Maison du Souvenir

Le message du C.A.P.O.R.A.L. du mois de Novembre 2010

point  Accueil   -   point  Comment nous rendre visite   -   point  Intro   -   point  Le comité   -   point  Nos objectifs   -   point  Articles

point  Notre bibliothèque   -   point  M'écrire   -   point  Liens   -   point  Photos   -   point  Signer le Livre d'Or   -   point  Livre d'Or   -   point  Mises à jour   -   point  Statistiques

Le Message du C.A.P.O.R.A.L.

NOVEMBRE 2010

« C.A.P.O.R.A.L. » signifie: Comité des Associations Patriotiques d’Oupeye pour le Regroupement des Activités Locales.

Editeur responsable: M. Laurent Antoine, rue de Hermalle, 131, 4680 OUPEYE

Manifestations du Souvenir du 11 novembre 2010

Sous le patronage de l’Administration communale d’Oupeye et de son département des Relations publiques, les Associations patriotiques d’Oupeye ont le plaisir d’inviter la population à participer aux cérémonies du Souvenir du 11 novembre.

Le 11 novembre 2010, l’office religieux sera célébré en l’église  St-Remy de Heure-le-Romain à 10h30.

Le cortège de circonstance prendra ensuite la direction du monument aux morts de la rue François Janssen pour les dépôts de fleurs traditionnels.

Un vin d’honneur offert par l’Administration communale dans les locaux de l’école communale clôturera la manifestation.


Sortie de la messe


Le cortège se dirige vers le monument


Devant le monument


Devant le monument


Dépôt de la gerbe


Les honneurs


Discours de l’échevin L. Antoine à l’école communale


L’assistance dans la salle

Il est important de souligner que tous les monuments de l’entité seront également fleuris le 11 novembre.

C’est ainsi qu’un membre du Collège communal, accompagné des instances patriotiques locales, effectuera le dépôt de fleurs dans chaque village avant de rejoindre l’église à 10h15 pour le rassemblement général.

Rendez-vous dans chaque village à 9h30 aux monuments suivants :

Haccourt : place de Hallembaye ;

Hermalle : place G.Froidmont ;

Hermée : place du Carcan ;

Houtain : rue de Slins ;

Oupeye : rue du Roi Albert ;

Vivegnis : place des Vignerons.

 

La population est, comme chaque année, invitée à pavoiser en cette circonstance. Nous vous en remercions d’avance

                 L. ANTOINE                                                                                                                                                                              M. LENZINI

    Echevin des Relations publiques                                             Député – Bourgmestre

   en charge des affaires patriotiques

 

Adoptez un soldat mort, sur Facebook

Tel est le titre d’un article paru le 17 mai 2010 dans le journal « La Meuse ». Ceux qui possèdent un ordinateur et utilisent Internet savent ce qu’est Facebook. Ce peut être la pire et la meilleure des choses, mais dans ce cas, c’est l’une des meilleures. Mais lisez plutôt.

25 360 soldats alliés sont morts chez nous durant la seconde guerre mondiale. Pour éviter que leur héroïsme ne tombe aux oubliettes, un projet original vient d’être lancé sur Facebook : « live and remember ». Chacun peut « adopter » un soldat étranger, lui créer un profil sur le site Internet, rechercher ses origines, et ainsi perpétuer son souvenir …

Et ce sont évidemment les jeunes de plus de 13 ans qui sont visés. Eux qui passent des heures sur Internet, loin de penser aux soldats alliés victimes de la seconde guerre mondiale et aux sacrifices auxquels ceux-ci ont consenti…

A la base de cette initiative, l’Institut des Vétérans, l’Institut national des Invalides de guerre, les Anciens Combattants et Victimes de guerre…

Ceux-ci étaient bien conscients que les rangs des anciens combattants se vidaient d’année en année, et que les plus jeunes ne montraient que peu d’intérêt à assister aux diverses commémorations organisées aux dates clés…

Le site « Live and remember » propose désormais à ces jeunes de sélectionner un cimetière belge où reposent des soldats alliés, puis d’en choisir un dont ils retraceront l’histoire et feront le portrait. Sa biographie, se famille, ses proches, son domicile, ses loisirs, et cela en s’aidant d’une documentation sur Internet et d’autres sites d’informations…

Ensuite, les jeunes créeront une « fan page » pour inviter toute la communauté Facebook (et qui sait, des descendants de la victime) à devenir fan de leur soldat et à découvrir ainsi tout ce qu’il a abandonné pour s’engager dans l’armée…

« Nous espérons ainsi sensibiliser les jeunes à la seconde guerre mondiale et faire qu’ils s’intéressent davantage à l’Histoire » explique-t-on. Et pour stimuler encore la jeunesse à créer leurs « fan pages », l’Institut des Vétérans offrira au jeune qui aura le plus de fans pour son soldat, un séjour à Londres…

Plus de 13 000 soldats enterrés chez nous.

