontaire
pour toutes les opérations. Sa compagnie étant durement accrochée, a fait
preuve des plus belles qualités de chef et de combattant dans les OUZELLAGUEN
(Bougie) le 25 octobre 1958, alors qu'avec le plus parfait mépris du danger il
dirigeait sous un feu très violent le tir d'un fusil-mitrailleur. Grièvement
blessé au cours de l'action, est décédé le lendemain des suites de ses
blessures. Restera pour tous un magnifique exemple de devoir militaire et de
l'abnégation poussée jusqu'au sacrifice suprême. Cette concession comporte
l'attribution de la Croix de la Valeur Militaire avec Palme. A Paris le 28
avril 1959. Signé : Charles de Gaulle ». Fidèle à l'esprit des Troupes de Marine, par son courage,
sa ténacité et son abnégation, le Sergent Georges Debert,
marsouin de Belgique, a combattu et est mort pour que vive la France et... pour
qu'au Nom de Dieu, Vive la Coloniale ! ». L’intervention du Colonel MICHEL se termine par l’Hymne
des Troupes de Marine
(version chantée du 3e RIMa). Joël FERY annonce la
succession des dépôts de gerbes de fleurs : la Ville de
Nivelles, les Troupes de Marine, le Souvenir Français. Le Colonel MICHEL donne l’ordre « Aux
Morts », aussitôt la Sonnerie aux Morts retentit, suivie d’une minute de
silence. Le groupe se reforme, puis se déplace vers la sépulture du Lieutenant ROUVIER, mort pour la France le 24 août 1914 lors d’une mission de reconnaissance. On est à la veille de la première grande bataille des frontières où les Allemands vont rencontrer la 5ème Armée française le 22 août 1914 et le Corps Expéditionnaire anglais à Mons le 23 août. Cette bataille des frontières annonce la bataille de la Marne qui se déroulera du 6 au 12 septembre 1914. Le 21 août, à 6 heures du matin, le Lieutenant ROUVIER et six autres cavaliers quittent le bivouac pour une reconnaissance sur Nivelles. Ils aperçoivent sur la chaussée de Namur et sur la route de Genappe, les éléments du VIIème Corps de la 2ème Armée allemande. Cette grosse colonne de toutes armes se porte de Nivelles sur Manage. Les renseignements du Lieutenant ROUVIER sont capitaux pour la 5ème Armée française puisqu’ils annoncent un mouvement important des deux armées allemandes. Albert ROUVIER fait disperser ses hommes et leur donne l’ordre de rejoindre Pont-à-Celles et de ne pas s’écarter de leur mission quoiqu’il arrive. Sur la route menant à Gosselies, Les cavaliers sont pris sous le feu de cyclistes allemands. Le cavalier DESDOIT est blessé et trouve refuge à la ferme WELLINGTON. A 10h30, le maréchal des logis CHEVIN atteint le bivouac de Pont-à-Celles et parvient à rapporter les renseignements sur les forces ennemies en présence. Entretemps, le Lieutenant ROUVIER est blessé mortellement au moment où il passe devant la maison CEULEMANS. Son corps sera descendu à l’Hôtel de Ville. Le cavalier Julien MOULY est lui aussi blessé mortellement. Il décède à la ferme HAUTIER, en face du cimetière de Nivelles. Le Lieutenant ROUVIER et le cavalier MOULY sont enterrés côte à côte dans le cimetière de Nivelles. En 1933, un monument est érigé en leur honneur à la chaussée de Charleroi. En 1969, le corps du cavalier MOULY est transféré à la Nécropole de Chastre. Les porte-drapeaux présents sont : Dominique MESLES de l’ASOF, Yves Ferry de l’Union des sociétés militaires Françaises de Belgique, Daniel DAGRY pour les anciens d'Algérie section FNACA de Tournai, Eric De COCK de la FNC/NSB, DROEBEKE de la FRME Fraternelle Royale des Militaires à l’étranger. Le groupe parcourt quelques allées du cimetière pour se rendre à la sépulture de Dominique REUTER qui a participé aux guerres du Maroc et d’Algérie, il était membre de l’Association des Anciens Combattants d’Algérie. Pierre HUART invite ensuite les personnes présentes à se rendre à la salle des mariages de l’Hôtel de ville, où un drink les y attend. Votre serviteur, Joël FERY Avant de se quitter, le Colonel MICHEL remet une plaque à la Ville de Nivelles qu’elle apposera à l’entrée du cimetière. Pour la petite
