Maison du Souvenir

75èmeAnniversaire de la bataille de Baulers.

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75ème ANNIVERSAIRE DE LA BATAILLE DE BAULERS

Joël Fery

       La journée de commémoration du 75ème anniversaire de la bataille de Baulers s’est déroulée le mercredi 13 mai 2015. Elle a été un beau succès tant par la présence d’une foule nombreuse que par celle du soleil. Les dernières grandes manifestations patriotiques de cette envergure avaient eu lieu en 1921 lors de l’inauguration du Monument 14-18 et le 15 mai 1945, lors de l’inauguration du monument 40-45.


       Cette année, plus de deux cents cinquante personnes étaient présentes à cette cérémonie d’hommage, dont une septantaine d’élèves des classes des 5ème et 6ème années de l’Ecole André HECQ, encadrés par plusieurs instituteurs et leur Directrice Madame Cécile GLIBERT-ENGELBIENNE.



       La Musique Militaire de la Force Aérienne forte d’une quarantaine de musiciens et un détachement de soldats en armes de la Pharmacie Militaire de Nivelles nous ont fait l’honneur de leur présence exceptionnelle.



       Etaient aussi présents :

Monsieur André FLAHAUT, Ministre du Budget, à la Fonction publique et à la Simplification,

Madame Marie-Christine BUTTEL, Consul Général de France,

Monsieur Christian GIRODO, Vice-Consul de France pensionné depuis le 31 décembre 2014, Monsieur Roger THEVENIN, bientôt âgé de 101 ans, dernier combattant encore en vie du 43ème RI ayant participé aux combats de mai 40, fait prisonnier à Baulers le 16 mai, et Monsieur Jean-Claude THEVENIN, son fils,

Monsieur Pierre HUART, Bourgmestre,

Les Echevins : Philippe BOUFFIOUX, Pascal RIGOT, Bernard LAUWERS, Colette BLERET-DELMOTTE,

Les Conseillers Communaux : Claudine THEYS, Willy MANQUOY, Marie-Thérèse BOTTE, André LECUYER,

Monsieur Olivier COLMANT, Colonel aviateur du Commandement Militaire de la Province Brabant Wallon,

Monsieur Edouard BOULANGER, Pharmacien Lieutenant-colonel, Chef de Corps 5MI, Monsieur Daniel LEBRUN, Capitaine-commandant, Commandement militaire de la Province du Brabant Wallon,

Monsieur DEGLUME, Lieutenant-colonel d’Aviation,

Monsieur Pascal NEYMAN, Chef de Corps, Commissionnaire Divisionnaire,

Une délégation de l’Amicale des Anciens du 43 RI composée de : son Président Monsieur Aimé PORQUET, de Monsieur Jean BARON, vice-président, de Monsieur Bruno CHIERS, secrétaire général, de Madame Christiane MOUTIEZ, secrétaire adjointe, de Monsieur Christian CACHEUX, administrateur en coopération et de Monsieur Michel KELLNER, porte-drapeau de l’Amicale,

Le Lieutenant-Colonel Claude MICHEL, Délégué Général du Souvenir Français en Belgique, Monsieur Claude COMTE-OFFENBACH, Président de l'Union des sociétés Militaires Françaises de Belgique,

Monsieur Marcel LETURGER, Président de la Fraternelle des Anciens Militaires Français de Liège

Monsieur MONCLUS Jean-Luc, Délégué local du Souvenir français pour l’entité de Seneffe, Madame PELSMAEKERS Paulette, Déléguée local du Souvenir Français pour l’entité de Court St-Etienne,

Monsieur FERY Joël, Délégué local du Souvenir français pour l’entité de Nivelles et Président de l’ASBL « DU COTE DES CHAMPS » de Baulers,

Erich D’HULSTER, Président Association Patriotique nationale et internationale,

Monsieur Jean-Luc LENGELE, Chief Warrant Officier e.r., Président Groupement des Associations Patriotiques de l’entité Perwézienne, Président Provincial Brabant Wallon de la Fédération Nationale des Combattants de Belgique, Vice-Président National de la Royale Union des Fraternelles des Anciens Combattants, Président Provincial de la section du Brabant Wallon du Mouvement Dynastie Belge,

Monsieur Guy MAGNUS, Président du groupement patriotique Saintois (Tubize),

Monsieur Jacques DAVOINE Lieutenant-Colonel aviateur er

       A cela, il faut encore ajouter une trentaine de courageux porte-drapeaux tant français que belges, représentants d’Associations Patriotiques diverses.


Quelques minutes avant

point  [article]
Délégation de la Pharmacie Militaire de Nivelles

Détachement de la Pharmacie Militaire de Nivelles

Dépose des gerbes par le Lieutenant-Colonel MICHEL et Aimé PORQUET Président de l’Amicale « DES ANCIENS DU 43 RI »

Dépose des gerbes par Pierre HUART Bourgmestre et Madame Marie-Christine BUTTEL Consul Général de France, aidés par les élèves

Dépose des gerbes par Monsieur Roger THEVENIN, aidé par Claude COMTE-OFFENBACH sous l’œil attentif de Patrick de DORLODOT, porte-drapeau du FNC

Dépose des gerbes par Marcel LETURGER Président de « La Fraternelle des Anciens Militaires Français de Liège », aidé par Claude COMTE-OFFENBACH

Porte-drapeau de l’Ecole André HECQ de Baulers, à côté d’un groupe « 1815 »

       Après réception des invités par les Autorités communales, la Musique Militaire et le détachement de la Pharmacie Militaire se mettent en place sous les ordres du Commandant LEBRUN.

       De même, Claude COMTE-OFFENBACH dirige les porte-drapeaux de part et d’autre des monuments 40-45 et 14-18.

       A leur tour, les enfants se mettent en place, six enfants sont chargés de porter les gerbes de fleurs et d’accompagner les Autorités.

       L’Ecole de Baulers est aussi représentée par son porte-drapeau.

       Lorsque tout le monde est en place, le Bourgmestre entame son discours qui retrace les évènements de mai 40 à Baulers ainsi que la bataille qui s’y est déroulée le 16 mai.

       Ces quelques jours de combats font une cinquantaine de victimes dont une quinzaine d’entre-elles décèdent de leurs blessures.



Joël FERY, délégué local du Souvenir français entité de Nivelles et Président de l’ASBL « DU COTE DES CHAMPS » de Baulers

       Joël FERY a écrit plusieurs ouvrages à ce sujet, dont le plus connu est intitulé « LA BATAILLE DE BAULERS », et une biographie de Roger THEVENIN intitulée « DU PETIT JESUS AU CAPORAL DU 43 RI » qui reprend les combats qui se sont déroulés entre HEVILLERS et BAULERS entre le 12 et le 16 mai. Ces faits sont peu ou pas connus par le public car la plupart des habitants avaient quitté le village. Il ne restait alors que le maïeur et le champêtre, et quelques rares irréductibles.

       La seconde partie du discours était réservée à l’exposition organisée par l’ASBL « DU COTE DES CHAMPS » sur le camp de SOLTAU.

       Discours de Monsieur le Bourgmestre : « C’est maintenant la quatrième année consécutive que nous avons l’honneur et le plaisir de recevoir notre ami Roger THEVENIN, qui, rappelons-le, a été fait prisonnier le 16 mai 1940 à Baulers. Il est le dernier soldat du 43ème RI ayant combattu en 40 encore en vie.

