Maison du Souvenir

Le C.A.P.O.R.A.L. du mois de novembre 2016.

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Le Message du C.A.P.O.R.A.L.

NOVEMBRE 2016

« C.A.P.O.R.A.L. » signifie: Comité des Associations Patriotiques d’Oupeye pour le Regroupement des Activités Locales.



Monsieur Hubert SMEYERS, Echevin de l'Etat-Civil, Population, Seniors, Affaires sociales et patriotiques vous convie à participer

AUX COMMEMORATIONS PATRIOTIQUES DE NOVEMBRE 2016

Le jeudi 10 novembre :

Dépôt de fleurs dans tous les villages en présence des autorités et des enfants des deux réseaux d'enseignement de l'entité selon l'horaire suivant :

8 h 35 : Hermée // 9 h : Heure-le-Romain // 9 h 25 : Houtain-St-Siméon // 9 h 50 : Haccourt // 10 h 15 : Hermalle-sous-Argenteau // 10 h 40 : Vivegnis // 11 h 05 : Oupeye

11 h 30 : messe solennelle en l'honneur de tous nos disparus. 12 h 30 : réception par l'Administration communale au château d'Oupeye.

« 11 novembre, un jour dans la mémoire ».

Le samedi 12 novembre à 20 h au château d'Oupeye :
Conférence exceptionnelle donnée par le professeur RAXHON de l'ULG :

Le dimanche 13 novembre 2016 : GRANDE JOURNÉE DE LA CITOYENNETÉ
10 h : découverte du Sentier Citoyen à Hermalle. Il partira de la Maison du Souvenir à Hermalle-sous-Argenteau et se terminera au même endroit. Circuit commenté.(distance à parcourir 3km)
12 h 30 : dîner festif dans le réfectoire de l'école communale de Hermalle (buffet froid exceptionnel, boissons à prix démocratiques, ambiance musicale).

Inscriptions obligatoires : voir pages centrales

Editeur responsable: M. Hubert Smeyers, rue du Rouwa, 10, 4682 OUPEYE

EDITORIAL

Le mot du Secrétaire patriotique



       Adieu l'ami. C'est par ces bien tristes mots que je me dois de débuter la rédaction de cet éditorial et rendre un hommage poignant à celui qui fut un « Grand Monsieur» de notre « famille de patriotes ». Georges Antoine, qui voici 3 ans me passa le témoin comme Secrétaire patriotique, s'est hélas éteint le 31 août dernier. Mon ami André Pirson se chargeant de retracer la carrière de notre défunt, je me limiterais dès lors à conclure par ces quelques mots : « Merci Georges pout tout ce que tu as fait ; repose en paix, tu l'as bien mérité ».

       C'est à présent de manière chronologique que je vais aborder des sujets divers qui marquèrent et marqueront encore la fin de cette année 2016.

       29 septembre : alors que beaucoup d'entreprises connaissent de profondes restructurations entraînant le plus souvent des pertes d'emplois considérables, notre commune voyait la mise en marche du Trilogiport avec l'installation d'une première société et la création d'une centaine d'emplois. Ce n'est certes qu'un début car quelques clients intéressés par l'occupation du site se sont déjà manifestés et d'autres se manifesteront encore : voilà une bien belle éclaircie attendue dans notre grisaille économique nationale.

       10 octobre : cela fait en ce jour exactement 40 ans que notre commune actuelle, résultat de la fusion de 7 entités, voyait le jour et connaissait, en la personne de Pierre Michaux son premier « mayeur ». Depuis, elle a bien grandi et en ce début d'année 2016, elle comptait 24.772 habitants, ce qui la classe au niveau population à un respectable 7ème rang des 24 entités communales que compte notre Arrondissement. Et, au vu des nombreuses constructions en cours et à venir, le nombre d'âmes devrait encore s'accroître sensiblement.

