Maison du Souvenir

Le message du C.A.P.O.R.A.L. du mois de Mai 2010

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Le Message du C.A.P.O.R.A.L.

MAI 2010

« C.A.P.O.R.A.L. » signifie: Comité des Associations Patriotiques d’Oupeye pour le Regroupement des Activités Locales.


Editeur responsable: M. Laurent Antoine, rue de Hermalle, 131, 4680 OUPEYE

Le mot du secrétaire patriotique

 

Le principal de cet éditorial du mois de mai 2010 a trait au 70e anniversaire de l’agression allemande du 10 mai 1940. A l’intérieur de cette brochure, vous trouverez les invitations pour la commémoration de l’écrasement de l’Allemagne nazie et sa reddition sans conditions le 8 mai 1945. C’est aussi la libération, tant attendue, de nos prisonniers de guerre après cinq longues années de captivité outre-Rhin, le retour des survivants des camps d’extermination et des jeunes déportés au travail obligatoire grâce au sacrifice de millions de soldats alliés, surtout Américains, Russes, Britanniques, mais aussi Belges, Français, Polonais, …, et à l’inébranlable Résistance qui a saboté la machine de guerre des nazis pendant toute l’occupation et dans les pays conquis militairement par les Allemands et leurs satellites. Je me permets d’insister sur l’hommage particulier qui sera rendu aux combattants du fort de Pontisse qui se situe sur la frontière des anciennes communes de Herstal et de Vivegnis qui, entre-temps, sont devenues ville de Herstal et commune d’Oupeye.

En mai 1940, la petite garnison de Pontisse s’est remarquablement opposée à l’invasion venue de l’Est et a infligé des pertes considérables aux envahisseurs. Le mercredi 19 mai 2010 seront mis à l’honneur par les représentants politiques de Herstal et d’Oupeye, ainsi que par les Associations patriotiques, les trop rares survivants de cette glorieuse épopée, ceux qui restent et qui peuvent témoigner de l’héroïsme de ces soldats sacrifiés à l’arrière du front tandis que l’armée belge bat en retraite. Seront présents de manière participative les enfants des écoles libres et communales de Herstal et d’Oupeye qui relateront les faits qui se sont déroulés du 10 au 18 mai 1940.

Après 33 ans de présence au Conseil communal d’Oupeye, ce qui remonte aux fusions de communes, Monsieur Guy Goessens a décidé de s’en aller et de profiter d’une retraite bien méritée. Il a réussi, chose rare en politique, à n’avoir que des amis qui lui font hommage alors qu’il cède sa place d’Echevin des Relations Publiques et des Associations Patriotiques, mais aussi des Finances, à Monsieur Laurent ANTOINE.

Alors qu’en 1977 Monsieur Goessens n’avait pas d’ambition mayorale, il a été 9 ans Bourgmestre d’Oupeye à la satisfaction de tous et dans des conditions difficiles dues à la récession et à la crise économique ; il a su maintenir l’équilibre financier de notre commune, bravo !!!

Après 33 ans passés parmi nous, un autre grand faiseur de miracles nous a quittés à la veille de Pâques, son départ a été marqué d’une croix, mais c’était il y a 2 000 ans. De son passage sur la terre, restent des preuves tangibles car il fait toujours et à jamais, sans doute, l’objet d’un culte. Puisse-t-il se préoccuper, puisqu’il est tout puissant, de la réhabilitation de l’église de Hermalle qui suscite bien des craintes et où se célébrera la messe du 8 mai 2010. Les Anciens Combattants et les autres le prient. Les paroissiens lui en sauront gré.

C’est pour moi gratifiant de voir ceindre l’écharpe scabinale par quelqu’un qui porte le même patronyme. En un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître, j’ai été aussi Echevin à Oupeye et précédemment à Vivegnis. Les plus âgés se souviendront peut-être à cause de l’accession au Collège de Laurent Antoine. Je n’étais pas, comme Laurent, licencié en droit, je pouvais seulement me prévaloir d’être un homme de bonne volonté, au service de tous ses concitoyens. Laurent et moi, nous aimons les gens, c’est là qu’on se ressemble uniquement. Nous n’avons aucun lien de parenté et nous ne cotisons pas au même parti politique. Voilà qui est dit ! Une chose est certaine : il est déjà au service des Anciens Combattants et assimilés. Bienvenue au nouvel Echevin !

Votre dévoué, Georges ANTOINE

 

« Les Ephémérides oupéyennes » par Toussaint Pirotte

Vous savez que la Maison du Souvenir d’Oupeye est un musée gratuit. Pourquoi ? Parce que nous voulons que le plus de personnes possible puisse venir nous y retrouver, et surtout les écoliers. C’est bien sûr grâce au subside communal que cela nous est permis, mais aussi au résultat de la vente des livres écrits tout spécialement par Toussaint Pirotte en relation avec le thème de nos expositions.