       Nous saluons aussi la présence de son fils Jean-Claude, un enfant de la guerre, comme le disait Denise, sa maman, à laquelle nous pensons tout spécialement aujourd’hui car elle est restée à la maison pour des raisons de santé. De plus, elle est âgée de 101 ans depuis le 8 mai et nous lui souhaitons un très joyeux anniversaire. Lt Colonel d’Aviation Etienne DEGLUME et non pas le Lt Colonel COLMANT



De gauche à droite : Etienne DEGLUME Lieutenant-Colonel d’Aviation, Marie-Christine BUTTEL Consul Général de France, Pierre HUART Bourgmestre, Claude MICHEL Délégué Général du SOUVENIR FRANCAIS

       A l’occasion du 75ème anniversaire de la bataille de Baulers, je vais tenter d’en rappeler les faits les plus marquants.

       Le 10 mai 1940, le champ d’aviation de Nivelles est bombardé. Les hangars sont détruits. Trois victimes sont à déplorer et l’une d’elles est décédée.

Le lendemain, l’aviation allemande bombarde la gare de Baulers, les annexes sont détruites ainsi que deux habitations, tuant Victorine Janssens et son garçon de cinq ans.

       Le 13 mai, le 1er P.A.D. (Parc d’Artillerie Divisionnaire) français prend position au château Bouillon, chez le Bourgmestre Amaury de RAMAIX. Il y installe son Q.G.

       Le 14 mai, la compagnie d’ouvriers du 1er P.A.D., pourtant bien camouflée sous les arbres du parc du château, est en butte à des mitraillages d’avions.

       Vers 11 heures, le cantonnement est violemment bombardé par des escadrilles d’avions allemands volant assez haut, et cela à trois reprises différentes. Elles larguent généreusement des bombes incendiaires, puis des bombes explosives. L'occupation des caves et abris est immédiatement ordonnée, mais une partie du personnel ne peut s'abriter avec assez de célérité; de lourdes pertes s'ensuivent : le chauffeur RICHE est tué, 12 hommes sont blessés et évacués par le médecin du P.A.D. Quatre à cinq blessés sont dans un état grave dont le brigadier-chef BAUDUIN et l'ouvrier RAVAUX, grièvement blessés, ces derniers succomberont à leurs blessures peu de temps après.


André FLAHAUT, Ministre du Budget, à la Fonction publique et à la Simplification, très attentif aux différents discours

       De nombreux dégâts matériels sont à déplorer. Cependant, de graves accidents ont été évités grâce à la présence d'esprit et au courage de chauffeurs qui, animés par les officiers et les cadres, parviennent à éloigner des incendies les camions chargés de munitions.

Au début de l'alerte, le P.C. fonctionnait au château. Les occupants avaient émigré vers des caves voisines. Leur déplacement fut fort opportun car, peu après, le P.C. se trouvait en effet complètement écrasé, mais sans accident de personnes.

       Une soixantaine de bombes tombent sur le village à différents endroits.

       Au moment de l’attaque, une bombe incendiaire a explosé à l’endroit où nous sommes, détériorant le monument de 14-18. On peut encore y voir les impacts de shrapnel.

       Le 15 mai, une partie de la population baulersoise évacue vers la France. Cependant, face à la désorganisation du service des trains (absence d’aiguilleurs et de chef de gare), les autres habitants sont contraints de partir à vélo ou en chariot. Certains se réfugient à la malterie proche de la gare.

       Le 15 au soir, à la nuit tombée, ordre est donné au P.A.D. de quitter Baulers et de se porter au bois de Baudemont, 5 km plus à l'ouest, en évitant la traversée de Nivelles où des incendies sévissent depuis plusieurs heures. Le repli est consécutif à celui qu'effectue la division.

       Le mouvement s'achève le lendemain matin.

       Le 16 mai, dans l’après-midi, le P.C. du 43e Régiment d’Infanterie s’installe dans la ferme du Chapitre, située à quelques dizaines de mètres de l’endroit où nous nous tenons.

       Le 43e RI (Régiment d’Infanterie) prend position dans le village de Baulers depuis la chaussée de Bruxelles au bout de la rue de Dinant jusqu’au carrefour de Thines. Il doit tenir un front de plusieurs kilomètres. Cependant, les unités encadrantes n’ayant pas eu le temps de se ressouder au 43e RI, les deux flancs sont à découverts. Les points d’appui des bataillons étant séparés par de larges intervalles, le Colonel du 43e RI avait donné l’ordre à la CRME (Compagnie Régimentaire Engins Mitrailleurs) de défendre et de couvrir le flanc droit du Régiment.

       Dans l’après-midi, l’artillerie allemande va attaquer les positions françaises et entamer un large mouvement d’encerclement. Sur le flanc gauche, la ferme Hanneliquet est prise sous le feu des chars et des automitrailleuses allemandes. Lucien CAUDMONT, parti en reconnaissance avec sa section, sera tué lors de l’attaque d’un char à la grenade et sa section décimée. Puis les Allemands donnent l’assaut de la ferme, le canon de 25 est mis hors d’usage, et malgré les nombreux blessés, les soldats français tiennent bon et font face. Du côté de Hanneliquet, l’attaque allemande est stoppée.

       Entre Alzémont et Thines, la CRME (Compagnie Régimentaire Engins Mitrailleurs) est en position. Lucien VANDAELE, un membre de la section et camarade de Roger THEVENIN part en éclaireur, il n’en reviendra pas. En fait, l’infanterie allemande est proche et prépare l’attaque.

       Lorsque l’ordre de repli est lancé, la CMRE quitte sa position, seule la section de Roger THEVENIN reste en place avec le dernier canon de 25 encore en état. En fait, elle n’a pas reçu l’information.

       A la ferme Hanneliquet, les soldats français quittent discrètement Baulers, emmenant les blessés, laissant les morts. Lucien CAUDMONT, Lucien VANDAELE et Roger RICHE sont enterrés sur place.

       A Alzémont, les Allemands attaquent et la section de Roger THEVENIN est prise à revers. Les balles ricochent sur l’acier du canon. Un groupe de prisonniers français est envoyé par les Allemands pour parlementer et demander à Roger de se rendre car sa section est la dernière à combattre, sinon elle périra. La section n’a pas d’autre choix que de déposer les armes. Les blessés sont soignés et évacués. Roger est emmené comme prisonnier, pour se retrouver avec ses camarades face à ce mur de l’Ecole des Sœurs de la Divine Providence.

       Là, il est persuadé qu’il va y passer, les Allemands sont nerveux. Roger espère même sauter le mur et s’enfuir. Un officier allemand intervient et calme le jeu. Roger et ses deux compagnons sont emmenés dans une ferme pour y passer la nuit, ils y retrouvent une bonne vingtaine de gars de leur compagnie.

       Le 17 mai, les Allemands envahissent le village et Nivelles. Les réfugiés de la malterie et les Sœurs seront les premiers à rentrer. Madame Ceulemans est retrouvée morte dans sa cave. Elle sera enterrée, enveloppée dans un simple drap, car il n’y a pas de menuisier pour lui confectionner un cercueil. Il n’y aura pas de cérémonie funéraire, le prêtre étant lui aussi absent. Beaucoup de maisons ont été pillées, le linge, le savon, le sucre et la farine ont été volés.

       Certains réfugiés rentreront bien plus tard, bloqués sur les routes de l’exode. A leur retour, certains retrouveront leur maison occupée par les Allemands.

       En l’espace de quelques jours, une cinquantaine de victimes sont à déplorer dont quatorze ont trouvé la mort, sans compter ceux qui n’ont pas été recensés entre les points extrêmes du front.