       Enfin, le mois de novembre sera placé sous le signe du patriotisme et de la citoyenneté:

        le 10, avec le concours de toutes les écoles, nous rendrons hommage à nos soldats tombés durant le premier conflit mondial et procéderons, dans chaque entité, à un dépôt de gerbes aux monuments qui leurs sont dédiés ;
        le 12, toujours dans un même cadre patriotique, une conférence sera donnée au Château d'Oupeye sur le thème «11 novembre, un jour dans la mémoire» et finalement,
        le 13, dans le cadre de la journée de la citoyenneté, une ballade pédestre et instructive à travers Hermalle/sous/Argenteau sera organisée; elle sera suivie en ce même village d'un buffet froid.

       De plus amples informations quant au timing et détails de ces manifestations apparaîtront dans ce même C.A.P.O.R.A.L et dans « l'Echo d'Oupeye »

Ma conclusion tiendra en un mot: espoir, celui de vous voir nombreux participer à ces activités et vous montrer par là un vrai patriote et un vrai citoyen.

                                                                                                               Charles DEVOS

                                                                                                            Secrétaire patriotique

 

Notre ancien secrétaire patriotique n’est plus !

       88 ans et encore toute sa tête, c'était Georges Antoine. La mémoire d'Oupeye ! Ancien Echevin de l'Instruction Publique de Vivegnis avant la fusion des communes de 1977, Conseiller communal du nouvel Oupeye depuis le 1er janvier 1977, il devient Echevin de la culture et du jumelage, ainsi que des associations patriotiques dès le 3 janvier 1983. Il assumera des fonctions supplémentaires à partir de février 1984, et pas des moindres : les travaux, la voirie, le patrimoine, les bâtiments publics et l'aménagement du territoire, excusez du peu. Et tout cela alors qu'il était employé à la F.N. au service des achats.

       Et malgré ce nombre impressionnant d'attributions, ses employés, ses ouvriers se souviennent d'un homme toujours calme, souriant, patelin pourrait-on dire, bon père de famille, toujours à l'écoute, mais preneur de décisions au mieux des circonstances.

       Chaleureux, humain, ayant un sens de l'humour attachant, homme de dialogue tolérant et modeste, il s'investissait beaucoup pour assurer le mieux-être du citoyen.

       Personnellement, c'est dans son travail du devoir de mémoire que je l'ai connu. Il était en effet secrétaire de la F.N.C. de Vivegnis, mais aussi secrétaire des associations patriotiques de l'entité. Il écrivait l'éditorial du C.A.P.O.R.A.L., petite revue communale des Associations Patriotiques dont il s'occupait beaucoup en fournissant les articles diffusés.

       Pourtant, il n'était qu'un jeune adolescent lors de la seconde guerre mondiale. Aussi, lorsqu'on lui propose d'être reconnu résistant, il tombe des nues. Il s'étonne que le fait de n'avoir qu'amené des documents là où le lui demandait lui permette d'avoir ce statut si honoré. On retrouve là sa modestie-bien connue de tous ceux qui l'ont côtoyé !

       C'est aussi l'un des instigateurs de la création de la Maison du Souvenir d'Oupeye qui, depuis douze ans maintenant aide à ce fameux devoir de mémoire que l'administration communale d'Oupeye entretient.

       Sans enfant, il vivait à Vivegnis, avec son épouse qui décède 3 mois avant lui. C'était son filleul de cœur qui s'occupait beaucoup de lui : Francis, avec son épouse Anne-Marie et leur fils Eric. Qu'ils soient pleinement remerciés de tout le bien qu'ils ont apporté à notre ami Georges et à sa femme. C'est aussi à eux, bien sûr que nous présentons nos plus sincères condoléances et nous les remercions vivement d'avoir ainsi accompagné la fin de la vie si chargée de Georges.