Cette fois, sa dernière œuvre publiée par nos soins est toute différente. Elle reprend jour par jour un événement qui s’est produit dans l’entité d’Oupeye, donc 365 faits divers.

Que ce soit avec la désignation d’un seigneur d’Oupeye, le décès d’un soldat de Napoléon habitant notre commune, la visite d’un prince évêque, l’achat des terrains du château de Grady par le Confort Mosan ou tout autre fait sortant un peu de l’ordinaire, Toussaint Pirotte nous promène dans NOTRE HISTOIRE.

De plus, en regard de chaque date, un espace vous est laissé afin d’y inscrire vos propres souvenirs, à moins que vous ne vous en serviez d’agenda.

Ce livre vous intéresse ? Il est en vente à la Maison du Souvenir, à la librairie vigneronne de Vivegnis, à la librairie rue Visé-Voie à Oupeye ou à celle de Hermalle. Si vous ne pouvez pas vous déplacer, téléphonez donc au 04-248 36 47, une bonne âme vous l’apportera. Son prix ? 12 € pour un ouvrage d’exception.

 

UN RESISTANT PEU COMMUN : ARTHUR FRANCOTTE


Monsieur Arthur Francotte

Il nous a été donné de recevoir de nombreux documents au sujet d’un résistant de Hermée peu commun : Arthur Francotte, malheureusement décédé en février 2009. C’est son fils Jean qui nous a remis cette mine de renseignements. Pourquoi peu commun ? C’est en France qu’il a fait partie d’un maquis.

Lors de son décès, un discours a retracé ses faits d’armes. En voici un extrait.

 

Soldat milicien de la classe 38, Arthur Francotte, membre du Régiment des Forteresses de Liège, a d’abord participé à la campagne des 18 jours.

Affecté successivement aux forts de Pontisse puis d’Eben-Emael, il a connu le statut de prisonnier de guerre du 2 juin 1940 au 30 octobre 1941. Après s’être évadé, Arthur Francotte est devenu membre actif des forces françaises de l’intérieur et a donc connu la vie du maquis pendant près de 3 longues années. C’est en Auvergne, et plus précisément ai Mont Mouchet qu’il a connu des moments particulièrement difficiles. Il avait coutume de s’y rendre en « pèlerinage » annuel en compagnie de son épouse (qu’il avait rencontrée le 7 décembre 1944 – le jour de son retour en son village natal de Pontisse).


Mais qu’est-ce que le maquis du Mont Mouchet ? En voici un petit historique.

Dans un paysage grandiose, au coeur de la France, à 1 400 mètres d’altitude, aux confins des départements du Cantal, de la Lozère et de la Haute-Loire, se trouve le Mont Mouchet.

En ce lieu, fut implanté à partir du 20 mai 1944, sous l’autorité du Colonel Gaspard, Chef régional des F.F.I. de la zone R6, l’un des cinq grands Maquis de France.

C’est dans une clairière de cette belle forêt de la Margeride que siégeait l’Etat-major régional. A proximité se trouvait le point principal de ralliement, à Clavières, où un panneau indiquait aux arrivants : « Ici commence la France libre ». Quelque 6 000 hommes « prirent le maquis » dont 2 700 au Mont Mouchet même.

Comment fut choisi le Mont Mouchet ?

Un rapport adressé au B.C.R.A. à Londres en 1943 proposait d’installer plusieurs « réduits » dans les régions montagneuses de la Zone libre, notamment en Margeride, aux confins du Cantal, de la Lozère et de la Haute-Loire, à condition d’avoir l’assurance formelle des Alliés d’être ravitaillée en armement et munitions.

A partir du 1er janvier 1944, l’imminence du Débarquement et les problèmes posés par la présence de très nombreux « maquisards », notamment dans la Région 6, firent que le Comité Central d’Action en France et le B.C.R.A. soumirent au général De Gaulle différents plans, notamment le plan « Caïman » accepté le 16 mai 1944. Celui-ci prescrivait aux F.F.I. les buts qu’elles devraient s’efforcer d’atteindre. Décision fut prise d’une mobilisation partielle et d’un regroupement dans trois « Réduits », dont le Mont Mouchet.

Des milliers de « Maquisards » se dirigèrent alors vers la Margeride. Les compagnies occupèrent les emplacements prévus. L’Etat-major s’installa dans la maison forestière, détruite pendant les Combats. Reconstruite, elle abrite aujourd’hui le Centre d’Accueil.

Ce maquis avait pour instruction de retarder par tous les moyens la jonction des troupes allemandes du Sud avec celles de Normandie en particulier, afin de faciliter l’avance des Alliés.