       Avant de terminer ce discours, je tiens à rendre respectueusement hommage à toutes les victimes de guerre tant militaires que civiles, dont la plupart des noms sont repris sur les Monuments aux Morts, et plus particulièrement ceux parrainés par les classes de 5e et de 6e  années primaires de l’Ecole André HECQ :


Gaston AVERMAETE
Georges CLAES
Etienne VAN WEZEMAEL
Fernand BOURGUIGNON
Pierre PETITNIOT

Lucien CAUDMONT
Lucien VAN DAELE
Roger RICHE

*               *               *

       L’A.S.B.L. « DU COTE DES CHAMPS » organise cette année une exposition qui a pour thème le camp de Soltau, elle insistera sur la souffrance de ces oubliés civils qui ont été envoyés dans des camps de travail.

       A gauche du portail de ce que fut jadis l’usine Delcroix, une plaque commémorative, scellée dans le mur, peinte en lettres dorées, rappelle l’exode forcé de 1.136 citoyens de Nivelles et de ses environs. L’ennemi y avait rassemblé la population mâle en vue de sélectionner les plus aptes à servir dans leurs usines en Allemagne, afin de libérer un nouveau contingent militaire allemand.

       Le 8 novembre 1916, rassemblés près du Palais de Justice, le groupe s’ébranle vers la rue de Bruxelles, puis passe sous le pont de la chaussée de Bruxelles pour arriver enfin à l’usine Delcroix, à Baulers, où le triage se fait dans l’établissement, après avoir remis sa carte d’identité. Dans une autre salle, on demande alors à ceux qui sont choisis s’ils veulent travailler volontairement en Allemagne. Si c’est non, la réponse est « Allemagne », et il faut attendre alors dans une troisième salle.

       Le groupe emprunte alors la voie de raccordement qui rejoint la gare de triage de Baulers où un train l’attend. Un fois embarqué dans les compartiments, les portes sont fermées à clef.

       Juste avant le départ du train, une charrette arrive avec des colis qui sont aussitôt distribués (couverture, tartines, chocolat, …).

       Le bourgmestre DELCROIX assiste au départ du train qui, bientôt, file sur Ottignies via Fonteny et Genappe, puis Louvain où le train marque un arrêt pour se soulager, ensuite Landen, Liège et Aix-la-Chapelle, où de la soupe claire, à base d’eau, de farine et du bouilli, est servie. Le train se remet en marche pour Cologne, puis Munster où chacun reçoit un morceau de saucisson et du thé. Le convoi arrive à la gare de Soltau le 10 novembre, à 8 heures. Le voyage a duré 38 h.

       Les convois suivants partiront de la gare de Nivelles-Nord. Là, il ne s’agira plus de trains voyageurs comme le premier convoi mais bien de wagons fermés à marchandises. Une fois triés, les citoyens choisis y sont entassés, sans chauffage et peu d’aération.

       Soltau est situé à quatre-vingts kilomètres de Hanovre, au sud de Hambourg. C’est un camp de représailles construit sur des marais, les conditions de vie y sont particulièrement difficiles.

       Des déportés de Lessines, d’Enghien et de Soignies sont déjà installés. Avec ceux de Nivelles sont arrivés les déportés de Braine-le-Comte et d’Ecaussines. Plus tard, ceux de Ciney et de Rochefort suivront.

       Le camp dispose d’une soixantaine de baraquements, entourés de miradors et de fils barbelés. Une allée centrale divise le camp en deux. D’un côté sont logés les prisonniers de guerre, de l’autre les civils.

       Aucun contact n’est autorisé entre eux, aucune conversation, même pas un simple salut.

       Chaque baraque compte quatre chambres et chaque chambre peut contenir 150 hommes. Les lits sont superposés et à quatre compartiments installés sur deux rangs.

       Les paillasses sont réalisées à l’aide d’un sac bourré de bruyères, de copeaux de bois et de papier, des couvertures sont distribuées.

       Ensuite, c’est la visite médicale, puis la tonte, les déportés sont ensuite passés au savon noir et enfin à la douche. Les vêtements mis en paquets sont désinfectés.

       Les premiers prisonniers de guerre arrivés sont belges, ils construisent le camp dès 1914, c’est la raison pour laquelle on l’a appelé « le camp des Belges ». Cependant, il accueillera des prisonniers de guerre tant français (majoritaires), que russes, anglais, serbes, italiens,… et aussi des civils.

       La nourriture était maigre et peu fortifiante : soupe au son, aux choux, aux betteraves et carottes, aux déchets de poisson. Les tubercules sont gelés. Le menu est identique chaque jour. Le pain est sec, vieux de plusieurs jours et la ration se limite à 250 g par homme et par jour, quand il y en a.

       Malgré la menace, la privation et la souffrance, la plupart des civils restent réfractaires au travail.

       Les soins de santé sont plus qu’élémentaires. Au bout de très peu de temps, ces hommes sont obsédés par trois pensées dominantes : la faim, le froid, la mort.

       Le vent glacial s’insinue partout, tout comme la vermine. Peu de baraques sont chauffées et l’hiver 1916-1917 est anormalement rude, la température avoisine les –20°. Sans couverture, sur des paillasses rembourrées de bruyères et de fibres de bois, parfois sur des couchettes superposées, souvent le ventre vide, le déporté civil a froid et a faim.

       Les déportés doivent subir les nombreux appels, à l’extérieur, immobiles dans le froid. Cependant, ceux de l’hiver 1916-1917 semblent éternels par le froid vif qui leur glace les os et mord leurs chairs à moitié nues, et pas question de bouger, il faut rester immobile au risque d’être roué de coups de trique ou de gourdin, ou de voler au cachot, endroit si exigu qu’on peut à peine se bouger.

       Les punitions sont généreusement distribuées, toujours au-dehors, quel que soit le temps.

       Une des tortures couramment appliquées à Soltau est d’attacher le prisonnier à un poteau à l’aide de cordes et de le laisser ainsi pendant des heures.

       Le sort matériel des prisonniers de guerre est nettement plus acceptable que celui que va connaître les déportés. Le déporté civil n’est protégé par aucune Convention, il est laissé à la merci du bon vouloir du chef de camp et des gardes.

       Il lui suffirait de signer le contrat de travail pour améliorer sa misérable condition de vie. C’est sur cela que les Allemands comptent, mais il ne le fait pas, même affaibli physiquement et moralement, car pour lui, travailler pour l’Allemand, c’est trahir son pays et ceux qui ont combattu pour le défendre. Pas question de se soumettre.

       Les décès sont nombreux à Soltau. Un coin du cimetière était réservé aux chômeurs déportés et les Allemands avaient prévu beaucoup de place.

       Enfin, le 9 mars 1917, le Kaiser fait suspendre les déportations. Par petites groupes, les déportés sont libérés, plus pour ne pas les voir mourir en Allemagne que par humanité.

       En avril 1917, les rescapés étaient, pour la plupart, rentrés chez eux. Beaucoup ne survécurent pas longtemps, anémiés, couverts de plaies, atteints d’infections diverses, d’œdèmes, de tuberculose, de pleurésie, etc… Ils ne tinrent pas le coup longtemps.

       Cela explique aussi pourquoi on peut lire sur certaines tombes : « Déporté à Soltau, mort en 1917 ».

       Toutes ces atrocités, beaucoup de nos Anciens les ont vécues, et il ne faut pas qu’elles tombent dans l’oubli. Il est important de raviver la mémoire collective et aussi de la faire vivre le plus longtemps possible, de la remettre à l’honneur et de la sauvegarder. Les actions que nous menons pour préserver cette Mémoire sont un des garants de la pérennité de celle-ci auprès des générations futures.

Vive la France,

Vive la Belgique. »

       Suivent les discours de Madame BUTTEL, Consul Général de France, puis de Monsieur Roger THEVENIN.