Sur le site Internet de « Live and remember », on trouve la liste des soldats enterrés dans les cimetières de notre région. Voilà donc quelques idées pour les jeunes « Facebookiens » liégeois qui voudraient se lancer sur les traces de ces héros de guerre.

            Les deux cimetières principaux, ceux de Neuville-en-Condroz et de Henri-Chapelle, rassemblent respectivement 5 328 et plus de 8 300 soldats américains, morts dans les Ardennes belges.

            A Wihogne, un soldat anglais est enterré dans le cimetière communal.

            Au cimetière de Robermont, on trouve les tombes de deux soldats anglais.

            Au cimetière communal de Sainte-Walburge, ce sont quatre soldats anglais qui reposent.

            Au cimetière communal de Soumagne aussi, on peut fleurir la tombe d’un valeureux soldat UK.

            Un peu plus loin, du côté de Huy-Waremme, on trouve les tombes de trois soldats anglais et d’un soldat australien au cimetière communal de Bas-Oha. Et trois soldats anglais reposent au cimetière de Voroux-Goreux.

Laurence Piret

 

Nous commençons  à publier dans ce journal un document très intéressant que la famille de l’auteur nous a permis d’insérer. Qu’elle en soit remerciée. Il est écrit à la main dans un petit cahier format de poche. En voici la teneur.

PREFACE

J’ai maintenant la grande joie d’être rentré chez moi, j’ai repris les habitudes que, depuis plus de douze mois j’avais abandonnées.

Avant de commencer ce petit récit, je voudrais parler un peu de ces personnes qui, au café ou sur la plate-forme d’un tramway, se permettent de traiter le soldat belge de lapin ou de froussard.

J’ai pourtant pu remarquer que les trois-quarts de ces gens-là, dès les premières heures de la guerre, n’ont pas hésité. Ils ont tout empaqueté dans leur voiture, la chargeant des objets les plus hétéroclites, poste de T.S.F., canari, chat, …

Nous soldats, en les voyant passer, nous nous rendions bien compte qu’ils avaient perdu la tête, mais à présent, ils l’ont retrouvée pour blâmer notre roi, nos chefs, nos soldats.

Vers ces gens, quand ils ont débité leurs critiques, je me retourne et leur demande : « Où étiez-vous pendant les jours de guerre ? »

Après leur réponse, je leur dis simplement : « Vous vous permettez de juger les militaires alors que vous, pendant ces jours douloureux, vous étiez à cinq cents kilomètres d’ici pour vous mettre à l’abri ! »

Je suis soldat des régiments de Chasseurs Ardennais et quand je me retourne vers Gothem, Vinkt, la Lys, et que je revois les tombes de nos soldats morts aux combats, et bien je vous dis que ceux-là au moins ont fait leur devoir et par respect pour eux, fermez-là et fermez-là bien !

Mon itinéraire

VinalmontAntheit – Moha – Héron - - Fox-les-Caves – Eghezée – Waret-la-Chaussée – CogneléeDaussoulx – Champion – NamêcheTemploux – Nivelles – Braine-le-Comte – Enghien – Grammont – Oudenaarde – Ege – Nazareth – Petegem – Deinze – VinktAarsele – Tielt – Pittem – MuiselaarEgemSchuiferskapelle – Wingene – Maria Aalter – Bruges – St André – puis retour vers Gothem

Retour : Bruges – Tielt – Deinze – Alost – Vilvorde – Aerschot – Diest (libéré) – Hasselt – Tongres – Liège – Tohogne.

Mon retour s’est effectué évidemment à pied.

La campagne des dix-huit jours.

Donc, au lendemain de cette guerre, je vais essayer de vous raconter ce qu’elle fut pour nous et de quelle façon notre compagnie s’est comportée.  Cependant, avant d’en commencer le récit, pour mieux suivre les événements, je vous ferai un bref aperçu des faits qui se sont passés les jours précédents.

Entré à l’armée le 13 avril 1939, mobilisé depuis le 25 août,  versé au 6e Régiment des Chasseurs Ardennais, je suis passé par divers cantonnements : Emage, Antheit, Cognelée.

Revenus à Antheit, nous avons continué notre promenade en venant à Havelange, puis à Petithan ; de là, une fois encore à Antheit, puis à Vinalmont où nous devions rester jusqu’au 10 mai.

La guerre

Le 9 mai, à peine nous étions mis au lit que le sergent de service entre dans nos chambres et crie : « Alerte ». Nous prenons l’avertissement du sous-officier à la légère et sans nous presser nous enfilons nos vêtements. Après tout, une alerte de plus ou de moins !

Mais nous remarquons que nos chefs deviennent de plus en plus anxieux, nous prenons nos vélos, nous apprêtons tout.