Le 2 juin 1944, un bataillon allemand se dirige sur Le Malzieu et attaque le Mont Mouchet sur son flanc sud. Il subit des pertes par ses 2ème et 3ème Compagnies et le Corps Franc des Truands, auxquels se joignent des éléments de la 12ème Compagnie et le Corps Franc Laurent.

Le 10 juin, trois groupements tactiques de la Wermacht, forts de 2 200 hommes et avec l’appui de blindés et de l’aviation, convergent vers le Mont Mouchet par l’ouest (Saint-Flour) le nord (Langeac et Pinols en Haute-Loire) et l’est (Le Puy et Saugues, en Haute-Loire également). Ils tentent de prendre au piège l’ensemble du dispositif. Des combats violents ont lieu durant toute la journée. Les Compagnies s’accrochent au terrain et obligent l’ennemi à se retirer sur les bases de départ.

Le 11 juin, l’attaque allemande reprend avec d’importants renforts. Les combats sont acharnés mais, faute de munitions, le colonel Gaspard donne, le soir, l’ordre de repli. Les Compagnies se retirent donc sur le Réduit de la Truyère par le sud, tandis que celles de Saugues et de Venteuges gagnent les forêts de Mercoire et de la Chaise-Dieu. Quand les Allemands atteindront, bien plus tard, la petite maison forestière du Mont Mouchet, ils ne retrouveront rien … ni hommes, ni matériel.

Au cours des opérations, les Allemands pillèrent et incendièrent de nombreux villages et fusillèrent aussi des habitants (55). Enfin, 25 otages furent exécutés le 14 juin à la sortie de Saint-Flour.

Le 20 juin au matin, quatre Groupements tactiques attaquent le Réduit de la truyère, dotés d’un armement lourd : chars, artillerie, aviation. Partout, la bataille fait rage et plusieurs villages sont détruits. Devant la puissance de feu de l’ennemi, l’Etat-major des F.F.I. se résout à donner l’ordre de décrochage, à la tombée de la nuit.


Le Service de Santé, encerclé à Saint-Just, vit six résistants gravement blessés et trois accompagnateurs sanitaires froidement exécutés.

Au cours de ces batailles, les pertes des F.F.I. furent sévères : 238 tués et 180 blessés, ainsi qu’une centaine d’otages civils tués par les nazis.

Du côté de ceux-ci, les pertes furent également importantes.

Les compagnies F.F.I. reconstituées en 20 zones de guérilla harcelèrent les troupes allemandes un peu partout en Région 6 et, avec les F.F.I. du Limousin et de la Nièvre, forcèrent les 22 000 hommes de la Colonne Elster à capituler au confluent de l’Allier et de la Loire, au « Bec d’Allier ».

C’est ainsi, après beaucoup de sang coulé et de larmes versées, que l’Auvergne fut totalement libérée de l’occupant, dès septembre 1944 et que certains Maquisards poursuivirent le combat aux côtés des alliés jusqu’à la capitulation finale de l’Allemagne, le 8 mai 1945.

Et Arthur Francotte, que lui arriva-t-il ? Qu’indiquent ses états de service ?

« Participation à la campagne du 10 mai 1940 au 28 mai 1940.

Prisonnier des Allemands du 29 mai 1940 au 1 juin 1940.

Prisonnier de guerre en Allemagne (au Stalag XIII A NDLR) du 2 juin 1940 au 30 octobre 1941.

Evadé d’un camp de captivité le 21 octobre 1941.

Repris en force au Ministère de la Défense nationale et en congé de repos du 1 octobre 1944 au 31 décembre 1944.

A été reconnu résistant armé du 1 septembre 1943 au 27octobre 1944. »

C’est le 27 novembre 1944 qu’il est rapatrié de Paris. Et nous connaissons la date exacte de ce rapatriement puisque sept ans plus tard, notre brave Arthur Francotte reçoit une lettre datée du 15 mars 1951, émanant du Commissariat au rapatriement, lui réclamant 340 francs belges pour le remboursement des frais encourus par l’Etat belge ! Magnifique reconnaissance des services rendus pour concourir à la liberté de nos pays !


 

Le musée de l’hôpital militaire Saint-Laurent

Cela faisait déjà un petit temps que j’avais envie de visiter ce musée ! Mal connu, je me disais qu’il était certainement aussi intéressant que le nôtre (excusez du peu !). Et je suis tombé (sans me faire mal, rassurez-vous !) sur une personne aussi passionnée que les membres de notre comité le sont. C’est en effet Mme Degand, à gauche sur la photo, qui en est la personne de contact. Elle est photographiée à côté de son uniforme car elle était infirmière dans cet hôpital


C’est dans la chapelle du couvent que ce musée est installé. Ce n’est pas en cette unique page que je vais pouvoir vous expliquer tout ce qu’il contient, mais il est réalisé dans le même esprit que le nôtre.