Marie-Christine BUTTEL, Consul Général de France

       Discours de Madame le Consul Général de France :

« Monsieur le Bourgmestre,

Monsieur le Commandant militaire,

Mesdames et Messieurs,

 

Il y a les évènements que retient l’Histoire, avec un grand H. Les évènements qui ne peuvent être oubliés. Les journées que l’on retrouve dans tous les livres d’Histoire, les journées où tout a basculé, ou aurait pu basculer.

Et puis, il y a l’histoire à hauteur d’hommes.

Car la guerre, c’est aussi la somme des destins broyés et des vies perdues.

Ici, à Baulers, il y a 75 ans, la guerre, cela a été le combat acharné d’un petit groupe d’hommes, que la Grande Histoire a oublié parce qu’il s’est trouvé noyé dans un désastre bien plus grand.

La guerre, c’était aussi les actes de résistance, petits ou grands, de ceux qui ont refusé de céder face à la barbarie, des actes qui, entre 1940 et 1945, ont conduit ceux qui les ont commis dans les camps de concentration.

Et puis, il y a eu les victimes civiles, celles qu’on ne voit pas sur les monuments aux morts. Des victimes trop souvent oubliées des commémorations, qui ont trouvé la mort loin de chez elles sur les routes de l’exode ou qui ont été rattrapées par la guerre, dans leur village, dans leur maison.

Aujourd’hui, c’est précisément cette histoire à hauteur d’hommes que nous évoquons, à l’occasion de cette cérémonie. Le devoir de mémoire et de transmission, ce n’est pas uniquement rappeler qu’ici, dans cette région de Belgique, dans ces jours de mai 1940, l’Armée française s’est opposée à l’envahisseur allemand et qu’a eu lieu la première bataille de chars de l’histoire de la guerre. C’est aussi dire, en particulier aux plus jeunes, qu’un jeune Français de vingt ans, qui avait des parents, un frère, des sœurs, est mort, ici à Baulers, que certains habitants de Baulers ont été tués pendant ces combats, que d’autres ont résisté, ont été déportés.

Ceux qui peuvent encore témoigner de ce que furent ces jours sombres de l’Histoire sont peu nombreux. Et c’est un très grand honneur d’avoir Monsieur Roger Thévenin, ce matin, parmi nous.

Alors il faut beaucoup de travail, de recherches, d’engagement et de ténacité, pour redonner un nom, un visage à ces hommes et ces femmes qui sans cela auraient été engloutis dans l’anonymat que les grands désastres réservent à leurs victimes.

Je tiens donc à remercier la commune de Baulers, l'A.S.B.L. « Du côté des champs » et son Président, Monsieur Joël Fery, pour le travail de mémoire qu’ils réalisent, qui permet de garder vivant, 75 ans après, le souvenir de ceux qui ont sacrifié leur vie ».

       Discours de Monsieur Roger THEVENIN :


Roger THEVENIN, bientôt 101 ans, Ancien Combattant du 43 RI en mai 1940, le dernier survivant

« A moins d’un miracle, et cela arrive quelques fois, c’est probablement mon dernier petit discours que j’ai l’honneur de faire ici à Baulers en votre compagnie.

Quel étrange destin que celui d’un petit caporal qui par sa présence permet de compléter une page d’histoire et de discourir alors qu’il ne l’a jamais fait durant toute sa vie. C’est qu’ici en cette circonstance, il suffit simplement de laisser parler son cœur. Il nous dira sa souffrance chaque fois qu’il dépose la gerbe de fleurs au pied du monument.

Il vous dira combien est grande son admiration de voir dans l’assistance autant de recueillement au moment d’un souvenir qui n’est pas prêt de s’éteindre ! Et maintenant, comme une confession, il me faut compléter cette page d’histoire !

Pourquoi le caporal tireur au canon de 25 mm de la Compagnie est retourné à Court-Saint-Etienne quelques années après son retour de captivité pour retrouver le chemin creux[1] et négliger Baulers ? Parce que c’est dans ce chemin creux que ma compagnie a réalisé un bel exemple de courage et de résistance face à l’ennemi.

Bombardée par l’artillerie et les Stukas, elle n’a pas bougé. Tout fut remis en état, et à la première accalmie nous étions prêts à faire face à nouveau quand l’ordre de repli arriva.

J’ai pensé que notre artillerie allait répliquer. Au loin des bruits d’avions ! Enfin voilà les nôtres, pensais-je ! Hélas.

Le repli continua en direction de Baulers. Vous connaissez déjà le piège dans lequel je suis tombé avec mon groupe !

Baulers fut pour moi l’humiliation et la honte de se retrouver prisonniers ! Voilà pourquoi je ne voulais pas y revenir.

Aujourd’hui, avec le temps, la douleur est depuis longtemps partie, et je peux sans honte regarder maintenant ce mur[2] en face grâce à vous tous ici présents !

Pendant mes cinq années de captivité, j’ai dû livrer comme une mission, un nouveau combat : je l’ai réussi.

Ici pendant ces cinq dernières années, j’espère aussi avoir accompli avec vous, mon devoir ! […] Vive la France Vive la Belgique »

       Et enfin, Madame Cécile GLIBERT-ENGELBIENNE, Directrice de l’Ecole André HECQ termine avec son discours :

« Madame le Consul général de France, Monsieur le Bourgmestre, Mesdames et Messieurs les Echevins et Conseillers, Monsieur le Commandant militaire de la Province, Monsieur Roger Thévenin, Mesdames et Messieurs en vos grades et qualités, Chers membres de l'ASBL « Du Côté des champs », Chers enseignants et chers élèves,

Nous voici à nouveau réunis pour célébrer ensemble, en présence de Monsieur Roger Thévenin, le 75ème anniversaire de la Bataille de Baulers car le 16 mai 1940, on se battait ici à Baulers.

Commémorer, c'est célébrer un souvenir, se remémorer ensemble des événements du passé, c'est tirer des leçons du passé afin de ne plus voir les horreurs du XXème siècle se répéter. C'est se rappeler les événements marquants du passé car on ne peut façonner le présent et préparer l'avenir sans se tourner vers notre histoire.

C'est sensibiliser les plus jeunes aux faits qui ont marqué l'histoire en leur présentant des témoignages et des traces du passé.

Il y a 5 ans, en 2011, M. Joël Fery a confié une double mission à nos élèves de 6ème année. La première consiste à être, pendant un an, les relais de la mémoire des événements qui se sont déroulés ici à Baulers en mai 1940, par le biais de l'observation des traces laissées par ces tragiques événements et que nous pouvons observer aujourd'hui encore, notamment lors du parrainage des tombes des soldats tombés à Baulers.

La seconde, très symbolique, consiste à passer ce relais, chaque année, aux élèves de 5ème. Joël, passionné d'histoire locale, nous a fourni les différents ouvrages qu'il a rédigés et qui contiennent une multitude de documents, de photos, d'illustrations que nous pouvons observer et exploiter avec nos élèves leur permettant de se forger leurs propres images. Chaque année, depuis 5 ans maintenant, l'ASBL « Du côté des champs » met sur pied une exposition que nous pouvons visiter avec les élèves, commentée par des passionnés d'histoire en vue d'illustrer un des pénibles épisodes d'une des 2 guerres mondiales, au départ d'une trace visible sur le territoire de l'entité de Nivelles.

Depuis 2012, M. Roger Thévenin, dernier soldat, centenaire, ayant combattu ici à Baulers nous fait l'honneur d'être parmi nous et nous l'en remercions car sa présence et son histoire resteront gravées à jamais dans la mémoire de nos élèves.