Vers 2 heures du matin, nous descendons à Antheit pour nous diriger vers Moha où nous prenons position ; l’alerte est confirmée, les postes transmettent les nouvelles de plus en plus inquiétantes. C’est la guerre …

A peine le matin arrivé, un formidable bruit d’avions en vol se fait entendre ; il est salué par le feu de nos mitrailleuses ; à très basse altitude, ils passent et nous entendons pour la première fois le tac-tac des mitrailleuses ennemies ; nous avons reçu le baptême du feu et nous n’avons à déplorer que quelques légères blessures pour toute la compagnie.

Notre roi prend le commandement de ses troupes. En même temps, il adresse au pays une proclamation qui se termine en ces termes :

«  La lutte sera dure. Les sacrifices et les privations seront considérables. Mais nul ne peut douter du succès final. J’entends demeurer fidèle à mon serment constitutionnel de maintenir l’indépendance  et l’intégrité du territoire. Comme mon père le fit en 1914, je me suis mis à la tête de notre armée, avec la même foi, la même confiance. La cause de la Belgique est pure. Avec l’aide de Dieu, elle triomphera.

Léopold ».

Vers midi, toujours le 10 mai, nous partons vers Ramillies et Fox-les-Caves, où nous arrivons le 11 au matin, nous prenons de suite position contre avions. Nous avons été ravitaillés la nuit en chemin, un peu de café et un bout de pain. Ici, nous devions connaître pour la première fois ce qu’était une bombe.

Après quelques heures de garde, des avions ennemis sont entendus ; de suite, nos pièces sont en action. Ils passent, reviennent et lâchent leurs bombes ; l’objectif visé est la gare. Quelques murs renversés, quelques civils blessés et tout rentre dans le calme jusque vers minuit.

Etant couchés sur la paille dans une ferme, nous entendons la sonnerie du téléphone, j’y cours, c’est la voix de notre commandant qui nous met en garde contre des parachutistes signalés aux environs de Wasseiges. La voix est pleine d’émotion et vous savez quand il parle ainsi.  A peine ai-je raccroché qu’une forte lueur éclaire le ciel, puis, semblables à des champignons, je vois distinctement descendre des parachutistes ; j’en avertis immédiatement l’officier de garde qui recommande de redoubler de vigilance ; quelques instants plus tard, je reçois l’ordre de partir en patrouille, un homme décidé m’accompagne, mais ce n’est pas sans appréhension que nous partons seuls dans la nuit pleine de dangers, de mystère. Le matin, rien, nous rentrons au cantonnement.

Voilà la deuxième nuit sans sommeil et avec cela combien de kilomètres parcourus. Je m’étends tout habillé sur la paille, heureux de prendre un peu de repos ; mais non, il faut encore partir, nous nous dirigeons vers Eghezée.

Le 13 mai, le roi adresse à ses troupes l’ordre du jour ci-après.

« Soldats,

Assaillie brutalement par un coup de surprise inouï, aux prises avec des forces supérieurement équipées et bénéficiant d’une aviation formidable, l’Armée Belge exécute depuis trois jours une manœuvre difficile, dont le succès importe au plus haut point pour la conduite générale des opérations et pour le sort de la guerre. Cette manœuvre exige de tous, chefs et soldats, des efforts exceptionnels, soutenus jour et nuit au milieu d’une tension morale qui porte à l’extrême le spectacle des ravages exercés par un envahisseur impitoyable. Quelque rude que soit cette épreuve, vous la surmonterez avec vaillance. Notre position s’améliore d’heure en heure, nos rangs se resserrent. Aux jours décisifs qui vont venir,  vous saurez raidir toutes les énergies, consentir tous les sacrifices pour arrêter l’invasion.  Comme sur l’Yser en 1914, les troupes françaises et britanniques y comptent, le salut et l’honneur du pays le commandent.

Léopold »

La retraite

Hélas, la progression allemande se poursuivait à une allure accélérée. Nous passions successivement Waret-la-Chaussée, Cognelée pour nous rendre dans la forêt de Champion, nous y passions une nuit calme, couchés sur les feuilles mortes, mais le matin, nous devions une fois de plus être secoués par les bombes.

Un poste de D.T.C.A.[1] installé à l’orée du bois ayant été repéré par l’ennemi, il ne nous restait qu’une chose à faire : partir avant que l’aviation allemande ne vienne en masse car déjà quelques pruneaux nous avaient été envoyés. Nous nous dirigeons vers Namèche, Temploux où suivant le terme militaire employé vulgairement « il a fait chaud ».

Nous passons ensuite par Nivelles, Braine-le-Comte, Enghien (c’est ici que j’ai vu le premier Anglais) puis Grammont, Audenarde, Deinze, Vinkt, Aarsele, Tielt, Pittem, Muiselaar, Egem, Schuiferskapelle, Wingene – Maria Aalter – Bruges – St André. Ici, nous avons mission de monter la garde au G.Q.G.[2]. Nous y passons six jours de tout repos, à part évidemment les heures de faction, mais nous sommes à l’abri de tout danger, à moins que les avions … mais on n’en voit pas.  Pendant tout ce trajet, le 16 mai, les ondes transmettaient à leurs admirables défenseurs le poignant message que leur adressait le roi et qui provoqua une émotion profonde dans tout le pays et sans doute dans le monde entier.