Des mises en situation avec mannequins, uniformes et matériel vous mettent dans l’ambiance : un lit entouré des membres du personnel soignant, le bureau du chef de corps, les infirmières en uniforme …

Les divers instruments indispensables dans un hôpital sont placés en évidence : microscopes, balances de précision, médicaments de toutes sortes.

Mais ce qui m’a touché le plus, ce sont les explications que Mme Degand m’a données en regard de certains documents

Ici, des photos montrant l’endroit où un V1 a complètement supprimé la partie des bâtiments se trouvant à gauche de la poterne d’entée. Là, des photos et une lettre écrite par une personne ayant retrouvé une personne proche dans cet hôpital. Sur l’autel principal de la chapelle, des plaques rappelant que l’hôpital a également servi après la libération pour l’armée américaine. Sur l’autel de droite, une maquette d’une partie de l’établissement réalisée par des blessés soignés ici.

Sur l’autel de gauche, le livre de la Carte du Feu. Mme Degand me présente alors la photo de son papa qui s’y trouve. Je lui explique alors que chaque livre possède la carte d’identité de la personne qui l’a commandé. Et je la lui présente. Stupéfaction ! C’est celui de l’une des personnes dont nous avons la photo et le diplôme d’honneur de la guerre 1914-1918 qui nous ont été donnés par Mme Colin, directrice de l’école de Heure-le-Romain et de Haccourt ! Quelle coïncidence ! Et gentiment, Mme Degand me propose de faire un échange entre ce livre et l’un de ceux qui sont à la Maison du Souvenir (l’un de ceux que nous avons obtenu en brocante, non par don de la famille).

Ensuite, nous avons parcouru quelques couloirs de l’ancien couvent pour admirer l’escalier d’honneur, la salle de réception, la maquette du couvent au XVIIe siècle. Que de choses à voir dans ce magnifique bâtiment toujours occupé par l’armée belge. Vous avez, vous aussi, envie d’en faire la visite ? Contactez-nous, il serait possible de l’organiser un après-midi entre nous.


Contact : Pirson André au 0474 46 64 82.

Mais dressons un historique de la fonction militaire de ces bâtiments. Recueilli dans un montage audio fourni par Madame Degand lors de ma visite là-bas.

Dès le XVe siècle, le destin militaire de l’abbaye se précisait déjà. La situation de l’édifice par rapport aux fortifications de la ville, St Laurent étant distante de 300 mètres de la porte fortifiée de St Martin, en faisait une position stratégique très convoitée par les belligérants de l’époque. La portée des canons atteignait en effet les 500 mètres. St Laurent devenait bien malgré elle une place forte militaire.

1789 : la révolution éclate à Liège. L’abbaye est occupée en permanence par la soldatesque ou par des bandes patriotes. En 1790, quand les Liégeois se tournèrent vers les révolutionnaires français, St Laurent devint tout naturellement un havre de repos pour les combattants de l’époque. C’est ainsi que naquit l’hôpital de la Liberté. Mais la vie dans cet hôpital n’était pas ce qu’elle est aujourd’hui. Ecoutons plutôt le rapport d’une réunion tenue le 17 janvier 1783, par les officiers de santé au QG :

« Si on tarde encore quelques instants à prendre un parti décisif pour évacuer une partie des malades entassés à St Laurent, il en résultera une épidémie qui non seulement entraînera la perte des officiers de santé, mais encore la défection de l’armée. Il y a déjà plusieurs employés, dont neuf chirurgiens, atteints de fièvre d’hôpital. Sa principale cause est l’infection de l’air provenant des malades entassés les uns sur les autres. On a été obligés de mettre un grand nombre de malades dans l’église où ils sont très mal vu qu’ils sont en très grand nombre et que le lieu est très sombre. Les malades sont deux par lit. Peu ont des matelas. On n’a pas de nouvelles d’un paquet de couvertures qui doit être fourni. »

La maladie continuant à faire ses ravages, et même si on regroupait tous les malades dans un même hôpital, leur nombre tendait à diminuer. C’est ainsi que le 29 ventôse de l’an X, soit le 20 mars 1902, le Conseil municipal demanda au Gouvernement que les bâtiments de l’ancienne abbaye soient convertis en caserne.

Soue le règne de Guillaume Ier, roi des Pays-Bas qui occupaient alors la Principauté, St Laurent de Liège connut bien des avatars. Ses bâtiments furent en effet successivement utilisés comme hôpital militaire, caserne de garnison, comme prison militaire et même manufacture de mousseline, avant d’être à nouveau affectée comme hôpital militaire. Enfin, en 1810, les bâtiments furent cédés en toute propriété à la ville de Liège sous réserve d’être employée pour le logement des troupes de la garnison. Le destin militaire de St Laurent était scellé.