Notre ancien secrétaire patriotique

Acquisition exceptionnelle de la Maison du Souvenir

       Dans le courant du mois de septembre, nous avons eu le bonheur d'être contacté par Monsieur Giot dont nous donnons plus bas la biographie. Il nous proposait d'acquérir les œuvres qu'il a créées dans le souvenir douloureux d'une période noire de sa vie. Devant l'originalité de ses toiles, nous n'avons pu que lui promettre, s'il nous les cédait, de les mettre à l'honneur chez nous.
C'est chose faite, accord a été conclu pour un prix défiant toute concurrence et Monsieur Giot, accompagné de son épouse, a pu déjà en voir installées dans notre exposition sur la deuxième guerre mondiale. Preuve ci-dessous !



Tableaux réalisé par Monsieur Louis Giot

BIOGRAPHIE DE LOUIS GIOT

       Louis GIOT est né en 1923 à Sibret, petit village des environs de Bastogne; ce village fait partie aujourd'hui de l'entité de Vaux-sur-Sûre. Alors qu'il est âgé de trois ans, ses parents quittent les Ardennes pour s'installer à Liège, ville qu'il n'a pratiquement plus quittée.

       Après ses études primaires dans le quartier du Nord, il fréquente l'Athénée Royal de Liège. Ensuite, obligé de gagner sa croute, il s'inscrit à la JOC (jeunesse ouvrière chrétienne). Par un concours de circonstances favorables, il va travailler en octobre1941 à Stevoort dans la région de Hasselt. Il accompagne le fils du fermier pour vendre du lait dans un quartier de Hasselt. Travaillant dans une ferme, il se croit à l'abri des réquisitions de main d'œuvre. Hélas ! Il n'en est rien.

       Début mars 1943, un soir, il reçoit une communication téléphonique de ses parents lui annonçant qu'il est réquisitionné pour le travail en Allemagne. Il doit se présenter deux jours plus tard au centre de recrutement. Revenu à Liège, il décide de ne pas donner suite à cet ordre allemand. Il espère pouvoir se cacher dans la région de Bastogne. Cet espoir est vain ; il est de nouveau convoqué huit jours plus tard avec des menaces sur ses parents et sur sa famille en plus de son arrestation éventuelle. C'est ainsi que contraint et forcé, il part en Allemagne en compagnie d'une centaine d'autres. Sa destination, inconnue au départ, est Lautawerk à 55 km au Nord de Dresden. Cela s'est passé le 26 mars 1943. La guerre finie, le 15 mai 1945, il revient à Liège ..

       Suite à sa déportation en qualité de travailleur forcé, car il s'agit bien d'une déportation et non d'un STO (service du travail obligatoire français) avec lequel la déportation est erronément assimilée, il est dispensé du service militaire. Il travaille alors pendant huit ans en qualité de chimiste à la Savonnerie Dubois. Ensuite, il entre au laboratoire de Cockerill, firme qu'il n'a plus quittée jusqu'à sa pension.

       Vers 1965 il fréquente l'école de promotion sociale du Boulevard Saucy à Liège, là où se donnent des cours de dessin et de peinture artistique le dimanche matin. Pendant environ 10 ans, il suit assidument les cours. Conjointement, trois jours par semaine, le soir il va à l'Académie des Beaux Arts à Liège. Vers 1980, la maladie de son épouse et ses obligations professionnelles l'empêchent de poursuivre ses études artistiques qu'il ne reprendra qu'en 2001 pendant deux ou trois ans à l'U3A (université du 3e âge).

       Au cours de toutes ces années, il a pratiqué toutes les techniques : dessin au fusain, pastel, huile, acrylique. A partir de 2007 il a donné des cours d'aquarelle pendant sept ans à un petit groupe d'amis. Aujourd'hui, encore actif, il s'adonne toujours à l'aquarelle, technique qu'il apprécie tout particulièrement pour sa fraîcheur et sa transparence.

       Il participe occasionnellement à des expositions de groupe.

       Il est également l'auteur d'un livre sur sa déportation (épuisé).