« Officiers, sous-officiers et soldats,

Résistez jusqu’au bout pour la Patrie. Je suis fier de vous.

Léopold »

Mais pendant que du 18 au 20 mai nos divisions disposées en bon ordre sur l’Escaut résistaient aux attaques, les Allemands commencèrent la foudroyante offensive qui, le 21 mai, devait les amener à Amiens, Abbeville et Montreuil. C’est alors que, quittant St André, nous sommes revenus en première ligne. L’armée belge fut ramenée sur la Lys.

Nos troupes occupaient ainsi le 22 mai un front d’une longueur de plus de 90 km.

La lutte suprême

C’est dans ces conditions que l’armée belge accepta à nouveau la bataille.  Le 24 mai, le passage de la Lys est forcé après des combats que je ne décrirai pas et au cours desquels des pertes énormes sont infligées à l’ennemi. Des groupes de plus de 50 avions de bombardement survolent et attaquent continuellement nos lignes à la bombe et à la mitrailleuse.

Nous sommes le 25 mai. Je veux raconter ici le fait le plus émouvant que j’ai vécu pendant cette campagne de 18 jours. Envoyés pour remplacer la 2e compagnie du 6e Chasseurs anéantie, nous nous déplacions avec grande prudence, quand arrivent au-dessus de nous une cinquantaine de bombardiers ennemis. J’étais couché le long d’un chemin ; derrière moi, mon meilleur ami Albert ; jamais nous ne nous étions quittés. A gauche, une petite haie, puis une tranchée recouverte où deux amis s’étaient réfugiés. Figurez-vous ! Nous sommes à quelques centaines de mètres des Allemands, pilonnés par l’artillerie et l’aviation, c’est un véritable enfer. Des détonations continuent à gauche, à droite, les sifflements des éclats, bref on sent la mort rôder autour de nous, quant tout à coup, une détonation formidable nous fit perdre quelques instants toute présence d’esprit. Nous étions recouverts de terre, mon ami et moi, une bombe était tombée à 1,50 mètres de nous, juste dans la tranchée où se trouvaient les deux copains. L’un était tout déchiqueté, l’autre appelait au secours, les yeux hagards, comme fou, nous le retirions intact. Par un miracle vraiment impossible à expliquer, il n’avait pas une égratignure.

Quelques instants de répit, mais ce n’est pas tout ; de nouveau l’aviation ennemie revient à la charge. Je réussis à courir dans une ferme proche et à entrer dans une petite écurie, un ami s’y traîne, blessé à l’épaule et au pied. On donne l’ordre de repli et tout le monde s’enfuit.

Nous ne pouvons pourtant pas laisser ce malheureux mourir là. Avec un brancardier, décidé, nous le transportons au poste de secours malgré le bombardement et le tac tac des mitraillettes allemandes. Je luis sers la main et lui dis adieu. Un soldat me crie : »Attention, ils sont dans le champ de seigle à vingt mètres ! » Tant pis … Il faut partir. En moi-même, je dis adieu à tout … Je revois tous ceux qui me sont chers ; un instant, je crois ne plus jamais les revoir … En hâte, je pars. A peine ai-je quitté le poste de secours que les Allemands, brisant les vitres, entrent dans la maison. Une fois encore, je l’ai échappé belle. Je rejoins la compagnie sous un feu intense de mitrailleuses ennemies. A maintes reprises, les balles tombent sur le chemin, soulevant un peu de poussière, je fais certainement quatre cents mètres ainsi, j’arrive enfin à un groupe de maisons quelque peu isolées de Gotheux et pour la première fois depuis certainement trois heures qu’a duré le bombardement, je respire à mon aise. Je m’aperçois que je n’ai plus de havresac et que j’ai perdu mon portefeuille. Enfin, je suis vivant et j’ai mon fusil, c’est le principal …

Nous reprenons position derrière une haie épaisse d’où nous voyons les éléments ennemis avancer à quelques centaines de mètres et la fusillade recommence à qui mieux mieux. Pour notre malheur, la maîtrise du ciel n’est pas disputée à l’ennemi.

Le roi adresse à ses troupes l’ordre du jour suivant :

« Soldats,

La grande bataille qui nous attendait a commencé. Elle sera rude, nous la conduirons de toutes nos forces avec une suprême énergie. Elle se livre sur le terrain où en 1914 nous avons victorieusement tenu tête à l’envahisseur.

Soldats,

La Belgique attend que vous fassiez honneur à son drapeau.

Officiers, soldats,

Quoi qu’il arrive, mon sort sera le vôtre. Je demande à tous de la fermeté, de la discipline, de la confiance. Notre cause est juste et pure. La Providence nous aidera.