En 1931, après la révolution, la vieille abbaye héberge les troupes encore mal organisées de ce qui sera l’armée belge, mais déjà les bâtiments hébergent des blessés des troupes françaises accourues en Belgique pour aider à l’établissement de notre indépendance nationale. Et enfin, en 1836, le Ministre de la Guerre paya à la ville de Liège une redevance annuelle de 4 000 francs pour la location de l’hôpital militaire de St Laurent. Cet hôpital existe encore aujourd’hui.

Ce fut le 11 décembre 1848 que le choléra s’abattit sur Liège. Le premier cas chez les militaires se déclara en la caserne de la Chartreuse, alors qu’en ville 1200 cas s’étaient déclarés avec 730 décès. Les mesures d’isolement prises par les militaires permirent de limiter le nombre de malades à 19. Tous hospitalisés à St Laurent, seulement 7 moururent. La comparaison du nombre de décès entre les civils (60 %) et les militaires (35 %), prouva au médecin directeur Midavèle (orthographe ??) que lui et son équipe avaient bien travaillé.

1914, la Grande Guerre. L’armée belge résiste sur la Meuse ; mais l’artillerie allemande, pilonnant les forts de Liège, vient à bout de l’héroïque résistance qui lui est opposée. Mais déjà le 8 août, les Allemands occupèrent la ville, prirent possession de l’hôpital militaire et les médecins présents, bien que prisonniers, continuèrent à prodiguer leurs soins aux blessés qui ne cessaient d’affluer. Le 15 août, le fort de Loncin fut détruit par une terrible explosion. Les premiers rescapés arrivèrent. L’arrivée de ces misérables aux cheveux crépus, aux mains et aux visages noircis, aux vêtements roussis, fut épouvantable. Les Allemands les prenaient pour des Sénégalais.

Au début de la guerre 1940-1945, l’hôpital militaire n’avait pas tout à fait son aspect actuel. Un bâtiment sans style, une construction récente, en constituait la façade. Le 10 mai, la Belgique était envahie. Cette fois, l’avance allemande était foudroyante. Après avoir évacué un maximum de blessés par train sanitaire, dans la nuit du 10 au 11, le major médecin Piraux (??), commandant l’hôpital, reçut l’ordre de remettre celui-ci à la Croix Rouge et de se rendre au CISS à Gand emportant avec lui, dans un train spécial, les médecins et les sanitaires, les sœurs hospitalières ainsi que les malades, … couchés et 150 assis. Pendant la seconde guerre mondiale, l’hôpital fonctionna en tant qu’hôpital auxiliaire numéro 33 de la Croix Rouge. La guerre se passa et à la libération, les bâtiments furent repris par l’armée américaine qui y installa le 15th General Hospital. Celui-ci soigna les blessés alliés sous les V1 qui pleuvaient sur la ville. Quand le 24 novembre 1944, à 9 h 16, un V1 s’abattit sur l’hôpital, détruisant la pharmacie, soufflant les toitures et brisant toutes les vitres de l’édifice.

19 militaires américains et plusieurs employés civils trouvèrent la mort dans cette tragédie. Un monument rappelle aujourd’hui leur sacrifice.

La guerre terminée, il fallait reconstruire et l’Administration des Bâtiments Militaires s’attacha à rendre à St Laurent son aspect du XVIIIe siècle. Les bâtiments reconstruits le furent en effet en respectant l’architecture générale. Et le bâtiment à rue détruit lors de la chute du V1 fut remplacé par une grille monumentale. L’hôpital avait alors l’aspect qu’il a conservé aujourd’hui.

Si vous avez envie de visiter ce bâtiment et son musée, il est possible d’organiser une visite guidée. Cela vous intéresse ? Contactez-moi au n° 04-248 36 47 ou 0474 46 64 82 (André Pirson)

 

Combats de Rabosée août 1914: un exposé sur les lieux

Le 28 février dernier, nous étions conviés à une conférence sur le terrain des combats de Rabosée par M. Lensen, conservateur du Musée de Visé.