       9 de ses peintures sont déjà exposées dans notre maison du Souvenir, les autres le seront après notre Journée du Souvenir et de la Citoyenneté du 13 novembre prochain (N'oubliez pas de vous y inscrire, si ce n'est déjà fait, il est grand temps !). Des commentaires au sujet de ces œuvres seront d'ailleurs développés à cette occasion car elles y seront en partie exposées.

 

WEEK-END DE LA CITOYENNETE

Une grande première organisée par la commune d'Oupeye, le centre

d'Education à la Résistance et à la Citoyenneté, avec l'aide de la

Maison du Souvenir

et de la Bibliothèque communale d'Oupeye

Ø Samedi 12 à 20 h :
Conférence par le professeur d'histoire à l'ULG Philippe RAXHON au Château d'Oupeye: «11 novembre, un jour dans la mémoire ».

Ø Dimanche 13 à 10 h :
Au départ de l'ancienne maison communale de Hermalle.(actuellement Maison du Souvenir) : balade pédestre « En marche citoyen» !Parcourez Hermalle sur la piste de l'histoire et de la citoyenneté à travers une balade de 3km ludique et interactive !

Ø Dimanche 13 à 12h 00 :
A l'école du Petit Prince à Hermalle, rue Joseph Bonhomme : protocole et buffet de circonstance, préparé par la boucherie WERS et fils de Haccourt, dont le papa était un ancien prisonnier de guerre. Ses fils offriront le dessert ... comme d'habitude !

 

BUFFET DU CHEF

· Tomate aux crevettes grises

· Coupe Neptune

· Truite fumée

· Méli-mélo de saumon frais et de saumon fumé

· Ballotine de volaille aux fines herbes

·Jambon à l'os

· Terrine parisienne

· Pilon braisé

· Cœur d'Ardenne au melon

· Roastbeef

· Choix de 5 crudités

· Choix de sauces, petits pains et beurre

· Dessert : bûche glacée sur coulis de fruits

Prix de ce buffet de STANDING: 25 €: (boissons non comprises - vins à prix démocratique)

Que faire pour vous inscrire ?

1) Remplir le coupon ci-dessous et le faire parvenir au Service des Relations Publiques, rue des Ecoles 4 à 4684 Haccourt.

2) Effectuer votre virement sur le compte du Comité Exécutif des Associations Patriotiques de l'entité: BE60 6528 3167 6870.


GUSTAVE FLAMENT de GILLY

       Nous savons que les Belges ont débarqué en août 1944 en Normandie, avec la Brigade Piron. Pourtant, certains Belges les ont précédés dès le mois de juin. En voici la preuve que nous avons pu lire dans le Journal des Combattants du mois d'Avril-Mai dans un article d'Emile Antoine.

       Gustave Flament de Gilly a 20 ans en 1942 et fait partie d'un groupe de résistants qui lutte depuis le début de l'occupation.

       Un soir, un Lysander (petit avion monomoteur pouvant atterrir en terrain difficile) venant d'Angleterre livre des armes au groupe lorsque celui-ci est surpris par l'arrivée des Allemands. Devant le danger, le chef de groupe lance à Gustave : « Tu es jeune, monte dans l'avion et sauve-toi ! ». Une fois dans l'appareil dont la mission n'était pas d'embarquer un passager, le dispatcher anglais assis à l'arrière, surpris, lui crie (avec l'intention de le faire descendre) : « What are you doing here bloody guy ? » (Que fais-tu ici espèce d'idiot ?), mais à cet instant le pilote remettait déjà les gaz et redécollait. C'est ainsi qu'il se retrouve en Angleterre laissant sa maman, seule à gérer sa quincaillerie de Gilly.