histoire... Georges
DEBERT a résidé un temps chez sa grand-mère maternelle Jeanne CORBISIER rue
Roblet, 73 à Nivelles. Il avait perdu son papa, Georges Edouard, étant gamin. Huguette
TILMAN - CENTURELLI, maman de l’épouse de Patrick DEBERT, se souvient qu’un 14
juillet avant 1950, Georges était revenu à Nivelles voir sa maman, habillé en
grand uniforme. Il portait un costume bleu avec des bandes rouges sur les côtés
du pantalon et une cape bleu foncé à l’extérieur et rouge à l’intérieur, ainsi
qu’un képi bleu clair. Il avait fière allure et cela l’avait beaucoup
impressionnée. -
1ère demi-brigade de Commandos
Parachutistes, Embarqué le
15 juillet 1950 à Toulon, il débarque à Haïphong le 4 août 1950. Du 5 août 1950
au 23 juillet 1952, il effectue la Campagne du Tonkin. Le
10/03/1952, Georges obtient : -
Une Citation - Extrait de l’Ordre Général n° 502 - Le Général
de Corps d’Armée SALAN, Commandant en Chef par Intérim, cite à l’Ordre du
Régiment DEBERT Georges – 2ème
classe – Mle 557 – 7ème Bataillon de Parachutistes
Coloniaux « Excellent tireur au
fusil lance-grenades qui a fait ses preuves durant les opérations du Bataillon
depuis septembre 1950, d’un courage et d’un sang-froid remarquables. Le 10
septembre 1951 au cours d’une opération sur les pentes du BAVI (Tonkin), alors
que son groupe était accroché par des éléments V.M. a permis par un tir rapide
et ajusté la progression des voltigeurs et l’occupation de la position
adverse. » Cette citation comporte l’attribution de la Croix de Guerre des
Théâtres d’Opérations Extérieurs avec étoile de bronze. A Saigon, le 10 mars
1952. Signé : SALAN »[1] Le 1er avril 1952, il est nommé 1ère classe. -
au 2e R.I.C. (2ème
Régiment d’Infanterie Coloniale) Le 4 octobre 1958, il embarque à Marseille pour Alger. Il arrive le
lendemain. Georges DEBERT est déclaré : « Mort pour la France ». Suite à la parution du nouveau Décret sur les cimetières de la Région
wallonne, la sépulture de Georges DEBERT a été affichée pour manque d’entretien
et le délai d’un an écoulé, elle devait disparaître, la concession n’ayant pas
été renouvelée. Le nom de Georges DEBERT est repris sur le Monument. Sur le sol est gravé : « À la mémoire des combattants morts
pour la France lors de la guerre d'Algérie et des combats du Maroc et de la
Tunisie, et à celle de tous les membres des forces supplétives, tués après le
cessez-le-feu en Algérie, dont beaucoup n'ont pas été identifiés ». LA FAMILLE DE GEORGES Entre-temps, Patrick naît à Nanterre le 12/09/1958. Ce n’est que
plusieurs mois après sa mort au moment, où le corps de Georges est ramené à
Nanterre que Mariette apprend sa mort. Rédaction et crédit-photos : Joël FERY [1] Renseignements obtenus par André BRUNEAU, Président du Comité F.N.A.C.A. (Fédération Nationale des Anciens Combattants en Algérie, Maroc et Tunisie) de Belgique. [2] Renseignements obtenus par André BRUNEAU, Président du Comité F.N.A.C.A. (Fédération Nationale des Anciens Combattants en Algérie, Maroc et Tunisie) de Belgique. |