C’est sous la tempête qu’elle a eu lieu et croyez bien que nous ne nous sommes pas attardés dans les bois. C’est de l’église de la Xhavée que nous sommes partis, établissement dans lequel le général Bertrand avait établi son quartier général. Nous sommes au début août 1914. Un peu plus loin, aux « Quatre bras », la ferme faisant le coin servait de poste de commandement au colonel sur le terrain. Un peu plus loin encore, une route descendant vers la vallée à droite indique où se trouvait la longue tranchée conduisant à la Julienne. En face, la maison Falla dans laquelle les soldats allemands s’étaient postés pour prendre en enfilade la tranchée se trouvant du côté gauche de la route. Là, 450 soldats belges attendaient leurs ennemis. Ceux-ci y perdirent 1 500 tués, soit par leurs propres compatriotes dans la panique, soit par les soldats belges se trouvant dans les tranchées. Dans les bois, une redoute servait de dépôt de munitions (R1). C’est de là que des militaires amenaient les munitions toujours insuffisantes dans les tranchées. 100 hommes s’y trouvaient. 82 d’entre eux ont été tués par les Allemands. Ce poste était commandé par le lieutenant Simon qui, pour se rendre compte de la situation, se serait installé au sommet d’un gros chêne dans lequel il se serait fait tuer par l’ennemi. Légende ou réalité ? Toujours est-il que lors de ces combats, plus de deux cents Belges ont perdu la vie. Plusieurs d’entre eux reposent maintenant, Wallons et Flamands, dans le cimetière militaire qui a été installé non loin de là.


Tiens, ce sont les militaires de la caserne de Saive qui l’entretiennent. Qui s’en occupera lorsqu’ils auront été mutés ?

 

Qui connaît M. HAWAY ?

Pourriez-vous aider M. Haway à retrouver des renseignements en ce qui concerne le parcours militaire de son père, Monsieur Armand Haway, né en 1928 et décédé en 1984 ? Il a servi au 35ème puis au 17ème Bataillon de fusiliers. Voici un petit historique de ce qui est connu, ce serait très bien si vous pouviez nous aider à compléter par un fait qui vous est connu ou si vous pouvez donner une explication au sujet de l’une des photos annexées. « J’ai entrepris de classer les souvenirs de la carrière militaire de mon père VG 45. Je ne connais pas ses affectations successives avec précision. J’aimerais pouvoir étoffer les renseignements en ma possession afin de retracer l’historique de son parcours. J’essaie non seulement de mettre une légende sur toutes les photos détenues par moi, mais aussi de mieux cerner la personnalité de mon père. Vous pouvez m’aider ! Certains lecteurs pourraient me fournir des précisions sur la jeunesse de mon père originaire de Grâce-Berleur, ou ses affectations militaires successives. D’autres reconnaîtront l’une ou l’autre photo détenue aussi dans leur famille, ou identifieront l’une ou l’autre personne et peut-être même se reconnaîtront dessus. Aussi, je les invite à me contacter par courrier. Dès ses 17 ans, mon père s’est engagé comme VG. Mais comme il n’était pas encore inscrit pour la milice, son père a dû se présenter avec lui pour consentir à son engagement. Il est entré au service actif au 35e Bn de Fus (matricule F35/213). Ce bataillon créé le 20 avril 1945 à Péruwelz était encore à l’instruction en Belgique à la fin des hostilités au 8 mai 1945. Je n’ai pas son livret militaire, mais connais parfaitement ses états de service. Selon une situation établie par lui-même, il termine le 27 juillet 1945 l’Ecole de Sergent de réserve. Le 1 août 1945, il est commissionné Caporal d’active et en même temps nommé Caporal d’active et de réserve. Le 25 septembre 1945, il termine l’Ecole de «Sergent de réserve Brig». Il est commissionné SGT de réserve la 01 novembre 1945 et puis déjà nommé le 07 novembre 1945 SGT d’active (donc à 17 ans 1/2). Je n’en sais malheureusement pas plus. Il m’a seulement raconté avoir été affecté comme garde d’un camp de prisonniers de guerre allemands. Dans ce camp (lequel ?) auraient notamment été détenus des anciens de la Légion Wallonne de Degrelle, dont un qui l’a reconnu et apostrophé en patois liégeois à travers le grillage. Il est précisé les camps gardés par le 35e Bn : en août 1945, successivement camp n° 26, puis un camp à Erbisoeul, puis le 20 août le camp de Casteau. En septembre, camps de Tertre, Herchies et Warquignies. Ensuite, le 30 octobre, les 22 000 prisonniers du camp d’Erbisoeul. Le 1 décembre 1945, le Bataillon passe sous les ordres de la 10e Brigade. Le 31 mars 1946, dissolution ; les effectifs passent au CRCP du Borinage. Comme sergent, il aurait servi au 17e Bn de Fusiliers (selon ses épaulettes sur son portrait photographique) mais j’ignore à quelle date il y a été affecté, n’en trouvant pas mention. Est-ce avant ou juste après sa nomination de sergent en novembre 1945 ?

Selon les renseignements que j’ai découverts, ce 17e Bn qui appartenait au 12e Groupe d’Armées américain (12 Army Group), 1ère Armée, Vème Corps : était composé exclusivement de Liégeois (en majorité de l’A.S.) ; jusqu’au 11 septembre 1945 a effectué diverses missions de garde au profit des Américains ; est passé le 13 juillet 1945 aux ordres du 21ème Groupe d’Armée britannique ; est revenu en Belgique à Vilvoorde.