       Au lieu d'être dirigé vers la « patriotic school » où étaient normalement « débriffés » les arrivants en Angleterre afin de s'assurer qu'il n'y avait pas d'espions parmi eux, il est directement dirigé vers une unité blindée canadienne car il avait état de sa qualité de conducteur de char dans l'armée belge (il s'agissait d'un T13 - petit véhicule chenillé, faiblement blindé et armé d'un canon 47 mm assez efficace). Il avait commencé une instruction lors de son service militaire devancé en mars 1940. On lui demanda de faire une démonstration de ses capacités qui se solda par un demi-échec, le modèle de char étant différent. Mais on avait constaté qu'il possédait les notions et après écolage, il se retrouva conducteur de char Sherman ("Sherman" le nom d'un général de la guerre de sécession) dans l'armée canadienne.



Char Sherman Crab et Char Churchill Crocodile

       Aux commandes de son Sherman, Gustave débarque en Normandie sur « Utah Beach » le Jour J + 4 (10 juin 1944) et participe à la dure bataille de Caen. Pour rappel : dans les plans des alliés, Caen était le premier objectif à prendre dès le débarquement réussi mais 100 000 Allemands y sont retranchés dont 7 divisions blindées commandées par le Maréchal Rommel depuis son Q.G. de CXhapelle Guyon (200 km à l'est de Caen dans la vallée de la Seine) et la bataille dura 6 semaines avec bombardements massifs des alliés, laissant la ville complètement détruite. Il raconte : « A un moment donné, dans les ruines de la ville, on a senti le sol trembler sous le char. On s'est dit : c'est un Tigre qui est tout près (ce mastodonte blindé allemand de 55 tonnes était tellement lourd qu'il faisait trembler le sol) ... nous étions en alerte ... et soudain on l'a vu, sa tourelle s'est mise à tourner vers nous mais dans un réflexe j'ai foncé plein gaz, l'éperonnant avant qu'il tire. Malgré sa masse, et son poids de 20 tonnes supérieur au nôtre, mon élan l'endommagea assez pour qu'il ne puisse plus tirer ni rouler. Le Sherman était dans le même état. On est sorti de notre côté et les Allemands du leur, on n'a pas essayé (eux non plus) de se tirer dessus, nous étions des tankistes, pas des fantassins ... »

       Puis dans la bataille du bocage normand (région où les champs et les prés sont délimités par des haies), Gustave conduisait un « Sherman Crab » équipé d'un rouleau et de chaînes à l'avant pour battre le sol et faire exploser les mines. Les tankistes avaient trouvé un système pour débusquer les soldats allemands cachés dans les haies. Les chars les longeaient au plus près et les chaînes les battaient, découpant les soldats embusqués. Il dit : « on était des salauds tout de même, j'ai vu monter en l'air des morceaux de bras et de jambes » mais ajoute « c'était quand même dangereux, car en longeant ces haies nous exposions les flancs du char qui n'étaient pas bien blindés, le reste ne l'était pas fort non plus d'ailleurs ». Un jour, le char qu'il conduisait fut touché et s'est mis à flamber (le Sherman prenait facilement feu) « mais ce n'était pas grave » dit-il « on en sortait très facilement ... » Heureux caractère notre Gustave !

       Lors de la prise des rives de l'Escaut pour dégager le port d'Anvers, son unité fut épaulée par une unité spéciale britannique équipée de chars lance-flammes appelés « crocodiles ». C'étaient des chars Churchill, gros engins bien blindés mais lents, avec remorque qui contenait le carburant. Gustave disait : « On les cramait dans leurs bunkers et ça puait le cochon brûlé » et il riait.

       Ensuite, jusqu'en mai 1945 sur le territoire allemand où la progression se déroula plus aisément, il conduisait un « Sherman Jumbo » surblindé mais forcément plus lent (on peut en voir un exemplaire dans la caserne de Bastogne, exemplaire qui est resté très longtemps – pour ceux qui s'en souviennent – en bord de Meuse à Heer-sur-Meuse). Pour rappel de l'Histoire, le char de tête de la 4e division blindée US qui a brisé l'encerclement de Bastogne, commandé par le lieutenant Boggess était un « Jumbo », qui ne fut fabriqué qu'à 240 exemplaires alors que la production totale de Sherman, emblématique « tank de la Liberté » fut de 50 000 construits en 19 modèles différents.

