Maison du Souvenir

Debert Georges, un « Marsouin » mort pour la France.

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DEBERT Georges

UN « MARSOUIN » MORT POUR LA FRANCE

« Sergent DEBERT Georges

[Sépulture N° 1087]

1927-1958

Mort pour la France »


       Georges Edouard DEBERT est né à Valenciennes le 18/12/1927. Il a résidé un temps chez sa grand-mère maternelle Jeanne CORBISIER rue Roblet, 73 à Nivelles. Il avait perdu son papa étant gamin.


Georges et sa maman Mariette BLEU, appelée « Mamy Blue »

       La mère de Georges est bretonne d’origine, elle s’appelle Mariette BLEU (dénommée Mamy Blue).

       Il a été rayé du registre de la population de Nivelles le 12/03/1948 pour Houtain-le-Val rue au Puits.

       Français d’origine, Georges ne désire pas se faire naturaliser belge. Aussi, il doit quitter Nivelles pour effectuer son service militaire en tant qu’appelé en France à Vannes (Bretagne). C’est là qu’il rencontre Michelle GUILLEMET, née le 18/06/1935, qu’il va épouser.

       Huguette TILMAN - CENTURELLI, maman de l’épouse de Patrick DEBERT, se souvient qu’un 14 juillet avant 1950, Georges était revenu à Nivelles voir sa maman, habillé en grand uniforme. Il portait un costume bleu avec des bandes rouges sur les côtés du pantalon et une cape bleu foncé à l’extérieur et rouge à l’intérieur, ainsi qu’un képi bleu clair. Il avait fière allure et cela l’avait beaucoup impressionnée.


Michelle et Patrick

       Après son service militaire, Georges s’engage comme « Marsouin » dans l’Infanterie Coloniale (aujourd’hui appelée « Troupes de Marine ) :

– 1ère demi-brigade de Commandos Parachutistes,

– 7ème Bataillon de Commandos Coloniaux Parachutistes (7ème BCCP),

– 7ème Bataillon de Parachutistes Coloniaux (7ème BCP).

Du 4/03/1950 au 24/07/1952, il effectue la Campagne du Tonkin.



Georges DEBERT en 1958

Le 10/03/1952, il obtient :

– Une Citation – Extrait de l’Ordre Général n° 502 – Le Général de Corps d’Armée SALAN, Commandant en Chef par Intérim, cite à l’Ordre du Régiment DEBERT Georges – 2ème classe – Mle 557 – 7ème Bataillon de Parachutistes Coloniaux « Excellent tireur au fusil lance-grenades qui a fait ses preuves durant les opérations du Bataillon depuis septembre 1950, d’un courage et d’un sang-froid remarquables. Le 10 septembre 1951 au cours d’une opération sur les pentes du BAVI (Tonkin), alors que son groupe était accroché par des éléments V.M. a permis par un tir rapide et ajusté la progression des voltigeurs et l’occupation de la position adverse. » Cette citation comporte l’attribution de la Croix de Guerre des Théâtres d’Opérations Extérieurs avec étoile de bronze. A Saigon, le 10 mars 1952.

Signé : SALAN[1] »


Insignes régimentaires du 2e et du 3e RIMa

– La Médaille Coloniale avec agrafe Extrême-Orient,

       Du 20/05/1954 au 15/05/1956, il part pour le Sénégal (Afrique Occidentale Française), qui est encore une colonie française. Son épouse l’accompagne. Le couple vit à Dakar, où un premier enfant du nom de Jean-Pierre naît le 28/04/1956.

       Le 16/05/1956, Georges est rapatrié sanitaire. Le couple revient en France. Il vit avec son épouse et leur enfant à la caserne de Nanterre (Hauts de Seine – France).


Michelle GUILLEMET

       Puis, Georges est envoyé en Algérie.

Du 16/07/1957 au 04/10/1958, Georges fait partie du 3ème Régiment d’Infanterie Coloniale (3ème RIC).

En janvier 1958, Michelle est enceinte.

Du 04/10/1958 au 26/10/1958, Georges est basé au Mans (dans la Sarte) au :

– 2ème Régiment d’Infanterie Coloniale (2ème RIC)

– 3/2ème Régiment d’Infanterie de Marine (3/2ème RIMa).

       Le 25 octobre 1958, il est blessé lors d’une opération. Le lendemain, il décède de ses blessures.

       Georges a obtenu la Croix de la Valeur Militaire avec Palme. Extrait du Décret en date du 28 avril 1959 publié au journal officiel du 10 mai 1959 portant concessions de la Médaille Militaire. Article 1er : Sont décorés de la Médaille Militaire, les militaires dont les noms suivent : – A titre posthume – Régularisations – « DEBERT Georges, Edouard, Sergent – 3/2ème »

       Régiment d’Infanterie de Marine – Mle 47/590/22151 « Sous-Officier d’un courage et d’un dévouement à toute épreuve qui, malgré une santé déficiente, était volontaire pour toutes les opérations.