Roger a eu une attention très particulière envers nos élèves, en confectionnant lui-même ce relais, symbole de la passation du devoir de mémoire, qu'il a gravé pour eux, avec le plus grand soin. Relais que Lucie, élève de 6ème primaire s'est vu confié l'an dernier. A son tour, Lucie va le passer à Calista, élève de 5ème à son tour qui s'engage, avec l'aide de tous les élèves de nos 2 classes de 5ème, à perpétuer ces souvenirs et à collaborer à l'entretien et à la conservation des sépultures.

Je vous remercie de votre attention ».


Cécile GLIBERT-ENGELBIENNE, Directrice de l’Ecole André HECQ, entourée par les élèves qui vont se passer le relais

Les élèves de 6ème année passent le relais aux élèves de 5ème année, qui s’engagent à parrainer les sépultures reprises au monument 40-45 pour l’année qui suit.

Le Bourgmestre dépose tout d’abord seul une gerbe au panneau PETITNIOT-VAN WEZEMAEL.[3] Ensuite, il fait de même au monument 40-45, suivi par Madame le Consul Général de France, les Anciens du 43ème RI, le Souvenir Français, l’ASBL « DU COTE DES CHAMPS », la Fraternelle des Anciens Militaires Français de Liège et Roger THEVENIN. Chacun est accompagné par un élève qui porte la gerbe.

Cette année, quatre nouveaux mâts de drapeaux ont été installés de part et d’autre des monuments des deux guerres.

L’ASBL « DU COTE DES CHAMPS » les a récupérés sur l’ancien site de REDIRACK, avec l’autorisation de l’entrepreneur en charge des travaux, puis les a offerts à la Ville qui les a mis en place.


Dépôts de gerbes aux monuments

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Monument 40-45 et panneau PETITNIOT-VAN WEZEMAEL

Roger THEVENIN

Dépose de gerbes au monument 14-18 par Pierre HUART et Olivier COLMANT

Face au monument 40-45, Jean-Paul ERGO, Roger THEVENIN, Marcel LETURGER et Claude COMTE-OFFENBACH. A l’avant-plan, le drapeau des Anciens du 43ème RI.

De gauche à droite : le Lieutenant-Colonel Claude MICHEL, Madame Marie-Christine BUTTEL Consul Général de France et Claude COMTE-OFFENBACH

Présence de Pierre GIRBOUX (veste claire) qui a déposé une gerbe de fleurs au monument 14-18 en hommage à Emile DUCHEMIN et Jean-Joseph BOULANGER

Moment de recueillement devant le monument 14-18

Moment de recueillement devant le monument 14-18

Etienne DEGLUME Lieutenant-Colonel d’Aviation

Sonnerie « Aux champs »

Guy MAGBUS, Président du groupement patriotique Saintois (Tubize).

Roger THEVENIN entouré de sa belle-fille et d’André LENAIN

Les nombreux porte-drapeaux se mettent en place

Les nombreux porte-drapeaux se mettent en place

Les nombreux porte-drapeaux se mettent en place

Les nombreux porte-drapeaux se mettent en place

DEPLACEMENT VERS L’ANCIEN CIMETIERE DE BAULERS

       Alors que les Autorités sont en position de respect au centre de la place, la Musique Militaire entame l’air « Aux Morts » français.

       Ensuite le détachement de la Pharmacie Militaire se déplace au pas cadencé vers le Monument 14-18, sous la surveillance du Commandant Daniel LEBRUN.

       Le Bourgmestre, le Commandant militaire de la Province, l’ASBL « DU COTE DES CHAMPS » et Pierre GIRBOUX déposent ensuite une gerbe de fleurs au second monument.

       La Musique Militaire entame alors les airs du « Last Post » belge, de « La Marseillaise » et enfin, de « La Brabançonne ».

       Le cortège se forme ensuite pour se rendre à l’ancien cimetière de Baulers sur l’air de « Sambre et Meuse ». Le détachement de la Pharmacie Militaire ouvre la marche, suivi par la Musique Militaire de la Force Aérienne, les porte-drapeaux, les Autorités, les élèves et la population.

       La Musique Militaire se met en place devant le parvis de l’Eglise, les élèves restent en attente sur la pelouse de la cure, tandis que le détachement de la Pharmacie Militaire se rend à l’ancien cimetière pour se placer de part et d’autre de la sépulture des soldats français (CAUDMONT, VANDAELE et RICHE). Les porte-drapeaux forment une seule ligne derrière les autorités.

       Le Bourgmestre et le Consul Général de France déposent chacun une gerbe sur la sépulture des soldats français, puis la Musique Militaire entame l’air « Aux Morts » français, suivi d’une minute de silence, puis l’air de « La Marseillaise ».

       Les Echevins et Conseillers communaux partent alors en trois groupes distincts déposer une gerbe aux sépultures de Gaston AVERMAETE, de Georges CLAES et de Ferdinand BOURGUIGNON. La Musique Militaire joue alors les airs du « Last Post » belge et de « La Brabançonne ».


Déplacement vers l'ancien cimetière de Baulers

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Déplacement vers l’ancien cimetière de Baulers

Déplacement vers l’ancien cimetière de Baulers

Déplacement vers l’ancien cimetière de Baulers

Déplacement vers l’ancien cimetière de Baulers

Déplacement vers l’ancien cimetière de Baulers

Déplacement vers l’ancien cimetière de Baulers

Sur le parvis de l’Eglise Saint Rémi

Colette BLERET-DELMOTTE, Echevine CPAS

Sépulture française de Lucien CAUDMONT, Maurice VANDAELE et Roger RICHE

Sépulture de Fernand BOURGUIGNON. Présence remarquée de Stéphane ORUBA, dit « Poney » de l’ « Unité de la Cordée » de Baulers

Sépulture de Georges CLAES

Le porte-drapeau Yves FERRY

Sépulture de Gaston AVERMAETE

Salut des porte-drapeaux

La Musique Militaire de la Force Aérienne

       A la sortie de la cure, le cortège se reforme pour se rendre à pied à la ferme Hanneliquet. Celui-ci s’étire sur une centaine de mètres au son de la Musique Militaire.

       Ça grimpe sur toute la longueur de la rue de Plancenoit jusqu’à la chapelle. Les porte-drapeaux souvent très âgés suivent au pas cadencé. Ils semblent increvables, comme dopés par les notes de musique qui s’égrainent et se perdent sur les flancs des talus de ce chemin fortement encaissé qui servit jadis au repli des soldats du 43ème RI.

       A la ferme Hanneliquet, la Musique Militaire se place le long de la grange où se reposaient une partie des soldats du 43 RI au moment de l’attaque allemande le 16 mai 1940. Elle est précédée par le détachement de la Pharmacie Militaire en ligne devant les annexes où furent évacués les blessés français, et par deux porte-drapeaux français qui encadrent la plaque commémorative dédiée à Lucien CAUDMONT mort au combat lors de l’attaque d’un char à la grenade.