Une autre source précise qu’à Vilvoorde le Bn relève le 30e Bn Fus le 26 septembre 1945.

Au 1 décembre 1945, la situation est la suivante : à Vilvoorde, l’Etat major et les 3ème, 4ème et 5ème Cies en garde de dépôts ; à Evere, la 1ère Cie au 146 Returned Vehicle Park ; à Humbeek la 2ème Cie à l’instruction.

Du 10 janvier au 12 février 1946, mêmes missions sauf pour : la 2ème Cie qui garde le 18th Petroleum Depot à Koekelberg, le I 39 DID à Etterbeek et le 143 Returned Vehicle Park à Laeken ; la 3ème Cie qui garde le 142 Returned Vehicle Park à Woluwe St Pierre.

Le 12 février 1946, le Bn passe sous les ordres de la 10e Brigade et va relever le 61ème Bn Fus dans la région de Binche. La dissolution du 17ème se fait à Binche le 31 mars 1946. L’engagement de mon père Armand Haway comme VG a conditionné toute sa vie future puisqu’il a fait carrière à l’armée. A la date même de la dissolution du 17ème à Binche le 31 mars 1946 (et du 35ème Fus à Casteau), il est passé au « CRCP Hensies-Pommeroeul ». Le 7 juillet 19465, il entre à l’E.S.O. (aide-instructeur) et obtient le 13 décembre 1946 son certificat avec distinction. Les photos suivantes représentent une partie de son périple. Pourriez-vous les reconnaître et donner plus d’informations à M. Haway fils ? N’hésitez pas à répondre par notre intermédiaire et soyez-en d’avance remerciés.

 

Recherche sur les mouvements de la Résistance dans la zone de la Montagne Saint Pierre.

Durant toutes mes recherches, j’ai pu remarquer qu’au moins deux réseaux de résistants opéraient dans le village de LANAYE, qui est proche de la Montagne Saint Pierre. Mais pour ce qui est des résistants qui ont utilisé les grottes et les passages de la Montagne, il semblerait que ce sont principalement les membres du réseau « Mouvement National Belge » ou mieux, je devrais dire « Belgische Nationale Beweging », puisque selon toute évidence, le commandement de ces petits groupes était installé dans le secteur de TONGEREN.

La mission de ce groupe était principalement la prise en charge des personnes qu’il fallait absolument cacher aux troupes d’occupation allemande qui étaient installées dans notre région.

Il s’agit le plus souvent de cacher et de faire passer vers le sud des évadés d »es Stalags (souvent des soldats français) ; ou alors c’étaient des familles ou des réfugiés juifs, et le plus souvent des aviateurs anglais ou américains dont les appareils avaient été abattus au-dessus de nos régions. Les responsables du M.N.B-B.N.B. dans la zone KANNE-LANAYE dont on m’a le plus souvent parlé sont un couple : les époux Hans Joseph et Boeur Valentine. Aux dires de toutes les personnes de Lanaye, ils étaient les plus actifs de ce mouvement. Mme Hans-Boeur Valentine était une institutrice de Lanaye, il est probable qu’elle remettait des petits mots à ses élèves pour prévenir ou contacter les parents ou des gens de la famille avec lesquels elle opérait. Son action a été reconnue plusieurs années plus tard par les Américains. Les frères HOELBEEKX Paul et Henri étaient aussi des résistants, mais on ne trouve pas d’éléments qui permettent d’affirmer qu’ils étaient dans le même réseau que les époux HANS-BOEUR.

Henri a été reconnu comme membre de l’Armée Secrète (AS). Ce groupe, à Lanaye, avait effectué plusieurs missions de patrouille au service de la 30e Division américaine commandée par le Major-Général L.S. Hobbs. Et selon certaines déclarations, ce groupe aurait indiqué des lieux de passage aux troupes américaines pour éviter les endroits minés par les Allemands, principalement dans la zone du fleuve entre Lanaye (Belgique) et Eysden (Pays-Bas).

Ce fait est attesté par un certificat établi par le commandant de la zone IV de l’AS, signé par ordre ; il évoque les passages à gué sur la Meuse.