Vive la Belgique

En campagne, le 25 mai 1941

Léopold »

Pendant quatre jours, du 24 au 27 mai, la lutte se poursuit ardente et dure.

Le 26 mai, l’ennemi engage des troupes fraîches.

Les chasseurs ardennais stabilisent au sanglant combat de Vinkt-Nevele une situation momentanément compromise et méritent pour la seconde fois d’être cités à l’ordre de l’Armée.

Dans la journée du 27 mai, les combats continuent, ou plutôt le repli continue, car chaque jour on recule, disputant amèrement chaque lambeau de terrain. Les pertes belges sont lourdes. Les blessés affluent dans les hôpitaux déjà débordés. En un mot, nous sommes arrivés à l’extrême limite de nos possibilités de résistance ; pour ma part, depuis deux jours, je n’ai plus eu de quoi manger, la soif nous dessèche la gorge, je ne me souviens plus d’avoir eu une heure de repos, et pourtant on se bat et on se battra tant qu’il le faudra, car le moral, pour peu qu’il soit atteint, est encore bon.

La reddition

Le 28 mai à 4 heures, le feu cessa sur l’ensemble du front belge, sauf dans quelques secteurs où les unités belges qui n’avaient pu être averties continuèrent à défendre leurs positions jusqu’à 6 heures.

Le roi annonça à ses troupes la décision qu’il venait de prendre dans les termes suivants :

«  Officiers, sous-officiers, soldats,

Précipités à l’improviste dans une guerre d’une violence inouïe, vous vous êtes battus courageusement pour défendre pied à pied le territoire national.

Epuisés par une lutte ininterrompue contre un ennemi très supérieur en nombre et en matériel, nous nous trouvons acculés à la reddition.

L’Histoire dira que l’Armée a fait son devoir. Notre honneur est sauf.

Ces rudes combats et ces nuits sans sommeil ne peuvent avoir été vains. Je vous recommande de ne pas vous décourager, mais de vous comporter avec dignité. Que votre attitude et votre discipline continuent à susciter l’estime de l’étranger.

Je ne vous quitte pas dans l’infortune qui nous accable et je tiens à veiller sur votre sort et celui de vos familles.

Léopold »

L’armée belge, bien qu’ayant fait son devoir, déposait donc les armes … c’était incroyable et pourtant … la raison regagna vite ses droits.

Nous avions capitulé, c’était un fait, mais on ne se battrait plus et on ne vivrait plus des jours aussi rudes, aussi cruels.

Enfin partis, quelques amis et moi, pour regagner l’intérieur du pays, nous repassions par Tielt, Deinze, Audenaarde, Alost, Vilvorde, Aarschot, Diest, Hasselt, Tongres, Liège, puis enfin mon petit village de Tohogne, où j’eus la grande joie de retrouver mes parents revenus d’évacuation. Hélas, mon frère et mon beau-frère manquent à l’appel.

Le lendemain de ma rentrée, ce dernier aussi rentrait puis le 15 août, ce fut mon frère.

Hommage à une grande dame

Dans le cadre de notre nouvelle exposition cet article, qui nous a été transmis par Jacques P. Grandjean, dont nous avons relaté dans nos colonnes une partie de son histoire, a bien évidemment tout à fait sa place.

Maria Lennertz vit le jour à Welkenraedt le 31 décembre 1919, un peu plus d’un an après la fin de la Grande Guerre. Vingt années passèrent et la Belgique pouvait panser ses plaies ouvertes par les quatre années d’occupation de son petit territoire, par les armées sanguinaires du Kaiser Guillaume II.


Maria durant la guerre.

Mais le même ennemi germanique avait choisi un autre maître, plus cruel encore et fanatique en puissance, qui n’était même pas allemand de naissance ; cet individu, imbu de sa personne, prit le nom de Führer, et, par ses mensonges, galvanisa le peuple teuton et ne parla plus que d’espace vital ; dès lors, le sort de l’Europe était scellé.

De nombreux pays déjà conquis et passés sous le joug nazi souffraient terriblement des représailles de la Gestapo.  A l’aube de la journée du 10 mai 1940, très tôt, la Belgique se voyait violée par l’entrée des troupes allemandes franchissant notre frontière de l’Est ; le ciel était tout bleu, le soleil radieux, des centaines d’avions à croix noires remplissaient le firmament et brillaient telles des étoiles d’argent. Nous étions une fois de plus en guerre.

La jeune Maria Lennertz, née pour servir son pays sans le savoir éprouva le besoin de combattre ces envahisseurs détestés et, dès le mois de juillet 1940, alors que les gens de l’exode rentraient au pays, fut directement volontaire et rejoignit un groupe de Belges décidés à combattre par tous les moyens les nazis.

Ces Belges étaient les racines de ce que l’on qualifia par après la Résistance, les Partisans Armés, le Front de l’Indépendance, l’Armée de la Libération et autres réseaux.