Vers la ferme Hanneliquet

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La Musique Militaire de la Force Aérienne ouvre le cortège vers la ferme Hanneliquet

Joël FERY, le Commandant Daniel LEBRUN et l’Adjudant-chef HEESWIJCK

La plupart des porte-drapeaux ont un âge souvent avancé et c’est tout à leur honneur

Détachement de la Pharmacie Militaire

Pierre HUART interviewé par un journaliste

Les porte-drapeaux toujours exemplaires, au pas cadencé

Discussion animée autour de Colette BLERET-DELMOTTE

La route est longue et ça grimpe

La route est longue et ça grimpe

La route est longue et ça grimpe

La route est longue et ça grimpe

La route est longue et ça grimpe

La route est longue et ça grimpe

La route est longue et ça grimpe

A la ferme Hanneliquet

A la ferme Hanneliquet

A la ferme Hanneliquet

A la ferme Hanneliquet

A la ferme Hanneliquet

Caroline FERY, administratrice de l’ASBL « DU COTE DES CHAMPS » de Baulers

Panneau de promotion expliquant la bataille de Baulers

Dépose de gerbes à la plaque commémorative du Sergent Lucien CAUDMONT

Dépose de gerbes à la plaque commémorative du Sergent Lucien CAUDMONT

Dépose de gerbes à la plaque commémorative du Sergent Lucien CAUDMONT

La plaque commémorative du Sergent Lucien CAUDMONT

Claude COMTE-OFFENBACH au milieu des drapeaux

Les élèves de l’Ecole André HECQ chantent « La Brabançonne »

Remerciements des porte-drapeaux

Roger THEVENIN interviewé par un journaliste de TELE-COM

Roger THEVENIN au bras de Caroline FERY, déjà de vieilles connaissances

Roger THEVENIN tenant la main de Joël FERY, entre eux une amitié sincère née des évènements qui se sont déroulés en mai 40 à Baulers

       Les Autorités occupent l’entrée principale de la ferme, tandis que les porte-drapeaux se sont figés sur une file face à la ferme. Les élèves et le public occupent la route en contrebas, là où se trouvait un canon de 25.

       Le Bourgmestre cède la place à Caroline FERY, administratrice de l’ASBL « DU COTE DES CHAMPS », pour la lecture du discours :

       « Je tiens d’abord à remercier Monsieur le Bourgmestre qui me fait le grand honneur de me céder la lecture de son discours.

Mesdames, Messieurs,

       Le 16 mai 1940, deux Bataillons du 43ème Régiment d’Infanterie de Lille se trouvent à Baulers. Ils viennent d’Hévillers et sont talonnés par les Allemands. Un premier point de regroupement du 43ème Régiment d’Infanterie s’effectue à la Malplaquée (l’actuel hangar à betteraves situé au Trou du Bois).

       Le Régiment a ordre de développer un front devant Nivelles, aux lisières de Baulers, face à l’Est et de le tenir coûte que coûte jusqu’à la nuit. La mission est de ralentir l’ennemi par des coups d’arrêt.

       A midi, les Bataillons quittent la Malplaquée pour se diriger vers Baulers.

       Le 2ème Bataillon occupe la partie Est de Baulers vers Alzémont et Thines.

       Le 1er Bataillon occupe la partie Nord-Est de Baulers et les hauteurs de la ferme où nous nous trouvons, d’où il domine la région, sauf d’un côté où un mamelon le surplombe légèrement.

       Le capitaine Oheix et le lieutenant Pommier disposent un groupe de mitrailleurs derrière une haie touffue et le dernier canon anti-chars est mis en batterie face à une route qui descend de la colline. Des voltigeurs, commandés par le lieutenant Leblon, se postent dans une autre aile du bâtiment. Ainsi, toutes les issues sont gardées.

       Son unité encadrante était le 1er Régiment d’Infanterie, lequel devait être positionné à l’intersection de la chaussée de Bruxelles et du pont de la voie ferrée. La liaison ne pourra être établie car le 1er R.I. est passé trop tôt, la veille, pensant qu’il n’y avait plus personne.

       Les flancs du Régiment sont à découvert et les Allemands vont en profiter pour encercler la ferme Hanneliquet et le village de Thines.

       Vers 15h00, sifflent les premières balles, et c’est la riposte. L’ennemi est là, tout près.

       Juste après avoir réaménagé les défenses, les observatoires signalent des mouvements de véhicules suspects (nuages de poussière, bruits de moteurs sur le plateau s’étendant vers la Malplaquée). Plus à droite, les mêmes indices semblent déceler l’avance d’engins blindés ennemis.

       Peu après, on perçoit devant le front du 2ème Bataillon des bruits de fusillade et l’on distingue bientôt plusieurs petites colonnes de tirailleurs qui se replient, talonnés par des automitrailleuses allemandes suivies par de l’infanterie portée.

       Vers 18 heures, six automitrailleuses sont signalées du côté du plateau de la Malplaquée ainsi que des nuages de poussière et des bruits de moteurs plus à droite.

       A la même heure, le 110ème Régiment d’Infanterie qui devait faire la liaison avec le 2ème Bataillon, est attaqué à Houtain-le-Val à la bombe et à la mitrailleuse par une cinquantaine d’avions. Il doit bifurquer à la sortie du village vers Bois de Nivelles, car des chars les bombardent à l’entrée de Thines.

       Vers 19h30, l’ennemi va tenter d’effectuer un large mouvement d’encerclement en contournant la ferme Hanneliquet par le Nord.

       C’est alors que la ferme est attaquée. Claude ARTIGES, qui s’y reposait, raconte qu’un tumulte indescriptible le réveille en sursaut. C’est la bousculade et soudain des cris retentissent suivis par une volée de détonations. La toiture de la grange est traversée par un obus de char, la saleté et la poussière volent partout, des bouts de tuiles tombent. En même temps, des rafales de mitrailleuses crépitent. Des balles traceuses de gros calibres viennent, en sifflant, s’aplatir contre les murs. Les hommes sont complètement abasourdis.

       La section de l’adjudant-chef Allaies sort de la ferme afin de prendre l’ennemi à revers.

       La section de Lucien CAUDMONT est envoyée en reconnaissance, elle doit rapporter des renseignements sur les chars ennemis.

       Un soldat de sa section raconte : « Nous avions devant nous des chars ennemis qui devaient nous attaquer d’un moment à l’autre, ils étaient dans un petit bois devant nous. Caudmont fut envoyé en reconnaissance avec son groupe avec mission de rapporter quelques renseignements et aussi de se défendre à la grenade contre les chars s’ils se trouvaient en présence d’eux. C’est ce qui se produit. Nous avons vu Caudmont tomber, et devant l’attaque imposante de chars nous nous sommes repliés. De son groupe, quelques hommes seulement ont pu rejoindre nos lignes, nous apportant la confirmation des morts. »

       Un autre soldat de sa section raconte : « J’étais à côté de lui lorsqu’il est tombé. Nous nous sommes trouvés en présence d’un char et Caudmont, en tête de son groupe, a ordonné l’attaque du char à la grenade. Il a donc couru vers le char pour se mettre le plus rapidement possible dans son angle mort afin de placer une grenade sous les chenilles, mais le char manœuvra sa tourelle rapidement et le frappa d’une balle en plein front. La mort fut instantanée, sans aucun cri, aucune plainte, aucune souffrance. »

       Lucien CAUDMONT est tué et sa section décimée. Son corps est ramené dans la cour de la ferme.

       Durant l’attaque, l’ennemi s’est approché dangereusement de la ferme par le mamelon situé en face d’elle, puis c’est l’assaut furieux. La plupart des soldats se tenant dans la cour de la ferme sont balayés, ainsi que les desservants du canon de 25.

Claude Artiges raconte :

       « Lorsque nous arrivons à la ferme, nous comprenons aussitôt que l’engagement a été meurtrier pour notre compagnie. Le sergent Caudmont est couché dans la cour, mort. Colino, un des tireurs, est blessé à la jambe et au poignet. Le lieutenant Pommier le panse pour éviter une trop grande perte de sang. Notre pauvre camarade est pratiquement évanoui. Je vais aider Carin qui lui s’occupe du caporal Fertin, tireur au 25, blessé au pied. Naye, le chargeur du canon de 25, est couché sur le dos, blessé à l’aine, c’est son frère qui le soigne, aidé par notre capitaine et le sergent Lezanni. Cependant, l’ennemi a aussi eu à souffrir du tir de nos camarades. Pacos a d’un seul coup de mousqueton en pleine tête, abattu un Allemand parvenu jusqu’au mur qui ceinture les bâtiments. Je vois, affalé près d’un abreuvoir, le caporal Andoche. Il semble commotionné. La première rafale a été pour eux, puis ils ont tiré sur le 25.