       Durant les affrontements, disait Gustave, « on n'avait pas le temps d'avoir peur, il fallait être tellement concentré pour obéir aux commandements du chef de char : à droite, à gauche, stop, plein gaz, etc. Ce n'était pas si simple de le conduire, d'autant que pour changer de vitesse, il fallait emballer le moteur et puis seulement actionner le levier ... il fallait être costaud ! ». « Figurez-vous », disait-il, que « dans les excellents chars russes 734, une masse était prévue pour taper sur le levier ... » Gustave était intarissable à propos du char Sherman régulièrement perfectionné au fil du conflit et mécaniquement très fiable. Moteur – transmission - armement – chenillage – blindage - défaut - qualité ... etc, il pouvait tout détailler. Cet engin avait transformé ce fier combattant en un beau vainqueur du régime nazi. ( ... )

Le dernier « Journal des Combattants » (avril-mai 2015) a mis à l'honneur deux jeunes femmes qui, malheureusement, ont été décapitées en 1944. Pourquoi cette barbarie ?

Texte de Emile Antoine.

Marguerite BERVOETS



Marguerite

       Elle est née à La Louvière le 6 mars 1914. Enseignante et poète, diplômée en philosophie

et lettres. Elle vit à Tournai et enseigne à l'école normale lors de l'invasion allemande en 1940. De sa propre initiative, en 1941, elle fait paraître un hebdomadaire clandestin: « La délivrance » et intègre le groupe des « Cinq Clochers » de résistance armée. Elle prend part à des actions de renseignements et d'infiltrations de pilotes alliés.

       Le 8 août 1942, Marguerite et Cécile Detournay, qui font alors partie de la Légion Belge, se rendent aux abords du champ d'aviation de Chièvres dans le but de photographier des batteries aériennes récemment installées. L'appareil est caché dans un sac à provisions.
Personne en vue. Vite, il faudra peu de temps. Mais une sentinelle dissimulée les observait et les voilà prises occupées à prendre des clichés. Elles se défendent, se justifiant par le sac à provisions destiné à recevoir les victuailles qu'elles partaient quérir à la ferme voisine.
Elles aiment les avions, diront-elles, et comme il leur restait un peu de pellicule ...
Mais une enquête et une femme, témoin à charge, conduiront les Allemands aux principaux dirigeants. De plus, quelques armes sont trouvées chez Marguerite. Celle-ci, Cécile ainsi qu'Henri Deneubourg et Edouard Sourdeau, les chefs directs, sont arrêtés et, après plusieurs mois à la prison hitlérienne de Mons, sont déportés en Allemagne pour jugement à la prison de Leer (Saxe).

Fernande VOLRAL



Fernande

       Elle est née à Champigneulles près de Nancy (France) le 7 octobre 1920. Dans les années 30, sa famille part en Belgique, s'installe à Charleroi. Le 27 avril 1940, elle se marie à Jette où le couple s'installe. Fernande ayant installé sa boutique de modiste dans la commune. Mais les jeunes mariés sont très vite contrariés dans leurs perspectives d'avenir, les Allemands envahissant notre pays. 13 jours plus tard, Fernande, amère de cette occupation, garde une rancune à ces envahisseurs qui l'empêchent de s'épanouir et de vivre pleinement sa vie dans l'amour de son métier.
En 1941, elle rencontre Raoul Baligand, le commandant national des Partisans armés, qui lui confie des tâches d'agent de liaison. En 1942, elle fait partie du groupe dit « du 10 de la rue de la Perle » de Molenbeek-St-Jean, rattaché au Front de l'Indépendance. Hargneuse et volontaire, fin 1942, elle dirige d'audacieux sabotages. Le 23 février 1943, sur dénonciation, elle est arrêtée à son domicile mais Fernande est armée et n'hésite pas à faire feu, blessant un des policiers allemands. Elle est amenée à la prison de Saint-Gilles où elle y passera plus de six mois avec les interrogatoires et les vicissitudes que cela implique. En septembre 1943, elle est déportée en Allemagne pour jugement à la prison de Leer (Saxe).