Son frère Paul, auteur d’une petite brochure à ce sujet, a également servi dans la Résistance, mais dans son document, il parle très peu de lui et, au stade actuel des recherches, il n’est pas possible d’affirmer qu’il était dans le même réseau que son frère. Paul est décédé récemment, Henri depuis plus longtemps. Les habitants de Lanaye se souviennent de ces deux frères comme de deux résistants. La personne la plus souvent citée pour des faits de résistance à Lanaye et dans les environs, c’est un ancien sous-officier d’Eben-Emael. Il s’agit du Maréchal des Logis (Wachtmeester) Renier CREMERS, chef de la coupole 120 du fort. Il a été prisonnier en Allemagne et il est rentré en Belgique après une année de captivité, selon certaines sources comme « faux »malade dans un train sanitaire, selon d’autres versions parce qu’il serait reconnu comme soldat flamand. Je ne veux pas privilégier une version plutôt qu’une autre, je laisse chacun libre de son opinion. Ce que l’on peut dire, c’est qu’il n’est pas rentré pour se tourner les pouces puisqu’il est entré dans la Résistance et qu’il aurait même été un dirigeant, un chef de peloton, qui aurait mené plusieurs missions dangereuses.

Il a été tué au cours d’une patrouille en 1944, dans des circonstances regrettables. Son action est souvent évoquée dans une petite brochure rédigée par P. HOELBEEKX. Son action est souvent évoquée dans cet ouvrage, mais à aucun moment on ne parle d’une connexion possible avec le groupe HANS-BOEUR. Il semblerait que les actions menées par Renier Cremers étaient des missions armées, comme celles du groupe « G » de l’Armée Blanche, autre groupe de Résistance dont on parle dans la province de Liège. Il reste des membres de sa famille, notamment une soeur qui ne se console toujours pas de la mort de son frère. Les contacts avec cette dame sont assez difficiles. Même 65 ans après les faits, on sent qu’elle reste profondément marquée par ces événements et se fâche lorsqu’on lui demande d’en parler. Il a aussi un fils, René Cremers, qui accepte de parler de son père, mais il n’avait que 3 ans lorsque son géniteur a été tué et il ne peut témoigner que de ce que sa maman ou sa tante lui en ont raconté. D’autres personnes de Lanaye qui se trouvent sur la photo du groupe MNB-BNB secteur Kanne-Lanaye (première page de la brochure) sont encore en vie. Il s’agit de : Martin Méan (et son épouse) ; Joseph Henquet (et son épouse qui parle le flamand), (Jean) Louis Collard.

Ces trois résistants ont connu et opéré avec le couple HANS-BROEUR, mais M. Collard avait un rôle plutôt secondaire. Il recevait des directives de Valentine Broeur. D’autres personnes peuvent aussi apporter des éléments qu’elles ont appris de leur famille :

La maison de la belle-mère de Madame veuve Jean Leteheux servait de refuge discret aux résistants qui opéraient la nuit. Le père de M. Léon Morrier établissait quelquefois de faux documents, principalement de fausses cartes d’identité.

M. Charly Wirix travaillait sur des machines de fabrication de pièces spéciales. La F.N. de Herstal avait transféré des ateliers dans le fort d’Eben-Emael pour soit les protéger des bombardements, soit maintenir un secret sur la fabrication ??? Son chef demandait que l’on règle les machines de telle manière que la pièce ne serait pas de bonne qualité. Acte de sabotage ou refus de collaborer ??

 

Manifestations patriotiques du mois de mai

Comme chaque année, la population est invitée à participer aux manifestations du Souvenir. Le 8 mai 2010, l’office religieux sera célébré en l’église Saint-Lambert à Hermalle-sous-Argenteau à 10h30. Après un premier dépôt de fleurs sur le caveau d’honneur, le cortège ira successivement fleurir la stèle commémorative de la rue de la Résistance, puis les 3 monuments de la Place Pousset.

Vers midi, un vin d’honneur de circonstance clôturera cette matinée.

IMPORTANT ! un dépôt de fleurs sera organisé le même jour à tous les monuments de l’entité (à l’exception de Houtain où la manifestation du Souvenir est organisée le jeudi de l’Ascension, soit le 13 mai 2010).

Voici les lieux de rassemblement où se retrouveront les représentants du Collège communal et des instances patriotiques locales dès 9h30 :

- Haccourt : place de Hallembaye ;

- Hermée : place du Carcan ;

- Heure-le-Romain : rue François Janssen ;

- Oupeye : rue du Roi Albert (à côté de l’église) ;

- Vivegnis : place communale.

 

Toutes les délégations sont invitées à rejoindre ensuite l’église de Hermalle pour 10h15.

La population est bien évidemment invitée à pavoiser en cette circonstance.

 

Nous vous invitons également à participer à une cérémonie exceptionnelle au monument du Fort de Pontisse le 19 mai 2010 à 11h.

En collaboration avec la ville de Herstal, l’Administration communale d’Oupeye commémore le 70ème anniversaire de la Bataille du Fort de Pontisse.

Infos relatives à toutes ces manifestations : 04 374 94 44 (département des Relations publiques).

 

Laurent ANTOINE                                                                                                               Mauro LENZINI

Echevin des Relations publiques                                                                                        Député - Bourgmestre

Et des Associations patriotiques



 



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