       Sa compagnie étant durement accrochée, a fait preuve des plus belles qualités de chef et de combattant dans les OUZELLAGUEN (Bougie) le 25 octobre 1958, alors qu’avec le plus parfait mépris du danger il dirigeait, sous un feu très violent, le tir d’un fusil-mitrailleur.

       Grièvement blessé au cours de l’action, est décédé le lendemain des suites de ses blessures.

       Restera pour tous un magnifique exemple du devoir militaire et de l’abnégation poussés jusqu’au sacrifice suprême. » Cette concession comporte l’attribution de la Croix de la Valeur Militaire avec palme. A Paris, le 28 avril1959.

Signé : Charles DE GAULLE[2] »


Mariette BLEU, surnommée « Mamy Blue »

Georges DEBERT est déclaré : « Mort pour la France ».

       Suite à la parution du nouveau Décret sur les cimetières de la Région wallonne, la sépulture de Georges DEBERT a été affichée pour manque d’entretien et le délai d’un an écoulé, elle devait disparaître, la concession n’ayant pas été renouvelée.

       Lors de l’inventaire des sépultures de 14-18 dans le cadre de l’appel à projets FURLAN, qui allait permettre de restaurer l’ancienne parcelle 14-18, alors à l’état d’abandon, Joël FERY, président de l’ASBL « DU COTE DES CHAMPS » et délégué local du Souvenir Français pour la région de Nivelles a remarqué la tombe de ce sergent mort pour la Patrie en 1958. La date de sa mort l’a intrigué car elle correspondait à la guerre d’Algérie, mais alors que faisait ce soldat français dans le cimetière de Nivelles ?

       Sur base des renseignements du service de la Population de Nivelles, Georges DEBERT avait deux fils. Cependant, tous deux étaient décédés. Sachant que l’un d’eux avait vécu à Chapelle-lez-Herlaimont, Joël FERY va interroger des personnes qui auraient pu le côtoyer, finalement, il apprend qu’un petit-fils habite à Petit-Roeulx. Lors d’une visite, celui-ci sort plusieurs albums de famille mais ne reconnaît que peu de visages. Par contre, sa marraine Huguette CENTURELLI a bien connu Georges, celle-ci fournit plusieurs détails sur sa vie. En juin, Joël FERY lance un appel au Lieutenant- Colonel MICHEL, responsable du Souvenir Français pour la Belgique et demande si quelqu’un peut l’aider dans ses recherches. André BRUNEAU, président de la FNACAMT prend aussitôt la balle au bond et s’informe. Plusieurs mois ont passé, lorsqu’il transmet à Joël FERY la carrière militaire de Georges DEBERT, ainsi que deux citations.

       L’ASBL « DU COTE DES CHAMPS » a réalisé cette plaquette ainsi qu’un panneau didactique qui sera implanté au pied de la sépulture de Georges DEBERT. Elle a transmis le dossier à la ville de Nivelles, demandant de considérer cette sépulture comme étant d’intérêt historique local. En attendant la décision du Collège et de la Région wallonne, l’ASBL prend en charge la remise en état et l’entretien de la sépulture. Ensuite, ce sera à la ville de Nivelles de tenir en état cette sépulture pour une durée de trente ans.


Photo

       Un Mémorial de la guerre d’Algérie et des combats du Maroc et de la Tunisie a été érigé en 2002 au quai Branly à Paris, à proximité de la tour Eiffel. Il s’agit d’une œuvre de Gérard COLLIN-THIEBAULT, constituée de trois afficheurs électroniques aux couleurs du drapeau français, sur lesquels défilent les évènements commémorés et les noms des soldats morts pour la France (le premier afficheur concerne les morts pour la France en Afrique du Nord, l’Afrique du Nord, le second concerne les morts durant la guerre d’Algérie et ceux disparus après cessez-le-feu, notamment les victimes de la manifestation de la rue d’Isly, à Alger, le 26 mars 1962, le troisième permet de sélectionner, via une borne interactive, le nom d’un soldat).

       A ce jour, nous ignorons si le nom de Georges DEBERT est repris sur le Monument.

       Sur le sol est gravé : « À la mémoire des combattants morts pour la France lors de la guerre d'Algérie et des combats du Maroc et de la Tunisie, et à celle de tous les membres des forces supplétives, tués après le cessez-le-feu en Algérie, dont beaucoup n'ont pas été identifiés ».


Grande tenue des troupes de Marine

LA FAMILLE DE GEORGES


Café « Au perron », à gauche Patrick, à droite, Jean-Pierre en gilles

       Entre-temps, Patrick naît à Nanterre le 12/09/1958. Ce n’est que plusieurs mois après sa mort au moment, où le corps de Georges est ramené à Nanterre que Mariette apprend sa mort.