Acte final de la tragédie.

       Marguerite Bervoets et Fernande Volral, deux jeunes femmes de milieu différent, qui ne se connaissaient pas, mais qu'un idéal commun avait mené devant des « juges sanguinaires » seront le même jour, le 26 mars 1944, dans cette prison de Leer, condamnées à mourir par décapitation.

       Cécile Detournay est condamnée à 8 ans de travaux forcés sera libérée par les alliés en avril 1945).
Pour Henri Deneubourg et Edouard Sourdeau, c'est la guillotine le 1er juin 1944.
Les deux héroïnes sont transférées à la prison de Wolfenbüttel (Basse Saxe) et plus de quatre mois passeront avant l'exécution de l'ultime sentence. Délai sciemment voulu par les machiavéliques bourreaux ? Vécurent-elles ce temps dans l'espérance ? Ont-elles pu se rencontrer ? Ont-elles pu se parler ? Ont-elles pu se réconforter ?

       Le 7 août 1944, elles sont décapitées à la hache.

       Dans une lettre écrite en 1941, adressée à Mme Balasse de Guide, Marguerite Bervoets avait, semble-t-il, pressenti son destin. Il s'agit d'une sorte de testament et sur 1'enveloppe de cette missive avait écrit : « à n'ouvrir qu'à l'annonce de ma mort. »

       Extraits : « ... on vous dira que je suis morte inutilement, bêtement, en exaltée. Ce sera la vérité historique. Il y en aura une autre. J'ai péri pour attester que l'on peut aimer à la fois follement la vie et consentir à une mort nécessaire. A vous incombera la tâche d'adoucir la douleur de ma mère. Dites-lui que je suis tombée pour que le ciel de la Belgique soit plus pur pour que ceux qui me suivent puissent vivre libres comme je l'ai tant voulu moi-même ; que je ne regrette rien malgré tout. A l'heure où je vous écris, j'attends calmement les ordres qui me seront donnés. Que seront-ils ? Je ne le sais pas et c'est pourquoi je vous écris l'adieu que ma mort doit vous livrer. C'est à des êtres tels que vous qu'elle est tout entière dédiée, à des êtres qui pourront renaître et réédifier. Et je songe à nos enfants qui seront libres demain. Adieu. Marg Bervoets 13/11/41

Mise à l’honneur bien méritée

       A Oupeye, Monsieur l'Echevin Hubert Smeyers remet le diplôme d'honneur des porte-drapeaux à Monsieur Jean-Paul Richard.


Remise du diplôme d’honneur par Monsieur l’échevin à Monsieur Jean-Paul Richard

       Cette distinction lui a été attribuée par la Défense Nationale pour avoir pendant plus de 10 années porté bien haut les couleurs nationales à plusieurs cérémonies de commémorations et également pour rendre les derniers honneurs aux anciens combattants décédés.

       Jean-Paul Richard avait en premier lieu été le porte-drapeau de l'Amicale du 4ème chasseur à cheval, régiment dans lequel il avait effectué son service militaire.

       Par la suite, il a porté les étendards des anciennes sections FNAPG de Houtain St Siméon et de Haccourt - Hallembaye, à la fois dans notre commune, mais aussi dans les villes et communes voisines allant même parfois jusqu'à Nieuport- Ypres Lagland et à Willemstad aux Pays-Bas.

       Un grand merci, Cher Jean-Paul pour le service que tu as rendu aux associations patriotiques et à la mémoire des anciens combattants aujourd'hui disparus.

       A présent que pour des raisons d'âge tu as décidé de rendre ton drapeau, nous souhaitons vivement que ton exemple soit suivi par des plus jeunes.

        Serge Fillot                                                                                       Hubert Smeyers

     Bourgmestre f.f.                                                                                         Echevin

 

 



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