Elle fut chargée de dactylographier des tracts, distribuer des journaux clandestins, voire la Libre Belgique, des écrits qui rendaient du courage à la population et nuisaient aux boches, de s’occuper de prisonniers évadés, de les faire passer, des activités qui vont s’étendre sur trois ans.  Maria Lennertz, dénoncée par des traîtres, fut arrêtée le 9 janvier 1943. Son caractère inflexible la fit résister aux interrogatoires serrés, cruels et brutaux des sbires de la Gestapo et des S.S. Ces derniers ne trouvant pas les preuves, Maria Lennertz fut remise en liberté le 2 février 1943.

Après une courte période, elle reprit ses activités clandestines dans l’organisation « Front de l’Indépendance », ceci dans la région bruxelloise : passage d’évadés, d’aviateurs alliés, prisonniers de guerre français, distributions de journaux clandestins et le fameux FAUX SOIR. Ces prestations dangereuses redevinrent des faits de tous les jours.

Malheureusement, le 6 février 1944, Maria Lennertz est à nouveau arrêtée par la Gestapo de l’avenue Louise. Interrogatoires brutaux, menaces de mort, elle résiste une fois de plus à la délation ; cependant, cette fois, en juin 1944, elle n’échappe pas à la déportation ; elle est immatriculée sous le n° 42764 et est transférée au sinistre camp de RAVENSBRUCK dans le Mecklembourg, camp spécial pour les femmes.  Sur intervention du comte Folk Bernadotte, à cette époque Président de la Crois Rouge Internationale, elle est libérée le 5 mai 1945 et envoyée très malade en Suède d’où elle rentrera en Belgique après de judicieux traitements.  Elle rentre au pays le 30 juin 1945, mais marquée à jamais au point de vue de la santé.

Visétoise par son mariage, pendant quarante années Madame Maria Lennertz, épouse Lion, s’est efforcée d’honorer la mémoire de toutes les femmes qui ne sont pas revenues des camps de la mort.  Patriote, altruiste, d’un civisme exemplaire, Maria Lennertz voulut encore servir et remit en 1990 à la section des Prisonniers Politiques visétois la somme de 500 000 francs (+ou- 12 500 €) et a suggéré la création d’un prix du civisme « MARIA LENNERTZ  et des  PRISONNIERS POLITIQUES VISETOIS », prix réalisable par les intérêts produits par le capital, ceci pour récompenser les enfants méritants des classes de sixième primaire de toutes les écoles de l’entité visétoise.

QUEL EXEMPLE NOUS A DONNE CETTE GRANDE DAME APRES TOUTES SES SOUFFRANCES.

La Résistance armée étant assimilée à l’Armée, de ce fait reconnue comme service militaire en temps de guerre, le gouvernement belge reconnaissant les mérites de Madame Maria Lennertz a décerné à MADAME LION-LENNERTZ le titre de Prisonnière Politique, ainsi que le grade d’Officier de la Résistance – Presse clandestine,

-          la Croix de Chevalier de l’ordre de Léopold II avec barrette en vermeil

-          la Croix de Guerre belge 1940 avec palmes

-          la Croix de Prisonnier Politique avec 3 étoiles

-          la Médaille de la Résistance

-          la Médaille commémorative avec sabres croisés

La République française lui a décerné la Croix de Guerre 39-45 avec étoile en vermeil.

HONNEUR ETERNEL A CETTE GRANDE PATRIOTE


La pierre tombale dans la pelouse d’honneur au cimetière de Lorette

Jacques P. GRANDJEAN

Résistant armé I/903 Mle J.310

Armée de la Libération

US.Army WORLD WAR II INTERPRETER and SPECIAL ADVISOR

 

Ma camionnette et moi

Souvenirs de guerre d’un cycliste frontière 1940

Par Charly Wesmael - 1er Régiment 1er Bataillon  6ème Compagnie

C’est de nouveau un magnifique document, publié par des Anciens Combattants qui nous a été remis. Imprimé par G. THONON de Herstal, je ne trouve pas à qui m’adresser pour demander la permission de diffuser ce travail, ne connaissant pas non plus son année d’édition. J’en imprime dans ce CAPORAL la première partie. Si cette diffusion pose un problème pour son auteur ou ceux qui recevraient encore des droits, qu’on me le fasse savoir et j’en arrêterais l’impression (04-248 36 47).

Au Roi Léopold

digne fils du Roi Chevalier

un humble garde frontière

dédie ses souvenirs

Septembre 1940

Préface

J’ai maintenant la grande joie d’être rentré chez moi, j’ai repris les habitudes que, depuis plus de dix mois, j’avais abandonnées et, comme j’ai du temps devant moi, j’estime qu’il serait lâche de ma part de ne pas ouvrir les yeux des civils qui, inconsciemment, au café ou sur la plate-forme d’un tramway se permettent de traiter le pauvre soldat belge de lapin ou de froussard.