       Fertin et Naye ont été à terre de suite. C’est le capitaine Jabiol et le sergent Lezanni qui ont alors bondi sur le canon.

       Le sergent comme tireur, le pitaine comme chargeur. Tu vois, là, les boches avançaient sur nous du haut de la colline… Lezanni a tiré deux fois… Deux fois il a fait mouche. On aurait pas dit ça de lui.

       J’ai vu les balles traçantes ricocher sur le bouclier du canon qui a été bousillé. Le capitaine et Lezanni sont revenus alors que les balles pétaient partout !...

       Pacos est occupé à expliquer à Joseph comment il a tiré sur l’Allemand qui gît toujours sur les pavés de la cour. Le capitaine fait descendre, avec beaucoup de précautions, les blessés dans la cave.

       Nous sentons tous que notre position est dangereuse et il nous semble être les seuls du bataillon encore dans le secteur.

      L’artillerie ennemie bombarde violemment Nivelles où l’on voit des incendies s’allumer. »

       L’ennemi cherche à utiliser les dernières lueurs du jour pour resserrer son étreinte, ses tirs augmentent d’intensité, le débordement par le nord s’accentue.

       Mais la Compagnie Oheix tient bon, elle se défend avec acharnement ; répondant au feu par le feu, elle parvient à repousser l’attaque et à tenir les Allemands à distance.

       Le jour qui décline voit les automitrailleuses s’embosser, sans pousser leur mouvement plus avant. La nuit venue, leur action ne sera plus à redouter dans ce terrain extrêmement coupé.

       Effectivement, tout se borne maintenant, de part et d’autre, à des tirs de harcèlement.

       L’obscurité est venue. Le capitaine fait remonter les blessés de la cave pour les installer le mieux possible sur la chenillette. Le matériel est chargé sur les voiturettes. La compagnie est rassemblée et quitte la ferme par un chemin encaissé, elle descend vers Nivelles. Le ciel au-dessus de la ville rougeoie aux lueurs des incendies. Par là aussi, le canon tonne.

       Lucien CAUDMONT sera enterré à l’arrière de la ferme. En octobre, son corps est transféré dans l’ancien cimetière de Baulers, avec Riche et Van Daele.

       Lucien CAUDMONT venait tout juste d’avoir vingt ans ».

       Le Bourgmestre, le Consul de France, Roger THEVENIN et les Anciens du 43 RI déposent ensuite une gerbe de fleurs en hommage à Lucien CAUDMONT. La Musique Militaire joue l’air « Aux Morts » français et, après une minute de silence, elle entonne « La Marseillaise ».

        Puis, les enfants de l’Ecole André HECQ terminent par le chant de « La Brabançonne ».

       Les Autorités présentes remercient chacun des porte-drapeaux. La cérémonie se termine tandis que la Musique Militaire joue un dernier air.

       Une cérémonie religieuse est organisée. Le Doyen de Nivelles Albert-Marie DEMOITIE et l’Abbé Guillaume MABIALA KHABI, curé de Baulers, accueillent les personnes présentes. Les porte-drapeaux se rangent dans le chœur de l’Eglise. Michel DUPONT, joueur d’orgue de Barbarie venu de Douai, membre des « Ch’Tis Quinquins », est présent et est accompagné de son épouse Maryvonne qui le seconde.

       Danielle BARRA accompagne la cérémonie à l’orgue.

       Avant l’Omélie, Michel DUPONT joue et chante « La chanson de Craonne ».


Michel DUPONT, chanteur et joueur d’orgue de Barbarie et son épouse

       Olivier BONFOND, membre de l’ASBL « DU COTE DES CHAMPS », explique la raison de cette chanson qui servira de base à l’Omélie : « La chanson de Craonne que nous a joué notre ami Michel DUPONT, était chantée par des soldats français durant la première guerre mondiale. Elle avait été interdite par le commandement militaire en raison de ses paroles antimilitaristes, défaitistes et subversives incitant à la mutinerie alors qu’une guerre est en train de se livrer sur le territoire national.


Parfois, même quatre mains ne suffisent pas…

       Entre le 16 avril et le 9 mai 1917, le Général Nivelle tente de percer le front sur l’Aisne, mais il échoue complètement. L’offensive du Chemin des Dames qui devait apporter la victoire à la France coûte 187.000 pertes en à peine trois semaines.

       Ce sont l’ego du Général Nivelle, son manque de considération pour ses hommes et sa persistance dans l’erreur qui ont déclenché les mutineries de 1917 ».


Michel DUPONT chantant « La chanson de Craonne »

       C’est à partir de cette lecture que l’Abbé Guillaume MABIALA KHABI développe son sermon, expliquant à un public attentif quelles devraient être les qualités d’un bon chef. Malgré la présence de nombreux gradés militaires, le message semble être bien passé.

       En fin de Messe, Danièle BARRA joue les airs de « La Marseillaise » et de « La Brabançonne ». Puis, Isabelle FERY, membre de l’ASBL « DU COTE DES CHAMPS » entonne « Le chant des partisans » a capela et au dernier couplet, le public murmure l’air de la chanson.


Jean-Pierre FLAMAND, Président de la fabrique d’église de Baulers, découvre le lutrin

       Avant de se quitter, Joël FERY a pris brièvement la parole, lançant un appel à d’éventuels sponsors. La paroisse de Baulers possède en effet un véritable trésor qui mériterait une attention toute particulière. Il s’agit d’un lutrin datant du XVème siècle et dont l’état de conservation nécessiterait une intervention urgente dans le cadre de sa conservation. Il ne reste que très peu d’exemplaires de cette époque en Wallonie. Un dossier « Petit Patrimoine » avait déjà été introduit par l’ASBL « DU COTE DES CHAMPS » auprès de la DGO4, afin d’obtenir des subsides pour sa restauration, cependant, l’objet ne faisant pas partie de la liste des objets considérés comme « petit patrimoine wallon », la demande a été rejetée. Il ne reste donc plus que la possibilité d’une intervention de sponsors privés.


La moitié des porte-drapeaux a participé à la cérémonie religieuse, occupant le chœur de l’Eglise. A gauche, Albert-Marie DEMOITIE, Doyen de Nivelles et, au centre, l’abbé Guillaume MABIALA KHABI, curé de Baulers

       Les élèves des classes des 5ème et 6ème années ne pouvant plus participer à l’office religieux ont pu visiter entretemps l’exposition sur Soltau, guidés par Robert VANDRIESSCHE, grand collectionneur et féru d’histoire militaire.


Robert VANDRIESSCHE accompagne chaque année les élèves des 5ème et 6ème années lors de la visite l’exposition

       Après la messe, plus de cent cinquante personnes étaient encore présentes à l’apéritif offert par la ville de Nivelles.

       Une centaine de personnes ont participé au repas préparé par les petites mains de l’ASBL « DU COTE DES CHAMPS ».

       Aimé PORQUET, Président des « Anciens du 43 RI » de Lille, en a profité pour remettre deux médailles au nom de son Association, l’une à Roger THEVENIN et l’autre à Joël FERY pour son investissement.


       Roger THEVENIN a fait ensuite un dernier discours : « Les résultats de mon électrocardiogramme de février ne furent pas sans inquiéter mon médecin traitant/ Vous n’irez plus très loin Monsieur Thévenin, dit-il, sans l’aide d’une pile ! Je vais prendre pour vous un rendez-vous avec un chirurgien pour la pose d’un pace maker. Poser un pace maker à près de 101 ans, dit-il, je ne l’ai jamais encore fait ! Mais votre patient arrivera peut-être à l’amortir !             Enfin je le souhaite !