       Georges ne sera inhumé dans l’ancienne pelouse d’Honneur du cimetière de Nivelles qu’en janvier 1959. Mariette BLEU, sa maman avait décidé de faire rapatrier son corps en Belgique, auprès de sa famille.


Mariage de Yvan LION et de Michelle GUILLEMET

       Comme Michelle doit quitter l’habitation qu’elle occupe à la caserne de Nanterre et n’ayant plus ses parents, elle quitte la France et accompagne le corps de son défunt mari jusqu’en Belgique. Elle s’installe chez sa belle-mère, Mariette BLEU, aussi appelée Mamie Blue. Celle-ci tient le café « Au Perron », actuel « Entracte 5 », situé au-dessus de la Grand-Place de Nivelles. Michelle occupe le deuxième étage de l’habitation, n’ayant pas beaucoup le choix, elle nettoie le café et sert les clients.


Huguette CENTURELLI et son petit-fils Tom DEBERT

       Georges devait être enterré à 11 heures, cependant, Auguste TILMAN, papa de Huguette, décédé entretemps, devait être enterré le même jour et à la même heure. Finalement, il fut décidé d’avancer l’office pour Auguste d’une heure. Georges est enterré dans l’ancienne pelouse d’Honneur 14-18, au titre de militaire mort pour la Patrie.


Bruno DEBERT

       Micheline élève Patrick et Jean-Pierre. Elle avait épousé Yvan LION en secondes noces. Celui-ci s’avère être un vrai papy pour les enfants.

       Le 15 avril 1977, Patrick épouse en premières noces Inès CENTURELLI, née à Nivelles le 30/08/1957. Ils ont un enfant : Bruno, né le 03/05/1983, époux de Marie DEHOUX née le 15/07/1986 (un fils, Tom né le 19 mars 2013).


Mariage de Patrick et de Ines CENTURELLI

       Le 12 août 1995, Patrick épouse en secondes noces Jeannine MAGNIES, née à Chapelle-lez-Herlaimont le 5/11/1952, fille de Jean ARILLE et de Robertte Maria SPLINGARD. Il s’est fort investi dans le groupe des « WaWa » de Chapelle-lez-Herlaimont.


Mariage de Patrick et de Ines CENTURELLI

       Jean-Pierre épouse une certaine Rita. Ils ont un enfant qui décède suite à une fausse couche. Après leur divorce, Jean-Pierre vit en compagnie de Marie-France LERPORQUE. Huguette CENTURELLI se souvient bien de lui, il travaillait comme chef de salle au restaurant « Dieu », il avait beaucoup de prestance et ressemblait fort à son papa, malheureusement il avait un penchant pour la boisson. Vers 2000, il se suicide, avec le revolver de son papa.

Michelle GUILLEMET décède en 1989.



Mariage de Jean-Pierre et de Rita […]

Patrick décède le 6/06/2013 à Godarville.

                                                             

                                                         DEBERT

                                                         oo BLEU Mariette[3]

                                                               

                                             DEBERT Edouard Georges

                                                         o Valenciennes le 18/12/1927

                                                         + Nanterre le 26/10/1958

                                                         oo GUILLEMET Michelle

                                                         o 18/06/1935

                                                         + 1989

                                                             

 

        

 

        Jean-Pierre                                                               Patrick

          o Dakar le 28/04/1956                                             o Nanterre le 12/09/1958

          + 2000                                                                     + Godardville le 6/06/2013

          oo Rita [?]                                       oo 1e noces CENTURELLI Ines[4] le 15/04/1957

          Vit ensuite en cie de                                                oo 2e noces MAGNIES Jeannine

          LEPORQUE Marie-France                          o Chapelle-lez-Herlaimont le 5/11/1952

           

 

          Enfant de Jean-Pierre et de Rita décédé                 Bruno (fils de Inès et Patrick)

          suite à une fausse couche                                        o Nivelles, le 03/05/1983

                                                                                          oo Marie DEHOUX

                                                                                          o 15/07/1986

                                                                                                         

 

                                                                                          Tom

                                                                                          o 19/03/2013

 

                                                                                          Joël Fery            





[1] Renseignements obtenus par André BRUNEAU, Président du Comité F.N.A.C.A. (Fédération Nationale des Anciens Combattants en Algérie, Maroc et Tunisie) de Belgique. 

[2] Renseignements obtenus par André BRUNEAU, Président du Comité F.N.A.C.A. (Fédération Nationale des Anciens Combattants en Algérie, Maroc et Tunisie) de Belgique. 

[3] Elle avait un frère, Edgard BLEU qui s’est beaucoup occupé de Jean-Pierre et Patrick. 

[4] Ines épouse en seconde noces DEMAEGDT Philippe, ils ont eu un enfant, Jeremy. 



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