J’ai pourtant pu remarquer que les trois quarts de ces gens-là, dès les premières heures de la guerre, n’ont fait ni une ni deux. Ils ont tout empaqueté dans leur voiture, la chargeant d’objets les plus hétéroclites : postes de T.S.F., canari, chat, j’en ai même vu avec des skis.

Nous, soldats, en les voyant passer, nous nous rendions bien compte qu’ils avaient perdu la tête ; à présent, ils l’ont bien retrouvée pour blâmer notre Roi, nos chefs et nos soldats.

Vers ces gens quand ils ont débité leurs critiques, je me retourne et leur demande : « Où étiez-vous pendant les jours de guerre ? »

Après leur réponse, je leur dis simplement : « Vous vous permettez de juger les militaires alors que, pendant ces jours douloureux, vous étiez à cinq cents kilomètres d’ici pour vous mettre à l’abri !

Ce n’est pas parce que vous avez entendu dire que quelques soldats savent bien courir qu’ils se ressemblent tous.  Je suis un soldat des régiments cyclistes frontières et quand aujourd’hui, je me retourne vers Eupen, Liers, le canal de Willebroek, la Lys, que je revois les tombes de nos soldats morts aux combats,  et bien je vous dis que ceux-là au moins ont fait leur devoir et, par respect pour eux, fermez-là et fermez-là bien !

Chapitre I. Eupen – Jalhay

Donc, au lendemain de cette guerre, je vais essayer de vous raconter ce qu’elle fut pour nous et de quelle façon notre compagnie et ma camionnette se sont comportées.

Cependant, avant d’en commencer le récit, pour mieux suivre les événements, je vous ferai un bref aperçu des faits qui se sont passés les jours précédents.  Mobilisé depuis le 25 août 1939 et versé dans un régiment garde-frontière, je faisais partie de la compagnie d’Eupen où je remplissais les fonctions de chauffeur depuis le début d’avril 1940.  Pendant les neuf mois qui précédèrent ces jours tragiques, notre mission fut de veiller sur la sécurité de la frontière belgo-allemande.

A différents endroits de cette frontière, on avait aménagé des postes d’alerte. Chacun d’eux était muni d’un poste émetteur de T.S.F. et d’un téléphone. De là, jour et nuit, et l’hiver y est rude, nous devions rendre compte de toutes les manœuvres qui s’effectueraient dans cette zone. Cette mission dangereuse, pleine de responsabilités, et très fatigante, se remplissait à trente kilomètres de notre lieu de cantonnement. Notre moyen de communication était le vélo.  La garde à ces postes étaient de quarante-huit heures et bien souvent, vu le manque d’effectifs, nous la montions avec quarante-huit heures de repos.   Je dis « repos », c’est une façon de parler, pendant ce repos, nous faisions encore des travaux de fortifications : chicanes en béton, réseaux de barbelés et encombrement des coupe-feux.

Dès que nous avions établi le long de la frontière un nouveau réseau barbelé, dès que nous avions placé des mines, des délégations d’officiers allemands, de leur frontière, venaient se rendre compte de l’état d’avancement de nos travaux, et plus on se rapprocha de la guerre, plus ce secteur de zone frontalière devint agité. Quand la garde descendante rentrait au cantonnement, chaque fois il y avait du nouveau à signaler.

Le neuf mai, un avion allemand avait survolé à très basse altitude tout notre secteur et déjà l’inquiétude perçait chez nous. Elle ne dura pas longtemps.  Ce soir-là précisément, l’œuvre de la reine Elisabeth organisait au cantonnement une fête musicale. Elle fut très réussie et se clôtura dans l’enthousiasme.  Notre aumônier, en effet, vint nous annoncer que les cinq jours de congé étaient rétablis. La joie des soldats était indescriptible. Nous chantions la Brabançonne, Vers l’Avenir et nous rentrons gaiement dans nos baraquements.

A peine étions-nous au lit que le premier chef entre et crie « Alerte ! ». Comme le même cas s’était présenté plusieurs fois depuis août 1939, nous prenons l’avertissement du sous-officier de garde à la légère et, sans nous presser, nous enfilons nos vêtements.  Mais nous remarquons que les chefs deviennent de plus en plus anxieux, des mouvements insolites se produisent autour des bureaux. Les hommes vont occuper les positions, nous prenons possession de nos camions.  A une heure du matin, l’alerte est confirmée, les postes transmettent des nouvelles des plus inquiétantes. C’est la guerre !  Des cent et vingt hommes des postes d’alerte, il en est revenu un. Il était à Raeren, à un kilomètre de la frontière allemande.  Ce poste surplombait la vallée. Au fond, un bois, la lisière marquait la frontière. C’est le long de cette lisière qu’était planté notre réseau de fils de fer barbelés.  Ce soldat était de garde avec cinq de ses camarades. Il leur restait dix heures de faction à monter.