       Ce qui importe et je suis le seul à le savoir, c’est qu’il me permette d’arriver à Baulers le 13 mai, et en juin à Bruille St Amand ! Alors, en mon âme et conscience, il sera pleinement amorti. Le reste du temps, je savourerai une vie bien remplie et bien entourée. Quand viendra l’heure de se quitter en ce jour mémorable du 13 mai 2015, à l’heure où meurt le jour, j’aimerais entendre jouer au clairon « L’extinction des feux » à Baulers en direction de Nivelles, non pas comme un adieu, mais comme un « Au Revoir » ».

       Le repas a été animé par de vieux airs chantés par Michel DUPONT, au son de l’orgue de Barbarie, rappelant bien des souvenirs aux plus âgés.


       Roger THEVENIN a été fort sollicité tant pour des séances de dédicaces que de photos. Il s’est pris très volontiers au jeu, faisant le bonheur de chacun. « Et puis, à 101 ans, on ne sait jamais, à cet âge-là, s’il m’arrivait quelque chose, au moins vous auriez un souvenir ! ».

       C’est la cinquième année que Roger nous accompagne, toujours fidèle au rendez-vous, et par tous les temps. L’an dernier, nous avions connu la « drache », on était tous trempés, Roger y compris.

       Lors des combats de mai 1940, Roger a été blessé à la main et un éclat y est resté logé. Les élèves le savent et demandent à pouvoir toucher cette relique. Roger s’exécute de bon cœur, et lorsqu’on lui demande pourquoi il ne l’a pas fait enlever, il répond : « C’est pour me souvenir de mes camarades blessés ou morts ».

       Chaque année à venir est un challenge. Mais aujourd’hui, il n’est plus question d’années mais de mois. Pourtant, le temps n’a pas de prise sur sa bonne humeur communicative restée intacte. Chaque jour qui passe est un pied de nez à la mort. Pour bien s’en moquer, il a déjà écrit l’oraison funèbre qui sera lue le jour de son enterrement, elle sera joyeuse, à l’image de sa vie.

       Roger THEVENIN est un personnage hors du commun, à 101 ans, il fait encore son marché, le ménage et les repas. Il s’occupe avec beaucoup d’attention de son épouse Denise. Jusqu’en novembre 2014[4], il lui a porté chaque matin le petit-déjeuner au lit.

       Sa bonne humeur communicative ne doit pas être étrangère à sa longévité.

       Avec Gembloux et Court-Saint-Etienne, la journée de commémoration de Baulers fait aujourd’hui partie des trois plus belles cérémonies d’hommage du Brabant Wallon, et cela grâce à l’investissement constant des membres de l’ASBL « DU COTE DES CHAMPS », ainsi que de la Ville de Nivelles.

       En 2011, l’ASBL avait participé à un appel à projets de la Région wallonne, intitulé « Nos mémoires vives » et elle avait touché la somme de 15.000 €, somme destinée à restaurer le monument de 14-18, et les sépultures de combattants, déportés et victimes civiles, des deux cimetières de Baulers.

       L’ASBL a placé plusieurs panneaux didactiques tant dans l’ancien cimetière (sépultures CLAES, BOURGUIGNON, AVERMAETE et des soldats français, que dans le village de Baulers (grand panneau expliquant la bataille de Baulers et une plaque commémorative en hommage à Lucien CAUDMONT à la ferme Hanneliquet, un grand panneau en hommage à Pierre PETITNIOT et Etienne VANWEZEMAEL au monument 40-45)), mais aussi à Thines (Auguste MOUY, soldat français tué par erreur par l’aviation alliée – au zoning de Thines, sépulture de Ernest HARTEMBERG, tué par les Allemands en septembre 1940, et remise en état par l’ASBL), au cimetière de Nivelles (Georges DEBERT, marsouin mort pour la France, à la sépulture d’Alphonse MACKELS, gendarme et résistant tué par les Allemands, et prochainement la sépulture du Lieutenant ROUVIER, tué le 21 août 1914). Un autre panneau didactique a été placé par l’ASBL devant l’Eglise Saint-Rémi de Baulers, il raconte l’historique des trois marronniers.

Elle a aussi participé à l’appel à projets FURLAN en collaboration avec la ville de Nivelles pour restaurer les sépultures des victimes des deux guerres pour l’entité de Nivelles. Grâce aux fonds débloqués par la Région wallonne, l’ancienne parcelle 14-18 du cimetière de Nivelles a été restaurée ainsi que de nombreuses sépultures des deux guerres.

L’ASBL a aussi rédigé de nombreux ouvrages, notamment sur les villages de l’entité, et a dressé l’inventaire des sépultures d’intérêt historique local à sauvegarder. Cet inventaire a été approuvé par le Collège des Bourgmestre et Echevins de la Ville de Nivelles qui s’est engagée, conformément au Nouveau Décret de la Région wallonne sur les cimetières, à tenir en état ces sépultures pendant trente ans.

Bref, l’ASBL « DU COTE DES CHAMPS » a depuis longtemps débordé de ses compétences de simple comité de quartier, et s’est investie dans la sauvegarde du patrimoine funéraire, en particulier, de l’entité de Nivelles. A cet effet, elle collabore étroitement avec la Ville de Nivelles qui n’a pas les moyens humains pour réaliser ce gigantesque travail de fourmi.

L’ASBL met à la disposition du public une dizaine d’ouvrages, dont l’auteur n’est autre que son président Joël FERY. Ils sont disponibles au siège social de l’ASBL au 69 rue de Dinant à 1401 Baulers (tf 067/842198 ou 0479/446561 – Secrétariat)

Le prochain rendez-vous est d’ores et déjà fixé pour l’inauguration de la fin des travaux de restauration de la sépulture du Lieutenant ROUVIER au cimetière de Nivelles.

 

 

 

 

 

 

 

      

 

 



[1] Le caporal THEVENIN se trouvait avec son canon dans un chemin creux sur le champ de bataille de Hévillers. 

[2] Après avoir été fait prisonnier, il avait été conduit devant le mur de l’Ecole des Sœurs, au bas de la rue de l’Eglise. 

[3] Pour rappel, en 1942, Pierre PETITNIOT décide de rejoindre l’armée en Angleterre en compagnie d’un autre baulersois Etienne VAN WEZEMAEL. Malheureusement, le 17 juin 1942, ils sont pris par les Allemands à Châtellerault (France). Pierre PETITNIOT survivra aux prisons de Poitiers, Tours (France), Saint-Gilles (Bruxelles), aux camps de concentration de Dachau, Sachsenhausen (Oranienburg) et Buchenwald. Etienne VAN WEZEMAEL qui était resté à Dachau, y décède le 17 mars 1944 à l’âge de 22 ans. Pierre PETITNIOT reviendra donc sans son compagnon au pays. Il est libéré par les Russes le 11 mai 1945 à Geising, aux frontières tchèques. 

[4] Roger a fait un AVC le 1er novembre 2014, mais n’en a gardé aucune séquelle, si ce n’est le fait d’un essoufflement, son cœur ne battait plus qu’à 40 pulsations. Roger et Denise se sont retrouvés durant un mois dans une maison de retraite, histoire de se retaper. Lors d’une visite, Roger avait déclaré : « Qu’est-ce que je m’ennuie ici… il n’y a que des vieux ! ». Tout récemment, l’implantation d’un pacemaker a boosté les battements de son cœur à 65 pulsations. Son seul regret est qu’on n’ait pas pu lui en implanter un plus bas… 



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