Les consignes étaient devenues très sévères. Personne ne pouvait passer la barrière de la douane. Il fallait redoubler de vigilance et signaler toute manœuvre qui se ferait dans la vallée. On réveille les gardes à dix heures. Les deux hommes passent leur ceinturon, prennent un fusil, le chargent et vont chercher les consignes. Leurs amis leur souhaitent bonne garde.

Ils s’asseyent, allument une cigarette et la fument en fraude. Ils bavardent et parlent de leur vie avant la mobilisation. Ils se rappellent leurs aventures de jeunesse …  Tout à coup, ils entendent une forte explosion. Ils se lèvent tous deux et tachent de repérer l’endroit de la déflagration.  « C’est là, dit l’un, c’est dans le champ de mines. » Il entre dans l’abri et avertit le caporal qui téléphone à l’officier de garde.  Une deuxième explosion se produit. L’officier de garde leur répond : « Mes enfants, prenez courage et défendez-vous. ».  Le caporal transmet la réponse de l’officier et ajoute : « Nous devons nous attendre au pire. » La voix du lieutenant était pleine d’émotion et vous savez, quand il parle ainsi ! …  Le caporal tourne les talons et rentre au corps de garde où il jurera pendant une bonne dizaine de minutes.  Chacun reprend son emplacement et le secteur rentre dans le calme. Si quelque chose doit se passer, ce sera au lever du jour et, avec résignation, on attend l’aube.  Trois heures du matin ! Le ciel s’éclaircit à l’est. Personne n’avait bougé, personne n’avait dit mot. L’angoisse grandit.  Trois heures et demie ! Un formidable bruit d’avions en vol se fait entendre. Tous les hommes rentrent dans l’abri.  Trois heures quarante-cinq ! Le soldat de garde allume une nouvelle cigarette. A ce moment, son ami crie. A cinq cent mètres d’eux surgissent une centaine de soldats allemands.  La sentinelle court vers l’abri. Il communique la nouvelle au chef de poste qui déclanche le téléphone et confirme l’attaque.  Sue ces entrefaites, la sentinelle était ressortie et avait vidé son chargeur sur les soldats qui se rapprochaient de lui ; il veut rentrer, mais la porte de l’abri était fermée à clef. Sans perdre son sang-froid, … il prend son vélo et se replie derrière une maison située à trois cents mètres du poste de garde.  De là, il peut assister à l’escarmouche que ses amis avaient engagée.  Des coups de feu éclataient dans toutes les directions, puis l’abri fut assailli, la porte défoncée et les ennemis entrèrent. Ils ressortirent sans prisonniers.

Que sont-ils devenus ?

De loin, il les salua et, enfourchant son vélo, il fila à travers bois, vers le poste de commandement de Jalhay.

Il se présenta à l’officier de garde et fit le récit qu’on vient de lire.  Et pendant tout ce temps, qu’avaient fait à Jalhay les gardes frontières ?  Nous avions rassemblé le charroi et en avions fait la distribution par compagnie. Vers une heure du matin, nous n’avions plus qu’à attendre le signal des postes frontières.  Tous, la figure tournée vers notre officier, nous attendions qu’il dise quelque chose.  Oh, ces minutes d’attente et d’angoisse, qu’elles furent longues ! longues !

Vint le moment où le lieutenant Boulanger reçut le fatal coup de téléphone ! Déposant le cornet, il se tourna vers nous et nous fit part de la communication. A côté de moi, deux jeunes sergents récemment mariés fondirent en larmes. Mais le courage des gardes-frontière eut vite fait de reprendre le dessus. Mes camarades s’étaient ressaisis.  Les ordres se succédaient, ils furent exécutés à la minute. Avec le lieutenant Maigre, nous recevons la consigne de prendre contact avec l’ennemi, nous armons nos revolvers, je fais mon plein d’essence et nous partons en direction de la frontière.

Pendant notre absence, les soldats restés au poste de commandement ouvraient les abris et déménageaient les archives de la compagnie.  A cinq heures du matin, notre mission remplie, nous reçûmes l’ordre de repli sur nos positions de combat : Pépinster et Petit-Rechain. Pendant cette opération, des pelotons furent désignés pour faire sauter les destructions.  Cette seconde mission terminée, nous devions occuper des abris situés sur la rive droite de la Meuse.  Nous devions aussi protéger l’organisation de la défense. A Pépinster, les abris furent ouverts et occupés par nos différentes formations : Tireurs F.M., Mitrailleuses légères, canons 4,7 et D.B.T. Avec l’adjudant Henkarts, nous étions chargés de la répartition des munitions et des mitrailleuses.

Après avoir fait la distribution sur le côté droit de la route, nous nous dirigeâmes vers l’autre versant de la colline et c’est là que ma camionnette se distingua pour la première fois.

(à suivre)

 

 



[1] Défense terrestre contre avions

[2] Grand quartier général



© Maison du Souvenir. Tout droit réservé. ©